Un lieu pour partager un bout de son histoire

  • Un lieu pour partager un bout de son histoire

    Publié par le_bacteriophage le 5 février 2022 à 14 h 17 min

    Bon, ça fait un moment que je veux poster ce type de truc mais que je procrastine… Je sais pas encore trop ce que je vais dire mais je ne doute pas de pouvoir en dire pas mal. Pour ce qui est de pouvoir structurer tout ça par contre… Bref, on verra bien à quoi ça ressemble et où ça nous mène.

    J’aimerais qu’on puisse dire un peu d’où on vient, surtout de ce qu’on était avant de devoir endosser le rôle d’adulte.

    Alors, je le dis tout de suite : Si ça ne vous intéresse pas ou que vous n’avez pas envie d’entrer dans ce type de truc, pas de soucis. J’espère bien sûr que quelques personnes se sentiront de participer mais si c’est pas le cas, c’est pas trop grave. Au moins, j’aurai donné quelques pistes de compréhension me concernant et ça me permettra d’enchainer sur les quelques sujets que j’ai en tête.

    Bref, je commence…

    Déjà, quelques infos avant de parler plus précisément de mes conditions de vie :

    – 1 grand-frère handicapé suite à un cancer du genou à 6 ans. Il n’a plus de genou à la jambe droite.

    – 1 frère jumeau (vrai)

    – Famille monoparentale en terme d’éducation et de présence (père absent)

    – Maman aide-soignante

    – Pas d’éducation religieuse avec ma mère

    – Père musulman avec des messages plutôt extrêmes et qui a tenté de nous donner une éducation religieuse stricte malgré le fait qu’on ne le voyait que très peu (nous avons séjourné avec lui une petite dizaine de fois avec lui entre la séparation et nos 18 ans).

    – Je n’ai aucun souvenir de mon enfance avant mes 4 ans et mon arrivée en métropole.

    – Je suis retourné en vacances à la Réunion tous les 3 ans pendant 2 mois jusqu’à mes 18 ans.

    Pour le développement :

    Jusqu’à mes 2 ans :

    Je suis né à la Réunion et j’ai vécu dans un appartement, dans une grande ville de le réunion avec ma mère et mon père.

    A entre mes 2 ans et mes 4 ans :

    Cancer de mon grand-frère qui a tout chamboulé. Pour le soigner, il fallait qu’il soit hospitalisé en métropole. Cette décision a été une source de conflit pour mes parents qui se sont séparés. Ma mère est donc partie pour Paris avec mon grand-frère pour qu’il soit pris en chargé à l’hôpital Necker. Tout ce qui s’est passé entre mes parents à ce moment-là est assez flou. Si j’ai bien compris, ma mère a demandé le divorce quand elle était en métropole et mon père a vendu toutes les affaires de ma mère (l’appartement appartenait à ma mère) pendant son absence.

    Bref, je disais donc que ma mère est partie à Paris avec mon grand-frère. Pendant ce temps, moi et mon jumeau avons vécu avec nos grands-parents maternels. A la base, l’hospitalisation devait durer 3 mois. Finalement, ça a été 6 mois, puis 1 ans, 2 ans, etc… Jusqu’à finalement atteindre le joli chiffre de 12 ans d’hospitalisation (non continus) pour mon cher grand-frère. Il a fallut lui retirer son genoux puis gérer ensuite une maladie nosocomiale. Les médecins pensaient qu’il allait mourir d’abord de son cancer puis de la maladie nosocomiale mais mon frère n’était visiblement pas tout à fait d’accord étant donné qu’il est toujours là aujourd’hui le con… Ma mère retournait à priori à la Réunion tous les 2 ou 3 mois pour nous voir et pour gérer son divorce. Elle a finalement obtenu le divorce à nos 4 ans et nous a fait venir avec elle quand elle a pu trouver un logement à Paris pendant que mon père restait à la Réunion. Elle a donc fait le choix de quitter définitivement sa vie à la Réunion et toute sa famille pour que mon grand-frère puisse être soigné (il fallait lui péter la jambe tous les ans, maintenir les morceaux en place grâce à un appareil vissé dans jambe pour que les os se ressoude et que sa jambe puisse grandir. Cela jusqu’à ses 18 ans). Avant ça, ma mère vivait en foyer pour familles d’enfant en cours d’hospitalisation, dans le 94 je crois. Ont suivi quelques années d’événements assez improbables qui me font chier sur les personnes qui prétendent que l’altruisme n’existe pas parce que c’est ce qui est écrit dans beaucoup de bouquins très intelligents. Mais bref, ne nous éparpillons pas vu que ça fait un bon mois que je dois poster un sujet là-dessus. Je vais bien finir par le faire…

    Entre mes 4 ans et mes 7 ans :

    Ma mère a trouvé son logement suite à une proposition d’une connaissance d’une connaissance de connaissance de… Nous avons pu aller habiter dans une ancienne chambre de bonne dans un bel immeuble du 9ème arrondissement de Paris. Alors oui, c’était petit et vétuste mais la dame qui lui a proposé ce logement lui a indiqué qu’elle pouvait payer le loyer qu’elle souhaitait et que si il y avait des mois où elle ne pouvait pas payer, ce n’était pas grave. Donc ce logement faisait un 30ène de m², sans salle de bain et avec les toilettes sur le pallié. Ma mère a fait installer une douche dans le salon et nous a mis un lit superposé dans un grand placard étant donné qu’il n’y avait pas de chambre. Quand il pleuvait, il fallait mettre des seaux d’eau un peu partout parce que la plafond était dans un sale état. Alors, je ne dis pas ça pour toucher vos petits cœurs fragiles, hein. J’ai de très bons souvenirs de cette période de ma vie. J’ai vécu une enfance heureuse dans ce logement.

    Dans le même temps, une connaissance de la dame qui a laissé ce logement a contacté ma mère pour lui proposer un poste d’aide-soignante à Necker. Je n’ai pas de détails très précis sur cette période, je sais juste que ma mère n’avait pas de diplôme ( a dû stopper sa scolarité en 3ème suite à un maladie qui l’a isolée pendant plusieurs mois. C’était une très bonne élève. Après ça, elle s’est rapidement mariée parce qu’elle voulait absolument quitter le logement familial). Ma mère a donc tenté sa chance et ça a fonctionné. Elle a passé le concours d’aide soignante et est sortie dans les premières grâce à ses très bons résultats. Elle est donc devenu aide-soignante et l’est toujours 35 ans plus tard.

