Les wannabe ou les dangers de l’autodiagnostic

  • petitezebre

    Membre
    4 décembre 2021 à 14 h 51 min

    Je réfléchissais à cette discussion, en essayant de me mettre à la place de chacun.

    Donc il y a les gens qui se pensent surdoués (à tort ou à raison j’en sais rien), et qui viennent sur ce site pour parler avec des gens qui ont des conversations qui les intéressent. Donc effectivement ils se sentent légitimes, au moins dans le sens où ils y trouvent ce qu’ils cherchent (enfin j’espère). Et puis il y a les gens testés et reconnus HPI, dont certains en doutent quand même, et qui se disent :”ben tiens je vais aller voir sur un forum où il n’y a que des gens comme moi, pour voir si on partage certaines caractéristiques propres aux HPI, certains problèmes également éventuellement”. Et là, ben oui il y a déception, parce qu’on ne sait en définitive pas à qui on parle, donc ça devient encore plus compliqué. Alors chacun sa façon de s’exprimer, en douceur ou avec véhémence, tout en provocation, peu importe ! Mais il faut comprendre les points de vue de chacun. Alors, sans juger aucunement, mais pour voir si c’est différent, peut-être que j’irais voir du côté de Mensa, je ne sais pas encore. Et puis il y a ceux, testés ou pas (ou qui peut être mentent sur la réalité), qui viennent agresser l’autre, comme j’en ai fait les frais, en étant complètement à côté de la plaque, sans même vraiment avoir lu ce que l’autre a écrit. Alors perso ça m’a fait plus rire qu’autre chose, je me suis dit :”y en a qu’on pas la lumière à tous les étages, ou alors ils abusent des psychotropes”. Bref, chacun sa réalité, sa vérité. Mais tous les points de vue (enfin presque) peuvent se comprendre, mais comprenez aussi les testés qui se disent que le site s’appelle “rencontre surdoué” pensent naïvement qu’il n’y a que des testés sur le site.

  • petitezebre

    Membre
    4 décembre 2021 à 15 h 17 min

    N’empêche que chacun peut penser ce qu’il veut, mais quand y a pas @jabberwocky , on se fait un peu chier quand même !

  • azerty_querty

    Membre
    20 décembre 2021 à 23 h 47 min

    Bonsoir,

    Je suis de retour, je ne sais pour combien de temps, avec un truc qui commence à dater, une réponse à ton post, alors que je n’ai pas encore lu jusqu’où la discussion est allée, j’espère ne pas enfoncer trop de portes ouvertes !

    Ton idée pourrait se défendre à condition que la douance ne soit que culturelle. Si la douance a une origine neurologique – qu’il s’agit d’une question d’agencement des neurones, de longueur d’axone, de synapse plus conducteurs ou de quantité de neurotransmetteurs (merci à mes cours de biologie de première année de psycho qui viennent à l’instant de me servir à faire vaguement illusion) – ta proposition ne peut pas fonctionner.

    Euh… ben pourquoi ?

    Peut-être qu’en posant cette question, j’étale à nouveau mon ignorance sur le sujet, mais en quoi une origine neurologique exclut-elle mon hypothèse ? Une configuration cérébrale exclut-elle nécessairement l’autre ? Et dans le temps, la plasticité cérébrale ne permettrait-elle pas de varier cette configuration ?

    Mais peut-être conjecturer sur la neurologie alors que de nos deux aveux, il nous manque des connaissances sur le sujet (à moi plus qu’à toi, c’est certain), n’est pas la bonne approche ?

    Je te mets ici un extrait d’un article de la chouette, oui parce que j’ai déjà commencé à fouiller dans son blog (j’adore son humour, je me marre toute seule en la lisant…) :

    “il n’y a pas de nette cassure entre un autiste et un neuro-typique ou entre un HP et un non-HP, mais des caractéristiques augmentant progressivement en intensité jusqu’à un point de bascule déterminé par des analyses et calculs. Chaque personne se positionne quelque part sur l’échelle d’intelligence de Wechsler, et chaque personne autiste se positionne quelque part sur le spectre autistique. Ces deux continuums peuvent se croiser à tous les endroits et donner lieu à un nombre infini de combinaisons,qu’elles soient harmonieuses ou paradoxales.”

    On y retrouve mon idée de continuum, plutôt que d’une nette cassure.
    Je t’avoue que je n’avais jamais pensé qu’il pouvait y avoir une forme de douance culturelle. C’est probablement mon expérience perso. qui me fait dire ça, mais dans les écoles des “élites”, on fabrique des savants, pas des intelligents.

