L’intelligence, ennemie du Zèbre ?

  • hollywood

    Membre
    30 mai 2020 à 6 h 03 min

    Au début, j’avais tendance à penser que c’était le cas mais maintenant cette idée me laisse sceptique. Je pense que c’est surtout l’hypersensibilité qui peut être un problème. Après oui, l’effet pervers de pas pouvoir parler de sa douance même quand ça serait nécessaire existe et il est réel, et ça tient en partie à l’idée que la douance donnerait un avantage dont on aurait mauvais gré de se plaindre. Mais ce n’est pas l’intelligence elle-même – quid de la définition de l’intelligence ici cela dit ? – qui provoque ce désagrément.

    Honnêtement la bêtise est bien plus invalidante.

    Avancer que quelqu’un de surdoué n’aurait pas le droit de se plaindre, c’est effectivement une bêtise.

    Mais “Trop intelligent pour être heureux”, pour moi cette devise il faut la prendre dans le contexte, à savoir une phrase choc un peu marketing qui permet de mieux vendre le bouquin. Je pense que personne n’est trop intelligent pour être heureux.

  • Membre Inconnu

    Membre
    30 mai 2020 à 6 h 05 min

    Bien sur @Amandinette, c’était de l’humour un peu pourri 🙂 Je sais que certains limités sont lucides ( c’est toujours de l’humour pourri… et assumé…plus ou moins… 🙂 ou pas du tout lol )

  • lapetiteaffectueuse

    Membre
    30 mai 2020 à 6 h 08 min

    J’ai déjà vu plus pourri t’en fais pas, c’est moi qui ai répondu au premier degré en toute conscience ! C’est mon côté psychorigide 😂😜

  • max

    Modérateur
    30 mai 2020 à 6 h 46 min

    D’après ce que je lis, ce qui vous rend malheureux, ce sont les interactions avec les autres, votre inadaptation à la vie sociale. C’est pareil pour moi, bien sûr, mais après tout, pourquoi serait-ce de ma faute ?

    Au travail, on me reproche souvent d’être trop rigide sur les règles de sécurité et on en déduit que j’y mets de la mauvaise volonté, et pourtant, c’est bien moi qui me comporte bien en suivant les règles et en essayant d’expliquer qu’elles ne sont pas là pour rien… Ce sont les autres qui ont la mauvaise attitude. J’en conclus que si mon entourage me rend malheureux, ce n’est pas parce que je suis trop intelligent, c’est qu’il est trop con ! 😅

    Mais, si on revient vers l’idée de base, on parle d’une inadaptation sociale, mais un zèbre au sein d’un troupeau de zèbres, qui ne vit qu’entouré de zèbres, sera-t-il heureux ? Je n’en suis pas sûr, il sera parfaitement intégré à son entourage, mais il continuera à cogiter, à partir dans des arborescences philosophiques pas toujours joyeuses… On est dans la pure théorie, juste histoire de savoir si c’est l’intelligence qui rend malheureux ou la société qui n’y est pas adaptée.

  • jasper

    Membre
    30 mai 2020 à 9 h 41 min

    Je ne pense pas qu’être intelligent rende malheureux. Par contre, être bête rend vraiment la vie difficile. (Et chacun le sait car tout le monde est bête d’une manière ou d’une autre.) Je pense qu’être plus intelligent que la moyenne, c’est un peu comme avoir un cheval de course pour se balader : il faut le maîtriser. Avoir un poney qui connaît la balade par coeur est beaucoup plus simple à monter.

    Plus intelligent, on va plus vite que tout le monde, on saute plus facilement les obstacles, on explore plus le vaste monde. Et c’est là une première difficulté : les autres ne suivent pas. Tant pis pour eux.

    L’autre problème qu’on a, avec un cerveau qui tourne plus vite est que, alors qu’on a les mêmes soucis que les gens normaux, on les analyse plus. Donc on en voit plus la complexité, on en craint plus les conséquences, et on réalise tout ce qui va les rendre difficiles à résoudre. C’est la deuxième chose étrange chez les autres : au mieux, ils ne comprennent pas qu’on se pose toutes ces questions, au pire, ils nous prennent pour des extraterrestres ou des tordus. Tant pis pour eux (bis)

    Mais c’est une mauvaise piste de reprocher à l’intelligence d’être la cause du malheur, et je trouve que beaucoup de ces livres sur les surdoués sont toxiques pour cette raison. Il enferment le lecteur dans cette impression.

