Dépression

  • Membre Inconnu

    Membre
    1 juillet 2018 à 15 h 10 min

    Bonjour Olbius,

    C’est “drôle” que tu inities ce topic aujourd’hui alors que mes circonstances personnelles semblent justement vouloir tester ma santé mentale! Si j’étais superstitieuse, j’y verrais plus qu’une coïncidence 🙂

    Cela dit, je voudrais réagir à ton post parce que précisément il est souvent admis que la dépression est une “maladie” et j’ai des réserves à ce sujet. Je ne remets pas en cause que c’est parfois le cas, ni qu’une personne souffrant de dépression peut avoir besoin d’aide et de soins. Simplement, au delà de ça, je crois que le fait de classer systématiquement la dépression comme maladie est une exagération. Ma petite hypothèse perso consiste à dire que c’est un abus dû à nos sociétés modernes qui nous enjoignent à être toujours heureux et béats, nous laissant ainsi bien embarrassés avec nos émotions douloureuses… aussitôt considérées comme pathologiques.

    Bref, l’objet de ce message n’était de me perdre dans les méandres de mes modestes élucubrations, mais bien de soumettre aux lecteurs/trices éventuel(les) de ce topic, le point de vue d’un auteur que j’affectionne beaucoup, Scott Peck, psychiatre américain et auteur de “the road less travelled” (en français: “le chemin le moins fréquenté”). Il part du principe que l’état dépressif est un stade normal de l’évolution/du développement individuel(le) et en ce sens je crois qu’il peut redonner ses lettre de noblesse au sentiment dépressif, et accessoirement, de l’espoir à celui/celle qui en souffre 🙂

    [NB: je ne dispose que de la version en anglais que j’ai tâché de traduire – même assez littéralement – pour celles/ceux qui seraient hermétiques à la langue de Shakespeare… Petite remarque à ce sujet: j’ai traduit « giving-up » par « lâcher-prise”, mais on peut aussi parler d’ « abandon » ou même de « deuil ». L’idée étant celle d’une rupture, d’une séparation, d’un détachement… qui implique pleinement la personne concernée.]

    Après cet interminable préambule, voilà l’extrait tant attendu :-b

    ENGLISH
    (…) the feeling associated with giving up something loved – or at least something that is a part of ourselves and familiar – is depression. Since mentally healthy human beings must grow, and since giving up or loss of the old self is an integral part of the process of mental and spiritual growth, depression is a normal and basically healthy phenomenon. It becomes unhealthy only when something interferes with the giving-up process, with the result that the depression is prolonged and cannot be resolved by completion of the process.
    A leading reason for people to think about seeking psychiatric attention is depression. In other words, patients are frequently already involved in a giving-up, or growth, process before considering psychotherapy, and it is the symptoms of this growth process that impel them toward the therapist’s office. The therapist’s job, therefore, is to help the patient complete a growth process that he or she has already begun. This is not to say that patients are often aware of what is happening to them. To the contrary, they frequently desire only relief from the symptoms of their depression ‘so that things can be as they used to be’. They do not know that things can no longer be ‘the way they used to be’. But the unconscious knows. It is precisely because the unconscious in its wisdom knows that ‘the way things used to be’ is no longer tenable or constructive that the process of growing and giving up is begun on an unconscious level and depression is experienced.

    FRANCAIS
    Le sentiment associé au lâcher-prise de quelque chose que l’on aime – ou tout au moins de quelque chose qui fait partie de soi et qui est familier – est la dépression. Puisque les êtres humains mentalement sains doivent grandir et puisque le lâcher-prise ou la perte de l’ancien « soi » fait partie intégrante du processus de croissance mentale et spirituelle, la dépression est un phénomène normal et essentiellement sain. Il devient malsain seulement quand quelque chose interfère dans le processus de lâcher-prise, résultant alors en une prolongation de la dépression qui ne peut trouver sa résolution dans l’accomplissement du processus.
    Une raison majeure pour laquelle les gens pensent à recourir à la consultation psychiatrique est la dépression. Autrement dit, les patients sont souvent déjà engagés dans un processus de lâcher-prise, ou de croissance, avant d’envisager une psychothérapie et ce sont les symptômes de ce processus de croissance qui les poussent à consulter un thérapeute. Le travail du thérapeute consiste alors à aider le patient à mener à terme le processus de croissance qu’il ou elle a déjà entamé. Cela ne signifie pas que les patients sont souvent conscients de ce qui leur arrive. Au contraire, ils ne souhaitent souvent que le soulagement des symptômes de leur dépression, pour que « les choses redeviennent comme avant ». Ils ne savent pas que les choses ne peuvent plus « être comme avant ». Mais l’inconscient le sait. C’est précisément parce que l’inconscient, dans sa sagesse, sait que la manière dont « les choses étaient avant » n’est plus tenable ni constructive que le processus de croissance et de lâcher-prise est entamé à un niveau inconscient et que le patient fait l’expérience de la dépression.