    Ma mère a rencontré dans le même temps un homme qui a vécu avec nous à ce moment-là mais pas toujours. Ce Monsieur était ambulancier au SAMU mais vivait dans l’Indre, à La Châtre, pas très loin du Musée George Sand (sa soeur y travaille d’ailleurs depuis des années). Par contre, son métier l’amenait à se déplacer très régulièrement sur Paris dans le cadre de transferts de patients, notamment de l’hôpital de Châteauroux à celui de Necker. Il avait donc un petit appartement à Paris à Vaugirard dans lequel il vivait presque la moitié du temps. Quand il était à Paris, nous vivions donc avec lui dans l’appartement de ma mère et parfois dans le sien (mais rarement). Ce Monsieur est le cliché du beauf de la France profonde : chasseur qui rôte et qui pète à longueur de temps en lachant des “et v’là son p’tit frère”, qui chante des chansons paillardes longueur de temps, fumeur et alcoolique, footballeur qui passait son temps dans des bistrots et qui aimait bien trop les femmes pour le leur cacher (même si il était profondément amoureux de ma mère). Autant dire qu’entre ma mère qui ne disait rien et pour laquelle il fallait absolument être tout le temps dans de l’excès de politesse et surtout ne rien dire de facheux (et qui nous a bien transmis tout ça) et ce Monsieur, les apprentissages ont été riches 🙂 Il n’y a eu aucune violence entre ma mère et ce Monsieur. Il avait ses défauts mais c’était la figure de l’homme à la fois virile, très protecteur mais aussi très aimant, avec un coeur GROS COMME CA. J’ai profondément aimé cet homme. A noter aussi que ma mère était une bonne gauchiste, très attachée à la figure de Mitterrand alors que ce monsieur était plutôt de droite, voir d’extrême droite (selon ma mère mais je n’y crois pas trop. Il aimait juste beaucoup la France et avait de l’amour pour le terroir, le savoir-faire et la culture française. Chose qui s’est inscrite en moi étant donné que j’ai été très patriotique jusqu’à mes 18 ans. J’ai d’ailleurs bien failli intégrer l’armée mais passons. Je suis content de ne pas l’avoir fait aujourd’hui même si j’aime toujours profondément la France. Quoi qu’il en soit, j’ai appris cette opposition politique entre ma mère et ce monsieur très tard).

    Encore dans le même temps, est apparue une dame qui travaillait dans l’humanitaire et qui parcourait les hôpitaux à la recherche d’enfants en situations difficiles pour les amener gratuitement en vacances. Alors je suppose qu’il a fallut du courage pour accepter du courage à ma mère pour accepter qu’une parfaite inconnu parte avec son fils handicapé et d’autres enfants en vacances en Normandie pendant qu’elle continuait à travailler à Paris (oui, les vacances et ma mère, c’était pas trop ça à ce moment là. C’était plutôt semaines de 60h, y compris soirées et week-end pour avoir les sous pour nous éduquer à Paris). Quoi qu’il en soit, elle a eu ce courage et il se trouve que cette dame, non contente d’aider un enfant, a proposé a ma mère de nous prendre moi et mon jumeau avec elle, tout aussi gratuitement parce qu’après tout, il n’y avait pas de raison… Nous nous sommes donc retrouvés tous les 3 ans à partir en vacances dans de grandes maisons en Normandie, avec d’autres enfants de tout âge, accompagnés d’adultes qui nous consacraient tout leur temps en étant déjà à l’époque dans l’éducation non violente mais aussi dans l’éducation assez détachée (beaucoup d’amour mais pas d’assistanat. Non, l’important était l’apprentissage de l’autonomie).

    Entre mes 7 ans et mes 12 ans :

    A mes 7 ans et à mon entrée au CP, ma mère a déménagé après avoir obtenu un logement réservé au personnel de santé, à Père-Lachaise, dans le 11ème arrondissement de Paris. Je vais être très rapide sur ce passage mais en sautant directement vers un évènement traumatisant pour moi. A mes 12 ans, l’homme qui vivait avec nous et que j’aimais profondément a disparu. En gros, pendant nos vacances à la Réunion, il a fait le choix de promener le chien de ma mère sans laisse, contre l’avis de ma mère. Il y a eu un gros bruit, mon chien a paniqué, a traversé la rue, s’est fait percuter et est mort. Ce Monsieur a été inconsolable, a pris l’avion pour rentrer en France bien plus tôt que prévu et il a disparu de nos vies. Ma mère n’a pas trouvé intéressant de nous parler de cette rupture avant nos… 18 ans peut-être et en nous disant de la merde sur ce Monsieur (J’aime vraiment très fort ma mère hein mais j’ai des choses à lui reprocher). Mon, comme j’étais un bon garçon qui ne faisait surtout pas de vague, je suis passé à autre chose à m’isolant dans une espèce de très autistique qui m’a permis de me dégager de mon affecte par rapport à cette situation.

    Au-delà de ça, la dame qui nous amenait en vacances en Normandie a présenté une prof de guitare à ma mère pour mon grand-frère qui voulait s’y mettre. Donc des cours de guitare gratos eux aussi. A côté de ça, moi et mon jumeau avons pu rencontrer une peintre qui nous a appris à dessiner, à peindre et à nous servir de nos mains. Encore gratuitement bien sûr. Nous sommes ensuite devenus ados et nous sommes désintéressés de ces personnes au point que nous avons perdu contact. Heureusement, aujourd’hui j’ai repris contact avec la dame qui nous amenait en vacances et il y a clairement assez d’amour pour que je la considère comme ma deuxième maman et qu’elle me considère comme son fils. Je suis d’ailleurs parti en vacances avec elle et ma fille l’été dernier (toujours gratuitement). Ca a été un moment important pour moi parce qu’il fallait aboslument que ma fille rencontre cette dame. Le fait que ça se passe aux 4 ans de ma mère, exactement au même âge où moi je partais pour la première fois en vacances avec cette dame n’est qu’une rigolerie de plus.