    Ce n’est pas l’intelligence qui est le problème et il ne faut pas la voir comme une malédiction. C’est une amie. Par contre, une personne intelligente doit admettre qu’elle n’est pas plus douée que les autres pour venir à bout de toutes les petites névroses qui lui pourrissent la vie, parce que ce n’est pas l’intelligence qui va l’aider pour ça. Alors, comme tout le monde, elle devra prendre conscience des problèmes qui la concernent, en identifier les causes réelles, et, si elle n’arrive pas vraiment à s’en défaire, ce qui est souvent le cas, elle devra apprendre à les accepter pour pouvoir vivre avec, dans un premier temps, en attendant d’arriver à s’en débarrasser. Ce n’est pas utile de reprocher à un cortex qui est une force d’être la cause d’un problème dont il n’est pas responsable.

    Je ne l’ai pas toujours pensé, mais je suis certain que l’intelligence est bien davantage un grand soleil qui embellit la vie qu’un boulet qui empêche d’avancer. C’est vraiment un truc éclatant.

  • Membre Inconnu

    Membre
    30 mai 2020 à 11 h 19 min

    “Pourquoi m’as-tu chargée de proclamer tes oracles avec une pensée clairvoyante dans une ville aveugle ?

    Pourquoi me fais-tu voir ce que je ne puis détourner de nous ? Le sort qui nous menace doit s’accomplir, le malheur que je redoute doit arriver.

    Faut-il soulever le voile qui cache une catastrophe prochaine ? l’erreur seule est la vie ;

    le savoir est la mort. Reprends, oh ! reprends le don de divination sinistre que tu m’as fait. Pour une mortelle, il est affreux d’être le vase de la vérité.

    « Rends-moi mon aveuglement ; rends-moi le bonheur de l’ignorance.

    Je n’ai plus chanté avec joie, depuis que tu as parlé par ma bouche. Tu m’as donné l’avenir, mais tu m’enlèves le présent,

    tu m’enlèves la félicité de l’heure qui s’écoule. Oh ! reprends ta faveur trompeuse.”

    Cassandre de Friedrich Schiller

    https://mythologica.fr/grec/cassandre.htm

  • max

    Modérateur
    30 mai 2020 à 11 h 25 min

    très belle illustration ! Cassandre était sans doute la première zèbre ! Si les Troyens l’avaient crue…

    J’avais envie d’appeler ma fille Cassandre, mais je me suis dit que ce serait trop ironique si elle me ressemblait… On a bien fait !

  • jasper

    Membre
    30 mai 2020 à 11 h 50 min

    en effet @zelos, j’ai trop simplifié. L’introspection intelligente aide sûrement à résoudre ses problèmes.

    Je voulais plutôt dire qu’il me semble qu’à beaucoup réfléchir et complexifier les problèmes, on en arrive à éviter de s’attribuer le pouvoir de corriger ce qui ne va pas, alors que la solution peut être très basique. On a souvent tendance à replacer le problème dans toute sa complexité, et donc à minimiser le pouvoir personnel qu’on a pour le régler. C’est en tout cas un effort à faire. Et, pour ma part, je n’aime faire des efforts intellectuels que sur les sujets qui me font plaisir.

    Exemple, un peu à coté de la plaque, mais qui illustre un mode de fonctionnement : Si quelqu’un me double en faisant la queue, j’ai souvent eu plus tendance à ruminer que c’est pénible que l’on ne respecte pas la file d’attente (parce que c’est plus juste, que ça va collectivement plus vite, etc, etc) plutôt qu’à agir en lui disant simplement “le début de la queue c’est là bas, alors t’y vas”. (Enfin maintenant, dans ce cas précis, je n’hésite plus, car j’ai compris à l’usage que, si il bronche, je suis largement assez cruel pour finir par lui balancer juste l’argument qui fait bien mal ).

    Je crois que je fais à peu près pareil quand c’est moi qui fait un truc pas malin dans ma vie : j’ai tendance à aller chercher de grandes causes extérieures plutôt que me coller une baffe à moi-même. (Je veux dire une vraie baffe, pas un petit soufflet qui fait semblant, et qui me dispense de me coller LA vraie baffe qui fait mal)

  • jasper

    Membre
    30 mai 2020 à 11 h 57 min

    @dalia81, peut-être que le malheur de Cassandre n’est pas de voir l’horreur de l’avenir là où les autres ne voient rien, mais plutôt de mal le vivre ?

    Shakespeare disait : ce que l’on ne peut éviter, il faut l’embrasser

  • Membre Inconnu

    Membre
    30 mai 2020 à 12 h 12 min

    De mon point de vue, son malheur venait plutôt du fait que personne ne l’écoutait/ne la croyait.

    Par ailleurs, peut on bien vivre le fait de voir le malheur qui arrive? si oui, comment :

    – en étant un surhomme?

    – en e voilant la face..?

    On vit dans un monde où l’on nous juge sur “nos faiblesses”, où le positivisme, l’optimisme… sont Rois, alors que tout nous prouve qu’il ne reste plus grand chose pour l’être.

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