Les zèbres et les pervers

  • ralesnemo

    Membre
    2 mai 2018 à 21 h 25 min

    Salut !
    Je reviens sur les questionnements de Jabberwocky, j’aimerai apporter ma réflexion à ce sujet + mon expérience :
    -Un PN est-ille (indicatif inclusif) un zèbre ?
    A ça j’ai envie de répondre que oui et non. La perversion-narcissique, comme toutes les autres perversions, répond à une mécanique, une procédure relativement commune à tous les individu.e.s PN, à savoir : l’effacement de l’autre.
    Cela passe par de la manipulation morale, et comme effectivement il y a une dimension stratégique à cette attitude (ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir cerner quelqu’un au point de pouvoir détruire chaque parcelles de son être), on attribue bien volontiers un intellect supérieur aux PN.
    Or, on note des traits communs aux PN : une carence affective parentale, voire des abus.
    Donc on a deux cas de figure :

    1 – Un mécanisme d’auto-protection et de nutrition égotique dans l’autre pour combler cette carence. C’est là que le zèbre sera certainement plus représenté.
    2 – L’imitation conscient ou non du parent PN.

    Là où le terme “Pervers Narcissique” pourrait être un abus de langage, c’est que la perversion implique une forme de conscience, alors que la plupart des concernés n’y voient là que “l’expression de leur amour”, comme cette société malade a tendance à le sur-représenter comme normal, sain, romantique, pauvre petit.e chou qui a tant souffert et qui mérite de la compréhension et de la patience (Oui, je te regarde très fort “50 shades of Grey”. Toi aussi “la Belle et la Bête”.).

    Ce qui m’a attiré chez ce PN :
    Son charisme débordant. J’ai rapidement pisté l’arnaque, mais j’étais déjà dans son piège : Il m’avait rendu dépendante de lui : financièrement, moralement. A cette époque, ma famille m’avait abandonné, je n’avais nul-part ou aller. Cette infamie l’a très vite remarqué.

    A cette époque on avait droit au fameux mythe de “la meuf chiante”, et très vite ses couleuvres se sont inséminées en moi et j’ai adopté le point de vue de cette personne immonde : J’étais la fautive de ce qu’il m’a fait subir. Et pour ne pas en subir davantage, je devais me plier.

    Je me suis enfuis pendant qu’il était en déplacement à l’étranger. Une épreuve pour moi alors que je n’avais que 21 ans.

    Ses parents le traitaient davantage comme un futur héritier qu’un fils. Il répétait souvent “j’ai hâte que mes parents crèvent pour toucher l’héritage”, ce qui explique son besoin de consommer le bonheur de l’autre. Il n’est pas heureux, alors l’autre ne le sera pas.
    Etait-il plus intelligent qu’un autre : Non, mais il savait en donner l’impression.

    Ai-je été la perverse-narcissique de quelqu’un :
    Je ne crois pas avoir cherché à consumer quelqu’un.
    J’ai pu être abusive, j’étais sujette à de grosses crises de larmes, de colère en pleine nuit quand je réalisais l’abandon que je venais de subir, mais je ne cherchais pas à rendre l’autre responsable.
    J’ai rabaissé un ex, parce que je le jugeais bête (…franchement, il l’est. “Les femmes qui se font violer devraient se détendre et profiter du moment pour ne pas être trop traumatisées”. “Les guerres médiévales, c’était surtout à cause des reines qui trompaient leur mari”. “Ah non ! Je veux pas que les homos aient des enfants, ils vont en faire des homos !” – Que lui ai-je trouvé ? Bah il cachait bien son jeu au début, le bougre.).
    Je le rabaissais surtout pour le faire fuir, le simple fait de lui dire que je ne l’aimais plus et que je voulais rompre ne suffisait manifestement pas. “Non, ce n’est pas la solution” disait-il u_u.

