Pensée en arborescence

On entend souvent que le mode de pensée en arborescence, ou pensée arborescente, par opposition à la pensée linéaire, est un signe distinctif du Haut Potentiel et, plus particulièrement, fait partie des caractéristiques du Haut Potentiel Intellectuel.

Cependant, certains avancent que la pensée en arborescence ne serait pas spécifique aux surdoués : tout individu en serait doté, et donc pas uniquement les personnes à Haut Potentiel Intellectuel et/ou à Haut Potentiel Emotionnel.

Pourquoi, dans ce cas, cette “pensée arborescente” est-elle si souvent citée lorsque l’on évoque la sujet de la douance ? Les zèbres présenteraient-ils une différence de nature dans leur mode de pensée ? Ne serait-ce pas plus simplement une différence de degré, et non une intelligence structurellement à part ?

Mais de quoi parle-t-on exactement ? On fait le point.

Qu’est-ce que la pensée en arborescence ? Définition

exemple d'arborescence
Exemple d’arborescence

C’est quoi, une “arborescence” ? Définition

Simple question de logique : commençons par le commencement 😉

Il est très probable que vous ayez déjà été confronté à des arborescences dans un environnement professionnel. On parle facilement de diagramme ou d’organigramme.

Si vous avez travaillé dans le digital, par exemple dans la conception de sites web ou d’applications, la notion d’arborescence doit vous être totalement familière (dans le cas contraire, si vous êtes en agence, changez d’agence ! 😉 ).

En fait, “arborescence” et “organigramme” sont deux concepts proches, qui sont souvent utilisés pour représenter des structures hiérarchiques, mais ils sont généralement appliqués dans des contextes différents et ont des caractéristiques distinctes.

Arborescence

Une arborescence est une structure qui ressemble à un arbre en botanique, d’où son nom.

arbre arborescent
Les branches arborescentes d’un arbre 🙂

Dans le contexte de la pensée en arborescence, comme nous allons le voir en détail un peu plus loin, c’est une représentation visuelle et conceptuelle de l’organisation hiérarchique des idées ou des informations.

Une idée principale est généralement représentée comme la racine de l’arbre, à partir de laquelle d’autres idées, sous-idées et sous-sous-idées se ramifient. Chaque branche de l’arborescence représente un niveau d’abstraction ou de détail croissant par rapport à la racine. Souvent, quand on utilise un logiciel de “carte mentale” (également appelée “carte heuristique“, “carte cognitive“, “carte des idées” ou “schéma heuristique“, ou encore “mind map” en anglais), il est possible de déplier/replier les différents nœuds, afin de pouvoir parcourir les multiples branches de l’arborescence. On comprend aisément à quel point le format papier montre, ici, rapidement ses limites 🙂

carte mentale (mind map)
L’idée, au centre d’une carte mentale (ou mind map)

Mais à quoi cela sert-il, concrètement ? Hé bien, pour différentes choses, comme structurer et organiser des informations complexes, planifier des projets, résoudre des problèmes, ou prendre des décisions.

Il s’agit d’ailleurs d’un outil largement devenu à la mode dans le domaine du développement personnel et du coaching de vie ces dernières années, certainement en partie là aussi grâce aux nombreux outils numériques qui permettent facilement de mettre sa vie et d’organiser ses pensées en mode arborescent.

Organigramme

Un organigramme, en revanche, est une représentation visuelle de la structure organisationnelle d’une entreprise, d’une institution ou d’une entité.

Il est utilisé pour illustrer la hiérarchie des postes, des rôles et des responsabilités au sein de cette organisation.

D’où parfois une confusion : si vous soumettez une arborescence à une personne, et que celle-ci y voit un organigramme, le malentendu peut être complet. Oui, ça sent le vécu… 😉

Dans un organigramme, chaque poste ou unité fonctionnelle est représenté par une boîte ou un rectangle, et des lignes connectent ces boîtes pour montrer les relations hiérarchiques entre les différents niveaux de l’organisation.

Les organigrammes sont couramment utilisés dans les entreprises pour clarifier la structure de gestion et les chaînes de commandement.

En résumé, la principale différence entre une arborescence et un organigramme réside dans leur utilisation et leur application.

  • Une arborescence est utilisée pour organiser des idées ou des informations de manière hiérarchique
  • Un organigramme est utilisé pour représenter la structure hiérarchique d’une organisation

Cependant, les deux concepts partagent une similitude visuelle dans la manière dont les éléments sont disposés de manière hiérarchique et organisée. La frontière n’est pas toujours parfaitement nette !

