Adulte surdoué et dépression

  • olbius

    Organisateur
    2 mars 2018 à 15 h 30 min

    Ah mais nous sommes d’accord : la dépression est une maladie. Et je suis souvent triste – et surtout inquiet – de voir pas mal de HP nier cela (dans l’illusion du “quand on veut, on peut” et autre âneries volontaristes).

    Rien à voir, un autre petit article :
    Quelle est la corrélation entre dépression et intelligence, si toutefois il y en a une ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    2 mars 2018 à 15 h 32 min

    @guenolee,

    J’ai l’impression (actuellement, ça peut évoluer) que la résilience est applicable par rapport au questionnement sur le monde qui nous entoure. Ca fonctionne et me fait beaucoup de bien.

    Mais en ce qui concerne l’amour et le sens de la(ma) vie (qui sont finalement très liés dans mon cas), je ne suis pas convaincu que ce soit totalement applicable. Donc pour l’instant, et peut-être pour toujours, il me reste ça à trimballer 🙂 Mais je te rejoins sur le fait que ces moments dépressifs ne durent pas même si ils sont très récurrents. Et donc en effet, par habitude, je me dis “allez c’est bon, demain tu auras un tout autre état d’esprit”… Un sorte de “demi-résilience” en fait. T’en chies mais tu relativises 🙂

    Sinon, intéressant cet article. Pas la première fois que j’entends parler de l’absence du père chez les profils HP et c’était mon cas justement même si jusqu’il y a peu, j’étais convaincu que ça n’avait eu aucune incidence sur ma vie. Je pense m’être construit l’image d’un père par rapport aux scouts que j’ai fréquenté dès l’age de 12 ans… Un image aux antipodes de ce que j’étais: Dur, fort, sans fioritures émotionnelles. Et c’est ce que je suis devenu durant une dizaine d’années, même si au fond de moi ce n’était pas le cas mais je n’en avais plus vraiment conscience.

  • Membre Inconnu

    Membre
    2 mars 2018 à 15 h 51 min

    @deepfunpact,

    D’abord, merci de me dire que je laisse mes émotions me toucher. C’est un des plus beaux compliments que l’on puisse me faire sachant que j’ai tout refoulé durant de nombreuses années (cause de ma dernière rupture d’ailleurs) et que ce fut la première chose que j’ai tenté de faire quand j’ai pris conscience que je n’étais pas moi-même.

    Je suis également totalement d’accord avec toi sur le fait de pouvoir tout partager avec l’autre est souverain (et sur tout ton message en général). Je l’ai également réalisé assez tardivement mais c’est mon rêve et le fait de lire ton expérience me redonne un peu d’espoir. Je suis prêt à baisser ma garde sans problème, je n’ai plus peur de me prendre des claques puisque j’ai l’impression d’avoir une main collée sur la tronche presque en permanence 🙂 !

  • olbius

    Organisateur
    4 mars 2018 à 0 h 23 min
  • paquerettedesbois

    Membre
    4 mars 2018 à 0 h 37 min

    @olbius Alors moi perso ça me fait peur en fait… on m’a proposé de la kétamine par rapport à mes douleurs de fibro (et j’ai plusieurs connaissances qui ont sombré dedans)… bah moi j’ai dit non… pour moi c’est une drogue ce truc ça devient addictif et comme ils le disent même pour la douleur il faut sans cesse augmenter les injections…. donc bon… et pour le moment le nombre de personnes qui l’ont testée reste tout à fait anecdotique… donc je reste vraiment perplexe….

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 mars 2018 à 9 h 35 min

    Bonjour,

    Waow ! effets secondaires quasi instantanés : syndromes dissociatifs! On va se retrouver avec un nombre de personnes à faire des bouffées délirantes…donc à ne pas utiliser chez n’importe qui : pas de psychose connue, pas d’hypertendus, pas de tachycardies,…
    Et comme le dit l’article : pour l’instant pas d’effet sur le moyen terme.

    Je m’étonne que vous n’ayez pas encore évoqué la sismothérapie et la stimulation magnétique transcranienne….Aïe !!! Je me sauve 🙂

  • daedalus

    Membre
    23 mars 2018 à 18 h 07 min

    Effectivement la kéta c’est de la drogue, et pas des moindres, les gonzes qui en prennent sont pas franchement jojos à voir au bout de quelques années.. Même si le “médicament” est certainement assez différent de ce qu’on trouve dans la rue, j’imagine.

    Je me demandais si quelqu’un prenait des anti-dépresseurs?

    Récemment j’ai fait une rechute assez sévère qui m’a amené à quelques nouvelles conclusions:
    -les facteurs extérieurs n’y sont pour rien, tout vient de moi
    -il ne me suffit pas d’être assez fort/brave/combattif pour me débarrasser de cette merde, car:
    -c’est une maladie sur laquelle je n’ai pas ou peu de contrôle, contrairement à ce que je pensais depuis 10 ans

    Donc je suis allé voir un médecin en espérant qu’il me donne des tuyaux pour consulter gratos (j’ai pas la maille ma bonne dame!!) mais le mec m’a juste prescrit des antidépresseurs, dans le plus grand des calmes et avec un naturel désarmant, après 10 minutes d’entretien (“vous avez eu une déception amoureuse récemment?” “Vous devriez arrêter le cannabis c’est mal et c’est un facteur aggravant!”) Alors que ta came c’est la panacée pas vrai pépère? Mais je m’égare!

