L’amitié, pourquoi je n’y arrive pas ?

  • L’amitié, pourquoi je n’y arrive pas ?

    Publié par Membre Inconnu le 4 juillet 2022 à 21 h 05 min

    Chers zèbres,

    J’aimerais aborder un sujet qui me tracasse depuis un moment, et comme vous avez pu le lire, il s’agit de l’amitié. J’apprécierais beaucoup d’échanger avec vous sur ce point-là.

    Je m’explique, et je me présente en même temps : je m’appelle Mélina, j’ai 22 ans, et je suis en dernière année de Master de communication (par correspondance). Avant de faire ce Master par correspondance, j’ai été en prépa, puis en licence de philo à la Sorbonne, enfin bref, j’ai eu l’occasion de fréquenter du monde. Je me suis stoppée 9 mois entre ma licence et mon master histoire de travailler et me payer mes études. J’ai donc signé un CDD en grande surface, milieu dans lequel je me suis très bien adaptée, je m’entendais bien avec mes collègues… Comme habituellement quand je fréquente du monde. Cette expérience m’a enrichi, m’a fait grandir, et j’ai pu entamer la fin de mes études sereinement.

    Pour ce qui est de mon choix de Master à distance, celui-ci s’explique parce que j’ai décidé de déménager dans le Vaucluse il y a 3 ans, afin de me ressourcer, et de me détacher de mon père qui me pourrissait la vie (vie familiale assez compliquée, avec des parents séparés, ayant refait leur vie, et de nouveau séparés de leurs conjoints, une sœur jumelle totalement sous la coupe de mon père et avec qui je suis en conflit, enfin du moins, je l’ai éloigné pour me protéger…).

    Cette mise à l’écart m’a fait énormément de bien. Cependant, lorsque je me compare aux autres, je constate une chose : je n’ai pas d’amis. Et franchement j’en ressens peu le besoin au quotidien, sauf quand je vais mal, et que j’ai besoin de me confier, je me dis “ah ouais, j’ai personne”.
    De ce fait, je me confis à mon chéri, qui est juste un cadeau de l’univers. Nous avons un amour très profond l’un pour l’autre, mais en soit, je n’ai personne d’autre à qui je fais confiance.

    J’ai toujours eu des difficultés en amitié. Parfois je vois ma sœur jumelle, sortir énormément, être très entourée, et puis je me vois moi. Depuis que je suis petite mon père m’a souvent répété que j’étais étrange, parce que je restais toujours seule sur mon banc dans la cour de récréation, et que je devrais être comme ma sœur. Malgré un travail de déconstruction de toutes ces pensées limitantes, certaines sont encore gravées au fer rouge sur ma peau. La contradiction c’est que je suis toujours très appréciée partout où je vais, mais voilà, c’est en surface.

    Pour ce qui est de ma perception de l’amitié, je finis toujours par être déçue. J’étais très ouverte avant, je partageais souvent mes pensées avec mes “potes” et des amies qui je le croyais étaient mes meilleures amies, et à force de me sentir incomprise, jugée en permanence, et de m’apercevoir que personne ne me rendait jamais ce que je donnais, je me suis isolée. Je ferais des pieds et des mains pour les gens que j’aime, mais l’inverse ne fonctionne jamais. Pourtant, j’ai toujours été la confidente de tout le monde.

    Aujourd’hui je me sens bien seule dans mon petit monde, avec des amitié en surface, et des gens autour à qui je ne me confie que peu en raison de la peur de leur jugement. Je sais aussi d’avance qu’ils ne me comprendront jamais, alors j’évite de perdre mon énergie, à quoi bon ? Aussi, je complexe un peu parce que j’ai l’impression de paraître pour la sauvage… Et j’ai peur aussi, de me retrouver seule dans la vie.

    Suis-je la seule dans ce cas ?
    Si vous avez des histoires similaires, j’aimerais aussi beaucoup les lire, merci à vous, et bonne soirée 🙂

    galois a répondu il y a 5 mois, 3 semaines 12 Membres · 46 Réponses
  • 46 Réponses
  • Membre Inconnu

    Membre
    4 juillet 2022 à 21 h 39 min

    Hey !