    Entre mes 14 ans et mes 21 ans :

    A mes 14 ans j’ai pu me mettre à pratiquer la guitare (élément majeur dans mon adolescence tellement il a déverrouiller des choses). Je m’y suis consacré 8 heures par jours 7/7J pendant 2 ans juqu’à arriver à un niveau acceptable par rapport à celui de mon grand-frère et perdre de mon enthousiasme, ceci combiné à ma première rencontre amoureuse qui m’a fait abandonner tout le reste. Ce qui m’a mené à ma première rupture, à la perte de l’idée du bonheur (pour moi le couple c’était pour la vie, quoi qu’il arrive) et à ma première grosse dépression qui a durée 5 ou 6 ans. Je n’avais plus aucune sensation (ou presque), j’étais désagréable avec tout le monde parce que me rendait important de me laisser ce droit. En plus, c’était moi qui faisait mal et pas les autres qui me lynchaient. J’en suis sorti en cherchant constamment des choses capable de me faire pleurer. Jusqu’à y arriver et à me replonger dans mon enfance. Après ça, j’ai cru être neuf et plein mais, si j’ai laissé ma dépression derrière moi, je l’ai fait en rejetant le monde des adultes et en me réfugiant dans le fait qu’au moins les enfants étaient assez curieux et se permettaient de dire ce qu’ils pensaient. J’ai pris conscience de la stupidité de la situation seulement récemment, après ma rupture en 2020 encore un peu après. Non, les adultes ne sont pas que des cons… Faut juste pas penser qu’un enfant névrosé est la représentation de l’adulte… Enfin bref.

    Bon, je vais essayer de m’arrêter là même si il y a encore de nombreuses choses à dire. Je pense que la majorité des éléments de compréhension me concernant sont là, à part un dernier pour finir :

    J’ai voué un véritable culte à mon grand-frère qui a été un héro pour moi. Malgré son handicape, son hospitalisation longue et douloureuse, c’est bien la seule et unique personne que je n’ai absolument JAMAIS entendue se plaindre. Il avait de bons résultats à l’école, il était doué pour la musique et de ses mains, il disait des choses intelligentes sur le monde qui l’entourait… Fatalement, j’ai voulu faire comme lui et je me suis interdit d’être malheureux pendant des années et années. J’ai été un enfant, un ado et un jeune adulte muet sur mes difficultés.

    Voilà voilà!

    Ce sujet n’est pas là que pour moi et j’apprécierai que vous puissiez vous y engager, si vous le souhaitez.

    Bonne journée 🙂

    Membre Inconnu a répondu il y a 1 année, 11 mois 8 Membres · 29 Réponses
  • 29 Réponses
  • le_bacteriophage

    Membre
    5 février 2022 à 17 h 48 min

    Y au moins une personne qui a répondu et que j’ai pu lire alors je me donne le droit de continuer 🙂

    Sur mon comportement d’enfant, voilà quelques trucs :

    Avant mon entrée au CP, je me souviens d’avoir été un enfant déjà réservé mais plutôt content de tenter de créer des choses, surtout à l’école.

    A mon entrée en CP, comme j’ai pu le dire dans un autre sujet, j’ai découvert qu’il était très grave de faire des fautes, qu’il fallait bien travailler parce que sinon c’était au tableau pour se faire gronder et que ça méritait que le professeur encourage les élèves qui se moquaient et dise des trucs du genre “vous voyez, si vous n’écoutez pas, vous ferez les mêmes erreurs qu’Irshad”. A partir de là je me suis fermé peu à peu. J’avais toujours très peur d’aller au tableau. Au fur et à mesure, j’ai arrêté de dire quand je ne comprenais pas puis je me suis enfoncé dans mes problèmes à l’école jusqu’à ma première année de 3ème. Je ne supportais pas de montrer que je ne savais pas faire. Je me suis aussi fermé dans ma famille jusqu’à ne quasiment plus parler, à part avec mon jumeau. Je préférais ne rien faire et me faire gronder plutôt que de faire et faire gronder quand même.

    J’étais un enfant quasiment muet, toujours dans ses pensées donc jamais attentif. Je ne sais pas trop comment c’est venu mais je suppose que ça a été une façon de réussir à aller à l’école tout en n’étant pas là. Ma mère ne comprenait pas mes difficultés.

    J’étais un enfant très sâge mais “maladroit”. Je ne savais pas garder de secret donc le peu de fois où je parlais c’était pour vendre la mèche malgré moi. On m’en voulait donc je parlais encore moins. Ma mère a quand même cherché à me faire parler mais je n’y arrivais pas. J’avais trop peur de décevoir. A mes 7 ans j’ai voulu faire du violon et j’ai pu m’exprimer mais nous n’avions pas les sous donc ça ne s’est pas fait. En 5ème j’ai voulu faire du latin mais j’ai eu le droit à “vu tes résultats, il ne vaut mieux pas” de ma mère et de mon professeur principal. J’ai toujours demandé à faire plein de choses, surtout des activités manuelles mais je me laissais vite. Aujourd’hui je pense que c’est parce que j’attendais qu’on m’épaule, qu’on me donne un cadre mais une fois que j’avais ce que je demandais, ma mère ne s’y intéressait pas. A force de demander, d’avoir et de ne pas persévérer, comme beaucoup j’ai eu le droit à la phrase “Ça ne sert à rien que je te dise oui vu que tu ne continues pas”. Et voilà, j’étais celui qui ne savait pas s’intéresser aux choses et qui en plus avait de mauvais résultats à l’école.

    Alors, autant le préciser, je n’étais pas dans un climat lourd. Ma mère n’était pas non plus une tortionnaire, bien loin de là mais il y avait peu de bêtises qui n’étaient pas graves. Je n’ai reçu qu’une claque de ma mère dans toute ma vie et j’étais ado. Je n’ai jamais été confronté à la violence à la maison, etc…

    Je perdais beaucoup de choses et ça agaçait. Il faut dire aussi que je ne faisais pas attention et que j’étais prêt à accepter de me faire voler des choses juste pour pouvoir jouer avec les autres, même quand ces choses appartenaient à mes frères.

    Au fur et à mesure, je me suis mis à beaucoup mentir. Je refusais de me confier mais je pouvais inviter des trucs juste pour rassurer les gens et me donner une place lors de nos repas à table.

    En terme de comportement avec mes amis, je n’ai jamais eu de soucis étant donné que les gens venaient vers moi. J’étais plutôt apprécié parce que j’étais partant pour tout, que je disais peu de choses et qu’on pouvait me parler de tout pendant des heures sans soucis. Heureusement, j’ai eu la chance d’avoir des enfants cool autour de moi, jusqu’au collège en tout cas. J’ai globalement l’impression d’avoir eu plus de chance que mon jumeau sur ce coup là. Je sympathisais toujours avec des enfants qui me semblaient beaucoup plus intelligents que moi.

    La suite au prochain épisode…

  • Membre Inconnu

    Membre
    5 février 2022 à 19 h 04 min

    @Dhimminy_Cricket

    Y au moins une personne qui a répondu

    Tout lu. Mais beaucoup de temps à consacrer pour répondre. Quand ça sera le moment…

  • juliaz

    Membre
    5 février 2022 à 19 h 17 min

    Je me lance à mon tour !