Illustration pensée en arborescence
Illustration commune de la pensée en arborescence. Crédit : ANPEIP

Et donc c’est quoi, une “pensée en arborescence” ?

Grosso modo, c’est un mode de pensée dans lequel les idées et les concepts sont organisés de manière hiérarchique, similaire à la structure d’un arbre.

Les ramifications sont ainsi des sous-idées, et ainsi de suite…

Potentiellement, à l’infini (là encore, sur papier on arrive vite aux limites, moins en digital 😉 ).

Ce qui explique également que l’on peut vite se laisser emporter par un tourbillon arborescent… Qui ne s’est jamais retrouvé à 2 heures du matin sur Wikipedia en train de lire un texte qui n’a, en apparence, strictement rien à voir avec une information initialement recherchée 2 ou 3 heures plus tôt ? 😉

La pensée est le labeur de l’intelligence, la rêverie en est la volupté.

Victor Hugo

(voir d’autres citations sur l’intelligence)

Caractéristiques clés de la pensée en arborescence

On reconnait une pensée en arborescence à différents signes, dont voici une liste non exhaustive (mais qui reprend tout de même les points principaux).

Hiérarchie structurée

Les idées sont organisées de manière hiérarchique, avec des niveaux d’abstraction et de détail de plus en plus spécifiques à mesure que l’on descend dans la structure.

Bien sûr, cela suppose de comprendre qu’il y a ici nécessairement une subjectivité, des partis pris, que l’on crée sa grille de lecture et que celle-ci est toujours en mouvement.

Cela implique donc de sortir, précisément, d’une pensée linéaire, dans laquelle chacun est susceptible de rapidement s’enfermer dans une logique de type “cheminement vers la Vérité”. Et plus l’on avance le long dudit chemin, plus les biais cognitifs joueront à plein, notamment le biais de confirmation, et nous empêcheront de voir les embranchements qu’il est possible de tracer si l’on se donne la peine de tourner ne serait-ce qu’un tout petit peu la tête…

C’est ce qui explique que tant de personnes adoptent des positions du type “si tu ne penses pas comme moi sur tel ou tel sujet c’est soit que tu n’es pas assez informé, soit que tu n’es pas assez intelligent, soit que tu es de mauvaise foi” (j’oublie peut-être une ou deux options mais vous voyez l’idée ;)). Ces personnes sont bloquées dans un mode de pensée linéaire, dont il peut être difficile de s’extraire, car cela revient à sortir de sa zone de confort, à choisir de se confronter inévitablement à du stress, celui-ci étant par définition, rappelons-le, une difficulté temporaire d’adaptation.

Décomposition des idées

Les idées complexes sont décomposées en sous-éléments plus petits et plus gérables. Chaque sous-élément peut être à son tour décomposé en d’autres sous-éléments, créant ainsi une structure arborescente.

Le processus peut ainsi se répéter virtuellement jusqu’à l’infini, selon les besoins, selon le désir de granularité et de nuance.

Certains outils d’Intelligence Artificielle (IA) sont déjà particulièrement performants comme assistant en la matière : une fois que vous leur soumettez une idée, ils sont capables de vous suggérer diverses sous-idées. A l’humain, ensuite, de faire ses choix, et de creuser ainsi tel ou tel sillon plus que tel autre.

Facilité de visualisation

La structure en arborescence facilite la visualisation et la compréhension des relations entre les différentes idées, en montrant comment des idées plus larges sont connectées à des idées plus spécifiques.

Parce qu’une image vaudra toujours mieux que mille mots… Comme nous le savons de nos jours, si la langage est une faculté innée, la lecture doit être apprise. Autrement dit, le cerveau humain n’est pas “programme” pour apprendre à lire. C’est peut-être aussi pour cela qu’une arborescence peut aider, dans de nombreux cas, à comprendre, assimiler, mais aussi transmettre des idées.

La pensée en arborescence permet une navigation efficace dans les concepts et les idées, en facilitant l’organisation logique de l’information et en aidant à établir des liens entre les idées.

Elle peut, par extension, aider à se protéger d’erreurs de raisonnement, par exemple le fait de savoir distinguer implications (“si…”) et équivalences (“si et seulement si…”). Et bien d’autres… Rappel : corrélation n’est pas causalité 🙂 ),

Flexibilité

Cette approche permet d’ajouter, de réorganiser et de modifier facilement la structure en fonction de l’évolution des idées ou de la compréhension.

