Une société de la peur…

  • Une société de la peur…

    Publié par Membre Inconnu le 19 mars 2021 à 7 h 04 min

    Alors qu’on craint légitimement la Covid-19, le cancer et toutes maladies connues ou méconnues effectivement graves, nos sociétés occidentales et dites “évoluées”, semblent avoir une tendance naturelle à transformer ses membres en hypocondriaques qui verraient dans la moindre irruption cutanée un lymphome malin. On a encore eu l’occasion de matérialiser que cette propension est très fortement “contagieuse” au travers de la récente et édifiante décision prise par nos dirigeants de suspendre la vaccination à l’Astrazeneca (qui a déjà été appliquée depuis 4 mois à plusieurs millions de personnes) parce qu’il y aurait quelques unités de cas d’effets indésirables lourds suspectés par million de vaccinés… Ceci ne peut plus s’appeler un “principe de précaution” lorsque ces journées perdues condamneront statistiquement à mort une, deux ou trois centaines d’individus pour des risques rarissimes et éventuels qui (en outre) auront bien du mal à être sérieusement encadrés en si peu de temps !

    L’aspect sanitaire vient en premier dans mon sujet parce qu’il est malheureusement au coeur de l’actualité de ces douze derniers mois, mais on pourrait se dire que la santé est un souci si particulier et intime qu’il n’est finalement probablement pas le plus représentatif dans ma démarche… Qui voudrait prendre le moindre risque (fut-il irrationnel) qui lui ferait s’exposer à une maladie quelconque en effet ?

    On peut donc aussi considérer des peurs liées, comme celles de la mort (qui deviendrait presque inadmissible) ou de vieillir qui paraissent perturber de plus en plus de consciences, elles qui attendent de vivre le plus longtemps et le mieux possible dans un monde pourtant communément considéré comme hostile…

    La “défiance” (peur du mensonge d’état) généralisée qui oppose notamment un peuple et son gouvernement (même démocratiquement élu) ou celle générée par les tenants de “la théorie du complot” est tout aussi bien à prendre en compte ici.

    Il y a encore à s’attarder sur la peur “de l’étranger” qui se décline en un renfermement sur soi (communautarisme ou racisme lorsqu’elle touche à l’ethnique) mais qui peut également émerger entre des classes sociales ou culturelles… Et même générationnelles (comme on l’a vu il y a peu) distinctes.

    Aujourd’hui, à un moment où les beaux et grands discours de concorde, ceux “bienpensants” ou se rapportant à “un devenir environnemental partagé et responsable” entre autres, sont si largement diffusés qu’ils s’apparenteraient presque au seul message officiel audible pour ceux qui le reçoive favorablement (une majorité fluctuante, mais convaincue et peu disposée au dialogue contradictoire), le décalage entre les mots dits et les faits contradictoires qui nous entourent (auxquels on est quotidiennement confrontés) est flagrant et cela rend cet argumentaire creux aux sens et conceptions de beaucoup. Cet écart profond est le terreau sur lequel prospère l’intolérance et toutes les frayeurs de notre époque en crise structurelle et il y participe notablement en tout cas… Puis, si certains adoptent ou se conforment volontairement à ces “édits” sociétaux énoncés comme autant d’antiennes par une certaine scène médiatique institutionnelle, d’autres (en nombre) se sentent exclus d’office et étrangers de ces desseins un peu trop ambitieux et obligatoires pour être honnêtes et acceptables. Ils ont d’autres priorités de tous les jours ou voient en ces buts des excuses pour imposer et interdire et leurs rejets est alimenté par d’autres voix qui distillent leurs crédos “alternatifs” et très inégalement pragmatiques…

    J’ai le sentiment que ces thèmes, traités aussi radicalement les uns que les autres, cristallisent des soupçons de toutes parts dans nos esprits.

    En 2021, on se méfie de tous, on doute de tout et on sait mesurer finement l’ensemble de ce qui nous oppose les uns aux autres tout en s’offusquant beaucoup plus facilement “d’un rien”, en s’énervant pour peu de chose et en redoutant quasiment n’importe quoi.

    Qu’en pensez-vous ?…

    Membre Inconnu a répondu il y a 2 années, 11 mois 13 Membres · 87 Réponses
  • 87 Réponses
  • Membre Inconnu

    Membre
    19 mars 2021 à 12 h 38 min

    momosse

    on se méfie de tous, on doute de tout et on sait mesurer finement l’ensemble de ce qui nous oppose les uns aux autres tout en s’offusquant beaucoup plus facilement “d’un rien”, en s’énervant pour peu de chose et en redoutant quasiment n’importe quoi.
    Qu’en pensez-vous ?…

    c’est tout à fait exact. Mais comment rétablir le dialogue?

