Relations humaines

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 juillet 2019 à 0 h 07 min

    Je n’en doute pas. Surtout je me  méfie des MENSA…à cause de cette rationalité…de cette intelligence purement logico-mathématique

    Tu te bases sur un test mal foutu calypso, c’est un peu court non ? De ce que j’en ai vu, il y a un peu de tout… Des matheux, des artistes, des geek, des littéraires, des gens sympas et des prototypes de vaniteux… Enfin bref.

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 juillet 2019 à 0 h 12 min

    Ce qui n’explique pas forcément ma solitude … voilà, à cause de toi, jabberwocky, je serais encore tenté d’aller me faire tester sérieusement, non pas pour flatter mon égo, mais pour tenter de comprendre ma place dans le monde. Comme un simple outil d’évaluation en somme. Et peut être par la suite trouver des groupes de travail dans lesquels je me sentirais bien.

    C’est en effet une excellente raison de le faire etienne31, tu pourrais avoir des surprises (des bonnes) et te découvrir des forces que tu ignores ou mésestimes.

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 juillet 2019 à 0 h 55 min

    (HS effet pangloss)

    @etienne31 J’ai vérifié si cet effet pangloss était mentionné dans un quelconque ouvrage de philosophie de référence (comme L’art d’avoir toujours raison de Shopenhauer) et il n’y a rien du tout.

    Je confirme que c’est bel et bien une invention zététicienne, visant à faire passer tout argument finaliste pour une erreur de raisonnement. Je trouve le procédé malhonnête, car Pangloss est un personnage caricatural de Voltaire, qui se moquait alors de la pensée de Leibniz.

    Sauf que la philosophie de Leibniz ne se résume pas dans son ensemble à un gros biais cognitif, au bout d’un moment faut se sortir les doigts et avancer des arguments. Bref, ce petit détail, qui gâche un peu leur article, est à l’image que je me fais des zététiciens. Des gens paresseux préférant trop souvent la caricature.

    Alors pourquoi le finalisme emmerde les zététiciens et la plupart des scientifiques ? En partant du principe que les choses et les êtres ne sont pas là par hasard, et qu’ils ont une raison d’être, cela peut constituer un argument théologique de l’existence d’un dieu. Ce qui sera perçu comme de l’obscurantisme et de la ”métaphysique”. Après tout, chacun ses obsessions…

    Sauf que cette attitude un peu hypocrite a des conséquences très concrètes en épistémologie et dans la recherche… Car si tout est aléatoire et que les choses sont là par ‘hasard’, il n’y a plus lieu de se poser la question ‘pourquoi ?’ Et factuellement, les particules du modèle standard, à l’instar des objets mathématiques, ont bel et bien des fonctions… Comme le gluon dont le rôle est de coller les quarks entre eux (interaction forte)… C’est leur raison d’être, pour employer une tournure leibnizienne…

    S’il n’y avait aucune ‘raison’ derrière cela, comment pourrait-on retrouver tout ça dans des modèles mathématiques ? Bref, bref, bref….

    (/HS)

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 juillet 2019 à 12 h 33 min

    Pour ce qui est d’un forum ce lieu de rencontres dédié, je pense que par précaution, par éthique et j’ose le dire par “intelligence” (au sens commun), qu’il est absolument nécessaire d’éviter de générer toute dynamique d’exclusion.

    Personne n’est ostracisé nolls. Comme l’a très bien expliqué darren, sur un sujet comme celui-ci, une certaine prudence s’impose. Ceux qui n’ont pas été testées n’ont pas à s’exprimer au nom des Haut Potentiel ou à valider implicitement des symptômes qui ne sont pas nécessairement liés à la douance.  Quand quelqu’un demande “comment vit-on le fait d’être surdoué ?” ne suffit pas de “se sentir” concerné ; il faut “l’être”.