En tout cas, lorsque l’on utilise un outil digital. Sur papier, mécaniquement, cela peut être un peu plus compliqué (mais les paperboards servent souvent à ça !). Quelle que soit la forme, il est de toute façon bien plus aisé – et plus efficace – de faire évoluer une telle structure arborescente que de modifier des paragraphes de textes.

Utilisation courante dans la résolution de problèmes

La pensée en arborescence est souvent utilisée dans des contextes de résolution de problèmes, de prises de décisions et de planification, car elle permet d’explorer les options, les solutions et les implications de manière systématique.

A l’image d’un Docteur House listant des hypothèses, éliminant certaines d’entrée de jeu, puis développant les candidats encore en course, une arborescence permet souvent d’être plus rationnel, plus rapide et plus efficace.

Pensée en arborescence et Haut Potentiel Intellectuel (HPI)

Comme nous l’indiquions en introduction, s’il est fréquent de lire et entendre que les HPI disposent, dans leur panoplie, de la pensée en arborescence, ceci ne fait pas consensus. Car, pour beaucoup, ce mode de pensée est en chacun de nous : les surdoués seraient simplement plus performants, plus efficaces, d’un point de vue cognitif, ce qui est tout de même la définition de la douance 🙂

Nous ne prétendons pas trancher ici ce débat. Nous en serions bien incapables ! N’hésitez pas à en toucher un mot avec votre psychologue spécialisé Haut Potentiel, il aura certainement des éléments à vous apporter pour nourrir votre réflexion.

Néanmoins, nous pouvons établir une liste d’éléments qui pourraient justifier le fait que la pensée en arborescence semble si souvent ressortir dès lors qu’il est question de zèbres.

Capacité à traiter l’information de manière complexe

La grande capacité d’analyse et la facilité à synthétiser des informations complexes font souvent partie du bagage des HPI (voir ici par exemple, pour approfondir, la notion d’intelligence linguistique).

Cause ou conséquence (ou simple corrélation… 😉 ), la pensée en arborescence peut aider les HPI à organiser ces informations de manière logique et à explorer différents concepts en profondeur.

La seule façon de renforcer notre intelligence est de n’avoir d’idées arrêtées sur rien, de laisser l’esprit accueillir toutes les pensées.

John Keats

Créativité et curiosité

Pensée et intelligence en arborescence
Pensée et intelligence en arborescence… jusqu’au bout de la nuit 🙂 Crédit : Corentine

Si Jeanne Siaud-Facchin distingue les “brillants bosseurs”, ces individus travailleurs et capables d’exceller dans leur(s) domaine(s), des “zèbres”, c’est bien parce que ces derniers, au contraire des premiers, semblent présenter un penchant naturel pour la créativité et l’innovation.

Attention, nous ne parlons pas ici de “créativité” au sens commun (caricatural ?) du terme : il est possible d’être créatif dans à peu près tous les domaines, cela ne signifie pas pour autant qu’être créatif c’est être auteur-compositeur, peintre, sculpteur ou écrivain ! 🙂

En mathématiques, par exemple, nous pouvons parler de solutions “élégantes” : il y a souvent plusieurs façons de mener une démonstration, d’arriver au même résultat, mais certaines sont plus efficaces, moins confuses…

Se débarrasser du superflu, atteindre la quintessence.

La simplicité est la sophistication suprême.

Léonard de Vinci

Par essence, la pensée en arborescence peut favoriser l’apparition de nouvelles idées et perspectives.

Réflexion approfondie

Il est communément admis que le HPI a “soif d’apprendre” et ne peut se contenter d’exécuter sans comprendre, ou de se limiter à une vision superficielle d’un sujet – en tout cas, d’un sujet qui l’intéresse réellement 😉

Or, comme nous l’avons vu, penser en arborescence permet d’explorer de manière exhaustive (OK, dit comme ça ça sonne peut-être un peu exagéré, mais c’est l’idée !) un sujet ou un problème.

Et il est facile de reprendre ultérieurement, même des jours, des semaines, des mois… des années plus tard, une réflexion construite sur une arborescence, car l’on peut alors rapidement rejoindre le nœud, le “carrefour”, que l’on a envie d’explorer.

Analyse des conséquences

“A chaque problème, une solution”, entendait-on dans l’excellent film “Harry, un ami qui vous veut du bien”. “A chaque idée, des implications”, pourrait-on (devrait-on !) entendre dans la bouche d’un HPI.

Cela tombe bien : la pensée arborescente, la pensée en arborescence permet d’examiner les implications et les conséquences des décisions ou des idées de manière systématique.

Afin de ne rien laisser au hasard. Et de nourrir le perfectionnisme, lui aussi présent chez les surdoués.