    , le décalage entre les mots dits et les faits

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 mars 2021 à 13 h 14 min

    @norbert

    A mon sens, il faudrait “simplement” que “l’on” (de part et d’autre) se montre vraiment tolérant et mesuré dans nos certitudes et nos convictions respectives… Mais ça risque fort de demeuré un voeu pieux si l’on sait à quel point notre environnement et ceux qui y évoluent favorise le manichéisme et la stigmatisation… Qu’elle soit sous couvert “de belles idées progressistes” et teintées de ce genre de “conscience collective” qui fleur bon la chlorophylle, ou qu’elle se réclame d’un ressort contestataire virulent quelconque à l’autre opposé, toutes se rejoignent finalement en ce qu’elles devraient s’imposer à tous sans véritable discussion.

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 mars 2021 à 13 h 25 min

    Je me demande si le problème de cette recrudescence de peurs et de recherches d’un ennemi a tout pris n’est pas du à l’oisiveté que notre société confortable nous procure. L’Homme moderne est chouchouté. Plus besoin de suer sang et eau pour se nourrir, plus besoin de marcher pour aller d’un endroit à un autre, plus besoin d’avoir peur de la simple maladie. Alors il s’ennuie et se cherche une occupation.

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 mars 2021 à 13 h 37 min

    momosse

    A mon sens, il faudrait “simplement” que “l’on” (de part et d’autre) se montre vraiment tolérant et mesuré dans nos certitudes et nos convictions respectives…

    Oui, en fait accepter d’être convaincu par la parole inverse, et ne pas chercher à avoir coùte que coute le dernier mot. Mais c’est difficile, parce que en général les antagonistes ont les mêmes valeurs, la même logique, la même façon de réagir, mais de part leur vécu, “des points-de-vues” (au sens propre) différents sur le même sujet. Et souvent on peut se dire “Oui, étant donné la vision que mon antagoniste a de la vie, vu son éducation, vu son parcours, c’est normal qu’il pense cela! Je penserais cela (ou j’ai pensé cela) si j’avais sa façon de voir le sujet.
    Il faudrait donc, avant de débattre échanger toutes les informations dont les deux parties disposent sur le sujet, dans une phase préalable au débat, et ensuite, dans 90% des cas, on tomberait d’accord!

  • romain_de_lyon

    Membre
    19 mars 2021 à 14 h 19 min

    momosse

    Le sujet brasse large alors je vais lister ce que ça m’évoque

    La peur vient de ce que l’on ne comprend pas > l’inconnu au sens large. Ca m’évoque donc la qualité de l’éducation comme remède, la mixité sociale, l’accès à l’information pluraliste, la curiosité comme qualité cardinale.
    La peur est ce contre quoi l’Etat se doit en priorité de rémédier dans ses fonctions régaliennes (auquel il est réduit en france car est largement soumis à l’europe pour un tas de choix de société), il est donc réduit à l’instrumentaliser car c’est sa seule force pour s’affirmer, et c’est ce que tu sembles dénoncer.
    Les médias ayant un but mercantile (sauf domaine public et encore) ils constatent que les titres choc sur les faits divers notamment fait mieux vendre. La part de futilités sensationalistes augmente avec le temps (voir part des sujets aux JT TF1 dans le temps par exemple) et cela influence directement la perception du monde du grand public. On peut mentionner aussi que les stats des délits sont régulièrement faussées car on y rajoute/enleve des critères et cela change l’indice final et permet de légitimer un discours (idem pour le chiffre du chômage par ex, changez la définition du chômage et le chiffre change en conséquence).

    De façon très macro la science croit en la possibilité d’éviter la mort au bout du compte : on ne parle plus de morts “naturelles” > la mort est toujours un échec identifiable = on cerne toutes les causes possibles pour l’éviter.
    Ca me mène à nommer l’hygiénisme ambiant découlant du progrès de la science et de la dégradation progressive des modes de vies (malnutrition industrielle, mode de vie citadin banalisé). L’hygiénisme est aussi véhiculé par la tendance au développement personnel : on se valorise par les efforts sur soi à rester sain (faire du sport, arrêter la clope, manger bio etc.)
    “En 2021, on se méfie de tous, on doute de tout” > Est ce que c’est pas à l’inverse que l’on croit radicalement des choses très différentes chacun de son côté?