    La situation de souffrance de certaines personnes (et je sais de quoi je parle concernant ma propre expérience) liés à une marginalisation, un sentiment d’incompréhension, un besoin de trouver des solutions parcellaires ou pas, à partir du moment où elles trouvent des éléments qui leur permettent de se ressourcer, doivent, ici, se sentir bien. Le profil des échanges, le niveau d’abstraction, la finesse des sentiments, la qualité des conversations naturellement les attirera ou les leur donnera l’envie d’aller PROGRESSIVEMENT ailleurs, la qualité d’accueil est une force et non pas un objet de dilution.

    Quel est le rapport avec le sujet ?

    Ce que tu dis, c’est qu’il ne faut pas contrarier les croyances des uns sous prétexte qu’ils sont en souffrance et les laisser véhiculer des choses inexactes ?

    La souffrance intellectuelle générée au cours de ma très modeste existence m’a appris à mieux considérer celle des autres, trisomiques, bègues, hypersensibles… et j’en passe, ce sont des traits de personnalités ou plus exactement des marqueurs de personnalité qui cachent parfois des trésors.

    … ou de la bêtise, ou de la méchanceté, ou de l’égocentrisme, etc. Ce n’est pas parce que tu vis un handicape ou une souffrance que tu es riche, bon, affable, etc.

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 juillet 2019 à 13 h 38 min

    Je rappelle également que l’hypersensibilité est un des symptômes de la dépression. Et si ce terme a été dévoyé par la vulgarisation d’auteurs qui ne pensent qu’à se faire du fric, à la base cela n’a rien à voir avec les émotions.

    D’abord un grand merci darren pour cette réponse lumineuse. J’apprends au passage que l’hypersensibilité est un symptôme liée à la dépression – chose que je ne vais pas manqué de décortiquer dans mon coin.

    Je te remercie surtout parce que tu pointes clairement le commerce qui tourne autour de la douance. Tu parles des auteurs, mais je crois qu’il est nécessaire de mentionner certains psychologues et escrocs du net.

    La sensibilité correspond à nos sens. Avoir de l’hyperacousie est de l’hypersensibilité. En revanche, être submergé par ses sentiments, hé bah ça peut très bien renvoyer à des problèmes psys, comme les troubles bipolaires, borderline, dépressifs, etc. Présupposer que ce serait un signe d’une intelligence non détectée, ça ne me semble pas très sain… Car si tel était le cas, pourquoi la personne souhaiterait aller mieux ?

    C’est tout à fait pertinent. Je dénonce souvent Raymonde Hazan qui justement mise sur le “confort” que peut procurer le sentiment d’être HPE, pour se créer une clientèle. C’est en effet bien plus valorisant de se persuader que son hyperémotivité est un signe d’intelligence que de devoir admettre qu’il s’agit peut-être d’un des symptômes que tu énumères.

    D’un point de vue philosophique à présent, je ne suis pas dualiste. Opposer la tête et le cœur, ça ne fait pas vraiment sens. Biologiquement, le cerveau fait partie du système nerveux. Alors ce qui va suivre risque de piquer un peu, je préfère prévenir. Imaginer un enfant à qui l’on a appris que les roux sont des gens maléfiques. Dès qu’il en verra un dans la rue, il aura peur et c’est parfaitement normal. Autrement dit, nos émotions ne sont pas détachées de notre compréhension du monde, de l’autre, etc.

    Je ne suis pas non plus dualiste et suis d’accord avec ce que tu écris, sauf qu’il y a plusieurs confusions et approximations à la base. Il aurait fallu par exemple, à certain moments de la discussion, parler de “raison” plutôt que d’intelligence et dire que celle-ci devrait primer sur l’émotion quand nous sommes soumis à une problématique ou que nous débattons. C’est que j’essaie de faire avec plus ou moins de bonheur, je l’admets.

    Pourquoi est-ce donc aussi important, pour de nombreuses personnes, que nous les reconnaissions comme hyper-émotive ? La question mérite d’être posée car nous ne voyions pas ça il y a 50 ans… Hé bien c’est le principe de compensation. Je pense que nous n’avons jamais été autant handicapés avec nos affects, précisément parce que notre pensée s’est appauvrie.

    Je ne pense pas que ton explication suffise. Il y a beaucoup d’anecdotes historiques qui font état de réactions collectives engendrées par une inflation émotive subite (liée à la peur, le plus souvent). Je pense au cas des “danses strasbourgeoises”, des “sorcières de Salem” ou à “l’affaire de Hautefaye”.