  • olbius

    Organisateur
    6 septembre 2018 à 17 h 55 min
  • Membre Inconnu

    Membre
    6 septembre 2018 à 20 h 26 min

    Ce genre de “maladie” ont un nom
    Disease mongering

  • olbius

    Organisateur
    7 octobre 2018 à 20 h 05 min
  • Membre Inconnu

    Membre
    7 octobre 2018 à 20 h 35 min

    @olbius : merci pour cette entrevue avec Brent Williams. Oui, la dépression est un voyage, avec des étapes, plus ou moins longues en intensité, des pauses plus ou moins reposantes et des paysages de notre récit personnel en interaction avec l’extérieur, qui semblent vouloir nous “avaler” pour que nous puissions évoluer en nous transformant et ce, bien malgré nous, je pense.

    Oh my god, my brain has chosen a form of damage to preserve my heart ? (désolée pour les fautes hi hi )

  • Membre Inconnu

    Membre
    8 octobre 2018 à 0 h 39 min

    “Oh my god, my brain has chosen a form of damage to preserve my heart ? ”

    Ce que j’ai compris de notre fonctionnement,
    Le surdoué engage toujours sont coeur en premier,
    C’est toujours le cerveau droit qui démarre le processus de la pensée, même pour les taches réputées cerveau gauche comme le langage.

    Je trouve que ça campe pas mal ce que je perçois.

  • Membre Inconnu

    Membre
    8 octobre 2018 à 13 h 21 min

    @substanceetattributs : Le Coeur est un cerveau autonome !

    Extrait de l’interview d’Annie Marquier

    On a découvert que le coeur contenait un système nerveux indépendant et bien développé, avec plus de 40.000 neurones et un réseau complexe et dense de neurotransmetteurs, de protéines et de cellules d’appui. Grâce à ces circuits, il semble que le coeur puisse prendre des décisions et passer à l’action indépendamment du cerveau et qu’il puisse apprendre, se souvenir et même percevoir.

    Que le cœur ait un cerveau, c’est une métaphore, non ? NON. On a découvert que le cœur contenait un système nerveux indépendant et bien développé, cavec plus de 40.000 neurones et un réseau complexe et dense de neurotransmetteurs, de protéines et de cellules d’appui.

    Le cœur a un Cerveau
    Est-il intelligent ? Grâce à ces circuits tellement élaborés, il semble que le cœur puisse prendre des décisions et passer à l’action indépendamment du cerveau et qu’il puisse apprendre, se souvenir et même percevoir. Il existe quatre types de connexions qui partent du cœur et vont vers le cerveau de la tête.

    La communication neurologique au moyen de la transmission d’impulsions nerveuses. Le cœur envoie plus d’information au cerveau qu’il n’en reçoit, il est l’unique organe du corps doté de cette propriété, et il peut inhiber ou activer des parties déterminées du cerveau selon les circonstances. Cela signifie-t-il que le cœur peut influencer notre manière de penser ? Il peut influer sur notre perception de la réalité, et de ce fait sur nos réactions.

    https://youtu.be/xpPrijEmjaE

  • olbius

    Organisateur
    18 octobre 2018 à 20 h 29 min

    L’application Mindstrong utilise de l’intelligence artificielle pour analyser quotidiemment la manière dont vous utilisez votre smartphone pour dresser l’état de votre santé mentale et prévenir la dépression.

    Cette application détecte si la déprime vous guette

  • endymion

    Membre
    18 octobre 2018 à 22 h 24 min

    “Oui, la dépression est un voyage”

    J’aurai du m’appeler Ulysse…

    😉

  • olbius

    Organisateur
    6 mars 2019 à 21 h 27 min
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