Tout savoir sur l’intelligence naturaliste
L’intelligence naturaliste, également appelée intelligence écologique, est l’une des multiples formes d’intelligence proposées par Howard Gardner dans sa théorie des intelligences multiples.
Cette théorie suggère que l’intelligence ne se limite pas à une seule entité, mais peut être comprise comme une combinaison de compétences cognitives distinctes qui permettent aux individus d’exceller dans différents domaines.
De quoi parle-t-on quand on évoque l’intelligence naturaliste ? Les Haut Potentiel Emotionnel (HPE) et/ou Haut Potentiel Intellectuel (HPI) bénéficient-ils d’une intelligence de cette nature à un niveau supérieur à la moyenne ? On fait le point.
Qu’est-ce que l’intelligence naturaliste ? Définition
Nous l’aurions facilement deviné, rien que par son nom : l’intelligence naturaliste se réfère à la capacité d’observer, de comprendre et de discerner les modèles et les relations présents dans la nature, tels que les animaux, les plantes, les écosystèmes, les phénomènes météorologiques, etc.
Pour l’exprimer d’une autre façon, les personnes qui possèdent une forte intelligence naturaliste ont une sensibilité accrue aux détails de leur environnement naturel, ainsi qu’une aptitude à reconnaître et à classer différentes espèces et éléments de la nature.
Notre intelligence tient dans l’ordre des choses intelligibles le même rang que notre corps dans l’étendue de la nature.
Blaise Pascal
(voir d’autres citations sur l’intelligence)
Les caractéristiques de l’intelligence naturaliste incluent les points suivants (la liste n’est pas exhaustive, naturellement… 😉 ).
Observation aiguisée
Les individus dotés de cette intelligence remarquent des détails subtils dans leur environnement naturel, ce qui leur permet de détecter des schémas et des variations.
Bien entendu, le risque est grand, ici, de confondre la carte et le territoire, d’oublier que l’objectivité pure n’existe probablement pas, d’oublier les nombreux biais cognitifs auxquels nous sommes tous, que nous le voulions ou non, exposés. Ici, prenons garde tout particulièrement au biais de projection !
Classification et catégorisation
Ils sont capables de classifier et de regrouper différents éléments naturels en fonction de leurs caractéristiques communes, ce qui facilite leur compréhension de la biodiversité.
A condition de se souvenir qu’une grille de lecture est un outil, une vision, une subjectivité là encore – et non une Vérité Révélée 🙂
Sensibilité environnementale
Les personnes ayant une intelligence naturaliste développée ressentent un fort lien émotionnel avec la nature et peuvent souvent ressentir des émotions intenses en interagissant avec celle-ci.
Ce qui n’est pas toujours sans danger, d’ailleurs : l’individu doué en la matière peut avoir tendance à prendre son ressenti pour une réalité, ce qui peut ouvrir la porte à des croyances parfois absurdes, voire dangereuses. L’intelligence doit permettre, ici, d’avoir certes la tête dans les nuages mais aussi de conserver les pieds sur terre.
Compréhension des écosystèmes
Ils ont une aptitude à saisir les interactions complexes au sein des écosystèmes, comprenant comment différentes espèces interagissent et dépendent les unes des autres.
Cette faculté à accéder à une vision d’ensemble est sans doute plus précieuse que jamais, dans un monde où l’infobésité et l’immédiateté ont eu tendance à devenir la norme – même si un certain recul semble lentement s’amorcer.
Capacité à prédire
Grâce à leur compréhension des modèles naturels, ils peuvent souvent anticiper les changements environnementaux et les événements météorologiques.
Ce qui ne doit en aucun cas autoriser à affirmer sans preuve : l’intuition et l’ouverture d’esprit, oui, cent fois oui, mais apprendre à se questionner, prouver, transmettre… C’est beaucoup mieux 🙂
Aptitude à la conservation
Les individus avec une forte intelligence naturaliste sont souvent motivés à préserver et à protéger l’environnement naturel, en raison de leur profond attachement à la nature.
Une aptitude à chérir dans une ère de sixième extinction de masse (“extinction de l’Holocène”) ! En prenant garde, cependant, à l’ultracrépidarianisme : l’Enfer reste pavé de bonne intentions !
Dieu a donné à l’homme l’intelligence pour résister aux rigueurs de la nature ; or contre les rhumes de cerveaux, il y a les perruques.
Alexandre Pothey
On retrouve souvent les personnes dotées d’une intelligence naturaliste importante dans des métiers comme ceux liés à l’agriculture, la botanique, l’observation d’oiseaux, la climatologie, la météorologie, la zoologie, la volcanologie ou encore la géologie. D’une manière générale, ces profils excellent dans tous les domaines qui gravitent autour de la nature et des sciences de la terre.
Intelligence naturaliste et douance
En ce qui concerne l’intelligence naturaliste, il n’y a pas de preuve directe ou de consensus clair indiquant que les personnes surdouées sont particulièrement prédisposées à cette forme d’intelligence, même si nous pourrions émettre une hypothèse selon laquelle les caractéristiques du HPE pourrait mieux correspondre à cette forme d’intelligence que les caractéristiques du HPI.
Dans tous les cas, il semble évident que les aptitudes naturelles dans le domaine de l’intelligence naturaliste dépendent davantage des intérêts personnels, des expériences d’apprentissage et de l’exposition à des environnements naturels.
Cependant, étant donné que les HP ont souvent une curiosité intense et une grande ouverture d’esprit, elles peuvent être plus enclines à développer une forte intelligence naturaliste si elles ont la possibilité d’explorer et de se connecter avec la nature.
De plus, les zèbres qui ont une grande capacité d’observation et une sensibilité aux détails pourraient être particulièrement enclins à développer cette forme d’intelligence en raison de leur propension à remarquer des aspects subtils de leur environnement.
Néanmoins, le Haut Potentiel ne doit pas céder à la croyance selon laquelle une intelligence supérieure à la moyenne dans un domaine implique une intelligence supérieure à la moyenne dans tous les domaines – voir les notions de profil complexe vs laminaire.
En outre, gare à l’effet Dunning-Kruger : être intelligent ne fait pas tout ! Et cela ne remplace certainement pas l’expérience, le savoir, les connaissances…
Attention : aimer la nature, la comprendre, la chérir, n’implique pas mécaniquement, contrairement à ce que certains pourraient affirmer, une détestation du monde moderne ou de la ville en général. Si le HP a développé un Faux Self afin de parvenir à s’adapter à un univers qui ne lui correspond pas, ou du moins qui est perçu comme tel, la consultation d’un psychologue spécialisé Haut Potentiel n’est probablement pas une mauvaise idée…
Les femmes ne battent pas les hommes ; elles utilisent le charme et l’intelligence : à chacun les armes que la nature lui a données.
Thérèse Amiel
Vous souhaitez en discuter ? Le Groupe Amour de la Nature vous fait de l’oeil 😉 A tout de suite !