HPI et autisme, les neuroatypies proches

  • HPI et autisme, les neuroatypies proches

    Publié par rosamund le 10 octobre 2022 at 19 h 57 min

    Est-ce que qqun a dĂ©jĂ  eu/aurait un soupçon d’appartenir au spectre autistique (qui est très large, il y a autant d’autismes que de personnes autistes)?

    En me renseignant, en en discutant avec d’autres et avec ma psychothĂ©rapie, j’ai des doutes. Je me suis rendue compte que HPI/HPE/autisme flirtent avec des Ă©lĂ©ments en commun qui nous distinguent (je suis diagnostiquĂ©e HPI) des neurotypiques. Une amie Ă  moi a Ă©tĂ© diagnostiquĂ©e TDAH en plus de HPI, par exemple, et je m’interroge sur ce qui me constitue, y a-t-il plus que le HPI? (En dehors de ma personnalitĂ© mirobolante, bien sĂ»r…)

    Le fait d’ĂŞtre diagnostiquĂ©e HPI ne m’apporte pas autant de rĂ©ponses que je le souhaiterais, notamment sur l’excessivitĂ© de mon besoin de solitude (avez-vous entendu parler de la thĂ©orie des petites cuillères? Elle me parle Ă©normĂ©ment: on dĂ©marre la journĂ©e avec une somme de petites cuillères, et des Ă©vĂ©nements diffĂ©rents pour chacun nous font en utiliser plusieurs, comme par exemple voir une connaissance, rater le bus, aller Ă  la poste… Et Ă  Ă©puisement des cuillères, on n’en peut plus et on doit se ressourcer pendant parfois plusieurs heures/jours, seul.e…), ma “rigiditĂ©”/toc dues Ă  mes troubles anxieux, le fait que je suis dĂ©bordĂ©e par des Ă©vĂ©nements en apparence anodins pour les autres…

    Je sais que ce sont des traits, notamment l’hyperacousie et la misophonie (problème dans la gĂŞne des sons/bruits), quint toujours intimement liĂ©s Ă  mon diagnostic de HPI, et l’hypersensibilitĂ© qui va avec, mais certains d’entre vous se sont-ils aussi dĂ©jĂ  posĂ© la question sur l’autisme? Se sont fait diagnostiquĂ©/ont eu envie de se faire diagnostiquer autiste? D’autant que selon les Ă©tudes, l’autisme au fĂ©minin est très dissimulĂ©, les femmes ont tendance Ă  ne pas ĂŞtre diagnostiquĂ©es Ă  cause de leur suradaptibilitĂ©.

     

    Merci pour vos réponses et témoignages futurs,

    N’hĂ©sitez pas si voulez parler aussi simplement de vos “rigiditĂ©s”/besoins qui sont mal compris par l’entourage (et qu’il est difficile d’Ă©couter quand on a peur de gĂŞner/qu’on a l’habitude de brider ses besoins)

    generatrice_de_vierges_chemins a rĂ©pondu 1 year, 9 months ago 6 Membres · 13 RĂ©ponses
  • 13 RĂ©ponses
  • geneve-ozymandias

    Member
    10 octobre 2022 at 20 h 34 min

    Salut Rosamund,…

    HĂ©, hĂ©, hĂ©, je trouve ton post pertinent car j’ai justement fait un diagnostique TSA Asperger cet Ă©tĂ©.

    “And the winner is…..” pas moi 🤣

    J’ai plus de 50% des items Asperger positifs et pourtant le rĂ©sultat est nĂ©gatif : les traits caractĂ©ristiques n’Ă©tant pas prĂ©sent dans mon enfance.

    Sincèrement, je le savais avant de commencer le diagnostique. Je l’ai fait pour des raisons administratives et ça m’aurait aidĂ© (vis Ă  vis de mon employeur) de l’ĂŞtre.

    Ma conclusion du moment, nous sommes comme tout le monde, nous sommes diffĂ©rents. Mais par rapport Ă  “la norme” (pas de polĂ©mique la dessus SVP, c’est juste un repère sĂ©mantique) nous faisons partie d’une minoritĂ© socialement non reconnue Ă  cause des fausses croyance Ă  notre sujet.

    Exemple : quand un neuro-typique dit que nous sommes hyper-sensible, bien souvent, il fait l’amalgame avec de l’hyper-Ă©motivitĂ©.

