Comment supporter d’être en décalage ? HPI + hypersensibilité

  • Comment supporter d’être en décalage ? HPI + hypersensibilité

    Publié par marion27 le 22 juin 2019 à 12 h 49 min

    Bonjour à tous,

    Nouvelle arrivante sur ce forum, j’ai 28 ans. J’aimerais pouvoir discuter sur le sentiment de décalage (cognitif, émotionnel) que je ressens depuis petite et qui, évidemment, est bien toujours présent.

    J’arrive à adapter ceci mais au final, malgré mes efforts à me fondre dans la masse, je suis toujours seule et en décalage avec les autres. Mon niveau d’adaptation a des limites, et c’est épuisant à force de faire tous ces efforts… Ça donne lieu à des crises de larmes et des phases d’isolement assez fortes et insupportables. Les relations tant amicales qu’amoureuses sont problématiques sur le long terme… :/ Je m’ennuie souvent avec les autres, intérêts tellement opposés. Alors je compense mais comment lancer des discussions avec des gens qui ne me comprennent pas et qui sont à des années lumières de ma personnalité ?

    Je pense pas être la seule à vivre ceci… si vous êtes intéressés par la discussion 🙂

    Merci beaucoup

     

    Membre Inconnu a répondu il y a 3 années, 10 mois 19 Membres · 32 Réponses
  • 32 Réponses
  • elha

    Membre
    22 juin 2019 à 18 h 00 min

    Bonjour Marion27,

    Je te lis et je comprends très bien,

    La relation à l’autre en ce qui me concerne ne peut être possible que si ‘connexion’…intellectuelle. Ce canal est pour moi incontournable afin de m’ouvrir. Autant dire que cette connexion est rare tant la sensibilité qui me pesonnalise peut être un frein au feedback reçu. En effet, le manque de compréhension de l’autre, le manque de bienveillance dans l’échange, le manque d’ouverture d’esprit et d’autres….sont douleureux à recvoir ou à constater dans l’absence.

    Ce que j’apprends au fil de l’eau c’est à observer et ressentire (perception personnelle) les gens et ensuite de tenter l’échange sur ‘un’ sujet en particulier…c’est mieux mais pas toujours réussi. Si je suis ici c’est que la plus part du temps le décalage est certain, mais je tente de me renforcer en lisant aussi des ouvrages sur le profil hp. On peut apprendre beaucoup sur soi, se rassurer surtout.

    🙂

  • Membre Inconnu

    Membre
    22 juin 2019 à 19 h 41 min

    Bienvenue @Marion27 qui a 28 ans.

    L’âge de mon fils.

    Que je n’évoque pas non plus par hasard, car il m’a beaucoup appris.

    Puisque dans ton écrit, il y a un point d’interrogation là :

    […] comment lancer des discussions avec des gens qui ne me comprennent pas et qui sont à des années lumières de ma personnalité ?

    … c’est là que je vais tenter une réponse, inspirée par ce fiston autant que par mon expérience.

    J’ai passé aussi beaucoup de temps et usé d’énergie à tenter de m’adapter à une normalité inaccessible ou à tenter de faire comprendre des choses évidentes. Pour moi.

    Il m’arrive encore, par je ne sais quel processus, de trouver une clef pendant qu’autour de (face à) moi ça discute encore de la porte et de la serrure. Ça m’a beaucoup ennuyé dans ma vie sociale et professionnelle et ça a provoqué de belles (?) catastrophes dans ma vie affective.

    Mais je ne voudrais pas te décourager et j’en viens au conseil filial.

    Plutôt que de lancer les conversations, tente de suivre celles qui se déroulent. Si ta capacité d’analyse, de compréhension rapide, de liens divers et de coq à l’âne fructueux (entre autres) t’amènent à formuler des propositions, fais-le, si tu en ressens vraiment le besoin. Mais dans tous les cas d’incompréhension, de déni, de suspicion de ta parole (etc.) laisse tomber et trouve dans ta palette une couleur pour t’occuper pendant que ça blablate pour rien.

