Les wannabe ou les dangers de l’autodiagnostic

  • lega

    Membre
    27 novembre 2021 à 15 h 04 min

    Bonjour,

    Tout d’abord je me fiche royalement de vos guerres de messages.

    Je vais simplement donner mon avis concernant l’auto diagnostic. Le problème de mon point de vue (et de mes maigres connaissances malheureusement) est principalement l’effet Barnum.

    Maintenant en ce qui concerne les personnes non-hpi qui se déclarent l’être, les auto diagnostiqués qui pensent l’être, ils se font probablement plus de mal que bien. Car si cela peut éventuellement les aider pour un temps, sur le long terme j’en doute fortement. Se mentir à sois même ne mène pas à grand chose et ne permet pas de progresser dans la compréhension de soi même et de ses éventuels problèmes sociaux ou professionnels.

    Je vais prendre un exemple simple, le mien. J’ai été diagnostiqué en tout début d’année. À la base je n’y allé pas pour ça mais à cause d’une grave dépression. Bref j’ai passé entre autre le WAIS IV. Je le vis mal. Depuis je vois un thérapeute environ tout les 15 jours. Il m’aide, entre autre, à mieux me comprendre et à travailler sur les aspects les moins glorieux de ma personnalité, ceux dont j’ai honte et que j’ai admis en larmes.

    Le haut potentiel n’est ni une gloire ni un handicap, simplement une caractéristique de l’individu avec ses bons et mauvais côtés. Cela n’explique pas tout les problèmes d’une personne et n’exclut pas qu’elle doive aussi faire l’effort de s’adapter aux autres.

    Il me semble que tout le monde peut avoir sa place sur un forum dès lors qu’il est respectueux. La pluralité et la diversité de points de vue permet de voir les choses sous d’autres angles et d’ouvrir de nouvelles voies à la réflexion.

    Bonne journée.

  • Membre Inconnu

    Membre
    27 novembre 2021 à 17 h 43 min

    @jabberwocky Hello bro, ce passage m’intéresse, peux-tu m’en dire plus sur ces spécificités qui font polémique ?

    Salut mec ! 😉

    Je peux difficilement être plus précis, mais je vais tâcher d’expliquer ce qui est en train de se discuter.

    Depuis 4 ans, outre-Atlantique, on parle de “mono douance” et de “poly douance”. Cette idée est reprise, semble-t-il, par Dominique Sappey-Marinier et Olivier Revol avec leur ouvrage, “Les Philo-cognitifs: Ils n’aiment que penser et penser autrement…”. Les auteurs parlent respectivement de “douance laminaire” et de “douance complexe”.

    En marge de cela, dans le monde universitaire notamment, on tente de cadrer un peu plus les diagnostics. On est en train d’insister sur la distinction entre Hauts QI et HPI. Le but étant d’invalider les diagnostics systématiques de douance, dès lors qu’un individu frôle ou dépasse la limite des 130.

    Si objectivement un QI de 130 est haut, on ne peut pas parler de douance sur cette seule base. La notion de douance étant encore trop subjective, pour ne pas dire aléatoire. On estime en revanche, sur la base d’observations, que plus on s’approche des 140 et plus les profils sont complexes ou significatifs d’une “poly douance”. En d’autres termes vers 140 de QI, il y a moins de contrastes observés dans les subtests.

    Ceci tendrait à prouver qu’il y a des Hauts QI qui le sont par le biais de leur éducation et de leur environnement et d’autres, qui le sont grâce à leur câblage (meilleure mémoire notamment). Ces derniers seraient finalement plus proche de l’idée que l’on se fait de la douance – ce qui ne dément pas la valeur des autres.

    On relève ou on tente de relever des comportements propres aux mono et aux poly doués afin d’enrichir cette distinction. On constate chez les seconds des aspérités ou des comportements plus marqués, parfois hors normes, qui résultent de leur sur-intellectualisation, de leur isolement sociaux ou encore, directement, de leurs capacités.

    Il n’y a pas véritablement de recensement de ces comportements. Pour l’instant, on en est encore à l’étape des supputations ou de la théorisation.
    Le travail de Carlos Tinoco en est un exemple.

    Je peux néanmoins te donner quelques pistes :

    Sur analyser peut provoquer une déconnection entre l’intellect et le corps ou une fragmentation des sensations. Cela peut provoquer une hyperesthésie ou l’inverse – une atrophie des sens. J’ai une amie testée, par exemple, qui n’entend pas ce qui se passe autour d’elle quand elle travaille ou qu’elle réfléchit sur quelque chose. Elle m’a raconté que cela est aller assez loin : elle n’entendait pas toujours son bébé pleurer pendant qu’elle potassait ses cours…

    Chez les psychanalystes intéressés par la douance et quelques psychologues, on pense que les surdoués complexes (ou les polydoués) ont un capacité de résilience plus importante que les autres et qu’ils seraient moins sujet aux décompensations.