    Et oui, pour ma part, il y a des moments de la journĂ©e (ou lors de repas de boite, de soirĂ©es,…) oĂą mes rĂ©serves sont Ă©puisĂ©es et je me renferme. C’est comme ça et rare sont ceux qui le comprennent, donc je n’y vais plus. Ce qui me fait passĂ© pour l’associale de service et renforce l’exclusion.

    Pour moi, ça reste plus facile à vivre.

    Pour conclure, je pense que tant que nos diffĂ©rences invisibles ne seront pas reconnues… ont va encore en chier ! Alors que pendant ce temps, d’autres minoritĂ©s bĂ©nĂ©ficient de cette reconnaissance.

    Il vaut mieux dire que l’on est transgenre que HP.

    Bref, le droit à la différence pour tous est un mythe. La lutte continue Rosa Parks.

    Poutou de grand mère.

  • generatrice_de_vierges_chemins

    Member
    11 octobre 2022 at 4 h 36 min

    Oh une discussion intérêssante !

    Eh bien moi je cumule l’ensemble : autisme, surdon, transidentitĂ© & transsexuation, TDA, hypersensibilitĂ© (mais aussi hypo-), hyperĂ©motivitĂ© (un peu d’hypo- aussi suivant les domaines), hypersentimentalitĂ© (par le passĂ© seulement car j’ai rĂ©ussi @ le transformer en hyposentimentalitĂ©), syntonie (c’est quand tu es papier buvard des Ă©tats psychologiques – affects extĂ©rieurs @ toi), tĂ©lĂ©pathie (le stade au-delĂ  de la syntonie), tĂ©lĂ©science (stade au-delĂ  de la tĂ©lĂ©pathie), trans-âgisme & alterhumanitĂ©… & encore d’autres choses.

    & moi aussi on m’a dit que les traits autistique fussent presque absents quand j’Ă©tais enfant (Ă©poque :II) or cela se base sur l’entretien psy- avec les parents & mes parents ne savent rien dĂ©tecter de tout ça ce qui a fait rater l’Ă©valuation autistique… Mais j’avais bel & bien divers traits dans mon enfance. J’ai quand-mĂŞme obtenu un diagnostic oĂą il est prĂ©cisĂ© que ça se soit surtout aggravĂ© @ la prĂ©-adolescence & il est vrai que j’y suis devenue pire @ cause de la cruautĂ© des stimulations collĂ©giennes : en effet plus le sujet autiste est stimulĂ© moins il a de rĂ©serve pour supporter longtemps une stimulation. C’est tout @ fait ce qu’on observe dans les ”trois hyper-‟ & c’est pour ça que les autistes sont pour la plupart ”hyper-‟·˙

    & c’est tout @ fait une thĂ©orie Ă©nergĂ©tique avec notion de quantitĂ© d’Ă©nergie psychique, de disponibilitĂ©, de frĂ©quence etc… Mais pour le comprendre il faut une certaine aptitude @ l’abstraction & on risque de se faire traiter d’illuminĂ©[e] par les faibles conceptuel[le]s du coin.
    Il faut aussi savoir que les surdoué[e]s complexes ont une grande proximité avec le spectre autistique·

    Bref vous m’avez fait plaisir, c’est pas souvent que je lis ce style de remarque. D’autant plus que c’est pertinent & qu’on se ressemble. On est en plein dans ce qui me passionne, j’en ai d’ailleurs fait mon blog…

  • rosamund

    Member
    11 octobre 2022 at 10 h 14 min

    Trop intĂ©ressante ta rĂ©ponse 🙂 Ça me fait vraiment plaisir d’entendre ton tĂ©moignage, et je me retrouve complètement dans ce que dis.

    Je suis Ă  un moment de bilan(s) dans vie (en mĂŞme temps, Ă  quels moments ne le suis-je pas? Ahah) oĂą beaucoup de choses ont changĂ© en mĂŞme temps, mes activitĂ©s, mon mĂ©tier (demande de rupture conventionnelle Ă  l’Ă©ducation nationale, notamment parce que je ne “fonctionne pas comme tout le monde” et que j’ai dĂ©cidĂ© de ne plus me suradapter en allant contre ma santĂ© et mes valeurs), mon logement et la fin de mon couple… Donc moment idĂ©al pour (continuer Ă ) m’interroger sur mon fonctionnement, et l’accepter plus avant puisque je recontacte ma solitude sans l’enjeu du couple.

    Je pense que je vais faire la démarche, mais je tends à penser que le résultat peut être le même que le tien. En même temps, besoin de savoir! 🙂

    Merci, poutous!