    Je me rends compte du coup que c’est à mon tour de ne pas vraiment savoir formuler cette nécessité d’épargner une trop grande sensibilité et de (tenter de) de pas la laisser nous envahir en négatif, à cause souvent de la confusion des autres, de leur mauvais interprétation de qui nous sommes, de comment nous fonctionnons, comment nous réagissons.

    Oui, c’est à nous de nous adapter. Contrairement à la sous-efficience, la sur… de rien n’est pas (ou si peu) reconnue comme handicap.

    Mais, comme je le rappelle souvent à ma fille (oui, j’en ai aussi une…) : n’oublions pas que notre hyper sensibilité (comme notre pensée bouillonnante et autres symptômes) peut être source de joies, de plaisirs, de sensations incomparables, des larmes au rire dans un arc-en-ciel encore plus coloré que ça.

    Je ne sais pas si j’ai vraiment répondu. Et puis je sais que les conseils sont, comme disait mon père, “des peignes pour les chauves”…

    Et celui donné par @elha “d’observer et ressentir […] les gens et ensuite de tenter l’échange” est tout aussi judicieux. Et formulé pus simplement. Je vais retourner à l’entraînement…

    Bienvenue, sourire

     

     

  • marion27

    Membre
    22 juin 2019 à 20 h 50 min

    Bonsoir et-pourtant, Elha, Etienne31,

    Je vous remercie pour votre témoignage, votre avis et le temps pris à me répondre.

    J’ai arrêté depuis longtemps de “lancer” des conversations et c’est peut-être ce qui engendre une partie de cette souffrance : l’isolement de mes intérêts car finalement je sais au fond que je vais me heurter à un mur et que le résultat final sera ma propre solitude.

    J’observe beaucoup pour m’adapter au mieux, j’use de mon empathie et mon hypersensibilité pour ça quand c’est nécessaire mais bon ça ne marche pas toujours car c’est fatiguant. Heureusement je peux le compenser dans mon travail (psychologie cognitive de l’enfant) où j’arrive à avoir cette résonance de partage intellectuel, c’est un excellent point. Mais la vie professionnelle ne compense pas tout…

    Quand je parle de certaines choses sur ma personnalité, personne ne comprend, même des amis proches qui m’aiment pour ce que je suis mais pas totalement au final. On a tous besoin d’un effet miroir, d’une connexion cérébrale, cognitive et émotionnelle, ce que la plupart des gens ont.

    Je ne demande qu’on s’adapte à moi mais comment puis-je faire pour moins souffrir de ce que je suis, moi et je n’ai pas de réponses pour l’instant.

    Je suis en accord malgré tout sur le positif que cela peut nous apporter…

    Merci beaucoup pour cet échange

  • marion27

    Membre
    22 juin 2019 à 20 h 53 min

    Bonsoir,

    Je vous remercie pour votre message et le soutien apporté… Avez-vous des lectures à me conseiller ?

    J’ai lu “le drame de l’enfant doué” d’Alice Miller mais je ne me suis pas vraiment attaqué à ma propre métacognition, c’est encore douloureux je dois dire.

  • aspie

    Membre
    22 juin 2019 à 21 h 52 min

    Salut marion^^

     

    T’es pas la seule à connaitre ce genre de choses.