    On a constaté que beaucoup de traits autistiques spécifiques aux asperger sont partagés par des surdoués – ce qui explique l’explosion des demandes de diagnostics auprès des CRA.
    Je vais te donner un exemple qui me concerne directement.
    La prosopagnosie est un trait autistique fréquent chez les asperger. C’est avéré.
    Pour ma part, je ne reconnais pas les visages ou du moins, il m’arrive souvent d’être incapable de les identifier précisément.
    La question est de savoir d’où provient cette anomalie. La personne que j’ai consulté au CRA de Lille ne pense pas que je sois asperger. Selon elle, il s’agit d’un trait autistique découlant de ma douance. Du fait que je suis très souvent en train de “visualiser mes raisonnements”, je ne regarde pas les autres ou je ne fais pas attention à ce qui m’entoure.

    Il n’y a pas de liste exhaustive de traits autistiques propres aux surdoués. Cela viendra peut-être. Peut-être que quelque chose ressemblant à l’aspie quizz, sous forme de questionnaire, finira par se faire et servira un jour aux neuropsychologues, mais on n’en est pas là.

    J’espère avoir répondu à ta question.
    Pardonne mes approximations et le flou par rapport aux “traits autistiques de défense” ; je ne suis plus trop au fait de ces questions et je préfère être un peu plus prudent sur ce sujet que je l’avais été jusqu’à maintenant.

  • petitezebre

    Membre
    27 novembre 2021 à 18 h 22 min

    @Maolantaroma

    … Dis moi, je me demandais… Le melon tu l’avais aussi avant le diag ou bien ta tête s’est-elle mise à enfler démesurément dès lors qu’on t’a annoncé ta “douance” ?

    Tu n’es là que depuis quelques jours et te voilà déjà à faire la loi, nous dire qui est légitime ici et qui doit partir. Tu reproches à certains de vouloir appartenir à un groupe…Mais pour l’instant la seule qui montre ce vif besoin d’appartenance au “gratin” c’est toi, et tu t’énerves parce qu’il n’y a pas ici ce que tu pensais trouver et qui pourrait flatter ton ego déjà outrageusement gonflé…Te donner un éclat que tu n’as pas…(en tout cas tu ne brilles ni par ton humilité ni par ton intelligence).

    Si ce site n’est pas assez bien pour toi…S’il n’est pas à ton niveau…Qui t’oblige à rester???

    Cette réponse à mon message est hallucinante quand j’y pense. J’ai répondu en plaisantant, mais voici le fond de ma pensée.

    Ce que tu écris montre bien la raison pour laquelle tu es ici. Quand tu parles de “gratin”, c’est donc ça. Tu penses, revendiques faire partie d’une espèce d’élite. Et le fait que je dise qu’on m’ a confirmé ma douance te rend folle de jalousie. Ah, l’intelligence !

    C’est un sujet complexe. Nous sommes dans une société où le mythe de l’intelligence en tant que critère universel de jugement de valeur d’une personne est extrêmement puissant : on peut dire qu’une personne est moins belle qu’une autre, ou moins riche ou moins chanceuse, mais pas qu’elle est moins intelligente (Kahn avait été jusqu’à considérer le QI comme une mesure de la « dignité humaine »!). Du coup, forcément, le fait qu’on puisse remettre en question les autodiagnostiqués est insupportable pour certains d’eux. On voit bien la passion des réponses. Ce n’est pas entendable pour moi. J’ai fait des remarques, réflexions, je pense en avoir le droit, et toi tu me juges, tu m’insultes même, en me disant que je ne suis pas intelligente et que je manque d’humilité. Un peu de self contrôle, bon sang !

    Tu sais, les HPI doutent toujours de leur propre intelligence, même testés parfois. Donc comment peut-on être aussi sur de soi sans ce test, qui est quand même assez fiable. Même si certains ont un QI hétérogène qui peut s’expliquer par des dys, ou autres troubles de fonctionnement, ou tout un tas de choses certainement, le test devrait tout de même démontrer des zones de haute potentialité. Si le résultat est un QI homogène à 110, et ben c’est qu’il y pas douance, point barre.