  • rosamund

    Member
    11 octobre 2022 at 10 h 23 min

    Hyper enrichissante ta rĂ©ponse; je me retrouve dans cette “accumulation” (je ne le vois pas nĂ©gativement) de qualificatifs, dans ma tĂŞte c’est un peu comme des Ă©lĂ©ments qui m’aideront non pas vraiment Ă  mieux me connaĂ®tre, mais Ă  mieux m’accepter, et surtout un peu comme des “preuves” auprès des autres (et de mon petit diable intĂ©rieur) que j’ai le DROIT de fonctionner diffĂ©remment, et que les autres doivent l’accepter…

    Je me souviens de choses que j’ai apprises sur moi (comme ĂŞtre HPI/HPE, l’hypersensibilitĂ©, la misophonie, l’hyperacousie, la façon de donner toute mon Ă©nergie, mais aussi mes capacitĂ©s en soins Ă©nergĂ©tiques -c’est dans cette direction que je veux consacrer mon futur mĂ©tier) et comment elles m’ont aidĂ©e non pas Ă  me catĂ©goriser, mais Ă  me fiche un peu la paix… PlutĂ´t que de me dire “oulalah, tu n’es pas normale, tu es gĂŞnĂ©e par les conversations des voisins, ou les boum-boum d’une enceinte, ou les lumières trop fortes d’un magasin; bref, tu rĂ©agis trop intensĂ©ment”.

    Et je me reconnais dans certaines qualifications (rah, aucun mot ne me convient rĂ©ellement pour dĂ©crire ça, qualifications, diagnostics, …) que tu utilises (sans avoir encore “trouvĂ©” ces termes Ă  la chasse au trĂ©sor de mon Ă©panouissement).

    Merci merci, je me sens écoutée et comprise ici.

  • matty

    Member
    11 octobre 2022 at 14 h 04 min

    Voici effectivement un thème rĂ©curent et Ă  mon sens fondamental dans la dĂ©marche d’appropriation de la notion de douance. Sur ce point particulier il est bon de prendre intimement conscience de notre nature singulière par rapport aux autres formes d’atypismes neurologiques et/ou comportementau.

    Notre spĂ©cificitĂ© d’atypique ce situe notamment dans notre capacitĂ© Ă  emprunter tout type de comportements. Cette “plasticitĂ©” est une des raisons des errances thĂ©rapeutiques par lesquelles nous passons avant de comprendre qu’elle est notre marque de fabrique.

    Un surdoué est capable et ce bien malgré lui de composer avec tous les costumes, il peut emprunter tout type de comportements, revêtir tout type de troubles, se contorsionner avec une telle agilité, donner le change plus facilement que tout autre. Cette capacité structurelle à endosser des traits, autistiques, schizoïdes, borderline, paranoïaques, bipolaires, etc.. se manifeste en fonction des contraintes de son environnement. La différence entre ces traits pathologiques que peut emprunter le surdoué et ces états pathologiques ? Ils sont des adaptations liées à une contrainte, sociale, environnementale, culturelle, relationnelle ou une mal compréhension du phénomène de la douance. Que cette contrainte vienne à disparaitre et le comportement lié se transforme.

    Dans cette optique le surdouĂ© n’est pas, surdouĂ© et qlq chose en plus, mais seulement surdouĂ© qui se contorsionne. Supprimez la cause de cette adaptation et les traits disparaissent. Combien d’entre nous se sont retrouvĂ© Ă©tiquetĂ© ceci ou cela par des professionnels qui se sont laissĂ©s avoir par notre aptitude Ă  endosser n’importe quel costume pour rester en Ă©quilibre dans tel ou tel situation ?

    Il est toute fois possible, la biologie Ă©tant ce qu’elle est qu’exceptionnellement on puisse croiser des “inclassables” mais nous sommes lĂ  dans le domaine de l’exception qui reste Ă  mes yeux Ă  confirmer.

    VoilĂ  ce que j’aurais Ă  dire de ce sujet hautement casse gueule dans le parcourt de tout surdouĂ© vers la comprĂ©hension de sa singularitĂ© tant il est vrai Ă©galement que les conceptions des neuro-T ne peuvent que nous mettre dans des situations de confusions.

