Biais d’optimisme

Le biais d’optimisme, ou biais d’optimisme comparatif en version longue, ou parfois même biais de l’optimisme, est un biais cognitif qui semble bien sympathique de prime abord. S’il est moins connu auprès des Haut Potentiel Emotionnel (HPE) et des Haut Potentiel Intellectuel (HPI) que d’autres biais tels que le biais de confirmation, l’effet Barnum ou l’effet Dunning-Kruger, il reste un incontournable.

Petit récapitulatif des points essentiels.

Qu’est-ce que le biais d’optimisme ? Définition

biais d'optimisme comparatif
L’optimisme, c’est bien. Le biais d’optimisme, pas toujours.

“Ca n’arrive qu’aux autres”, n’est-ce pas ? Jusqu’au jour où l’autre, c’est nous… Lorsque la pandémie de covid-19 a débuté, quelques jours avant le confinement, il n’était pas rare de croiser quelqu’un qui, à grand renfort de poignées de main et de bises sur la joue expliquait “je n’ai pas peur de la maladie”. Il y avait certainement, au moins en partie, du biais d’optimisme là-dessus : la certitude que les étoiles sont alignées positivement, de telle sorte que le risque de rencontrer un problème est perçu comme étant inférieur à ce qu’il est réellement.

Dans le même temps, le biais d’optimisme peut amener votre petit dernier, qui passe son bac cette année, à réviser un seul sujet, sûr qu’il est que c’est celui qui va tomber. Il y a d’autres mécanismes en jeu ici, de toute évidence, mais il y a aussi cette surestimation de la probabilité de rencontrer un événement positif. Croire en sa bonne étoile, comme l’on dit parfois.

Mais toujours sous le prisme d’une comparaison avec autrui.

Si, comme nous l’avons brièvement évoqué, le biais de confirmation peut être observé dans certains domaines “sérieux”, comme la santé, la sécurité (coucou les gens qui roulent n’importe comment parce que les accidents ça n’arrive qu’aux autres), ou les finances, on le trouve aussi dans des situations plus légères. Si vous avez déjà joué à des jeux vidéo, vous savez de quoi je parle 😉

Avantages et inconvénients du biais d’optimisme

Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors, ils l’ont fait.

Apocryphe de Mark Twain
Optimisme et prise de risque

Difficile d’imaginer l’innovation, le progrès, le mouvement, l’exploration, sans prise de risque. Pour oser, il faut non seulement de l’envie – certains diraient de la Passion -, mais aussi de la confiance. Viser les étoilées, atteindre la lune, ce ne sont pas uniquement des phrases toutes faites que l’on peut croiser tous les jours dans de mauvais comptes de motivation et d’inspiration personnelle sur Instagram… Il est clair que pour relever des défis ou atteindre des objectifs ambitieux, un soupçon, voire une louche, de biais d’optimisme peut vraiment faire la différence.

A l’inverse, ce biais peut amener à prendre des décisions imprudentes, ou à négliger certains risques. Combien de chefs d’entreprise sont resté convaincus que leur site internet ne risquait pas d’être piraté ? Jusqu’au jour où, faute d’avoir pris un minimum de précautions… On comprend ainsi aisément les dégâts que peut entraîner ce “sur-optimisme”.

Une imprudence qui réussit compromet l’intelligence du courage.

Robert Mallet

(voir d’autres citations sur l’intelligence)

Afin de limiter de tels risques, il faut au préalable prendre conscience de l’existence du biais, puis mettre en place des stratégies d’atténuation, qui aideront à prendre des décisions éclairées. Recherche d’informations objectives, consultation d’experts et évaluation réaliste des risques permettent ainsi de limiter le risque de tomber dans ce piège cognitif.

Biais d’optimisme et douance

On lit souvent que les surdoués souffriraient d’anxiété ou d’autres difficultés, parfois cause et/ou conséquence du développement d’un Faux Self. Il semble se dégager un consensus : non, le Haut Potentiel ne serait pas corrélé avec des difficultés particulières de cet ordre.

Mais qu’en est-il des autres types de verres déformants ? Plus particulièrement, les zèbres sont-ils plus exposés au biais d’optimisme ?

On ne peut qu’émettre quelques hypothèses, qui le resteront probablement longtemps, faute d’être validées ou invalidées.

Confiance en leurs capacités intellectuelles

Là encore, on lit souvent que le surdoué doute de ses capacités intellectuelles (voir notamment le syndrome de l’imposteur). Mais il peut aussi développer une grande confiance en elles ? Parfois jusqu’à l’excès, d’ailleurs : Jung ne disait-il pas que “le fanatisme est une surcompensation du doute” ?

Quoiqu’il en soit, cette confiance peut contribuer au biais d’optimisme.

Sentiment de différence et de décalage

Se sentant différent des autres, le surdoué peut se comparer davantage à eux. Logique, surtout lorsque l’on cherche à se connaître et à se comprendre soi-même…

Partant, il peut avoir une vision déformée, se basant que le fait que ses capacités intellectuelles hors normes lui confèrent, dans certaines situations, des avantages et une vie moins risquée. Le biais d’optimise comparatif s’en trouve ainsi renforcé.

Expériences passées de réussite

L’enfant précoce, l’adolescent HP, ont souvent (mais pas toujours, loin de là) eu de grandes facilités à l’école. Avec, au final, à l’âge adulte, parfois de nombreuses réussites académiques et/ou professionnelles – et ce sans forcément avoir fourni de grands efforts.

Problème : cette facilité à atteindre l’excellence dans certains domaines peut amener le Haut Potentiel à croire, à se convaincre, qu’il peut réussir dans d’autres domaines. Voire dans tous. Et ce, même s’il n’a aucune expérience – voir la notion d’ultracrépidarianisme.

N’hésitez pas à venir en discuter avec nous au sein d’un des Groupes de discussion !