    Je m’égare, mais quoi qu’il en soit, si j’ai pu casser des c******s au plus haut point, je n’ai jamais pu me résoudre à rester avec une personne que je finissais pas mépriser, donc je ne pense pas répondre au critères d’une PN.

    Voilou ! Désolée pour le pavé !

  • isadora

    Membre
    3 mai 2018 à 12 h 44 min

    Pourquoi trop penser rend manipulable (C.Petitcollin):

    …J’en suis arrivée à la conclusion surprenante que plus on est intelligent, plus on est manipulable.
    Le paradoxe n’est qu’apparent : une personne intelligente cherche à comprendre, essaie d’intégrer le point de vue de l’autre, veut trouver un terrain d’entente et refuse de se décourager.
    Or un manipulateur ment, nie la réalité et crée délibérément les conflits dont il se nourrit.
    Pire, le manipulateur vous ligote dans vos valeurs humanistes et les détourne à son profit….

  • cocotte

    Membre
    3 mai 2018 à 19 h 37 min

    @ralesnemo tu écris “J’ai rabaissé un ex, parce que je le jugeais bête. Je le rabaissais surtout pour le faire fuir, le simple fait de lui dire que je ne l’aimais plus et que je voulais rompre ne suffisait manifestement pas.”
    Quelqu’un qui utilise ces méthodes pour “effacer l’autre” dès lors que ce dernier fait obstacle à son bien être mais sans avoir le courage de le quitter (et reste par empathie….), c’est justement ça qui est pervers, non ?

  • ralesnemo

    Membre
    3 mai 2018 à 21 h 51 min

    @cocote : Le pervers prend plaisir à torturer sa victime.
    Passer par la mesquinerie et le rabais quand on a pas le courage de quitter quelqu’un, c’est de la lâcheté, mais ça n’implique pas systématiquement de la perversion.

    Dans mon exemple, je pense qu’on aurait pu parler de perversion si à chaque fois que l’ex se sentait mal après avoir été rabaissé, je revenais vers lui en m’excusant platement, en le valorisant jusqu’à ce qu’il se sente de nouveau en confiance, pour ré-attaquer ensuite à la première occasion.
    Ce qui n’a pas été le cas.

  • cocotte

    Membre
    4 mai 2018 à 10 h 02 min

    @ralesnemo De ton point de vue, j’entends mais quand l’empathie et la culpabilité s’en mêlent (et c’est assez compréhensible dès lors qu’on a un tant soit peu aimé la personne qu’on veut quitter), voir d’autres variables (comme le fait que c’est quand même bon pour l’ego de voir qu’il vous aime encore malgré les brimades que vous lui faites subir) on peut être amené à consoler/rassurer celui qu’on a blessé “sans vouloir le faire” ….juste apres l’avoir fait … Et avant de le refaire….et ainsi souffler le chaud et le froid pendant des plombes jusqu’à le détruire complètement.
    De la lâcheté ? …. Hum…
    Ne pas savoir/pouvoir quitter l’autre par soit disant compassion ou amour pour lui est extrêmement pervers de mon point de vue, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en ai pas eu de la part de l’autre aussi peut être.
    A minima, on parlera de relations extrêmement toxiques !

  • soannva

    Membre
    5 mai 2018 à 1 h 01 min

    Bonsoir à tous

    Je digère une rupture avec un homme qui a adopté des stratégies manipulatrices. C’est tout ce que je peux dire dont je sois assurée. Et ça me suffit pour donner du sens à mon difficile vécu de lui (réciproque, je n’en doute pas) et la nécessité de la rupture. Comme le dit jabber, effectivement comprendre, c’est prendre avec. Mais à défaut que je comprenne un ex qui a entretenu que je me méprenne, répondre à mon besoin de sens pallie un peu. Donner du sens, c’est en quelque sorte “trouver à quoi ça sert”