    J’ai vécu 17 ans et demi dans la même maison d’un petit village alsacien. Enfant unique, je n’ai pas cessé de reprocher à mes parents de ne pas avoir eu de grand frère.

    Peu entourée d’enfants, j’ai très vite eu des réflexions d’adulte. J’ai fréquenté la maternelle et l’école élémentaire de mon village où je ne me suis pas faite beaucoup d’amis à cause de la barrière de la langue ! Bien que née dans la région, je ne parle absolument pas son dialecte.

    Mes parents bossaient tous les deux à plein temps, voire même constamment pour mon père que j’ai vu gravir les échelons et donc passer à côté des moments familiaux. D’ailleurs, mes parents ont fini par divorcer, et je n’ai jamais vu ce que c’était qu’un couple heureux. Nous ne sommes pas beaucoup partis en vacances non plus car l’été, il y a avait souvent des travaux à faire à la maison. Donc on m’envoyait chez mes grands parents en Bourgogne. Où j’étais seule avec des personnes d’une autre génération, mes valeurs complètement en décalage avec la société actuelle viennent peut être de là !

    A partir de l’âge de 8 ans, j’ai demandé à mes parents , à rester à la maison plutôt que d’aller chez ma nounou. Elle ne s’occupait pas de moi alors quitte à être seule, je préférais l’être chez moi et je ne voyais pas pourquoi mes parents devaient lui payer une fortune à finalement rien faire avec moi. C’est sans doute là que j’ai développé mon côté casanier. Je passais les mercredi et les vacances, seule de 7h30 à 18h le soir, m’occupant comme je pouvais, en m’évadant dans mon monde imaginaire, avec la télé, en bricolant dans ma chambre. D’ailleurs à partir du mois d’août, j’avais à cœur de préparer mon année scolaire suivante. Aujourd’hui, je suis solitaire mais je suis arrivée à saturation de ma solitude. Mes animaux ont toujours eu une place très importante pour moi car au final, ils étaient mes compagnons d’infortune. Bon, j’ai la mort de ma tortue sur la conscience, mais promis, ça partait d’une bonne attention, vers 2 ans quand j’ai commencé à me brosser les dents, ben j’ai voulu qu’elle apprenne à en faire tout autant… puis j’ai eu des chiens et quelques hamsters aussi.

    De la CM2 à la terminale, j’ai été scolarisée dans établissement catholique privé en contrat avec l’état…. On y rentrait uniquement sur dossier. (J’ai aussi voulu pendant un temps rejoindre l’école de la légion d’honneur parce que les jeunes filles pouvaient y faire de l’équitation). Enfant plutôt discrète et aux centres d’intérêts différents de ceux de ma classe, là encore je ne me suis pas faite beaucoup d’amis. Mes notes dépendaient du feeling que j’avais avec le prof. Très bonne élève, d’année en année, c’est devenu un peu plus en dents scie à cause également des moqueries que je subissais. Je me suis mise à mentir à mes parents par honte et par peur de perdre leur amour, de les decevoir. Ça ne les a jamais inquièté que je passe mes vendredi soir et week-end à la maison… et je ne leur ai jamais avoué que je passais plus de temps en perm à faire mes devoirs qu’en recre. Ils n’ont jamais su que personne ne voulait s’assoir a cote de moi, qu’on me choisissait en dernier ou alors uniquement pour les exposés car la bonne note etait assurée.

    J’ai pendant très longtemps monté à cheval, j’adorais ça ! Mais j’ai du arrêter car personne n’était disponible pour m’y emmener puis parce que je ne voulais pas apprendre à être cavalière, je voulais simplement monter à cheval ! Rien à faire de savoir faire ci ou ça avec mon cheval (dressage, obstacles) je voulais juste être dessus et me sentir flotter, faire le vide dans ma tête !

    Mes années lycée ont été très compliquées, les moqueries se sont amplifiées avec mon acné, on parlerait de harcèlement aujourd’hui. Mais à l’age des premiers amours, ça a bien ébranlé ma confiance en moi, mon estime de moi et mon rapport avec mon corps. Mes notes ont littéralement plongé car on m’avait mis en S alors que je voulais aller en ES, ma demande de changement de LV1 avait été refusée… j’ai quand même eu mon bac sans rattrapage. Ce qui m’a permis de partir faire mes études à 900km. J’avais le choix entre Lille ou Montpellier.

    Je suis partie à Montpellier… mais ça, c’est un autre chapitre !

    Je crois que je suis arrivée très naïve dans ma vie d’adulte, persuadée qu’un jour les choses changeraient que la Looseuse se transformerait en la star du lycée comme dans beaucoup de films pour ado. D’ailleurs je définissais l’amitié, l’amour, la famille, les relations avec les autres par rapport à ça. Mais j’avais aussi terriblement peur des autres. J’ai continué à mentir pour cacher mes differences et mes souffrances aussi… j’en suis pas fière mais je pense que c’était la solution que j’avais trouvé pour me protéger. Bien sur cela ne m’a apporté tout le contraire de ce que j’espérais.

  • le_bacteriophage

    Membre
    5 février 2022 à 20 h 32 min

    @Asocial Merci mais je ne m’attends pas à avoir des réponses hein 🙂

    Enfin, je ne savais pas trop à quoi m’attendre au départ mais plus ça avance et plus j’apprécie d’avoir juste des petits récits non commentés. Juste pour se raconter aux autres et que ceux que ça intéresse puissent les lire.

    La vie des gens m’intéresse beaucoup donc c’est tout benef pour moi. Je vide mon sac et je le rempli des histoires des autres. Comme de toute façon j’ai du mal à lire les sujets en ce moment, là j’ai des choses que je peux lire sans fin sans aucun effort 🙂

  • le_bacteriophage

    Membre
    5 février 2022 à 22 h 21 min

    Merci à toi @Kitsunebi

    Donner les clés, c’est tout l’objectif de ce sujet 🙂

  • touracko

    Membre
    6 février 2022 à 0 h 09 min

    J’ai vécu avec mes parents jusqu’à mes 22 ans, j’ai un frère que je ne vois plus actuellement, avec mon pére et ma mère.