    Ce qui ne plaide pas en faveur d’une “douance culturelle”. D’ailleurs si celle-là existait, effectivement nos “élites” deviendraient de plus en plus ‘douées’ avec les générations, bon ben là je crois pouvoir dire que nul n’est besoin de douance pour constater que… non.

    Ce qui voudrait également dire qu’à l’autre bout du spectre, chez les ‘défavorisés’ (du système, il faut bien le dire, elle tombe pas du ciel la défaveur), générations après générations l’ignorance accoucherait de crétinerie congénitale, or là encore, pas besoin d’être HP pour comprendre que non (l’ignorance peut générer de la connerie, certes, mais la suffisance fait ça tout aussi bien).

    Et heureusement ! papa Darwin s’en retournerait dans sa tombe…

    Sauf que, sauf que, à bien y réfléchir, il faudrait qu’on se mette d’accord sur ce qu’on appelle une éventuelle “douance culturelle”. Si tu entends par là une douance induite par le fait de grandir dans un milieu socio-culturel propice, stimulant, je pense que tout ce que je viens de dire reste cohérent.

    Mais j’imagine aussi et surtout une autre forme d’acquis vs inné : c’est que le cerveau d’un nourrisson (voire d’un fœtus) se développe et se configure sous l’influence des parents. Si la mère est HP (par exemple), c’est son propre rapport au monde qu’elle va transmettre à son enfant.

    Est-il déraisonnable que du coup, le cerveau de celui-ci se développe avec les connexions nécessaires à cette vision du monde ?

    Je te donne un exemple : un enfant adopté à la naissance par une famille de surdoués, donc sans hérédité génétique, pourrait-il adopter à son tour le rapport au monde de ses parents, et induire l’adaptation cérébrale nécessaire à ce rapport au monde ?

    Auquel cas, l’un n’excluant pas l’autre, une prédisposition génétique (à prouver…) et une plasticité cérébrale qui permettrait au cerveau de se structurer à l’exemple d’un ou des parents, pourraient être à l’origine de la douance.

    Bon.

    Mais tout ça m’amène à autre chose, que j’ai trouvée dans ta vidéo sur l’imagerie fonctionnelle, et de ce qui est dit sur les complexes et les laminaires. Depuis je suis allée lire d’autres liens sur le sujet, je constate que tout ça commence à dater un peu, et je ne sais pas si ces distinctions sont encore de mise. A-t-on creusé le sujet, par d’autres expérimentations/statistiques, qui seraient venues confirmer ou infirmer la chose ?

    Toujours est-il que ces lectures (ci-contre le blog de Cécile Bost, que tu connais peut-être déjà :

    http://www.talentdifferent.com/complexe-laminaire-3021.html

    + un autre : http://hautpotentielsurdoue.centerblog.net/178-hp-cerveau-complexe-et-laminaire)

    m’embrouillent plus qu’autre chose car elles sont très peu précises et parfois même contradictoires (le blog de Cécile Bost en est un bel exemple), mais même dans l’hypothèse où l’existence de ces deux profils serait confirmée, je ne trouve pas de réponse à la question suivante : cette imagerie fonctionnelle montre-t-elle vraiment une différence structurelle des connexions neuronales entre typiques et atypiques, ou juste des différences de voyage de l’information à travers le cerveau ?

    Ce qui, je pense, n’est pas exactement la même chose…

    Il y a aussi quelque chose qui (me) saute aux yeux quand on lit les définitions de ces deux profils, c’est qu’ils se recoupent très bien avec la différence (supposée) HPI/HPE, au point que je ne vois plus entre HPE et complexe qu’une nuance de taille, à savoir que le WAIS parvient aussi à détecter le complexe, alors que le HPE y échapperait et devrait nécessiter l’élaboration un autre test pour être confirmé…

    Alors même qu’il existe, pour le WAIS, en plus du QIT, qui n’est apparemment pas très significatif pour les complexes (QI hétérogène), un autre calcul appelé l’IAG (indice d’aptitude générale), qui se base plus sur les deux premiers indices (plus structurels de la pensée) que sur les deux derniers, plus culturels ou moins représentatifs de la douance comparé aux performances typiques.

    Du coup effectivement, que reste-t-il au concept HPE ?

    Si c’est aussi un fonctionnement atypique, détectable au WAIS, du coup c’est un HPI, qu’on peut appeler complexe si on aime les cases, pas besoin d’inventer un autre terme.

