

Adulte zĂšbre
Haut Potentiel Ămotionnel (HPE) et/ou Haut Potentiel Intellectuel (HPI) ?
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Se sentir en décalage avec les autres
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Se sentir en décalage avec les autres
Se sentir en dĂ©calage avec les autres, j’imagine que ça vous parle đ Mais depuis combien de temps se sentir en dĂ©calage avec les gens fait-il partie de votre quotidien ? Et quelle a Ă©tĂ© votre façon de “gĂ©rer” ce dĂ©calage ? L’enfer, c’est les autres ?
Pour ma part, le tout premier souvenir de dĂ©calage avec les autres qui me vient Ă©tait un jour oĂč, enfant, je jouais dehors avec plusieurs autres petits garçons, dans une forĂȘt pas loin de chez moi.
Je devais avoir 5 ou 6 ans, je dirais, c’Ă©tait avant le CP de mĂ©moire (mais je peux me tromper Ă©videmment). Et Ă un moment je me suis fait la rĂ©flexion, en regardant autour de moi, que tous ces petits enfants de sexe masculin prenaient des risques inconsidĂ©rĂ©s… car ils n’avaient, me semblait-il, pas conscience de leur fragilitĂ©, de leur mortalitĂ©, de leur finitude. En gros hein, j’essaie de retranscrire ce que j’ai ressenti Ă ce moment lĂ , c’est forcĂ©ment un peu dĂ©formĂ© đ
Je les voyais avec leur vĂ©lo, leurs jouets en pierre, en mĂ©tal, sauter au-dessus du ravin, faire des cabrioles, des roulades etc. Et tout ce que je me suis mis Ă voir c’Ă©tait cette tige en acier qui passait Ă 3 centimĂštres de leur Ćil droit, ou ce caillou pointu qui n’attendait qu’un genou Ă briser. Je ne pouvais plus rien voir d’autre. Et je m’Ă©tais donc dit, dans ma petite tĂȘte blonde, qu’ils se comportaient comme s’ils n’avaient pas conscience de ne pas ĂȘtre dans un jeu vidĂ©o, comme s’ils ne rĂ©alisaient pas qu’on n’a qu’une vie et qu’elle peut cesser Ă tout moment (ou perdre un Ćil, par exemple, et que l’Ćil ne repousse pas).
Plus tard, adolescent, je me suis souvent fait la mĂȘme remarque. En classe de 5Ăšme, un Ă©lĂšve de ma classe est dĂ©cĂ©dĂ© en passant Ă travers le toit d’une cabane, ou quelque chose du genre, mais ce drame n’a pas modifiĂ©, m’a-t-il semblĂ©, le comportement “des autres”.
En fait, c’est ça qui me surprenait le plus : mĂȘme aprĂšs que quelqu’un de “proche” ait subi un accident, et mĂȘme si la personne elle-mĂȘme subissait un accident, au fond, rien ne changeait.
En tĂ©moigne cet autre camarade de classe, quelques annĂ©es plus tard, qui a perdu plusieurs fois le contrĂŽle de sa voiture, mais expliquait toujours qu’il ne roulait pas vite, qu’il Ă©tait prudent, que les autres ne savaient pas conduire etc. A chaque fois, il ralentissait pendant quelques minutes, quelques heures, quelques jours mĂȘme, et puis c’Ă©tait reparti comme si rien ne s’Ă©tait passĂ©. MĂȘme un tĂȘte-Ă -queue sur une voie d’accĂ©lĂ©ration d’autoroute n’y avait rien changĂ©, si ce n’est pendant quelques jours.
Ătes vous “habituĂ©” Ă vous sentir en dĂ©calage avec les autres ? Est-ce que c’est quelque chose que vous ressentez en permanence ou seulement lors d’occasions bien prĂ©cises (et si oui, lesquelles đ ) ?
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