    Je vais t’expliquer pourquoi j’ai passé ce test, qui n’est pas une finalité en soi, mais plutôt un point de départ. Je te fais grâce de toute une partie de ma vie, plutôt pas mal d’ailleurs, pour arriver à ce que je vis actuellement, ce que j’appelle ma crise existentielle, et ma quête de sens, avec laquelle je me bats depuis 3 ans déjà. J’ai décidé, après mure réflexion, de consulter un psy. Ca a duré 3 séances, parce qu’elle a rien compris à qui j’étais, et à la 2ème séance elle a m’a même fait dire des choses que je ne pensais pas. Elle m’a orientée vers ce qu’elle avait compris de moi. Elle n’avait en réalité rien compris Je lui ai d’ailleurs dit à la 3ème séance et n’y ai plus mis les pieds. C’est là que j’ai commencé à réfléchir à la question du test. Il faut dire que mon fils de 16 ans a été diagnostiqué HPI l’an dernier, et il me ressemble tellement ! Et c’est en découvrant la douance de mon enfant que j’ai appris ce que ça voulait vraiment dire, et impliquait. J’ai donc fini par prendre RDV avec un psy spécialisé dans le suivi des HPI. Ce que je veux, c’est recommencer un travail sur moi-même, et je veux que le psy tienne compte du fait que je sois HPI ou pas. Et je veux être honnête avec moi-même, ne pas me prendre pour une autre. C’est pour cela que j’ai passé ce fameux test, et pas pour autre chose. S’il m’avait dit que j’avais 115 de QI, et ben au moins j’aurais su. Je ne suis pas allée passer ce test avec la boule au ventre, je ne jouais pas ma vie, je voulais juste savoir si ce que je pensais étais juste. Donc maintenant que je sais que je suis HPI, j’attaque un travail qui prend en compte cette spécificité. Pour moi ça me permet une meilleure connaissance de moi-même, m’observer en tant que sujet également. Et j’espère que le fait que le psy parte avec cette information me fera gagner un temps précieux (et de l’argent) dans le travail que j’entame. Après ça c’est mon analyse et peut-être que je me rendrais compte que ça ne change rien à la thérapie. Mais mon cheminement a été celui-ci. Personne n’est au courant dans mon entourage que je suis HPI, c’est de l’ordre de l’intime et je ne vois pas ce que ça apporterait de plus à nos relations. Donc tes réflexions sont complètement hors de propos. Tu affirmes des choses sur moi, alors que tu ne me connais pas. Tu peux me dire aussi que je juge sans connaître les autodiagnostiqués. Mais pourquoi n’as tu pas le courage d’aller te faire tester ? Tu as peur de redescendre de ton petit nuage ? Et j’aimerais savoir à quoi cela te sert de te croire HPI ? Est ce simplement pour te consoler de tes problèmes ? Je pense que ça pourrait t’aider, pour voir si tu as raison ou pas, diagnostiquer éventuellement des troubles et te faire une bonne thérapie. C’est fini le temps où on disait qu’il n’y avait que les fous qui allaient voir un psy. Il ne faut pas en avoir peur hein :). Ils ne sont pas tous bons, il faut peut-être en essayer plusieurs avant de tomber sur celui qui nous correspond.

    Je ne me sens pas appartenir au “gratin” comme tu dis, ces propos me choquent. Parce que si je comprends souvent plus vite que les autres, ça change rien pour les autres, y a que moi que ça agace d’attendre qu’ils aient compris pour avancer. Et si je réfléchis beaucoup, ça ne regarde que moi et ça ne me mets pas au dessus du lot. Il y a deux choses qui me sont insupportables : la bêtise et la malveillance (qui vont souvent de pair). Par contre, je comprends maintenant mieux pourquoi quelques fois, quand les choses me paraissent trop faciles, je me fais des nœuds au cerveau pour trouver des choses compliquées. Maintenant je sais qu’il faut que j’arrête de faire ça, que j’accepte le fait d’une certaine facilité, et que j’arrête de m’empêcher. Cela m’ouvre une nouvelle voie, tu comprends ? Ma voie à moi, pas celle que les autres veulent que j’emprunte. La suradaptation, ça finit par user…Donc ce diagnostic (on ne devrait d’ailleurs pas employer ce terme car ce n’est pas une maladie) m’a permis de faire un constat, et pas de me sentir autre. Je ne pourrais pas me dire que je “dois” être HPI sans en avoir la certitude. J’aurais l’impression de me mentir à moi-même, et ça, je ne peux pas. Bref, je pourrais en écrire des pages et des pages, mais voilà, la façon dont vous pensez, et arrivez à vos conclusions, vous les autodiagnostiqués, m’est étrangère, et je n’en comprends pas la finalité. Vous en faites quoi de cet autodiagnostic ? J’aimerais vraiment comprendre.

