Dans mon cas — j’ignore si ça s’applique aux autres autistes ni @ d’autres sujets ou non — avec un harcèlement scolaire intense presque continu & des tensions souvent fortes parfois très fortes @ la maison j’ai l’impression d’avoir été progressivement dans un état de sidération & de dissociation toujours plus important, impression que mes ressentis mauvais comme bons soient toujours plus faibles en intensité d’année en année @ l’école puis au collège puis au lycée, comme si je n’étais plus vraiment capable de les percevoir.
Je me suis peu @ peu habituée @ cette souffrance & ce stress perpétuel mais en primaire j’avais encore envie d’hurler, de tout casser ou de me déchirer moi-même mais n’étais pas capable de me plaindre & ne voulais pas contredire mes parents qui ne comprennent pas que j’aie pu ressentir mon enfance comme traumatisante & disent qu’extérieurement j’étais souriante & câline ; je n’avais même pas l’air autiste jusqu’@ ma première puberté qui a complètement plombé mon psychisme & m’a envoyée en dépression qui a perduré jusqu’@ ma seconde puberté (changement de profil hormonal) & dont la cause était absolument chimique (effet d’une hormone inappropriée pour mon cerveau).
J’ai l’impression d’avoir engrammé sans m’en rendre compte un mur psychique entre mon esprit conscient [le centre où arrivent perceptions pensées & où l’on juge réfléchit & commande] & mes esprits sentimental & émotionnel [là où les sentiments & les émotions sont produit[e]s] qui empêche les données morales – affectives de transiter jusqu’@ mon autoscience (connectée @ l’esprit conscient) pour que je me rende compte de leur existence·
Il y a comme une version superposée de moi où les ressentis sont là mais pourtant je ne les éprouve pas vraiment, ils ne me font pas d’effet comme s’ils étaient dans une réalité parallèle du moi normal·
Je suppose que c’est là la dissociation, peut-être qu’une dissociation normale ne permet pas d’accéder au versant dissocié du tout mais j’ai un don de conscience autolucide [je peux accéder @ mes processus d’arrière-plan] donc cela rebat un peu les choses & donne des effets cognitifs en quelque sorte étranges·
Sinon il y a aussi des gens qui n’ont pas d’empathie ni de compassion ni encore moins de syntonie c’est à dire qui ne se représentent pas l’état moral des autres [empathie] ni encore moins ne l’adoptent en miroir [sympathie – compassion] donc sont évidemment encore plus loin de la capacité de le recevoir directement en elles [syntonie]·
Donc il y a • ce cas de figure des personnes froides & calculatrices, • mon cas de figure où la réception des données morales est intérieurement barrée & possiblement aussi • un cas de figure où les affects soient | seulement cachés ou partiellement refoulés | volontairement pour s’éviter de trop souffrir sans que ce soit de la dissociation traumatique·