Le deuil peut-il être inaccessible ?

  • Le deuil peut-il être inaccessible ?

    Publié par quasar le 5 mars 2018 à 0 h 17 min

    Bonsoir,

    Je fais face ces derniers mois à une question qui me terrorise. Une question qui peut en déprimer certains alors prenez garde. J’en suis désolé, ce sujet sera noir, très noir, l’espoir et l’optimisme n’étant chez moi que de lointains souvenirs.

    Ça fait 4 mois que j’ai rompu avec mon ex. Pour établir un peu le contexte, j’ai rencontré cette fille à 16 ans, vivant à 800km de chez moi. Nous avons communiqué deux ans et avons crée une relation unique, indescriptible. A 18 ans nous sommes sorti ensemble. Déjà fragilisé et sans m’en rendre compte elle est devenu l’unique pilier de mon existence, ma seule raison valable de vivre, mes seuls rêves et ambitions étaient lié à elle etc (hypersensibilité tmtc). C’était une grave erreur je sais, mais à l’époque une erreur inévitable. Moins d’un an plus tard, après une profonde dépression (dépression sentimentale qui vient s’ajouter à la « crise existentielle de fin d’adolescence HP ») liée a son absence et au manque (on se voit maximum 3 jours tout les 2mois), à la dépendance affective, à la crainte grandissante du futur etc. après les idées suicidaires, l’abandon temporaire des études, la passivité la faiblesse le désespoir les regrets…vint la rupture. Une rupture contre nos volontés mais nécessaire tant cette relation poussait nos vies au bord du precipice.
    Elle n’est pas HP. Elle a sans doute moins de difficultés à s’en remettre.
    Ça fait 4 mois, et elle est à nouveau en couple. J’étais son premier amour, mais un amour impossible alors elle a dû prendre une décision quitte à salir son sens moral. Malgré tout elle essaie de reprendre contact avec moi par tout les moyens, et m’a dit un jour qu’elle espère que nos chemins se recroiseraient dans un futur, quand les kilomètres ne seront plus un problème

    Quant à moi, je souffre toujours autant depuis 4 mois de rupture. Partout je lis qu’il faut aller de l’avant, faire de nouvelles rencontres, sortir avec une autre fille pour se changer les idées et tirer un trait sur le passé, en ne gardant qu’en les souvenirs heureux. C’est sûrement la seule chose à faire.
    Mais je ne peux pas, je ne veux pas. Pour moi c’est elle et personne d’autre, la première et la dernière, je n’ai aucun sentiment pour aucune autre et je ne veux pas en avoir. Elle est une trop grande partie de moi pour la renier. J’ai vécu le paradis avec elle donc j’ai compris qu’il existait avant de retomber en enfer.

    La question qui me torture est donc celle du titre vous l’avez compris : est il possible que je ne m’en remette jamais ?
    Le manque peut-il me tuer ?
    Cette expérience peut elle avoir eu raison de moi à vie par rapport à la gente féminine ?

    Je crois que je préfère vivre malheureux en pensant à elle que trouver mon bonheur avec une autre.
    De toute façon le désespoir je l’ai apprivoisé.
    Comme dit dans la série Punisher «  ça fait tellement longtemps que tu es au fond du trou que c’est devenu chez toi ». 🙂

    Je m’excuse si j’ai gâché votre moment, si j’ai ranimé des souvenirs, j’ai besoin de savoir et il n’y a que vous qui puissiez me comprendre.

    Membre Inconnu a répondu il y a 2 années, 6 mois 7 Membres · 11 Réponses
  • 11 Réponses
  • lepassant

    Membre
    5 mars 2018 à 1 h 27 min

    Bonsoir,

    Je me suis inscrit à ce groupe exprès pour te répondre.

    La dépendance affective terrassante c’est du vécu ! 😉 C’est juste une étape, un mur à franchir, ce n’est pas quelque chose de définitif même si on a du mal à le croire quand on est en plein dedans. Après, c’est un soulagement, une illumination quand on y repense rétrospectivement.

    Oui, tu peux tout à fait t’en sortir et vivre heureux, libre d’esprit et sans le moindre regret, remord et tout ça tout ça… Tu y arriveras si tu en as la volonté. Et la volonté tu l’auras, prends-toi par la main pour l’avoir si l’état d’esprit quasi-obsessionnel dans lequel tu te trouves t’es insupportable.

    Si tel est le cas, dis-toi “ça m’est insupportable, il faut que ça s’arrête !”. Et oeuvres-y. Ca prend un moment avant de se dissiper, c’est normal, il ne faut pas attendre des résultats immédiats, mais il faut persévérer. Et tu ne peux pas savoir quel bonheur est à la clef une fois guéri. Le bonheur de te dire que ta paix intérieure dépend d’abord de toi-même, donc que tu en as le contrôle dans n’importe quelle circonstance sans être une barque vide emportée par le courant.