  • s-z-a-t-i-m

    Member
    23 avril 2023 at 22 h 52 min
  • renaudc

    Member
    6 mai 2023 at 10 h 02 min

    Bonjour
    Je me sais HP depuis plus de 15 ans, cela a Ă©tĂ© une rĂ©ponse Ă  bien des questions de l’Ă©poque, un soulagement avec malgrĂ© tout un sentiment d’incomplĂ©tude des rĂ©ponses apportĂ©es.
    Après l’Ă©chec rĂ©cent de mon mariage, un Ă©puisement persistant (burnout), un trouble anxieux, un rĂ©seau amical inexistant, une anxiĂ©tĂ© sociale et d’autres, j’ai fait des recherches sur cette anxiĂ©tĂ© sociale et je suis tombĂ© sur la piste du TSA.
    Quelques mois plus tard, je me suis fait testĂ© et j’ai eu un diagnostique positif, je suis effectivement autiste.
    J’ai fait aussi mes comptes aussi de petites cuillères pendant plusieurs semaines, systèmatiquement, je perds mon Ă©nergie dans les interactions sociales qui ont peu d’intĂ©rĂŞt pour moi, notamment les smalltalk.
    J’ai Ă©galement un grand besoin de solitude plusieurs heures par jour, tous les autistes que je connais sont dans le mĂŞme cas. Au niveau sensoriel, j’ai de l’hyperaccousie, de hypogustativitĂ© et de l’hypoanosmie (odorat peu dĂ©veloppĂ©).
    J’ai des intĂ©rĂŞts spĂ©cifiques qui me poussent Ă  Ă©tudier certains domaines et me rendent spĂ©cialistes dans ceux-ci, certains sont utiles sur le plan professionnel, d’autres tout Ă  fait inutiles. Dans tous les cas, ces intĂ©rĂŞts spĂ©cifiques me permettent de me ressourcer, ne pas les pratiquer contribuent Ă  mon Ă©puisement.
    Tout au long des annĂ©es, j’ai pratiquĂ© des stratĂ©gies de masking pour me fondre dans la masse, en effet, il n’y a pas que les femmes qui suivent cette stratĂ©gie. Au final ce masking m’Ă©puise et le lacher est indispensable pour que je puisse me sentir bien.
    Avoir des relations avec d’autres autistes HPI me simplifie beaucoup la vie, je n’ai pas Ă  expliquer l’hyperaccousie, c’est tellement frĂ©quent chez les autistes que ceux qui n’en ont pas en connaissent d’autres qui en ont. Il est d’ailleurs très frĂ©quent pour les autistes d’avoir un hypersensorialitĂ©, quand quelqu’un ne l’a pas sur l’ouĂŻe, c’est un autre ou des autres sens qui ont ce cĂ´tĂ© hyper.

    Que te dire Ă  part que tu devrais te faire tester ?
    MĂŞme si c’est pour fermer une porte, c’est plus constructif de la fermer que de rester sur le seuil Ă  se poser des questions.

  • matty

    Member
    6 mai 2023 at 12 h 49 min

    Es-tu diag. Asperger du coup ?

    @RenaudC

  • renaudc

    Member
    6 mai 2023 at 21 h 18 min

    @matty
    Asperger est une ancienne dĂ©nomination qui a disparu du DSM depuis 2013 (10 ans…)
    Aujourd’hui, l’autisme n’est plus vu en grandes catĂ©gories Ă©tanches entres elles, c’est pour cela qu’on parle de Trouble du Spectre Autistique (TSA), parce qu’il y a un continuum, sans rupture.
    Il est probable qu’il y a 15 ans j’aurais Ă©tĂ© diagnostiquĂ© asperger.

  • matty

    Member
    7 mai 2023 at 11 h 33 min

    @RenaudC

    Pour moi les Aspi QI+ sont des surdouĂ©s qui ont pris un pète neurologique chimique soit in utero, soit lors des premierpremiers Des anges aux ailes brisĂ©es. C’est pour ça que conserver ce nom est important, mĂŞme s’il n’est plus qu’une catĂ©gorie tout au bout d’un spectre.

    Les DSM valent ce qu’ils valent, ainsi les objectifs qu’ils se fixent en rĂ©organisant la nomenclature ou en rajoutant ci et lĂ  des maladies ou en changeant les valeurs diagnostiques pour entrer dans tel ou tel pathologie sont pour partie liĂ©es aux modes de financements de l’association qui depuis une 15aine d’annĂ©es sont pour au moins 65% issues de l’industrie pharma. L’APA n’est heureusement pas la seul “sociĂ©tĂ© savante” qui fasse rĂ©fĂ©rence, dieu merci. Mais je ne m’avancerai pas plus loin pas faute d’avoir Ă©tudiĂ© les consĂ©quences de ce changement de nomenclature sur la gestion de cette pathologie.

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