  • byaku

    Membre
    28 novembre 2021 à 11 h 13 min

    Ceci tendrait à prouver qu’il y a des Hauts QI qui le sont par le biais de leur éducation et de leur environnement et d’autres, qui le sont grâce à leur câblage (meilleure mémoire notamment). Ces derniers seraient finalement plus proche de l’idée que l’on se fait de la douance – ce qui ne dément pas la valeur des autres.

    @jabberwocky Ca répond très bien à ma question, merci 👌

  • guysk

    Membre
    28 novembre 2021 à 11 h 49 min

    Pour rebondir sur ce que tu viens de dire @jabberwocky , mon ressenti depuis plusieurs années (15 à 20 ans) est que la frontière entre Aspi et Thqi me semble très mince, j’ai deux garçons, le premier à 22 ans et à un comportement qui m’a souvent poussé à me demander s’il n’était pas Aspi et un peu comme toi, il a du mal à reconnaître ses camarades de classe dans la rue, un truc qui m’a toujours surpris, mais au niveau scolaire, il cartonne sans trop bosser, pour le second, il a été diagnostiqué et il avait beaucoup de marqueurs du spectre autistique. En gros la différence entre les deux est que l’un arrive à gérer ses émotions alors que le second beaucoup moins.

    Je regarde le monde que je vois avec mes yeux, mon raisonnement est peut-être biaisé (j’ai d’ailleurs une grosse envie de biaiser tout de suite…), mais c’est ce que j’en ai vu

  • Membre Inconnu

    Membre
    28 novembre 2021 à 12 h 29 min

    @guysk

    Je regarde le monde que je vois avec mes yeux

    intéressant 🤔 tu vois donc avec tes yeux 😱😱😱😱 parce que je connais des gens qui voient avec pleins de choses 😏 mais non non non pas avec leurs yeux.

    Exceptionnel donc, tu m’épates ( al dente c’est 10 minutes)

    Allez viens doudou on va biaiser tous les deux 🤣🤣🤣🤣😘😘😘😘

  • le_bacteriophage

    Membre
    28 novembre 2021 à 13 h 28 min

    Salut à tous, Salut @guysk , Salut @jabberwocky

    Je rebondis là-dessus en bon opportuniste que je suis 🙂

    En lisant très rapidement sur le sujet de l’autisme Asperger, ce qui semble ressortir c’est que le critère autour du QI pour entrer dans le cadre de l’Asperger dit qu’il faudrait être au-dessus d’une valeur de 70 (je pense pour le différencier des autres types d’autisme). Au fur et à mesure pourtant, j’étais plutôt en train de me convaincre comme Guysk (si j’ai bien compris), qu’un Asperger aurait à tous les coups un HQI, pour ne pas dire qu’il aurait forcément un THQI.

    Est-ce qu’il y a des choses aujourd’hui qui permettraient de dire que cette valeur de 70 ne serait là que pour dire qu’un autiste qui est en-dessous de 70 ne peut absolument pas être Asperger? Est-ce qu’il y a des données qui montreraient que les Asperger ont tout simplement obligatoirement un QI au-dessus de 120 (voir plus)?

    Merci d’avance.

  • Membre Inconnu

    Membre
    28 novembre 2021 à 14 h 10 min

    @glen

    En fait un asperger est une personne présentant des troubles autistiques mais avec un QI >70.

    https://www.actionsautismeasperger.org/page/l-autisme-asperger-ou-syndrome-d-asperger

    Dans le cas de @guysk , ses enfants sont HP et son dernier est en plus asperger.

  • hautpotentieldeconneries

    Membre
    28 novembre 2021 à 14 h 19 min

    @glen

    Pour ce que j’ai pu en lire.

    On distingue autisme sévère (qi<70),autisme de haut niveau (qi>70) et autisme asperger (QI dans la moyenne pouvant aller jusqu’au hqi ou thqi mais ce n’est pas du tout une caractéristique constitutive de l’asperger).

    La différence, si j’ai bien compris, entre l’autisme de haut niveau et l’asperger c’est l’acquisition “normale” du langage, un moindre replis dans son monde intérieur et une plus grande capacité “socialisante” chez l’asperger.

    Après, il semble qu’il y ait autant d’autismes que d’autistes, et qu’une fois encore regrouper tous ces individus dans une grande catégorie “autistique” soit une vilaine approximation de la réalité, due à la faiblesse de nos connaissances scientifiques consolidées sur le cerveau humain. 🤘

  • guysk

    Membre
    28 novembre 2021 à 14 h 35 min

    Oui, on parle d’ailleurs de spectre autistique

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