    @sylvie7 “Alors il s’ennuie et se cherche une occupation” > quand la société ne sait plus où elle va, elle se demande qui elle est et cela la divise. On est dans ce moment.

    @norbert “échanger toutes les informations dont les deux parties disposent sur le sujet, dans une phase préalable au débat, et ensuite, dans 90% des cas, on tomberait d’accord” > C’est s’accorder sur les faits d’abord pour ensuite débattre des solutions (selon les matrices de valeur), et je crois pas que les gens s’accordent à 90% si leurs valeurs sont opposées. Et aujourd’hui avec la profusion d’informations par les médias, le temps réel et les réseaux sociaux nous empêche de plus en plus de partager un constat du réel, qui est la base pour un débat constructif que tu évoques.

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 mars 2021 à 14 h 44 min

    @romain_de_lyon

    Ca m’évoque donc la qualité de l’éducation comme remède, la mixité sociale, l’accès à l’information pluraliste, la curiosité comme qualité cardinale.

    En effet cela n’est pas à la mode, allez (et sans propagande anti néolibérale juste constat objectif)

    a) niveau scolaire très en baisse: à vue de nez, les élèves ont un niveau de un an à deux ans de moins que l’élève des années 70 ou 80 dans la même classe

    b) l’information uniforme: toutes les chaines disent quasiment exactement la même chose (on leur aurait donné à toutes (par France Presse) les mêmes “éléments d’information”

    humour c’est un peu comme l’agence TASS

    c) pas de curiosité, dans le train sur leur téléphone qui pouraient les informer sur la terre entière (et mêmes les astéroïdes) les gens préfèrent les jeux.

    Et aujourd’hui avec la profusion d’informations par les médias, le temps réel et les réseaux sociaux nous empêche de plus en plus de partager un constat du réel, qui est la base pour un débat constructif que tu évoques.

    Oui!

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 mars 2021 à 20 h 50 min

    @sylvie7

    Je ne crois pas qu’on se cherche un ennemi… On n’en a pas besoin, “ils sont partout” !

    On devrait plutôt craindre de se tromper ou de dire des bêtises et conséquemment, mesurer ses prises de position ou avouer ses doutes plutôt que d’asséner “ses vérités” (celles-là même qui nous ont été soufflé par d’autres la plupart du temps au passage) à celui qui pense différemment essentiellement pour souligner et justifier du fait que l’on serait forcément irréconciliable en ce qu’aucun ne convaincra l’autre “de toute façon” et que donc, cette confrontation serait vaine et inutile (compte tenu de ce que le type en face “ne comprend rien” ou de le cataloguer d’emblée tel un demeuré ou un irresponsable patent)… Ou de ne partager ses opinions qu’avec ceux qui sont déjà en accord avec elles, par confort intellectuel ou seulement pour éviter de s’exposer à être opposé à l’argumentation “adverse” que l’on méprise a priori, pour “se préserver” (par peur encore) surtout d’être contredit ou d’être soi-même désigné comme un “opposant” forcené ou un imbécile…

    Par ailleurs, je partage ton sentiment : On est très “chouchouté” dans notre “société-moderne-et-développée”… Notamment en France par comparaison à ce qui se passe dans d’autres démocraties. On a été habitués à se victimiser et à être “pris en charge” tout au long de nos vies… Et on est aisément critique envers l’état qui nous “infantiliserait”, mais, “en même temps”, dès lors que nos “jérémiades” ne sont pas rapidement contentées, on s’en offusque et s’en indigne parce qu’on attend de lui qu’il nous protège et nous assiste à tout point de vue… Comment lui reprocher de nous traiter comme des veaux ensuite ?… ^^

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 mars 2021 à 21 h 38 min

    Je ne crois pas qu’on se cherche un ennemi… On n’en a pas besoin, “ils sont partout” !

    🤣🤣🤣🤣 pardon mais cette phrase me fait partir en délire total🤭

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 mars 2021 à 22 h 09 min

    @sylvie7

    C’était l’expression de ce que j’estime que beaucoup pense ou ressente… Dite sur un mode tragicomique et oui, c’est risible.