    Mon père est naturellement jaloux et envieux de tout le monde et d’un caractère violent, et ma mére qui à toujours laisser couler ce comportement

    Je me suis mis à parler relativement tôt, mes plus lointain souvenir remontent a mes 2-3 ans je crois , avec l’odeur très particulière de la semoule sucrée au lait chaud, que me servait ma nourrice , et cette espèce de sentiment de sécurité que j’avais avec elle, et aussi d’un vieux monsieur , mais cela un peu plus tard, vers mes 5 ans quand j’étais sans doute en age de comprendre ses histoires quand il faisait du catch et de la boxe. Mais des souvenirs de mes parents … tres peu.

    Pour l’école, je n’ai jamais aimait ca, je m’y sentais mal, cette promiscuité avec les autres élèves me mettait mal a l’aise, j’avais perdu ce sentiment de sécurité que j’éprouvais avec ma nourrice et il m’arrivait souvent de me sauver de la maternelle pour revenir chez moi … ma nourrice m’a récupéré une fois sur le palier de notre appartement. Et je pense que c’est a ce moment la que son apparu les premières engueulades que j’ai subi. Je me souviens du nom et meme de la tete de ma maitresse de l’époque Madame Renard , qui avait sans doute décelè ce soucis, en faisant sans doute un peu plus attention a moi. Pour diverses raisons , comme par exemple, prendre les choix les plus compliqué pour les travaux manuelles… Je me souviens de la réalisation d’un miroir ( que par miracle ma mère possède toujours) entouré de tout petit coquillage, des bigorneau nacrés que j’avais pris soins de trier par couleur et par taille pour les disposer joliment autour, un par un … alors que le reste de la classe avait choisis les épingles a linges. Et donc déjà pendant quelques semaines je restait dans la classe a coller mes coquillages au lieu d’aller jouer en récréation.

    En primaire plus ou moins la même chose, j’étais souvent prés de la fenêtre a regarder dehors, en écoutant plus ou moins le maitre de l’époque , et j’arrivais à me débrouiller avec ce que j’entendais par ici ou par mal, ( bon sauf les fleuves et les affluents ou la il faut vraiment les apprendre ^⁾

    Je me souviens sans doute de la première humiliation de mon père, ou j’ai été convoqué par mon maître et l’infirmière parce que je ne voulais pas quitter mon manteau en cours, déjà avant de venir, ca a ete , qu’est ce que j’avais encore fait ? Je ne suis qu’un bon a rien ect ect … je n’avais pas 8 ans … et l’infirmière a posé la question du pourquoi de cette manie de toujours porter mon manteau… réponse de ma part « Il y a un courant d’air prés de la fenêtre , et j’ai froid « , personne ne m’avait posé la question avant, juste de l’enlever, chose que je faisais toujours a contre cœur… Résultat, rebelote sur le trajet, ou je faisais honte à la famille , une tarte au passage

    Et tout cela continua pendant des années jusqu’au collège ou avec la crise d’ado mes relations n’ont fait qu’empirer. Je ne parlais plus à personne, je restais dans mon coin a dormir au fond de la classe. En cinquième mon profs de math convoqua mes parents pour un 14 de moyenne en maths, mes parents croyants que c’etait pour me féliciter tombèrent de haut je pense … Monsieur Bougnot ( me souviens de lui aussi ^^⁾, leur a demandé des explications sur le comportement que je pouvais avoir à la maison, car je dormais en cours mais j’arrivais facilement a avoir 14 sans connaître le cours juste par mon propre raisonnement, ou par quelques brides que j’aurais pu entendre. Et qu’avec un peu d’attention et un minimum d’effort je pourrais facilement avoir 19 de moyenne. Je pense plus qu’il voulait avoir plus de détails sur mon comportement à la maison … Résultat une bonne dérouillé parce que je dormais en classe, et pareil la honte sur la famille ect … mais par peur, que cela recommence le trimestre suivant j’avais effectivement 19 de moyenne, mais la je me souviens surtout que j’étais terrorisé a l’idée d’avoir moins de 17 …

    ET forcement mon comportement n’a fait qu’empirer, déjà, j’ai toujours eue du mal a faire apparaître ce que je pouvais ressentir, et même des fois à ne pas pouvoir comprendre la réaction de ceux qui m’entourait. Donc je restais la dans mon coin a ne voir personne et parlant très peu… et malheur a moi si j’osais l’ouvrir car je m’étais habituer en fin de compte a parler quand cela etait vraiment nécessaire, ou quand je ne comprenais pas quelque chose ou une chose qui me révoltait… et toujours avec des mots bien choisis, résultat cela se terminait souvent par une beigne. A d’autant plus forte raison ou j’ai entendu ce genre de discussion avec des amis a mes parents « Mais il n’est pas aussi stupide que cela ton fils , je le trouve même plutôt intelligent » ( en gros ), sourire de mon pére, mais une fois ses amis partie … je n’ai pas vous faire un dessin, en ajoutant à cela mon Grand pepre paternelle qui avait la main aussi tres lourde avec mon cousin et moi. A la moindre bêtises d’ado on avait droit au ceinturon… alors forcement, quitte a ce pendre des coups, les conneries deviennent de plus en plus grosses, on s’est quand même bien amusé avec mon cousin

    Donc j’ai vecu ma scolarité comme cela, en complet décalage avec tout le monde, en parlant le moins possible a mon entourage proche, vu que je savais comment cela se terminerait . J’arrivais quand même a trouver une certaine stimulation dans les différents club de mes établissements scolaire, echec, jeux de societe, musique…, le plus possible pour deux raisons, une pour m’occuper, et l’autre rentrer le plus tard possible chez moi.

    Et a mes 16 ans la …Mon pére perd son travaille, je savais qu’il était ami avec un des fournisseurs de la mairie et forcement quand on travaille à la mairie, les cadeaux qu’un représentant peu faire peuvent facilement se comparer à de la corruption… j’ai juste dis que c’etait peut etre a cause de ce gars parce qu’il venait à la maison et la … grosse dérouillé et il m’a envoyé chez mes grand parents, la … on va juste dire qu’il a réussi à me détruire complètement, et que même 20 ans après si j’avais porté plaintes il aurait finit ses jours en prisons.