    Je te conseille vivement d’essayer des techniques sérieuses et authentiques de méditation.

    Pour le reste, fais comme tu veux, mais je pense qu’il n’est pas nécessaire voire nuisible que tu te remettes en couple tout de suite car ce serait précipité, prématuré. Je suis séparé depuis 2 ans et bien que sevré définitivement de toute dépendance affective envers toute relation passée ou future, je suis toujours célibataire. Je laisse faire les hasards de la vie en leur donnant quand même quelques coups de pouce (comme en m’inscrivant ici ;)).

    Je connais par contre des gens qui ont précipité les choses pour retrouver quelqu’un après une rupture douloureuse, généralement ça foire.

    Courage, garde espoir, si tu le veux vraiment au fond de toi tu n’en as plus pour longtemps avec ta dépendance affective ! Réfléchis-y autant que nécessaire 😉

  • quasar

    Membre
    5 mars 2018 à 1 h 43 min

    D’accord mais est ce que tu as la certitude qu’on s’en remet obligatoirement ?
    Es tu sûr que, parce que tu l’as vécu, ton cas s’applique à tout le monde qui veuille faire des efforts pour surmonter cette étape ?

    De plus, pour surmonter cette étape il faut le vouloir, et je n’arrive pas (encore) à le vouloir.

    Tu penses que le temps et la volonté sont indéniablement plus puissant que le traumatisme même chez quelqu’un d’aussi extrême qu’un HP ?

    Et combien de temps ça t’as pris, toi, pour accepter ta nouvelle vie sans la seule personne qui donnait du goût à ta vie ?

    Quoi qu’il en soit je te remercie pour ta réponse
    Je ne ressens pas (plus) le besoin de messages d’espoirs ni de réconfort, mais je suis content de voir que tu t’en es sorti sans trop de séquelles

  • quasar

    Membre
    5 mars 2018 à 1 h 51 min

    Une autre question, qui s’applique à c sujet mais qui s’etend à un domaine plus large : selon vous faut-il OBLIGATOIREMENT souffrir pour devenir plus sages, éclairés, matures ? A la manière d’un Sayan, qui doit frôler la mort pour devenir plus puissante, et atteindre une rage incontrôlable pour passer au niveau supérieur.

    Ça m’attriste mais j’ai l’impression que mes expériences douloureuses m’apportent toujours quelques chose de plus – une meilleure lucidité – bien qu’elles soient parfois insupportables. Comme si j’avais absolument besoin d’elles pour progresser.

  • lepassant

    Membre
    5 mars 2018 à 12 h 07 min

    Si j’en crois le vocabulaire que tu utilises, “certitude”, “obligatoirement”,… ton esprit est visiblement très tendu. Tu es extrêmement crispé sur cette question. C’est pour cela que je te recommande de “débrancher”, te relaxer profondément en pratiquant la méditation, par exemple. Après les chagrins se dissoudront d’eux même car ton esprit ne sera plus enclin à les retenir.

    Un jour tu en auras la volonté parce que tu ne supporteras plus d’avoir la tête comme un chaudron 😉 HP ou non ne change rien à la question, là encore il n’y a pas à se crisper sur ce sujet ! 🙂 J’ai le même profil intellectuel / psychologique que toi, et je m’en suis sorti. Donc tu peux le faire !

    Pour ce qui est de l’Amour, le seul, le vrai… j’étais aussi à fond dans ce modèle là. Mais regarde par exemple Léonard Cohen (premier exemple qui me vient en tête), il a eu plusieurs grands amours dans sa vie, tous très puissants à en croire la teneur de ses chansons. La puissance et la sincérité n’en a pas empêché le nombre, et réciproquement le fait d’avoir eu plusieurs amours n’enlève rien à la sincérité des sentiments. Je pense qu’il ne faut pas s’enfermer dans le modèle de l’amour unique puis le célibat jusqu’à ce que mort s’en suive 😉 Le jour où tu rencontreras quelqu’un d’autre ça ne sera une trahison ni envers ton “ex” ni surtout envers toi-même, ton histoire personnelle et tes sentiments passés. Mais la première étape est d’échapper à leur emprise 😉