    La pensée à ces époques était-elle appauvrie ?

    Possible…

    Comme il est possible que d’autres facteurs aient fait office de percuteur, comme un affaissement de la spiritualité (“Danses strasbourgeoises”), une impuissance du politique (“Sorcières de Salem”) ou des tensions larvées qui finissent par exploser (“Affaire de Hautefaye”).

    Dans le cas qui nous préoccupe, je pense qu’il s’agit d’une conséquence du libéralisme sauvage. C’est bien lui qui est à l’origine du morcellement de la société et qui élève les sensibilités au même niveau.

    Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur les réseaux sociaux, la pensée est de plus en plus en noir et blanc, dogmatique, ami ou ennemi, et nous voyons des fans de et des haters qui ont des comportements stéréotypés…

    Cela ne date pas vraiment d’hier. Ne peut-on pas supposer que ce manichéisme a été modelé par des siècle de judéo-christianisme ? Ne peut-on pas pousser le raisonnement et ce dire que l’effondrement de la spiritualité et des instances sociales dans le monde occidental participent à ces clivages exacerbés ?

    […] Si l’on devait me culpabiliser par rapport à ça, j’y verrais de la manipulation, je trouve cela un peu malsain…

    Fort heureusement pour moi, je suis pas “sensible” à cette forme de culpabilisation. Je suis désolé pour filledelair, mais c’est effectivement son problème et pas le mien si elle a décidé de quitter le forum.

    Dois-je le rappeler ?

    Je n’ai rien contre elle.

    J’ai passé le test WAIS, mais je n’y accorde aucune importance. Et financièrement, ce n’est pas à la portée de tout le monde…

    On ne le dit pas assez souvent, mais on peut passer le WAIS gratuitement. Il suffit d’être déterminé.

    Je travaille sur un sujet que je posterai sur le forum, qui explique comment procéder.

    Et en plus si l’on se permet de nous juger, et qu’en face de nous il n’y a que des personnes auto-diagnostiquées, bah ouep… Y a de quoi être agacé, car des endroits pour les neuro-typiques hypersensibles, ce n’est pas ça qui manque… Pourquoi venir ici pour ensuite reprocher à untel qu’il est trop abstrait, trop dans son mental, voire qu’il serait coupé de ses émotions (comprendre : je souffre d’un complexe d’infériorité, donc je te rabaisse à mon tour sur ta qualité d’être humain… C’est cool !…) ?

    Merci encore.

    De conclure, aimez-vous les uns les autres bande d’enculés, OKAY ?! Attassion, faites gaffe à vos gueules…. ahah 😂

    Mais bordel, tu es en train de te convertir au catholicisme !
    Darren = Jesus 2.0 ?

  • nolls

    Membre
    23 juillet 2019 à 13 h 45 min

    Pour ce qui est d’un forum ce lieu de rencontres dédié, je pense que par précaution, par éthique et j’ose le dire par “intelligence” (au sens commun), qu’il est absolument nécessaire d’éviter de générer toute dynamique d’exclusion.

    PERSONNE N’EST OSTRACISÉ NOLLS. COMME L’A TRÈS BIEN EXPLIQUÉ DARREN, SUR UN SUJET COMME CELUI-CI, UNE CERTAINE PRUDENCE S’IMPOSE. CEUX QUI N’ONT PAS ÉTÉ TESTÉES N’ONT PAS À S’EXPRIMER AU NOM DES HAUT POTENTIEL OU À VALIDER IMPLICITEMENT DES SYMPTÔMES QUI NE SONT PAS NÉCESSAIREMENT LIÉS À LA DOUANCE. QUAND QUELQU’UN DEMANDE “COMMENT VIT-ON LE FAIT D’ÊTRE SURDOUÉ ?” NE SUFFIT PAS DE “SE SENTIR” CONCERNÉ ; IL FAUT “L’ÊTRE”.