    Finalement mon pére a retrouvé un travail dans la région parisienne, je suis partie les rejoindre, à partir de la je me foutais de tout, j’ai fait deux terminales. Je me souviens de ma premiere terminale en C, ou on etait une classe de craque, en toute honneté, je devais avoir au moins 6 de moyenne générale, arrive l’epreuve au Bac, ou j’ai du rendre copie blanche dans toutes les matieres sauf en maths, ou j’ai trouvé l’épreuve… intéressantes. Apres la correction, je me souviens que ma profs de math a appelé mes parents pour que j’aille la rejoindre en ville, et la je vois 2 de mes camarades , qui devait avoir à l’époque 18 ou 19 de moyenne sur la classe, nous n’étions que trois avoir eue la moyenne , une véritable hécatombe … mes camarades, environ 14-15… moi 17, et elle m’a demandé le pourquoi du comment ? Je lui ai raconté plus ou moins l’hsitoire que vous êtes entrain de lire, j’en pleurai. Je me souviens qu’au départ elle etait furieuse, que pendant une année elle avait eue a faire avec un fumiste et au final elle a du me prendre dans ses bras …Apres discussion et que je me sois calmé elle m’a conseillé de faire un bac D, que je puisse l’avoir sans trop d’effort, et de me pistonner pour l’année suivante dans une section speciale a la fac, une espèce de math sup bio, elle a tenu parole et je l’en remercie encore, mais le mal était fait, j’ai tenue trois ans et j’ai quitté le cocon familiale et la fac pour vivre ma vie ou je me suis retrouvé apprenti cuisinier ( je sais faire une Béchamel tip top ^^ ) dans un petit appartement de 9 m² en plein paris a deux pas du sacré cœur, avec une voisine aux meurs un peu particuliers on va dire qu’elle travaillait dans les ressources humaines, mais alors tres humaines les ressources ^^ , mais ca c’est une autre histoire, bien plus marrante et a vrai dire, c’est peut etre la meilleur prof que j’ai eue, parce qu’elle m’a appris a « vivre » vraiment 🙂

    Ajout : même si c’est loin d’etre gai, je raconterai la suite, qui est bien plus cocasse, promis ^^, ca m’a fait du bien d’en parler

  • ganymede69

    Membre
    17 mai 2022 à 16 h 35 min

    @Le_bacteriophage

    Le HP me fait réfléchir mais, comme tu le dis toi-même, je considère que l’important c’est le travail sur soi et donc sur ses névroses. C’est le seul point de départ viable pour moi. Une fois tout ce chemin fait, je ne vois pas ce qui permettrait à quiconque de contester votre douance. Encore faut-il pouvoir le faire. Il n’y a que ça qui a de la valeur pour moi dans la douance, la façon dont la personne travaille sur elle-même. Le reste pour moi n’est que du commerce. En plus, je ne suis pas testé et je ne compte pas l’être donc ne me prend pas pour guide si tu restes sur la ligne du HP, de la douance ou de je ne sais quelle piste tout à fait fantaisiste à mon sens, s’il-te-plaît. Pas parce que je considère que la douance n’existe pas mais parce que je considère qu’il n’y a rien de clair sur le sujet. Moi j’y crois et je n’ai pas de raison de ne pas y croire. Par contre, je ne crois pas que le HP mène forcément à la douance. Ce qui y amène pour moi, c’est le travail sur ses névroses et le fait que ce travail ne soi en rien une option.

    Je te réponds ici, merci pour le lien !

    Je partage ton avis sur le fait que le HPI c’est utile dans le cadre du travail sur soi et sur les névroses. Chez moi ce travail a démarré justement par l’émission de l’idée du psychiatre que selon lui j’étais HPI car j’étais eu égard à mon parcours expliqué précédemment (d’ailleurs je sais pas si tu peux déplacer mes post. sur ma vie ici ? mais ce serait mieux pour rendre le topic dyslexie propre et vierge de dérapages contrôlées^^)

    C’est dans donc dans le cadre de la découverte du HPI que j’ai repris des études et je me suis mis lire SPINOZA qui est LE philosophe pour celui qui cherche à travailler sur ces névroses. Alors oui, c’est aussi celui qui a réussi à me faire passer de l’agnostique à celui de croyant mais pas dans une lecture fermée des religions, en opposant les unes ou autres mais en cherchant à comprendre ce qui pourrait les rassembler. De là, travailler sur les névroses m’a conduit à relativiser le système des croyances et des idéologies humaines et à chercher à déconstruire tous les préjugés. Certes, j’ai encore du travail et c’est l’étape à laquelle je suis qui faute pouvoir trouver les stratégies internes (qui m’ont occupés de 2015-2022) je viens désormais ici pour trouver des stratégies externes (celles qui ont marché avec d’autres HPI). En parallèle, je multiple les psychologues pour trouver le bon qui réussit le “test” à savoir de me dire si je suis HP sans que je lui dise afin de me trouver en confiance.

    Je ne fois tout ce chemin fait, je ne vois pas ce qui permettrait à quiconque de contester votre douance.

    Je doute toujours du HPI comme en témoigne ma dernière phrase, puisque j’attends du psy qu’il le dise pour ne pas fonder sur ma propre idée. Pourtant l’entendre, c’est déjà me rassurer, perpétuel besoin depuis 2015.

    Il n’y a que ça qui a de la valeur pour moi dans la douance, la façon dont la personne travaille sur elle-même.

    Je suis d’accord, peut-être que je l’exprime mal. Mais je suis d’accord. Les philosophes et les penseurs qui m’ont précédés sont pour moi des sources de réconforts surtout lorsque de leurs travaux il m’arrive d’apporter une petite contribution pour expliquer qu’il avait raison, là où eux-mêmes sont passés pour des incompris chez les contemporains et même encore aujourd’hui. Un exemple : Rousseau, incité par Voltaire à écrire sur “Dieu” et lorsqu’il a écrit, le second n’a pas été très content du contenu… mais pas grave, Rousseau et son grand coeur l’a quand même visité lorsqu’il était en prison. Là où on se ressemble lui et moi, c’est que il n’arrive pas à être derrière un masque et son empathie s’applique à ceux qui l’ont heurté. Même si le coup, il avait du mal à comprendre, il a eu besoin de prendre du recul, pour se désaffecter et se protéger et ensuite il revient. Ce travail de désaffection, c’est le travail des névroses qui naissent de nos expériences et de nos interactions. Pour moi, cela commence à l’âge de 5-6 lorsque je n’accepte pas l’autorité de mes parents, qui m’ont demandé de respecter une règle alors qu’eux ne respectaient pas cette règle ? Et quand mon impulsivité me conduit à l’âge de 5 ans à demander au client de mon père (qui voulait le payer pour un travail non compris dans les charges et que mon père refusait de se faire payer, le client voulait donner cette somme aux enfants) “ne donnez pas à mon frère, il a déjà eu avec son parrain”. Mon père y a vu un manque de respect, un sentiment de honte pour lui, j’ai eu droit à la fessée. A l’époque, j’ignorais pourquoi, en 2015 le travail sur les névroses que la découverte du HPI a permis de mener m’a conduit à comprendre qu’en fait que j’exprimais ici, ce que l’étudiant en droit a compris lorsqu’il s’agit de porter une critique acerbe à la conception française de l’égalité formelle devant la loi depuis la DDHC de 1789, l’égalité vraie ce n’est pas l’uniformité mais la diversité et la prise en compte de la différence : donner plus à ceux qui en ont moins ! Il s’agit là du principe de l’équité (cher à la tradition anglo-saxonne) qui nous est parvenu, devant le refus de la France féodale de donner une autre direction à notre histoire (imagine la France qui n’aurait plus été capétienne avec les Valois mais une France de Plantagenêt !) avec la construction européenne : le principe d’égalité formelle de 1789 devenant un principe d’égalité substantielle autorisant des mesures de discrimination positive. C’est ce contexte qui a permis le vote de la loi de 2005 sur la protection des personnes handicapées qui, selon le pédopsychiatre et neurologue Olivier Revol a permis de faire sortir du “bois” nombres d’EIP vivant la douance comme un handicap.