  • villefranche16gmail-com

    Membre
    6 mars 2018 à 0 h 15 min

    Dear Quasar, je comprend comment tu te sent, j’ai perdu mon père, le deuil c’est quelque chose de très difficile à gerer mais je peux t’assurer que on se relève. Il faut du temps. La fin d’une relation ca re-ouvre les blessure de l’abandon mais avec la force de volonté on peut s’en sortir plus forts que avant, comme disait Nietzche. Je te suggère de lire le livre “The secret” de Rhonda Byrne pour apprendre à remonter très frequences et les autres livres qu’elle a écrit aussi (the Key, the Power, The magic, Hero) dedant tu trouvera beaucoup d’exercices pour debloque ton subconscient et apprecier ce qu’il y a autour de toi pour t’ouvri à l’amour universel. Pour amour universelle je ne veux pas dire de baiser avec tous en n’importe qui…(tu peux aussi si tu veux mais c’est pas ca le but) ca veut dire de s’ouvrir, s’expandre. J’ai suffert de dependance affective et je peut t’assurer que si tu veux tu peux t’en sortir, ca se travaille.
    Le livre de Lise Bourbeau “Comment guerir de 5 blessures” m’a beaucoup aidée aussi.
    Voilà voilà, j’espère que cela pourrai t’aider.

  • tyrell

    Membre
    6 mars 2018 à 19 h 33 min

    Bonsoir Quasar, les deuils amoureux sont parfois délicats à gérer émotionnellement et ce à tous âge, mais celui de la première relation l est je crois d autant plus.
    Je voudrais te poser la question, mais au final que perd t on lorsque l être aimé se détache de nous ? Si il s agit d une relation fusionnelle, on perd alors tout ou partie de soi et c est vécu comme un déchirement.
    Ainsi peut être (c est une hypothèse) que ce deuil qui te semble insurmontable est du – en partie – à ce que tu ne te considère pas comme un étre complet par toi même et que rétablir cette complétude perdue passerait par cette personne.
    Bon le trait est appuyé, il faut sans doute nuancer c est pour attirer ton attention.
    Il est possible par ailleurs que tu ressens le manque de l état amoureux plus que de la personne elle même. Ne te soucie pas si chaque personne est unique, en la perdant tu n as pas perdu l amour pour autant. Sache que 4 mois ce n est pas encore un laps trop long pour faire son deuil, prends le temps dont tu as besoin. Si d ici, je sais pas 8 mois tu vois que tu continues à ressentir un désarroi qui ne cesse de croître oriente toi vers un psychologue. Il sera plus facile de répartir vers du positif si tu as su demander de l aide à temps.
    Il y a parfois un étrange attrait de l homme pour l intensité des sentiments. Préféré une vrai souffrance d amour à une histoire un peu agréable mais sans relief. La aussi il est sans doute question d un trait personnel, d une construction du moi que tu peux travailler pour être plus heureux et plus en harmonie avec ta vie. Je te souhaite de trouver vite ton chemin dans tout ça.

  • quasar

    Membre
    7 mars 2018 à 0 h 27 min

    Lepassant : débrancher c’est tout ce que je demande. Mêm de n’y penser plus qu’une minute par heure serait un grand soulagement. Ma mère est sophrologue en loisir, j’ai essayé quelques fois ça m’apaise ça m’endort mais ça revient toujours
    J’espere que Léonard Cohen a raison, même si c’est décevant d’un côté, le grand amour ne serait alors pas si grand que ça puisque tout le monde peut arriver à tourner la page…

    Villefranche : Mes pensées pour ton père. Merci pour tes références, ça a l’air très intéressant. Oui la dépendance affective se travaille j’y crois, je pense d’ailleurs que je ne le serais pas une deuxième fois, étant maintenant au courant de ce que ça engendre.

    Tyrell : oui j’ai le sentiment d’avoir tout perdu, bien sûr j’ai conscience qu’il me reste ma personnalité, mon âme, mais c’est comme si elle était vide, inerte. Elle a été ma seule confidente, ma seule vraie amie, puis ma seule petite amie, sa présence à été la digue indestructible du tsunami qui sévit en moi depuis des années. Voilà pourquoi je ne peux pas me sentir complet bien que je le suis.
    Oui l’etat amoureux me manque surement autant que sa personne, cet état d’ebullition quand je la voyais, c’etait intense et je l’oublie peu à peu, laissant place à la fadeur de là routine.
    Ce qui s’ajoute à mon souci, est que je vois pas comment je pourrais retrouver l’amour, je n’ai jamais dragué personne, je ne sais pas faire (on s’est rencontré dans des circonstances assez spéciales et c’est elle qui à fait le premier pas). C’est la seule personne à qui je me suis ouvert entièrement (tâche ô combien difficile pour un hp) et j’ai le sentiment que je n’aurais plus 1 le temps 2 la patience 3 l’envie 4 l’opportunité de réitérer cet exploit.