    Je te rassure, tu es loin d’être la seule !
    J’ai la chance d’avoir deux amis…

    Un ami d’enfance (on se connaît depuis le collège) et ma meilleure amie…
    Mais au quotidien, je n’ai personne…
    Chacun fait sa vie de son côté…

    Quand on est en couple, l’autre devient un peu tout…
    Et ça peut être en effet un problème…

    Après, le milieu dans lequel on évolue a son importance…
    Je ne connais pas le Vaucluse, mais j’ai vécu dans des coins bien perdus.
    Hé bon… La solitude ne se vit pas du tout de la même façon…

    N’hésite pas à bouger dans des assos !
    Mais bon…

    Mes relations associatives sont aussi restées très superficielles… ^^’

  • gasgas

    Membre
    4 juillet 2022 à 22 h 11 min

    Je te comprend parfaitement , sans entrer dans les details j’ai a peu prés le meme parcours familiale , tu dis que tu as tjrs fais des pieds et des mains pour tes amis qui ne te l’on jamais rendu , et je pense que c’est le coeur du problémes quand on en fais beaucoup on attend a recevoir en retour alors quand réalité il faut donner sans rien attendre car attendre quelque chose qui n’arrive pas entrainent une décéption qui te poussent a ne plus avoir confiance aux autres ou as penser que les autres ne t’aiment pas réellement , j’aimerais t’en dire plus mais j’ai pas vraiment le talent d’ecriture , alors en bref , donne sans jamais attendre un retour , fait ce que tu n’as jamais fais , force toi a t’integrée a de nouveaux groupes d’amis , soit véritablement intéréssée par les autres et ils le feront en retour l’amitié et un vrai partage et non quelque chose qui doit uniquement profité a ton propre bonheur .

    Courage , car en dépit de toutes les epreuves difficiles de la vie il y a toujours un espoir , Change tes mauvaises habitudes et les chose changeront .

    c’est einstein qui disait , la folie c’est de se comporter de la meme maniére et s’attendre a un resultat different .

    Bien a toi

  • gearoftheguild

    Membre
    4 juillet 2022 à 22 h 11 min

    @melina77 : coucou tu n’es pas la seule ;). Laisse moi te partager mon expérience.

    Actuellement j’ai un meilleur ami qui habite Bruxelles, il me connait depuis dix ans et je ne peux le voir car j’ai déménagé l’an dernier. Donc pour se causer, c’est uniquement par le téléphone, ce qui peut être ennuyeux. J’ai 29 ans, j’apprends encore à me faire des amis. Ça fait près de dix ans que j’essaie et je ne baisse pas les bras (même si je reconnais que ça devient difficile). Je partage mes expériences avec des “connaissances” dont je sais que les échanges sont soporifiques.

    Tout comme toi, j’ai une vraie soeur jumelle qui vit à Bruxelles. Elle et moi, n’avions pas d’amis mais justes des personnes avec qui nous passions du temps ensemble en colonie de vacances. En grandissant, elle avait plus d’amis alors que je ne parvenais toujours pas à m’en faire. Je me suis simplement dit que l’amitié et moi n’étions pas fait pour être ensembles. Ma soeur était plus ouverte que moi, je suis sortie de mon mutisme il y a 7 ans… J’ai toujours été une grande solitaire et j’ai énormément douté de l’humain. Cela ne m’empêche pas de reconnaître mes erreurs lorsque je me tormpe sur quelqu’un. Je doute encore, c’est vrai, c’est un mécanisme de protection qui m’est resté. Niveau famille : j’avais une mère et un petit frère qui me frappaient souvent, niveau scolaire n’en parlons pas et les amours encore moins.

    J’ai appris plus tard à guérir progressivement de beaucoup de choses. Je pense qu’il n’est pas trop tard pour apprendre ce qu’est l’amitié et je pense que les niveaux de compréhension de chacun dépendent d’énormément de paramètres que peu partagent réellement. Je crois que c’est aussi pour cette raison que les relations amicales sont complexes.

    Pour terminer, il existe un dicton qui dit que tout le monde trouve chaussure à son pied. Expérimentons et après voyons 😉 ne désespère pas ^^ kisses

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 juillet 2022 à 22 h 19 min

    @GasGas

    Merci beaucoup pour ta réponse et ton coup de pied au cul ! 😂

    J’entends tout à fait tes propos, lorsque tu dis qu’on doit donner sans rien attendre en retour, et que les gens finiront par nous le rendre. En réalité, pendant longtemps j’ai donné, donné, donné, et je n’attendais pas nécessairement, cependant je ne sais pas s’il est impossible de ne rien attendre sur le long terme… L’amitié est un échange selon moi, puis si je donne et que je ne reçois jamais, je finis vidée… Le problème est complexe parce que j’ai l’impression d’être là pour les gens, dans le sens où j’arrive à me mettre à la place de presque n’importe qui, en revanche, très peu de gens comprennent mon fonctionnement ou en tous cas n’essayent, et j’ai donc arrêté de me confier. Je trouve ça inutile. Je partage en surface quoi… Je me plains d’ailleurs souvent du manque d’empathie et de compassion de ce monde. Je trouve que les gens en manquent terriblement, selon ma norme à moi du moins.