    Si au contraire c’est un fonctionnement typique, je ne vois pas trop la différence avec l’hypersensibilité, qui est souvent corrélée avec un HPI mais pas obligatoire. Mais je ne dirais pas pour autant que les HPE sont ‘de grands malades’, tout dépend de comment ils en sont arrivés à cette conclusion.

    Il y a des psychologues qui ‘diagnostiquent’ des gens HPE sur la foi de… je ne sais pas, l’anamnèse je suppose ? Un test de personnalité ?

    Eux sont plus victimes que malades (je parle de ceux de bonne foi bien entendu, si tu es d’accord, ne reparlons pas ceux de mauvaise foi parmi les wanabee).

    La bonne nouvelle pour ceux qui se cherchent sincèrement, c’est qu’ils pourront aussi décider de passer le test pour peu qu’ils échangent HPE pour HPI complexes.

    Et l’avantage que je vois dans la distinction, c’est qu’on retrouve l’idée de continuum avec complexe/laminaire, dans l’espace (simultané) puisque dans leur immense majorité, les HP se positionnent quelque part entre les deux (mais aussi changent de ‘camps’ d’un domaine cognitif à l’autre), et le temps, car ils peuvent aussi évoluer sur cet axe.

    Et selon ce que j’ai lu, les pur jus de chaque bord, qui doivent être très extrêmement très rares, seraient d’un côté le HQI typique avec cerveau ultra-performant, et de l’autre, le HP handicapant à risque de tous les troubles dys., pb de relations sociales, dépressions, etc…

    Mais pourquoi tant d’efforts de ma part en totales spéculations puisque je n’ai pas, loin s’en faut, toutes les données disponibles pour bâtir une théorie solide ?

    Eh bien, pour la beauté du geste déjà, je suppose… ah bon c’est pas suffisant ?

    Ben alors, aussi parce que toutes ces suppositions de la part de tout un tas d’experts qui s’écharpent sur le sujet ne plaident pas en faveur de la connaissance, et laissent l’idée de douance, sa définition précise, et la réalité qu’elle recouvre bien trop vague, voire contradictoire.

    Pas étonnant qu’avec en plus un effet de mode médiatique, certaines personnes en souffrance/quête d’identité s’engouffrent par ces brèves.

    Voilà j’en étais là de ma réponse, je vais lire la suite du fil avant de cogiter plus avant.

  • azerty_querty

    Membre
    21 décembre 2021 à 13 h 09 min

    brèches, pas brèves, désolée…

  • azerty_querty

    Membre
    18 février 2022 à 11 h 43 min

    @jabberwocky
    Salut,
    Je t’avais envoyé ça il y a un bail mais je viens de me rendre compte que j’avais oublié de te tagguer (c’est bien ballo).
    Bon, j’ai un truc nouveau comme grain à moudre, je viens de regarder une vidéo de vulgarisation sur l’épi-génétique, tu connais ?
    Apparemment, le génome ne fait pas tout, des protéines sont capables de reconfigurer ce qui s’exprime ou pas de l’ADN en venant s’y fixer de manière particulière, et donner d’autres caractéristiques à l’individu.
    Ces traits sont héritables sur une ou quelques générations avant de se perdre, et ne sont jamais inscrits dans l’ADN en dur.

    Ça pourrait expliquer (attention, là ce n’est que moi qui parle, et qui spécule…) certaines bizarreries naturelles, comme le mystère des hêtres tortillards de Verzy, si tu connais, qui n’ont aucune différence génétique avec des hêtres normaux, au point que quand on les transplante ailleurs qu’à Verzy, ils arrêtent de tortiller, même quand on les plante dans la terre de Verzy.
    Et du coup, peut-être, pourquoi pas, la transmission de la configuration cérébrale surdouée sans forcément de composante génétique pure. Là encore, pure spéculation de ma part, donc si quelqu’un a plus de connaissances sur le sujet, je prends !

    Mais bref, sans avoir eu le temps de creuser plus avant, ça me semblait une piste de réflexion intéressante.

    Quand à l’étude qui a donné lieu à l’idée des profils complexes et laminaires, ben je suis de plus en plus perplexe, vu que pour le moment, je ne trouve pas d’autre trace que l’étude d’origine, qui a l’air, certes, sérieuse, mais qui est trop isolée et trop spécifique : il faudrait la reproduire, encore et encore, et sur d’autres populations de surdoués, des adultes aussi.