Gestion de l’information

A une époque d’infobésité, de surcharge sensorielle, de trop-plein de notifications, le HPI peut peut-être plus facilement qu’un autre se retrouve noyé, en raison de son besoin de réponses – avec le danger de se retrouver coincé dans une bulle cognitive, parfois pour cause d’ultracrépidarianisme, parfois tout simplement en raison de ce bon vieux effet Dunning-Kruger.

On mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter.

Emmanuel Kant
(parfois attribuée par erreur à Antoine Houdar de la Motte)

Heureusement, la pensée en arborescence peut permettre au HPI d’organiser et gérer plus efficacement les informations auxquelles il se retrouve exposée. D’autres outils, comme le rasoir d’Ockham, peuvent alors lui servir, notamment en cas de besoin de prise de décision.

Pensée en arborescence et Haut Potentiel Emotionnel (HPE)

Comme nous venons de le voir, la pensée en arborescence semble être largement pratiquée par les HPI. Mais qu’en est-il des HPE, ces “surdoués émotionnels” ?

A ce jour, rien ne semble indiquer que les HPE soient plus (ou moins) enclins à utiliser la pensée en arborescence de manière exclusive, ou en tout cas plus fréquente que d’autres.

Cependant, les HPE peuvent avoir des préoccupations et des intérêts particuliers liés aux émotions, à l’empathie, à la créativité ou à d’autres domaines, et leur façon de penser peut refléter ces intérêts.

Ils peuvent également être enclins à faire des connexions profondes entre des idées et des émotions, ce qui peut les amener à explorer des idées de manière plus approfondie ou à considérer des aspects émotionnels lorsqu’ils réfléchissent. La pensée en arborescence reste un outil particulièrement efficace en la matière.

Pensée en arborescence et hypersensibilité

La pensée en arborescence et l’hypersensibilité sont deux caractéristiques cognitives distinctes, bien qu’elles puissent parfois être observées chez la même personne.

Elles ne sont pas directement liées, mais elles peuvent interagir de différentes manières.

A mesure que nous dépensons notre vie, il se produit au fond de nous-mêmes, comme dans ces bassins d’où l’on fait évaporer l’eau de la mer, une sorte de dépôt par couches régulières de tout ce que tenait en suspens notre pensée et notre sensibilité. Cette cristallisation intérieure est le passé. Si l’onde est trop agitée, le dépôt se fait irrégulièrement par masses confuses ; si elle est suffisamment calme, il prend des formes régulières.

Jean-Marie Guyau – La genèse de l’idée de temps

(voir d’autres citations sur l’hypersensibilité)

Attention, une “personne hypersensible” n’est pas nécessairement une personne qui pleure pour un oui.

Je suis doué d’une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire.

Gustave Flaubert

Cette notion recouvre différentes réalités. L’hypersensibilité fait référence à une sensibilité accrue aux stimuli émotionnels, sensoriels ou environnementaux. Les personnes hypersensibles peuvent ainsi ressentir les émotions plus intensément, être plus sensibles aux sons, aux odeurs, à la lumière, ou être plus réactives aux interactions sociales.

L’hypersensibilité et la pensée en arborescence peuvent interagir pour différentes raisons et de différentes façons.

Profondeur émotionnelle

Les personnes qui sont hypersensibles émotionnellement peuvent avoir une propension à explorer leurs émotions et leurs pensées en profondeur, ce qui peut les amener à utiliser la pensée en arborescence pour analyser et comprendre leurs sentiments. Ceci en particulier si leur intelligence intrapersonnelle est particulièrement développée.

Réflexion approfondie

Les personnes hypersensibles peuvent également avoir tendance à réfléchir profondément sur des sujets qui les préoccupent, ce qui peut les conduire à organiser leurs pensées de manière structurée en utilisant la pensée en arborescence. On peut retrouver ici, par exemple, l’intelligence existentielle.

Surstimulation

Mode de pensée en arborescence vs pensée linéaire
Mode de pensée en arborescence vs pensée linéaire

Cependant, il est important de noter que les personnes hypersensibles peuvent aussi être plus vulnérables à la surstimulation sensorielle ou émotionnelle (dans cet ordre d’idées, seraient-elles plus concernées par les acouphènes ou l’hyperacousie ?).

Dans de tels cas, la pensée en arborescence peut être utilisée pour mieux comprendre et gérer ces expériences, idéalement en étant accompagné par un professionnel, par exemple dans le cadre de séances de méditation ou d’hypnose.