    Sur ce point je suis en accord, mais la prudence qui s’impose, selon tes termes, bien agencée, doit simplement empêcher de noyer le sujet (la personne) suite à son questionnement et se borner à éviter tout effet délétère. Si une réponse apportée par une tierce personne semble inappropriée, mais en rien néfaste pour le sujet, pourquoi ne pas faire preuve de finesse et apporter un complément de réponse dans la limite du possible et de la proportionnalité de l’erreur.

    La situation de souffrance de certaines personnes (et je sais de quoi je parle concernant ma propre expérience) liés à une marginalisation, un sentiment d’incompréhension, un besoin de trouver des solutions parcellaires ou pas, à partir du moment où elles trouvent des éléments qui leur permettent de se ressourcer, doivent, ici, se sentir bien. Le profil des échanges, le niveau d’abstraction, la finesse des sentiments, la qualité des conversations naturellement les attirera ou les leur donnera l’envie d’aller PROGRESSIVEMENT ailleurs, la qualité d’accueil est une force et non pas un objet de dilution.

    QUEL EST LE RAPPORT AVEC LE SUJET ?
    Expression de souffrance liée à une éventuelle douance => demande de compréhension => proposition de cheminement…
    La douance, sans sa part de difficultés, a peu d’intérêt, hormis celui de générer des réacteurs d’idées enrichissantes pour les personnes concernées et même pour les autres.
    Je suis persuadé qu’il existe des surdoués heureux, je suis bien moins convaincu qu’ils soient particulièrement attirés par les réseaux sociaux concernant le sujet.

    CE QUE TU DIS, C’EST QU’IL NE FAUT PAS CONTRARIER LES CROYANCES DES UNS SOUS PRÉTEXTE QU’ILS SONT EN SOUFFRANCE ET LES LAISSER VÉHICULER DES CHOSES INEXACTES ?
    Distinguer les croyances des connaissances est la pierre angulaire de mes raisonnements. Nous sommes tous des victimes potentielles de ce biais. Mais le jour où nous disposerons de la formule parfaite pour palier à cela n’est à mon avis pas pour demain. La frontalité brutale est souvent contre productive. Il m’arrive fréquemment dans faire l’expérience. Qui n’a jamais dit en mode impératif : “Cesse de t’énerver ! “, le résultat n’est pas probant. Il en en est de même face aux croyances, biais et pseudo-sciences…

    La souffrance intellectuelle générée au cours de ma très modeste existence m’a appris à mieux considérer celle des autres, trisomiques, bègues, hypersensibles… et j’en passe, ce sont des traits de personnalités ou plus exactement des marqueurs de personnalité qui cachent parfois des trésors.

    … OU DE LA BÊTISE, OU DE LA MÉCHANCETÉ, OU DE L’ÉGOCENTRISME, ETC. CE N’EST PAS PARCE QUE TU VIS UN HANDICAPE OU UNE SOUFFRANCE QUE TU ES RICHE, BON, AFFABLE, ETC.
    Exact, mais une certaine empathie apparait spontanément lorsque l’on a l’impression d’avoir vécu une situation semblable en lien… elle n’est peut-être pas toujours suivi de fait mais en ce qui me concerne parfois je rebondis… comme une balle.
    Bonne après-midi, jabberwocky.

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 juillet 2019 à 14 h 58 min

    Je me demande juste si @maelys, dans cet étal de connaissances, y trouve les réponses qu’elle espérait…

    De plus, en parlant de légitimité, qui l’a sur ce site pour dire qui est surdoué de qui ne l’est pas (si test il n’y a pas eu)?

    Et ce site est ouvert à tous, par extension les forums aussi, chacun est libre d’y apporter son point de vue sans quoi j’y vois une forme de communautarisme.

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 juillet 2019 à 15 h 13 min

    De plus, en parlant de légitimité, qui l’a sur ce site pour dire qui est surdoué de qui ne l’est pas (si test il n’y a pas eu)?

    Tu suggères qu’il faudrait que olbius exige une copie du bilan neuropsychologique et du WAIS de la part de ceux qui se prétendent surdoués  ?

    Très bonne idée senseed !

    Et ce site est ouvert à tous, par extension les forums aussi, chacun est libre d’y apporter son point de vue sans quoi j’y vois une forme de communautarisme.