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 juillet 2022 à 22 h 24 min

    Coucou @Sirkey

    Merci beaucoup pour ta réponse.

    Effectivement, tu as 2 très bons amis, et c’est déjà super. Je pense que les amitiés réelles et qui durent sont assez rares, et toi tu les as trouvées.

    Oui voilà je ressens ça, quand je suis en couple l’autre devient un peu tout. J’ai de la place pour des amis, mais le problème c’est que je ne me sens comprise que par mon chéri actuellement, il me connaît par coeur, et donc je n’arrive pas à partager avec quelqu’un d’autre.

    Lorsque j’étais célibataire c’était un peu le même problème quand même, mais j’essayais d’entretenir des relations de surface.

    C’est sûr que quand on habite dans un coin reculé, c’est moins évident… Après je n’ai pas conservé beaucoup d’amitiés depuis le lycée et la fac non plus, pourtant j’étais au contact de milliers de personnes.

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 juillet 2022 à 22 h 32 min

    Coucou @GearOfTheGuild

    Merci beaucoup pour ta réponse. Ton expérience me parle énormément. D’ailleurs c’est assez drôle ce parallèle avec la sœur jumelle, ça résonne en moi.

    Je me sens moins seule dans mes ressentis : “je partage mes expériences avec des connaissances dont je sais que les échanges sont soporifiques”, c’est vraiment ça. Ce sentiment de manque de profondeur.

    Je pense effectivement que cette méfiance envers l’humain est un mécanisme de défense et de protection, au vu de ton histoire, l’élaboration de tes bases sécuritaires dans l’enfance a été entravée, et donc tu te trouves en insécurité avec les humains. Je me reconnais un peu là-dedans, dans le sens où je n’ai pas été violentée physiquement, mais psychologiquement par mes deux parents. Je m’en suis rendue compte assez vite mais je me le suis avouée vers mes 20 ans.

    J’ai quand même aucun mal à nouer des amitiés de surface, ou à être appréciée, mais voilà, c’est vide. Je partage rien de réel, je me protège.

    Merci en tous cas pour ce message qui donne de l’espoir dans nos relations humaines.

  • gasgas

    Membre
    4 juillet 2022 à 22 h 54 min

    Ta norme est aussi la mienne crois moi et c’est certainement la particularité de notre ” don ” , mais ce monde est ainsi et il faut l’accepter , c’est fou car c’est trés facile pour moi de comprendre ton raisonnement puisque c’est aussi le miens , ce qui est dur c’est le changement aprés des années de vide laisser par ces anciennes relation , et une fois ces traumatismes installées il y’a toujours la peur que ca ce reproduise .

  • gasgas

    Membre
    4 juillet 2022 à 22 h 56 min

    Tout est dans la téte alors si tu pense que les autres ne te comprendront jamais et bien ce sera le cas en revanche si tu pense le contraire il y a une chance que tu trouve cette amitié dont on as tous besoin !!

  • gasgas

    Membre
    4 juillet 2022 à 23 h 01 min

    et pour conclure lol ! rien que le fait d’etre ici et de parler de tout ca te permet d’evacuer cette pression c’est deja une bonne chose pour avancer ;)))

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 juillet 2022 à 23 h 03 min

    @GasGas

    Ça me fait du bien de me sentir comprise, et en même temps guidée. Tu me fais passer tes idées et ton expérience de manière bienveillante, et c’est ce qui manque fréquemment dans les relations que je décris quand je me confie. Très souvent on m’impose une manière de penser, en me culpabilisant, et en faisant preuve de manque d’empathie, et j’abandonne. Je ne me livre plus. J’aimerais que tout le monde essaye, avant de faire passer ses idées, de se mettre à la hauteur de l’autre en lui disant : “je te comprends” ou “je conçois”, sans l’agresser ou lui dire qu’il n’a pas à penser comme ça, ou qu’il est trop ci ou trop ça.

    Je vais en tous cas essayer de suivre tes conseils en tentant de changer ma manière de percevoir les choses. Cesser aussi mon positionnement un peu “Caliméro” qui pleure “personne ne me comprend”.

    Merci pour tout !

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