

Présentation des nouveaux membres
Nouveau membre sur le site ? 🆕 Haut Potentiel Émotionnel (HPE) et/ou Haut Potentiel Intellectuel (HPI)... View more
Mon histoire
-
Mon histoire
Bonjour,
Je m’appelle Charles Edouard, et j’ai 48 ans.J’ai besoin de partager un pan de l’histoire de ma vie. Je vous remercie donc pour l’abnégation dont vous ferez preuve en me lisant.
Alors voilà.
J’ai été testé, dès mon plus jeune âge, comme étant surdoué. Ce sont mes parents qui m’ont fait passer les tests. Mon papa pour être exact. Ils ont fait cela car j’avais quelques problèmes de relations durant ma scolarité. Enfin, surtout au collège et lycée. Résultats plutôt faibles ou moyens tout au mieux, beaucoup de conflits. J’étais le premier à me bastonner dans la cour. Pour un oui ou pour un non. Je crois avec le recul que c’était ma façon de me protéger de relations conflictuelles avec les autres élèves. Ou alors c’est autre chose. J’ai quand même eu tant bien que mal mon BAC. A la suite de cela, je me suis lancé dans des études un peu chaotique entremêlant communication et graphisme, gestion comptable, quelques bases de droit, et même été éboueur et travaillé dans les jardins publics pendant une période. Je passe, car la liste est très longue. J’ai commencé beaucoup d’étude, et fini quasiment aucune. J’ai juste réussi à aller jusqu’au bout des formations courtes, celles sur moins de 3 mois. Je pense que c’est aux alentours de mes 30 années que j’ai failli craquer. Ma mémoire est assez naze, peut être à cause des joints qu’on fumait trop avec les rares potes du lycée ? J’en vois encore pas mal en fait, et on fait encore souvent la fête. Certes c’est plus calme, mais presque toujours épique. Donc je disais que j’ai traversé une lourde période de doute : déprime, remise en question de soi, de tout, échecs. J’ai même fait une première tentative de suicide. Je pense que c’est en parti d’avoir été testé surdoué qui m’a rendu aigre à la vie. J’ai une relation un peu particulière avec mon père, et je pense que tous deux nous avons ce désir de parent/enfant à être aimé de l’autre, mais à saboter cette relation sans s’en rendre compte. C’est initialement lui qui est à l’origine de mon drame : il m’a emmené chez ce psy, quand j’était enfant, pour les raisons évoquées. Qu’est ce que je l’aimais pas celui-là (le psy). Il en est ressorti, après m’avoir forcé à faire quelques tests, que je serais soi-disant surdoué. Evidemment, ça s’est su à l’école, et ça a entrainé d’autres problèmes. Au collège, on a fait dire à la conseillère de rester discrète à ce propos. Mais tous les profs le savaient. Et là, cet abruti de prof de math de 5ème, qui me rendait une copie avec un mauvais résultat, s’exclama devant toute la classe : et dire que c’est un surdoué ; oui vous entendez bien, vous avez un surdoué dans la classe, et il n’est même pas capable d’avoir des bonnes notes en math ! Evidemment, ça s’est su dans les cours de récré, et j’ai presque immédiatement été la cible de moqueries supplémentaires, qui se sont soldé par des bastions et rendez vous chez le directeur. J’ai jamais changé de collège, bien que j’ai du être renvoyé temporairement 3 ou 4 fois par ans. J’en reviens donc à mes trente ans. Avec ma tentative ratée de suicide, mes parents se sont alors inquiétés. Je lui aie dit que je ne pouvais pas être surdoué, car je suis trop nul. Mon père eut alors l’idée de me faire aller voir un autre psy. Ce que je suis donc allé faire, puisque c’est papa qui payait. Je me rappelle plus trop les tests (mémoire de merde), mais je me souviens avoir passé un rude moment. Un gars, aimable mais apathique, me posait des questions, et m’a alors fait faire plusieurs exercices. Je crois que j’ai du passer 3 séances en tout, une première d’une heure avec surtout du blabla, une seconde avec ce famoso test et d’autres questions qui a bien duré trois heures en tout, et une troisième où le psy m’a conseillé, là aussi une heure environ, sorte de débriefing. Quelques temps après, je recevais le résultat. 180 ! Mais c’est quoi ça ? C’est pas possible, une buse comme moi ! Je dois avouer que si dans un sens ça m’a un peu remonté l’égo et le moral, ça n’a pas non plus résolu le fait que je me trouvais quand même idiot pour nombres de petites choses basiques de la vie. Donc une part de doute subsistait encore. A ce moment là, j’avais un peu coupé tous les ponts avec les potes, déprime oblige. Je me suis alors remis à en recontacter quelques un, à commencer par les plus fidèles. La vie a donc un peu repris son cours, et je me suis même trouvé une compagne sur cette période, avec laquelle je suis resté presque 10 ans, avant qu’on ne se sépare en amis. Vous savez, quand vous en avez assez de voir la tête d’une personne au petit matin, même si vous l’appréciez beaucoup, et surtout lorsqu’il n’y a plus de désir au lit. J’ai de l’avoir à partir de là une vie cool et festive, à multiplier rencontres éphémères et plaisir de la chair. Jouir de la vie, en résumé.