    On vient de t’expliquer en long en large et en travers que s’il y a un sujet qui demande l’expertise de juristes (par exemple), l’avis des pilotes de ligne n’est pas le plus légitime. C’est du communautarisme ou du bon sens ?

    Si on te demande comment tu vis le fait d’être surdoué alors que tu n’es pas testé, vas-tu avoir la suffisance d’y répondre ?

    J’espère bien que non.

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 juillet 2019 à 15 h 47 min

    Pour ce qui est d’un forum ce lieu de rencontres dédié, je pense que par précaution, par éthique et j’ose le dire par “intelligence” (au sens commun), qu’il est absolument nécessaire d’éviter de générer toute dynamique d’exclusion.

    Où vois tu une dynamique d’exclusion ou un haro sur le baudet. A la limite, s’il y a quelqu’un qui se prend des accusations directes ou indirectes de sectarisme ou des procès d’intention, c’est moi non ?

    Si une réponse apportée par une tierce personne semble inappropriée, mais en rien néfaste pour le sujet, pourquoi ne pas faire preuve de finesse et apporter un complément de réponse dans la limite du possible et de la proportionnalité de l’erreur.

    Tu imagines toutes les circonvolutions que cela exige ? “Sans vouloir heurter ta sensibilité, ni mettre en doute ta probité ou ta bonne foi, je te prie humblement d’accepter ma suspicion… heu, non… ma dubitation à propos de l’opinion que tu viens d’émettre, car c’est celle d’une personne qui n’a pas été testée.”. Pfui !!!

    En plus, je te le demande, à quel moment y a-t-il eu insulte, moquerie, dénigrement, etc ?

    Jamais.

    La situation de souffrance de certaines personnes (et je sais de quoi je parle concernant ma propre expérience) liés à une marginalisation, un sentiment d’incompréhension, un besoin de trouver des solutions parcellaires ou pas, à partir du moment où elles trouvent des éléments qui leur permettent de se ressourcer, doivent, ici, se sentir bien.

    Elles doivent surtout se soigner. Je ne suis pas responsable de leur “hyper sensiblerie” (parce qu’il s’agit bien de cela en réalité) qui opère en l’occurrence comme une tyrannie. La discussion est en train tout bonnement de mettre en exergue que le politiquement correcte sévit maintenant partout.

    Je suis persuadé qu’il existe des surdoués heureux, je suis bien moins convaincu qu’ils soient particulièrement attirés par les réseaux sociaux concernant le sujet.

    Je n’ai pas à me plaindre en ce qui me concerne ou du moins, je ne me complais pas dans mes malheurs.

    Il m’arrive fréquemment dans faire l’expérience. Qui n’a jamais dit en mode impératif : “Cesse de t’énerver ! “, le résultat n’est pas probant. Il en en est de même face aux croyances, biais et pseudo-sciences…

    Je crois que le problème vient aussi du fait que certaines personnes ne veulent pas entendre et que face à l’échec de l’argumentation, la parole devient au bout d’un moment une “violence”.

    Exact, mais une certaine empathie apparait spontanément lorsque l’on a l’impression d’avoir vécu une situation semblable en lien… elle n’est peut-être pas toujours suivi de fait mais en ce qui me concerne parfois je rebondis… comme une balle.

    Je vais te recopier plus bas, un texte – toi qui aime Baudelaire – qui illustre totalement mon point de vue sur la question.

    Sur ce belle soirée à toi 😉

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 juillet 2019 à 15 h 51 min

    Pour nolls

    Assommons les pauvres ! (Charles Baudelaire)

    Pendant quinze jours je m’étais confiné dans ma chambre, et je m’étais entouré des livres à la mode dans ce temps-là (il y a seize ou dix-sept ans) ; je veux parler des livres où il est traité de l’art de rendre les peuples heureux, sages et riches, en vingt-quatre heures. J’avais donc digéré, – avalé, veux-je dire, – toutes les élucubrations de tous ces entrepreneurs de bonheur public, – de ceux qui conseillent à tous les pauvres de se faire esclaves, et de ceux qui leur persuadent qu’ils sont tous des rois détrônés. – On ne trouvera pas surprenant que je fusse alors dans un état d’esprit avoisinant le vertige ou la stupidité.