    Bref! J’ai envie de me laisser tenter mais j’hésite beaucoup, si quelqu’un pouvait m’aiguiller?

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 mars 2018 à 20 h 28 min

    Je méditais il y a peu à ce sujet que j’étendais à la question du suicide. J’avais à l’esprit Le Mythe de Sisyphe d’Albert Camus et me disais qu’effectivement ce n’est pas le malheur à proprement qui nous plonge dans la dépression ou qui nous pousse au suicide. Le malheur, dès lors que l’on en connait la cause, peut devenir supportable. On peut s’en accommoder pourvu que l’on puisse le verbaliser ou le contenir dans tout autre « corps » (tout autre langage que le « parlé »). La plupart du temps les creusets que nous lui trouvons permettent de l’extirper, de lui faire face et d’agir dessus.

    J’ouvre et ferme une parenthèse à ce sujet en soulignant que ce fameux « corps » peut tout aussi bien s’incarner chez un tiers. Beaucoup d’individus se trouvent ainsi des boucs émissaires pour répondre temporairement à leur mal-être. Solution de facilité dont, à mon avis, les zèbres font souvent les frais à cause de leur propension à attirer des personnalités toxiques – empathie oblige. Nous avons tendance qui plus est, à systématiquement interroger le mal-être de l’autre ou à poser les bonnes questions – celles qui fâchent – dans des contextes de crise.

    Ce n’est donc pas le malheur engendré par une succession d’évènements qui nous accable en tant que tel ou qui, dans les pires des cas, nous conduisent jusqu’à attenter à nos jours ; Non, ce n’est pas le malheur, mais « l’absurde ». Notre incapacité à trouver une logique ou une cohérence aux évènements, aux raisonnements, aux comportements qui nous font faces génère une sorte de frénésie intellectuelle. Les connexions ne se font pas en nous ou difficilement ; nos esprits clignotent sans arrêts, désespérément et se mettent en surchauffe. Nous revenons sempiternellement vers l’objet de notre anxiété à la manière d’un diamant sur un disque rayé. Cette accroche peut même s’effectuer au cours de notre sommeil et nous faire paniquer. Panique qui peut aller jusqu’à une forme de paranoïa…

    Je parle d’accroche sachant que nous sommes autant possédés par l’objet de notre angoisse et ses projections à notre encontre, que par notre incapacité à nous en dessaisir. Car le propre de nos semblables – ce qui nous distingue de la majorité – est bien d’appréhender le monde qui nous entoure : de le com-prendre.

    Notre quête éperdue de sens, nous interdit d’admettre qu’il n’y a pas forcément de « raison » dans le cheminement ou l’attitude qui s’oppose à nous. S’il y a bien des causes réelles, nous les considérons anecdotiques, absurdes, irrecevables… et en bout de course, complètement irréelles. La résolution des conflits ou des situations peuvent même nous sembler évidente et finalement accroître notre inconfort. Ce qui relève du simple bon sens à nos yeux, implique en effet une remise en cause inacceptable de la part de nos interlocuteurs.

    Les conséquences de cette possession sont multiples. L’article du Huffington Post, mentionné par Olbius est très éloquent à ce sujet…

    Nos tentatives de rationaliser cet « absurde » nous conduit invariablement vers la somatisation puis, vers une forme aiguë de dépression. Si en plus l’objet de notre angoisse se situe dans le registre affectif, je crois que les effets sont démultipliés (c’est mon cas).

    Pour les HPE tout particulièrement, « l’autre » est une source d’énergie émotionnelle et sensorielle. Nous générons des liens empathiques très forts qui occasionnent en nous un déchirement extrême quand nous sommes en situation de deuils affectifs. Deuils que nous ne réalisons jamais totalement, contrairement aux autres individus…

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 mars 2018 à 22 h 17 min

    Très belle analyse @jabberwocky. Ca me parle beaucoup.

    @daedalus, Je ne pourrais te conseiller à ce sujet mais on m’en avait également prescrit lors d’une bonne dépression et je ne les ai jamais pris. Je pense que les anti-dépresseurs l’auraient sans doute écourtée mais à quel prix? (peut-être aucun…)

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 mars 2018 à 23 h 10 min

    Merci @jabberwocky pour ce texte, qui vient déposer, poser des Choses.
    Très jeune, je m”disais en observant le monde : “Mais c’est quoi ce b-o-r-d-e-l ?”. Je ne com-prenais rien du tout ! Il y a eu aussi ce serpent qui se mord la queue, ce cercle vicieux : “Ce monde est fou ! Mais non, c’est toi qui est folle ! Ce monde est fou…”
    Avec le temps, ça se décante et ça se détend avec des compréhensions, des acceptations tant du monde extérieur qu’intérieur. Pas à pas, j’apprends à rire, sourire des absurdités de ce monde (ou plutôt de la société du spectacle) au lieu qu’elles me rongent… à exprimer la colère, à exprimer ce que je trouve absurde au lieu de me taire et me terrer dans ma tanière. Tout ça, ça libère de l’espace, ça aère, ça allège, bref, ça fait un bien fou 😉

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