Puis voilà qu’arrive ce foutu covid ! Fini la festa ! Enfermé chez soi ! Plus personne ! Gros doutes, et résurgences de démons du passé. Et mon père, très malade, pile à ce moment là. Je suis donc allé le voir, et on a longuement parlé. Enfin surtout lui, pour vider son sac. Mais du coup, en libérant sa parole, il a aussi un peu libéré la mienne. J’ai pas précisé, et je ne le dirait pas ici, mais mon papa a un poste très important, et a beaucoup d’influence. Il m’a avoué qu’en réalité, je ne suis pas surdoué, mais que c’est tout le contraire. Je n’ai même jamais eu un score au dessus de 100 de QI, d’après lui. Ma vie n’a été que mensonge à ce propos. Il m’a même montré les vrais résultats des tests, que lui avait bien évidemment en sa possession. Il s’est arrangé, ce salopiot, pour que les psys que j’allais voir envoyait alors des faux résultats, en ne donnant qu’à lui les vrai pour qu’il les garde soigneusement. Je lui ai demandé pourquoi il avait fait ça, et il m’a répondu qu’il y aurait des études qui prouvent que lorsque l’enseignant et l’enfant pensent être surdoué, un traitement de faveur s’installe et permet de meilleurs résultats. Dans un sens, c’était pour m’aider. Mais apparemment, je suis bien trop idiot pour que cela ait fonctionné avec moi. Du coup je me sens quand même un peu mieux, car ceci explique cela. C’est libérateur de se dire qu’on n’a pas à être si intelligent que cela. L’étrange paradoxe, c’est que les gens me trouvent super intelligent en général. Même chez Mensa. C’est à n’y rien comprendre, si ce n’est qu’il y a certainement une vaste arnaque aux faux surdoués. Ou plutôt, pseudodouance.
Et il m’a dit aussi que ce sont des pratiques courantes : faire croire aux testés qu’ils sont intelligents, pour les aider à remonter la pente. Après tout, la plupart ne viennent que pour dépression ou équivalent, paient très cher, et veulent du résultat. Et les tests pour vérifier si on est pas attardé mental sont maintenant très rares, de ce que j’ai compris. D’ailleurs, c’est un peu pareil avec ces formations courtes : on paie très cher, et le pseudo diplôme obtenu n’est pas aussi brillant que le nom qu’il porte, mais est souvent mieux reconnu qu’un cursus d’études longues, selon les cas. Apparemment, on préfère les gens qui savent faire, plutôt que les jolis diplômes. Ce que je peux comprendre. J’en ai vu des surdiplômés qui savaient pas faire leur boulot. La guigne !
Maintenant, je comprends qu’ici on parle surtout intelligence, et donc je me demande s’il y a d’autres qui comme moi ont aussi eu des faux résultats ? Ou résultats sciemment gonflés par le psy pour remonter le moral ou l’égo d’une personne en dérive ? Ou peut être qu’on ne vous a jamais rien avoué ?Merci de m’avoir lu, la biz, et que la fête continue ! 😘
Contenus connexes :
Connectez-vous pour répondre.