    Il m’avait semblé seulement que je sentais, confiné au fond de mon intellect, le germe obscur d’une idée supérieure à toutes les formules de bonne femme dont j’avais récemment parcouru le dictionnaire. Mais ce n’était que l’idée d’une idée, quelque chose d’infiniment vague.

    Et je sortis avec une grande soif. Car le goût passionné des mauvaises lectures engendre un besoin proportionnel du grand air et des rafraîchissants.

    Comme j’allais entrer dans un cabaret, un mendiant me tendit son chapeau, avec un de ces regards inoubliables qui culbuteraient les trônes, si l’esprit remuait la matière, et si l’oeil d’un magnétiseur faisait mûrir les raisins.

    En même temps, j’entendis une voix qui chuchotait à mon oreille, une voix que je reconnus bien ; c’était celle d’un bon Ange, ou d’un bon Démon, qui m’accompagne partout. Puisque Socrate avait son bon Démon, pourquoi n’aurais-je pas mon bon Ange, et pourquoi n’aurais-je pas l’honneur, comme Socrate, d’obtenir mon brevet de folie, signé du subtil Lélut et du bien-avisé Baillarger ?

    Il existe cette différence entre le Démon de Socrate et le mien, que celui de Socrate ne se manifestait à lui que pour défendre, avertir, empêcher, et que le mien daigne conseiller, suggérer, persuader. Ce pauvre Socrate n’avait qu’un Démon prohibiteur ; le mien est un grand affirmateur, le mien est un Démon d’action, ou Démon de combat.

    Or, sa voix me chuchotait ceci : Celui-là seul est l’égal d’un autre, qui le prouve, et celui-là seul est digne de la liberté, qui sait la conquérir.

    Immédiatement, je sautai sur mon mendiant. D’un seul coup de poing, je lui bouchai un oeil, qui devint, en une seconde, gros comme une balle. Je cassai un de mes ongles à lui briser deux dents, et comme je ne me sentais pas assez fort, étant né délicat et m’étant peu exercé à la boxe, pour assommer rapidement ce vieillard, je le saisis d’une main par le collet de son habit, de l’autre, je l’empoignai à la gorge, et je me mis à lui secouer vigoureusement la tête contre un mur. Je dois avouer que j’avais préalablement inspecté les environs d’un coup d’oeil, et que j’avais vérifié que dans cette banlieue déserte je me trouvais, pour un assez long temps, hors de la portée de tout agent de police.

    Ayant ensuite, par un coup de pied lancé dans le dos, assez énergique pour briser les omoplates, terrassé ce sexagénaire affaibli, je me saisis d’une grosse branche d’arbre qui traînait à terre, et je le battis avec l’énergie obstinée des cuisiniers qui veulent attendrir un beefteack.

    Tout à coup, – ô miracle ! ô jouissance du philosophe qui vérifie l’excellence de sa théorie ! – je vis cette antique carcasse se retourner, se redresser avec une énergie que je n’aurais jamais soupçonnée dans une machine si singulièrement détraquée, et, avec un regard de haine qui me parut de bon augure, le malandrin décrépit se jeta sur moi, me pocha les deux yeux, me cassa quatre dents, et avec la même branche d’arbre me battit dru comme plâtre. – Par mon énergique médication, je lui avais donc rendu l’orgueil et la vie.

    Alors, je lui fis force signes pour lui faire comprendre que je considérais la discussion comme finie, et me relevant avec la satisfaction d’un sophiste du Portique, je lui dis : Monsieur, vous êtes mon égal ! veuillez me faire l’honneur de partager avec moi ma bourse ; et souvenez-vous, si vous êtes réellement philanthrope, qu’il faut appliquer à tous vos confrères, quand ils vous demanderont l’aumône, la théorie que j’ai eu la douleur d’essayer sur votre dos.

    Il m’a bien juré qu’il avait compris ma théorie, et qu’il obéirait à mes conseils.

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