    Tu me diras que je vais loin avec le travail des névroses en ce que cela me concerne tant intérieurement qu’extérieurement à travers l’appropriation de la culture pour comprendre aussi mon développement psychique. C’est ainsi que Spinoza m’a conduit à Jung, et pour le coup lire du Jung pour comprendre comme gérer ce “potentiel” c’est clairement le travail sur les névroses.

    Le reste pour moi n’est que du commerce. En plus, je ne suis pas testé et je ne compte pas l’être donc ne me prend pas pour guide si tu restes sur la ligne du HP

    Je ne pense pas que c’est en effet une nécessité de se faire tester et je partage aussi ton avis sur le caractère mercantile, l’intellect m’a guidé en ce sens, mon regard lucide sur le monde, d’une société qui s’organise autour des métiers, aujourd’hui semble révélée que les métiers s’exercent désormais plus pour le métier lui-même – noble en soi – mais pour le profit que cela pourrait générer. La culture guidé par l’intellect me conduit ainsi naturellement à voir une ressemblance à ce que reprochait Socrate aux sophistes et Jésus aux pharisiens et ce que j’ai vécu, ici, avec certaine personne me poussent à me protéger d’elle car je perçois une ressemblance entre ces deux exemples anciens, eux-aussi ont critiqué les apparences des uns et des autres. Notre société ne fait pas exception et certains psy charlatans comme cette psy du 13e de Paris restée anonyme dans un reportage qui admettait être rentrée sur le créneau des HPI car il y avait de l’argent à se faire… De là, mon scepticisme quant à la pertinence de passer un test de ce que je pense être et cette tendance à multiplier les rencontres psy pour m’entendre dire à nouveau ce que le psychiatre avait dit en 2015 pour me rassurer car je doute toujours de l’être. Mais là je suis obligé de trouver de l’aide ! pour développer des stratégies d’où mon rdv avec Fabrice BAK (même si c’est cher pour le RSASTE/étudiant boursier que je suis) : d’ailleurs merci au TDAH reconnu que j’ai forcé à admettre car cela m’a permis d’une dérogation d’âge sur fondement de la loi de 2005 pour obtenir une bourse et ainsi être autorisé de manière exceptionnelle à être au RSA et étudiant boursier, ce qui retire une contrainte budgétaire supplémentaire (je suis en outre reconnu par la MDPH – la psychologue m’ayant reçu ayant admis voir en voir un HPI mais c’est bien que je sois TDAH car elle avait des craintes de ne pas pouvoir faire passer le HPI comme un handicap ! pourtant, c’est bien le cas (pour moi) ! car c’est pas le TDAH qui nuit à mes relations humaines, le TDAH peut nuire à ma concentration, mais on sait que les caractéristiques sont parfois communes aux deux, et d’autres au TSA/HPI…

    Pour le TSA, je ne pense pas l’être, j’ai admis l’idée, je ne l’écarte pas totalement, car la souffrance que je ressens lorsque je vois des scènes violentes, des personnes dans la rue, des personnes âges handicapées, m’obligeant à appeler ma mère avec je pleurs au téléphone, mon émotivité devant la souffrance (y compris dans la fiction comme cette scène de l’expiation de Cersei quand bien même je la déteste ^^) me conduit à penser que ce n’est pas non plus la case qui me convient.

    J’ai pensé à la case “HPE” : en 2018, comme je ne vois pas comme une personne intelligence et trop hypersensible, peut-être que c’est plutôt cette catégorie… je me suis renseigné, j’ai lu mais certains psy émettent des doutes sur cette catégorie, d’autres l’approuvent (j’ai pensé peut-être que c’était une volonté des professionnels de faire entrer des gens dans une case dès lors que 2% sont HPI il fallait trouver une autre catégorie… je sais plus quoi penser sur ce point !

    J’avais au demeurant émis aussi l’hypothèse du THQI en 2015 au regard de mon exclusion sociale, de mon introversion, de ma réduction drastique des relations humaines, mais j’avais écarté faute d’expérience. L’hypothèse qui revient à l’ordre du jour et qui m’a conduit à lire un témoignage sur le net d’une jeune fille de 19 ans à qui j’ai envoyé un message (hier) qui expliquait son ressenti du THQI et qu’elle serait en plus HPI + HPE remet en ligne cette lecture du THQI.

    Donc, je ne suis pas fermé à l’idée de ne pas rester dans la case HP si je ne le suis pas. Mais j’aimerais pouvoir savoir dans quel case me mettre car je n’en peux plus d’hésiter… je regrette seulement que certains (pas toi) dans leur approche ne fassent pas preuve d’empathie pour comprendre que c’est bien un HPI qui est en souffrance et qui cherche à mieux appréhender par l’expérience ce qu’est de l’être.

    Après, on peut toujours préjuger, de la forme mais je ne vis pas le HPI ni le THQI comme un supériorité, je veux simplement être compris, et si ce n’est pas le cas, je dois encore travailler sur moi pour comprendre, mais il serait bien que les gens réagissent comme toi ici car curieusement avec toi ou Kitsunebi ou d’autres…. je ne me sens pas agressé et offensé lorsque vous dites les choses, je les accepte ! Mieux, ce que vous dites de moi ! est-ce une question d’apparence avec les autres ? ma perception me conduit à voir des différences entre ce qui est dit et ce qui est mis en pratique ? 🙄 affirmer comme certains le font que dès qu’on est pas d’accord avec moi, le dialogue est de sourd me semble injuste mais bon c’est peut-être encore mes affects et mes sentiments qui parlent.