    Moi pour ma part en tant qu’Asperger (le pseudo Aspie du coup) c’était pas facile non plus de s’adapter aux autres lors des conversations par exemple, de se faire des amis, etc.  Mais j’ai appris au fur et à mesure. Pour moi la première étape était de trouver des personnes avec les memes centres d’interets que moi (sport, star wars, jeu vidéo, cinéma, theatre, sport de combats, dessins, etc). Là c’est le plus simple. Peu d’efforts à fournir, ça y va tout seul. Et evidemment une fois les centres d’interets échangés indirectement j’ai appris du coup à parler de d’autres sujets une fois que le contact était bon avec la personne, c’est toujours bien au départ à mon sens de commencer par les interets communs d’abord^^

    Ensuite bah après s’ouvrir à différents types de sujets et de discussions là c’est plus long aussi, moi par exemple j’avais du mal à m’intéresser à la vie sociale et ce qui se passait dans les bahuts ou j’étais, j’étais souvent en décalage par rapport aux autres pour savoir ce qui se passait, sauf quand certaines choses m’importaient vraiment. Mais ça s’apprend aussi, il faut se lancer des défis et prendre des risques et à force de travailler ça ce qui se passe après c’est que ça devient naturel. Bien que le plus naturel encore une fois restera toujours les centres d’interets haha^^

     

    Bref du coup je sais que pour les HP ou les surdouées, précoces et tout, c’est pas facile non plus de s’adapter à des personnes dites “normales” question centres d’interets et discussions. Je m’en doute, après peut-etre n’as tu pas su trouver les bonnes personnes. Avec d’autres surdoués (que tu peux trouver ici) ça ira peut-etre beaucoup mieux déjà ?

  • clement357

    Membre
    29 juin 2019 à 12 h 23 min

    Bonjour @marion57, je n’ai pas prit le temps de lire toutes les réponses dans ce fil, mais j’ai lu celle de @etienne31 et je suis totalement d’accord avec lui, il y a plusieurs formes de solitudes, et les imbéciles n’apprennent jamais sans une puissante source d’influence ( ils fonctionnent énormément à l’influence parce que malheureusement ils ne sont pas capables de faire tout un tas de tests d’hypothèses, y compris en utilisant de nouveaux acquis ou de nouvelles observations/propositions ( ce que les surdoués font naturellement sans forcément s’en rendre compte ) et ils n’ont pas non plus notre grande sensibilité émotionnelle pour accepter plus facilement d’avoir eu tord ( même s’il n’y a pas uniquement cela qui joue ). Ils sont très accrochés à leurs croyances et leurs conditionnements comportementaux. Leur faire accepter quelque chose qui va contre leurs croyances, n’est pas chose aisée… surtout s’il s’agit de croyances qu’ils ont depuis longtemps ( ego ) et/ou qui remettraient beaucoup de choses en cause si jamais ces croyances tombaient ( peurs, incluant la peur d’accepter une réalité dérangeante pour cette personne ).

    Bon bien évidemment ici je généralise et simplifie beaucoup, quand on simplifie ça crée toujours des généralités. En réalité il y a beaucoup plus de possibilités et de causes diverses et variés.

     

    J’ai envie de te dire, que si déjà dans ton travail ça se passe bien ( à ce que j’ai comprit en tout cas ), alors c’est déjà ça ! 🙂

    Je pense que je pourrais t’apporter des choses, si tu veux discuter en pv je suis ouvert et ce sera avec grand plaisir 🙂

     

  • clement357

    Membre
    29 juin 2019 à 12 h 24 min

    @marion27  (*)

  • Membre Inconnu

    Membre
    2 juillet 2019 à 23 h 42 min

    Bonsoir Marion,

    Sachez que ce que vous vivez, je l’ai vécu et sans doute beaucoup d’autres surdoués l’ont connu et expérimenté, c’est cela les effets dévastateurs du surdoué !

    Cependant, ceci nous amène, un jour ou l’autre, à chercher à comprendre notre fonctionnement bizarroïde et, alors ,nous découvrons que nous sommes tout simplement différents des autres qui sont décontenancés et interrogatifs dans le meilleurs des cas sinon c’est carrément de la stigmatisation et de la critique stupide !