    Mon histoire m’aura appris à différencier un comportement (la manipulation) des personnes qui l’ont, et ça va du quidam, à l’immature affectif, pas mal d’états limites jusqu’au “grand méchant pervers narcissique manipulateur”, plutôt rare. Au passage, j’ai lu quelque part qu’on croit à une attirance, mais que c’est le pervers qui nous choisit. Et que ce n’est pas de notre faute si c’est un vampyre et qu’on a du sang. Si c’est juste, c’est un peu consolant

    Dans une discussion informelle avec une amie psy, lorsque mon ex a commencé à se révéler un peu “destabilisé”(selon ses termes), elle m’a dit que la rareté de ses remises en question pouvait révéler un manipulateur, mais que le manipulateur ne fait pas le “pervers”. En psychiatrie, l’adjectif “pervers” qualifie une personne inconsciente d’inverser des valeurs opposées (par ex, elle prend le mal pour le bien, et inversement, ou le vrai pour le faux, et inversement… )

    Pour en revenir au sens de mon histoire, elle aura aussi permis que, filant voir une psy (pas mon amie !) parce que le comportement de mon ex me donnait l’impression de devenir folle, j’ai découvert que je suis un zèbre (bonjour le soulagement mais aussi le désarroi et la relecture de vie !) Mais c’est une belle surprise de la vie, à laquelle je ne m’attendais pas en de telles circonstances.

  • campagne

    Membre
    5 mai 2018 à 15 h 48 min

    Ce que dit Cocotte me parle tellement !
    j ai vecu cela tellement longtemps..
    et aujourd hui je veux me reconstruire, rien n est encore règlé avec mon ex..
    je vous lit et j apprend beaucoup . tout est nouveau pour moi.
    la découverte d être HP..
    à suivre
    merci

  • oxytrichlorure

    Membre
    20 mai 2018 à 1 h 09 min

    Frank Beaumont
    il y a 2 ans
    C’est assez simple de différencier un HP d’un pervers car le pervers est en général stupide, menteur, tricheur et copieur. Il peut briller et sembler doué, mais en général tout est faux, ou copier coller, ou pomper sur quelqu’un d’autre ou sur internet, mais si vous le mettez seul dans une pièce avec seulement une feuille et un stylo, il n’y a rien qui sort. Le HP lui est intelligent, intègre, honnête, respecte les règles ( un peu trop d’ailleurs ) et ne copie jamais personne parce que ça le rend malade, il déteste suivre un troupeau. Il suffit d’ouvrir les yeux pour les distinguer.

    https://www.youtube.com/watch?v=uul2BU1NdW0

  • Membre Inconnu

    Membre
    20 mai 2018 à 11 h 26 min

    @soannva: Je me reconnais beaucoup dans la prudence dont tu fais preuve vis à vis des mots que tu emploies (et dans les doutes que cela sous-tend!). Oui les vrais PNs sont une toute petite minorité. Les HPS aussi. Les nuances sont nécessaires et en lire fait du bien, donc merci 🙂

    … Et oui, c’est un peu soulageant de se dire que c’est le PN qui nous a pris pour cible, de la même manière que c’est apaisant de se dire que l’on est la victime et pas le bourreau dans l’affaire. Mais ce soulagement est temporaire et il me semble indispensable pour ne pas s’enliser dans cette posture déprimante à long terme de se poser aussi la question de sa propre responsabilité / participation / complicité dans la dynamique malsaine (le “pourquoi s’est-on laissé faire?”). Bon courage en tout cas à qui se débat avec ces questions et ces expériences là… Vous avez toute ma compassion!

  • olbius

    Organisateur
    20 mai 2018 à 13 h 48 min

    le pervers est en général stupide, menteur, tricheur et copieur […] Le HP lui est intelligent, intègre, honnête, respecte les règles ( un peu trop d’ailleurs ) et ne copie jamais personne parce que ça le rend malade, il déteste suivre un troupeau. Il suffit d’ouvrir les yeux pour les distinguer

    Ça me semble plus relever du vœu pieux que de la réalité, je dois dire… Et la dernière phrase me dérange.

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