  • ganymede69

    Membre
    17 mai 2022 à 16 h 52 min

    @Kitsunebi

    Je réponds ici pour ne pas surcharger le topic sur la dyslexie (je remercie @Le_bacteriophage pour le lien ^^)

    je t’invite à t’intéresser aux biais cognitifs, culturels, émotionnels et dimensionnels… Notamment ceux liés à notre expérience de vie, qui faussent d’ailleurs particulièrement notre intuition…

    C’est pour ça que je passe par l’expérience spinoziste et jungienne qui m’aide à déconstruire tout ce que j’ai appris comme manière d’être, nos perceptions étant nécessairement affectées

    Et je t’invite à faire très attention notamment aux projections qu’on peut faire sur les autres et sur soi-même…

    Oui, c’est ce qui semble être le problème ici, je pars du principe que l’expérience qui a été la mienne est comprise et partagée par tout le monde dès lors qu’on est HPI. C’est ma faute, je pensais que c’était une catégorie fourre-tout dans laquelle on pouvait se comprendre tous sans ce parler, et non ! dès lors les projections peuvent nécessairement affectées le raisonnement et compliquées la compréhension dans la mesure où les expériences des uns ne sont pas celles des autres, et que certaines expériences ne conduisent pas nécessairement à dépasser tout préjugé. Dès lors, même HPI, on peut ne pas comprendre certaines idées. C’est ça ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    17 mai 2022 à 18 h 22 min

    @Ganymede69 : le HPI, pour moi c’est uniquement une vitesse de traitement de l’information plus rapide (et cela peut être faussé lors des tests si la personne est trop perfectionniste), la capacité de mémoriser plus d’informations en même temps… D’où cette sensation de se croire parfois “HPE”, je pense, quand ils s’intéressent à l’émotionnel, surtout s’il y a de l’hyperstimulabilité notamment émotionnelle… Et je suis morte de rire à chaque fois que quelqu’un dit qu’il est HPE, car pour moi c’est bien souvent juste un HPI qui n’a pas conscience de ses capacités cognitives, et comme il se rend compte quand même qu’il voit plus de choses que les autres (même s’il peut bien se planter dans les analyses qu’il peut faire de ces informations, en fonction de ce qu’il aura mis dans sa tête) il se croit HPE… Mais non, c’est du HPI… 😂 Il y a bien sûr aussi des gens qui croient voir plus de choses que les autres alors que non…

    Et parfois il y a des HPI, souvent ceux qui ont un ego plus faible, qui sont particulièrement modestes, qui ne pensent pas du tout qu’ils peuvent être HPI… Et qui peuvent être même surpris parfois des résultats de leurs tests quand ils s’aperçoivent que leurs scores peuvent même être très hauts ! Et j’en ai vu, des gars surpris qui ont dépassé les 140 de QI alors qu’ils se croyaient juste bizarres, alors qu’ils n’avaient même pas de pathologies… Y compris dans ma propre famille ! 🤣

    Non mais les intuitions et analyses des HPI, sérieusement ! 😆

    Sinon, j’ai remarqué qu’il y a des mecs HPI qui restent célibataires durant de nombreuses années alors qu’il y a des tas de filles qui leur courent après (j’ai vu ça dans mon entourage proche mais pas que)… Sauf que de toute façon, souvent, les filles ont beau gesticuler devant leurs yeux pour essayer de se faire remarquer, ils ne le voient même pas et peuvent même se plaindre que les femmes ne s’intéressent pas à eux ! Les HPI ? Des aveugles mentaux parfois encore pires que les autres !!!😱

  • ganymede69

    Membre
    17 mai 2022 à 18 h 38 min

    @Kitsunebi

    HPI, pour moi c’est uniquement une vitesse de traitement de l’information plus rapide (et cela peut être faussé lors des tests si la personne est trop perfectionniste), la capacité de mémoriser plus d’informations en même temps… D’où cette sensation de se croire parfois “HPE”, je pense, quand ils s’intéressent à l’émotionnel, surtout s’il y a de l’hyperstimulabilité notamment émotionnelle… Et je suis morte de rire à chaque fois que quelqu’un dit qu’il est HPE, car pour moi c’est bien souvent juste un HPI qui n’a pas conscience de ses capacités cognitives, et comme il se rend compte quand même qu’il voit plus de choses que les autres (même s’il peut bien se planter dans les analyses qu’il peut faire de ces informations, en fonction de ce qu’il aura mis dans sa tête) il se croit HPE… Mais non, c’est du HPI…

    Donc ma perception en 2015 du HPE qui n’existerait pas et que c’est le HPI semble être la bonne… quand j’écoutais les “spécialistes” je trouvais pas cela crédible mais comme j’étais dans le doute, je me dis que c’était ça et pas le HPI 😂

    HPI, pour moi c’est uniquement une vitesse de traitement de l’information plus rapide (et cela peut être faussé lors des tests si la personne est trop perfectionniste), la capacité de mémoriser plus d’informations en même temps… même temps…

    le perfectionnisme… mon gros problème ! je prends énormément de temps à choisir des mots pour exprimer ma pensée, ici je n’ai pas fait cela pensant au départ que HPI “tous compris dans le lot” et c’est ce qui a conduit à me planter avec certains dans la compréhension.

    En règle général, quand j’écris un courriel à un enseignant ou autre, je prends 3h pour écrire mes 3 lignes car j’ai peur d’être mal compris vu mes expériences passées, et là quand tu me parles de perfectionnisme, cela met le doigt sur ma difficulté à choisir dans mon travail de recherche, je ne veux pas que mon prof ne comprenne pas mon travail et si bien que je préfère ne rien faire, alors il me mettra zero, pensera que je suis nul mais là je serai d’accord avec lui car j’ai rien rendu 😅 mais que le risque qu’il n’apprécie pas mon travail et ne comprenne pas, alors qu’il y a qqch de beau dans celui-ci ce serait la fin du monde pour moi !

    PS : à ce sujet, je l’ai eu au téléphone hier, j’ai appris que finalement la date du rendu c’est septembre, et mon prof essaie néanmoins de me motiver et me demander de lui faire deux pages pour expliquer ce que je cherche à démontrer, d’ailleurs je vais m’y mettre !

    Je suis trop con…. en une phrase, je peux, mais en 2 pages ou 80 non, mais en 500 pages oui 😂

    Je vais essayer de m’y mettre… demain car là je dois “me” comprendre grâce à vous et à toi en particulier 😘

Page 1 sur 3

Connectez-vous pour répondre.