    Même s’il compose avec la réalite avec laquelle il est quand même en marge, en retrait, le surdoué vit dans sa bulle tout le temps ! Il y a comme une sorte de voile à travers lequel il tente de voir et communiquer ! Il est tout le temps sur la brèche et veut tout contrôler d’où notamment l’épuisement ressenti !

    Bref, notre cerveau n’est pas normalement constitué mais si le surdoué est considéré comme un handicap, il regorge, toutefois, de créativité, d’innovation grâce notamment à l’hypersensibilté que vous évoquez à juste raison !

    Au plaisir de vous lire !

    Massen

  • aspie

    Membre
    3 juillet 2019 à 19 h 59 min

    C’est marrant ce que vous dites Massen, ça rappel beaucoup Asperger ça aussi l’hypersensibilité et la créativité lié à une bulle et un autre fonctionnement que les personnes dites “normales”.

     

    C’est là ou moi je pense que tout ça c’est loin d’etre un véritable handicap, juste les autres gugustes qui se mettent à voir des “handicapés” dès qu’on commence à sortir du moule un tant soit peu. Moi je dis qu’on devrait ne pas avoir honte de nos “pouvoirs” si ce sont eux qui nous rendent uniques et dans le bon sens en plus, faut en profiter ! ^^

  • mimosa

    Membre
    4 juillet 2019 à 13 h 36 min

    Bonjour @marion27 et tous les autres,

    Je débarque à mon tour sur ce site et ce forum, et j’y trouve ce que j’attendais : des gens qui partagent mes préoccupations.

    J’ai aussi eu ce sentiment de décalage et d’ennui pendant très longtemps. A la quarantaine j’ai bazardé tout ce qui me pesait à cet égard : mon mariage douloureux, puis mon boulot dans une multinationale ou on essayait de me transformer en robot. Depuis je me suis retrouvée avec tous les possibles devant moi : libre de tous mes choix, professionnels et personnels. Là-dessus j’ai également fait la découverte de ma douance. Je crois que la presque concomitance de tous ces événements n’était pas du tout un hasard ni un caprice de ma part : j’étais enfin prête à devenir moi-même.

    Depuis ces étapes je me suis engagée dans plein de nouveaux projets, et je me rends compte à chaque fois que je m’y retrouve avec des “comme moi” et que c’est ça qui me donne autant de plaisir et surtout un sens à ma vie, après toutes ces années d’errance à me conformer aux attentes basiques et conformistes de mes parents, mon mec, mes managers, mes collègues, tout en m’oubliant moi-même de plus en plus.

    Hier soir par exemple j’étais à une réunion de militants écolo : tout le monde avait 30 idées à la minute, le type en face de moi participait à 2 conversations en même temps tout en prenant les notes du compte-rendu, notre sujet qui devait se limiter à la vie locale a dévié en analyse géopolitique du monde, et tout ça dans l’accueil bienveillant d’idées contradictoires pour parvenir en douceur à un consensus.

    @marion27 c’est désormais ma recette pour ne pas mourir d’ennui : fréquenter à haute dose des gens plus intelligents que moi qui me tirent vers le haut. Après, quand je dois gérer les relations quotidiennes avec les normo-pensants, je suis bien plus patiente et indulgente avec eux. Je trouve même du plaisir à m’adapter à eux, parce que ce n’est plus sous la contrainte. Il a fallu que j’arrive à 40 ans pour comprendre que ce monde-là était celui dans lequel j’étais obligée de naviguer pour ma survie matérielle, mais que mon vrai monde était celui des rêveurs et qu’il était peuplé de bien plus de gens que je ne le pensais et qu’ils ne se cachaient pas si loin.

    PS : D’ailleurs je finis par me dire que cette proportion officielle de 2% de surdoués est certainement erronée. Soit effectivement je me débrouille pour m’entourer presque exclusivement de surdoués, soit il y a beaucoup de gens qui s’ignorent comme tels et surtout qui passent à travers les mailles des statistiques. Qu’en pensez-vous ?

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