

Psychologie du zèbre
La psychologie du zèbre / surdoué / Haut Potentiel Émotionnel (HPE) / Haut Potentiel Intellectuel (HPI)…... View more
Les émotions sont-elles souhaitables?
-
Les émotions sont-elles souhaitables?
Salut les gens
Handicapé sur le plan émotionnel, je me questionne souvent sur quelle est donc cette sensation que l’on nomme émotion?
Le but du jeu étant de prouver que ce que l’on appelle émotion est une pure construction mentale à laquelle trop de gens accordent trop d’importance, pouvant impliquer plus de malentendus, d’incompréhension que sans (émotion).
En recherche sur le sujet, je suis tombé sur un article intéressant, cité plus bas et cette phrase :
“D’ailleurs, il n’existe aucune preuve empirique de l’existence d’un nombre limité d’émotions biologiquement déterminées.”
Première question :
S’il n’existe aucune preuve empirique de l’existence de ce nombre limité, trois solutions, non? Soit le nombre est fini, soit il est infini, soit il n’existe pas? Dans le doute, tout est envisageable.
Je pars du postulat qu’il n’existe pas. Donc que l’émotion n’est pas quantifiable, non définissable, non transmissible et que rien ne permet de se reposer dessus.
J’avoue, je cherche aussi des excuses à ma non empathie. Et j’aimerai bien échanger sur le sujet.
Je ne nie pas le sentiment, en tant que sensation passagère et furtive, ce qui me gêne, c’est l’appropriation mentale de cette sensation pour la conceptualiser, se l’approprier intellectuellement pour lui donner un sens, pour nous ou en vue de transmission à un pair, en résumé, l’émotion.
L’émotion est décrite par tout un chacun mentalement par le biais de la culture, c’est mon avis. L’émotion est un produit culturel évolutif, c’est toujours mon avis. Dans quelle mesure peut-on donc s’y fier dans une optique de recherche d’authenticité personnelle ? L’émotion est un code non universel, propre à chaque individu rattaché à une civilisation, à une époque donnée.
En ces temps troubles, l’émotion est portée à son paroxysme. Le sentiment, comme sensation, complètement galvaudé pour coller à une vision romantique (qui me fait gerber) du monde.
J’ai 3 exemples personnels qui me font penser qu’inclure une émotion dans certaines situations est délétère :
1, le plus basique, mon accident de travail. J’ai perdu un bout de doigt au taf. Une vanne guillotine me l’a sectionné. Si je m’étais laissé envahir par l’émotion, je suis absolument certain que j’aurai souffert. Or, je n’ai absolument rien senti lors de la section du doigt, alors que je sentais la guillotine se refermer sur mon doigt. Mon corps s’est mis en pause, le doigt a été tranché et complètement sereinement, j’ai pu driver mon boss pour libérer mon doigt, me faire moi-même le pansement de première urgence, finir le taf et aller à l’hôpital. Vous pouvez imaginer? C’est une grande maîtrise émotionnelle qui s’est établie en terme de “de toute manière, le doigt est foutu, autant rester tranquille”, au moment où ça tranchait. L’émotion n’a pas pu émerger sous sa forme normale qui aurait dû être la peur. Et sans peur, pas de douleur. L’émotion induit la douleur.
2. Communication maternelle. Il m’est quasiment impossible de discuter avec ma mère. Pourquoi ? Car elle est trop empreinte par ses émotions. Je ne sais pas discuter avec les gens à forte expressivité émotionnelle. Je trouve que le discours est souvent incohérent, brouillon, les motifs pas très clairs, l’issue incertaine. Parler avec détachement émotionnel permet d’avoir une meilleure vision du discours, un fil plus stable. L’émotion nuit à l’objectivité, elle nuit à la communication. Bien sûr on peut communiquer des émotions aussi, mais quel est l’intérêt, dans la mesure où toute émotion est purement subjective et indéfinissable. L’émotion au cœur de la communication peut être une entrave à cette dernière.
3. Relation “””””amoureuse”””””. Forcément, je mets au taquet de guillemets, car c’est un biais cognitif pour moi.
Pour faire bref, j’ai rencontré une femme, récemment après 2 ans solo. Après une belle nuit câlin, je suis revenu à la maison tout chose. Quel était cet état? Pouvais-je parler d’un sentiment amoureux? Et bien à mon sens, non. Quelques recherches sur internet plus tard, je redécouvre l’ocytocine, hormone du plaisir. Ben oui, des câlins toute la nuit ça réveille forcément le corps. Et là, je me suis dit que, dans un état de non conscience de mon état, il aurait été très facile de confondre cet état de pure grâce comme provenant d’un sentiment “amoureux”, lui-même définit par l’émotion correspondante. Il est très aisé de se fourvoyer soi-même par non connaissance des processus biologiques en cours. Et là, je tombe amoureux, c’est la merde. Vous connaissez ça, sinon vous ne seriez pas ici 😅. Donc dans mon raisonnement, l’émotion d’amour est une entrave à la liberté de se retrouver simplement entre humains, prendre du plaisir sexuel ou non, je veux dire, pas juste tirer un coup. Échanger de la tendresse sans se sentir envahi d’émotions dégoulinantes qui on tendance à retourner le cerveau et nous coller dans des états pouvant être autant agréables que désagréable. L’émotion susceptible ici encore de causer de la douleur, psychologique cette fois.
Donc qui pour me dire que l’émotion n’est pas un nid à merde? Elle peut nous transporter assurément dans des états idylliques, extatiques, mais toujours très brefs au regard de ce qu’elle peut nous apporter en souffrance. Qui pour me soutenir ici que ses émotions ne sont la causes d’innombrables troubles divers et variés?
Et à un éventuel “c’est ça qui fait qu’on est humain”, je me marre. J’ai pas l’air humain?
Comme le dirait mon ami Kundera, “je sais que vous êtes un paisible ouvrier sur le chantier divin et qu’entendre parler de destruction vous déplaît, mais qu’y puis-je? Je ne suis pas, quant à moi un apprenti maçon de dieu. Au surplus, si les apprentis maçons de dieu construisent ici bas des édifices en mur véritables, il y a peu de chances que nos destructions puissent leur porter préjudice. Or, il me semble qu’à la place des murs, je ne voie partout que des décors. Et la destruction des décors est une chose tout à fait juste.”
Alors quelqu’un avec moi pour remettre les émotions à leur place? 🤣 Les renvoyer à leur place de développement cérébral divergent délétère ?
Mesdames et messieurs les hpe, j’aimerai bien votre avis aussi svp, même si je vous catalogue du côté divin du chantier 😅
Deux lectures intéressantes pour engager le débat, s’il y a :
https://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2010-2-page-335.htm
Le début de l’article est très intéressant, concernant les définitions de sentiment et d’émotion. La suite dédiée aux mécanismes émotionnels dans le cadre du militantisme pour la défense animale n’est pas en relation directe avec mon sujet.
https://www.cairn.info/revue-devenir-2009-1-page-61.htm
Sinon, mon taf avec le psy avance bien 😝. Et malgré cette image que je peux donner d’être insensible, détaché des émotions, je vis plutôt bien, pas forcément bien inscrit dans le système, mais je le vis plutôt sereinement, un des autres avantages du détachement émotionnel.
Merci d’avoir lu pour les plus curieux, merci de répondre pour les plus motivés.
Contenus connexes :
Connectez-vous pour répondre.