    Sans ça, c’est bien trop mince pour en conclure quoi que ce soit, il me semble. Or quand je vois la littérature sur internet sur ce sujet, tenant pour acquis, pour vrai, tout ce qui est supputé dans cette étude, je m’interroge…

  • olbius

    Organisateur
    1 décembre 2022 à 14 h 44 min

    Au micro de cette même radio, elle s’est exprimée contre les auto-diagnostics HPI (haut potentiel intellectuel), les prix au mètre carré dans le métavers, les étiquettes « made in Bengladesh », les gens qui mangent du pop-corn au cinéma… Tania Dutel tient en effet sa propre chronique où elle analyse les inepties de ce monde, toujours avec humour.

    Source : Tania Dutel analyse les autres à La Comédie de Toulouse

  • olbius

    Organisateur
    6 juin 2023 à 17 h 41 min

    Des troubles ainsi autodiagnostiqués, comme nous le confie un psychiatre qui préfère garder l’anonymat vu la sensibilité du sujet (et sera donc désigné sous le pseudonyme de Dr X dans ce reportage), il en voit de plus en plus dans son cabinet. Celles et ceux qui s’en revendiquent ne lui laissent d’ailleurs parfois même pas le temps de leur demander ce qui les amène que déjà, ils se lancent dans une tirade au sujet de l’étiquette qu’ils se sont apposée, qu’ils soient ‘zèbre’, ‘haut potentiel émotionnel’ (HPE) ou autre.

    Une simple recherche sur la plateforme en ligne de la Fnac révèle ainsi pas moins de 96 titres contenant le terme « haut potentiel », de L’équilibre naturel du zèbre, un « guide d’épanouissement intégral pour les hauts potentiels intellectuels et sensibles » à Femme atypique, un manuel pour aider les personnes « hypersensibles, haut potentiel ou TDAH » à « faire la différence au travail », en passant par Douance, une boîte à outils pour « accompagner le haut potentiel chez l’enfant » et Je ne suis pas un âne, je suis un zèbre, un « conte pour aider les enfants haut potentiel à s’aimer ».

    Source : Zèbre, HP… Pourquoi tout le monde (s’auto)diagnostique les troubles à la mode

    Pour rappel, n’hésitez pas à partager vos avis dans le Groupe Livres sur les surdoués, afin d’aider tout le monde à y voir plus clair dans cette jungle atypique 😉

  • olbius

    Organisateur
    7 septembre 2023 à 11 h 43 min

    Une tendance qui a pris de l’ampleur au sortir de la crise du Covid, si bien que le hashtag #selfdiagnosis (autodiagnostic) cumule aujourd’hui plusieurs millions de vues sur TikTok, tout comme les mots-clés #bipolardisorder (troubles bipolaires), #HPI (haut potentiel intellectuel), #autism (autisme), #depression ou #anxiety. Le hashtag TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) atteint quant à lui près de trois milliards de vues sur la plateforme chinoise. « Voici six signes ou symptômes du TDAH que tu dois rechercher si tu penses qu’il affecte ta vie ou celle de quelqu’un que tu connais », explique notamment une vidéo, abondamment relayée sur TikTok. Dans les commentaires, de nombreux internautes paniqués – et surtout persuadés- de se découvrir atteint de ce syndrome.

    Source : Hyperactivité, trouble de l’attention… L’autodiagnostic de pathologies mentales explose sur les réseaux sociaux

    J’ai moi-même une amie HP qui a cette tendance à se reconnaître facilement dans plein de trucs sur les réseaux sociaux de masse… L’effet Barnum joue à plein. J’essaie à chaque fois de la faire “redescendre” en jouant de l’humour, jusqu’ici ça a plutôt bien marché comme technique… En tout cas j’ai cette impression… 😅

  • hautpotentieldeconneries

    Membre
    7 septembre 2023 à 16 h 56 min

    @olbius

    Je crois que il y a une manière de sortir des biais cognitifs de l’auto diagnostic.

    Allez voir une psychiatre/psychologue et se faire suivre 😁

    Je n’ai que 2 séances avec elle, je n’aborde en aucun cas mes avis, mes lectures etc sur la douance ou la neuro atypicité.

    J’attends qu’elle le fasse.

    Bon ses questions s’affinent dans un sens qui m’est familier 😅

  • Membre Inconnu

    Membre
    7 septembre 2023 à 17 h 06 min

    @hautpotentieldeconneries

    Bien,

    À jeudi prochain ?

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