    Pour ce qui est des psychologues, j’en ai testé 4 (avant la rupture) dont 1 « spécialisé » mais a part un petit soulagement à court terme avec le dernier, je me suis vite lassé de deviner leur réponses et réactions avant qu’ils ne les expriment..Je n’avais pas l’impression d’avancer

    Je précise que tout ça n’est pas de l’apitoiement, je cherche juste à développer la profondeur de mes émotions et en discuter avec des gens ayant vécu les expériences similaires
    Donc merci à vous Frederic, Silvia et…Tyrell ^^

    Pour en revenir au titre de mon sujet, qui est de savoir s’il est possible que l’on n’atteigne pas forcément un état d’apaisement après plusieurs années de la rupture, je pense aux parents qui perdent tragiquement leur enfant, certains ne s’en remettent jamais non ? Certains ne passent pas à autre chose et leur vie a basculer définitivement alors pourquoi ça serait forcément différent pour l’amour ?
    Je cherche sûrement trop loin mais bon… désolé c’est toujours pas gai 🙂

  • chiliconelio

    Membre
    16 juin 2021 à 19 h 51 min

    comment vas tu trois ans après ? @quasar

  • chiliconelio

    Membre
    30 août 2021 à 18 h 59 min

    j’aurais tendance à dire que oui, totalement ! si tu sens que ta capacité émotionnelle te permet d’aimer/de considérer plusieurs amoures, et bien c’est tout à fait OK, et surtout, profite.

    chaque sentiment d’amour est unique, donc en faire cohabiter plusieurs en soi est tout à fait OK.

    après cette considération, je dirais que tout dépend de l’énergie, de l’espace mental, et surtout du temps, dont tu disposes pour investir ces liens. si c’est possible pour toi à ce niveau, qu’est-ce qui pourrait alors te retenir ?

    puisque tu évoques une situation particulière, à savoir l’achevement d’une relation : qu’entends-tu ici par le non-deuil ? à mon sens, c’est important d’être dans un processus de digestion de la perte d’une relation. si le deuil est inaccessible, parfois ouvrir une autre relation peut justement être le moyen de le rendre accessible, c’est à chacun.e sa voie évidemment.

    je dirais aussi qu’un non-deuil, c’est quelque chose que l’on porte en soi, auquel on consacre temps, disponibilité émotionnelle et énergie (involontairement ou non). l’idée c’est de bien voir que nous sommes limité.e.s par ces facteurs et que le non-deuil est de continuer à passer du temps dans quelque chose qui ne sera pas pris ailleurs.

    si c’est une personne avec qui il y a toujours une relation et transformation d’une relation, c’est à voir quelle place nous demande ce nouvel ajustement. si c’est une personne qui n’est plus là, c’est la même question, est-ce que la place prise en vaut la peine pour son équilibre propre ?

    pour moi le non-deuil est caractéristique du fait qu’on a pas encore pu transformer sa peine en une joie, une bienveillance, une tendresse ou sagesse portée sur la relation passée. c’est à chacun.e de voir si la place qui est occupée est réellement ce qu’iel souhaite. moi je pense qu’on peut nourrir des sentiments très profonds, réels (même si une relation est terminée) tout en étant avec d’autres amoures. j’ai aussi l’impression que de déployer sa capacité à aimer peu importe le contexte ne fait qu’élargir et approfondir le sentiment, le multiplie, le magnifie dans toutes les relations.

    je crois que ça a ressort à accepter tout ce qui vient, accepter ce qui est terminé, ce qui est, que beaucoup de choses sont irrationnelles mais finalement belles comme elles sont car on les accepte telles qu’elles sont. pour moi, je dirais que c’est la clé pour être en paix, en harmonie avec ses amoures, passés et présentes. j’imagine que c’est ça, le deuil.

    aussi je dirais que la résolution d’un deuil peut prendre beaucoup de temps, mais que cela ne devrait pas empêcher de faire/vivre/ressentir d’autres choses à côté.

    car justement c’est en mettant l’esprit à d’autres choses qu’on casse les </font>obsessions<font face=”inherit”> et les pensées récurrentes, s’il y en a ?

  • matty

    Membre
    3 septembre 2021 à 12 h 39 min

    @quasar

    Tu es surdoué ! Tu passeras à autre chose, zéro doute la-dessus et ça se fera malgré toi.

    Vu les circonstances, les conditions et ton âge, 4 mois dans le trou c’est rien du tout, mais tu passeras à autre chose, avec ou sans ton consentement, avec ou sans gesticulation pour en sortir. C’est garanti !

    Ce sera plus fort que toi, tu comprendras comment ce vécu t’a fait avancer.

    Sois confiant même les pires tempête finissent par s’apaiser. En attendant courbe l’échine et laisse passer la tornade.

    Bien à toi,

    Matt

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