Existe-t-il un test de pensée en arborescence ?

Il n’existe pas de test spécifique pour évaluer la présence ou l’utilisation de la pensée en arborescence chez un individu.

Cependant, il existe des moyens indirects d’observer si quelqu’un est en train d’utiliser la pensée en arborescence dans un contexte particulier.

Voici quelques approches (je précise que la liste est non exhaustive, mais vous avez l’habitude 😉 ) :

Observer la structure de leurs discours ou de leurs écrits

Si une personne présente un discours ou des écrits organisés de manière hiérarchique, avec des idées principales suivies de sous-idées et de sous-sous-idées, cela peut indiquer qu’elle utilise la pensée en arborescence.

arborescence concentration
Arborescence et concentration…

Cela peut s’observer aussi chez un étudiant, à sa façon de prendre des notes. S’il écrit de longues phrases les unes à la suite des autres, il est probablement en mode de pensée linéaire, “traditionnelle”. En revanche, s’il traduit spontanément en temps réel les propos du professeur par des listes hiérarchisées (les fameuses listes à puces, ou bullet points), il fonctionne très certainement à cet instant en arborescence.

Anecdote personnelle : lorsque j’étais étudiant, je prenais toutes mes notes en Histoire, Géographie, Philosophie, Economie etc. (disons : les cours qui m’intéressaient 😉 ) de façon arborescente, sans même connaître l’existence de ce concept. Cela m’était naturel, personne ne m’avait jamais appris à faire cela. Et un beau jour, après plusieurs semaines je crois (post Bac), je me suis aperçu lors d’une pause que j’étais le seul à faire ça. Cela m’a autant étonné que cela a étonné mes camarades… 🙂

Les autres écrivaient de longues phrases, souvent mot à mot ce que le professeur disait, puis structuraient ultérieurement le tout, à base de passages surlignés de différentes couleurs. J’étais impressionné, car j’imaginais que cela devait leur demander un travail considérable. D’autant que, bien souvent, ils m’expliquaient devoir faire ce travail le soir même, ou au maximum dans les jours qui suivaient, sous peine de ne plus rien comprendre, la mémoire visuelle et orale s’estompant rapidement.

Poser des questions ouvertes

Lors d’une discussion ou d’un entretien, vous pouvez poser des questions ouvertes qui encouragent la personne à explorer un sujet en profondeur. Si elle commence à décomposer le sujet en sous-thèmes ou à explorer différentes facettes de manière structurée, cela peut indiquer une pensée en arborescence.

C’est une méthode particulièrement efficace pour repérer et recruter des talents dans certains domaines d’activités et/ou pour certaines méthodes d’organisation, comme le management agile.

Observer leur approche de la résolution de problèmes

Lorsqu’une personne est confrontée à un problème complexe, observez comment elle l’aborde. Si elle divise le problème en sous-problèmes, analyse les différentes options de manière systématique et envisage les conséquences de chaque décision, cela peut suggérer l’utilisation de la pensée en arborescence.

On entend souvent dire que, dans un pays comme la France, les médecins ne sont pas formés à établir un diagnostic. Cela tient vraisemblablement à la vision occidentale de la médecine, qui considère plus ou moins chaque partie du corps comme des entités indépendantes. Un médecin de haut niveau (coucou Dr House, que je citais un peu plus haut 😉 ) est capable, grâce à l’arborescence, de sortir de son champs de compétences initial pour aller explorer d’autres champs – et redirigera ainsi vers un autre spécialiste, selon les besoins.

Demander des schémas ou des diagrammes

Vous pouvez également demander à la personne de représenter graphiquement sa pensée.

Si elle crée des schémas ou des diagrammes avec une structure en arborescence pour expliquer un concept ou résoudre un problème, cela peut indiquer l’utilisation de cette approche de pensée.

Si, au contraire, elle se met à rédiger de longues phrases, qui s’enchaînent les unes à la suite des autres, nous sommes dans un cadre plus classique, qualifié de “linéaire”.

Rappelons que cela n’a rien de péjoratif : la lecture papier est, par essence, linéaire. Et elle prouve encore à l’heure actuelle qu’elle reste un outil d’apprentissage très performant. L’immense majorité de ce que nous apprenons à l’âge adulte, également, se fait en format linéaire (PowerPoint et Canva, conférences, documentaires Netflix…).

Internet a introduit l’arborescence dans notre quotidien, par le biais du lien hypertexte. Mais l’on vient bien que linéaire et arborescence peuvent, doivent cohabiter. Il s’agit surtout d’utiliser le bon outil au bon moment.

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