    @romain_de_lyon & @norbert

    Je reviendrais plus tard sur vos notifications respectives…

  • Membre Inconnu

    Membre
    20 mars 2021 à 9 h 03 min

    @momosse 😁 bon, alors, en fait ton sujet provoque tellement de réponses dans ma tête que je ne sais pas pour où commencer et que je me perds un peu. Je vais essayer….. je dis bien essayer…. de partager avec vous ce que ce thème m’inspire. Bon il est possible que ce soit un peu décousu mais comme ma machine à coudre est rangée tant pis 🤣🤣🤣

    Première peur : la santé, la mort et cætera

    Si on en revient à ce que tu dis une société hypocondriaque , je pense que individuellement certaines personnes ne se sentent plus exister et ont besoin d’être remarqué. S’imaginer malade est un moyen qu’ils ont trouvé pour que l’on s’occupe d’eux. Comme je le disais, il me semble que l’oisiveté ou plutôt le manque d’activités primordiales et nécessaire à la survie provoqué par cette société trop confortable a entrainé un recentrage sur soi. Les personnes qui se sentent utiles et nécessaires, qui ont des objectifs et des responsabilités ne sont pas hypocondriaques, bien au contraire.

    Ce qui aggrave le tout en France c’est qu’en plus les soins sont ” gratuits” comme j’entends souvent ( je déteste cette phrase et corrige systématiquement : non ils ne sont pas gratuits mais pris en charge, il y a toujours quelqu’un qui paye… genre nos impôts 😡) mmmm bref comme dirait Pépin 😋

    Qui voudrait prendre le moindre risque (fut-il irrationnel) qui lui ferait s’exposer à une maladie quelconque en effet ?

    🤣🤣🤣 en fait plein de monde😁 ceux qui font des uv alors que on leur signale que ça provoque des cancers cutanés, ceux qui fument, alcool, drogues, addiction aux médicaments…..manger des cacahuètes 😱 mon dieu vont ils suspendre la distribution de cacahuètes? quand on sait le pourcentage de personne qui ont un choc anaphylactique a cause de cette petite chose toute mimi et délicieuse, sans compter les personnes qui s’entruchent (🤣🤣🤣 je vous laisse chercher la définition de s’entrucher qui dans d’autres régions se dit s’escaner 😁)

    Bref ce que je veux dire par la c’est que si on cherche on trouve, même des choses qui n’existent pas. Les causes de thromboses sont tellement nombreuses dans notre société à commencer par la sédentarité, la mauvaise hygiène de vie, la mal bouffe ( ouais je sais ça va dans mauvaise hygiène de vie mais j’avais envie quand même de le redire) rien que ça déjà et si en plus on rajoute les maladies comme cancer, arythmie, problème de coagulation et que on rajoute là dessus la pilule contraceptive et la grossesse… les facteurs de risques de thrombose sont vraiment très nombreux… 😱 vite dosage des D-Dimeres pour tout le monde, c’est moi qui régale🤣🤣 bon je m’égare… en même temps vous avez l’habitude maintenant 🙄.

    😱😱😱 chai plus ou j’en étais !!

    Deuxième peur: les ennemis sont partout!!!!

    En fait je pense que tout pourrait se résumer en une phrase

    L’inconnu génère la peur.

    Bon c’est pas de moi😋 tout le monde sait ça. Mais c’est tellement vrai. Et du coup pour manipuler les gens il suffit de leur faire croire qu’on les informe, parce que la peur rend facilement manipulable. Comme ils ne connaissent pas le sujet, On leur dit n’importe quoi qui arrange pour entretenir cette peur et ce afin d’obtenir le comportement souhaité (j’ai beaucoup aimé une saison de house of cards où ils ont utilisé la peur du terrorisme pour rester au pouvoir)

    Il y a autre chose aussi, je pense, avoir un ennemi commun rapproche les gens et créent des liens, ceux ci faisant cruellement défaut dans cette société assez individualiste où la méfiance envers l’autre est prépondérante.

    La méfiance envers l’état? Ben t’es pas au courant? M’enfin? A la tête des entreprises les plus puissantes et des états des pays les plus importants de notre bonne vieille planète ce sont des extra terrestres !!!!! Ben oui pffff c’est évident.😁🙄 ils nous gardent sous surveillance parce que sur leur planète il n’y a plus à bouffer, comme du bétail et comme on a besoin d’occupation ils nous font des petits jeux de rôles : virus, pollution, crise économique pour détourner notre attention. MAIS OUVRE LES YEUX ……….. 🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣 je t’avais dis que ta phrase m’avait fait délirer 😁.

    Bon j’arrête là pour l’instant

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