Peut-on être intelligent et fumeur ?

  • Peut-on être intelligent et fumeur ?

    Publié par Membre Inconnu le 24 décembre 2019 à 3 h 46 min

    Derrière ce titre au premier abord putaclic, se trouve une vraie question et non une provocation gratuite.

    Cette interrogation tire son origine de mon incompréhension face au concept de fumeur surdoué, notamment si l’on considère que ce dernier est censé avoir une vision globale.

    Par vision globale, j’entends la pensée que je qualifierais en nuage qui se rapporte à la « pensée complexe » telle que définie par Christel Petitcollin dans Je Pense Mieux pour s’auto-corriger le terme de « pensée en arborescence » décrit initialement dans Je Pense Trop. Le meilleur moyen d’illustrer cette pensée en nuage est le jeu pour les enfants qui consiste à relier les points et qui donne la grande image, la vue d’ensemble, The Big Picture.

    Selon Wikipedia : Le terme intelligence de la langue française est emprunté au latin intellĕgentĭa, lui-même dérivé du latin intellĕgō (« discerner, démêler, comprendre, remarquer ») dont le préfixe intĕr (« entre, parmi ») et le radical lĕgō (« ramasser, recueillir, choisir ») donnent le sens étymologique « choisir entre, ramasser parmi (un ensemble) »

    La pensée en nuage semble donc s’inscrire dans la définition d’intelligence au sens de faire le tri, faire des connections, identifier des patterns. Cependant la pensée en nuage est un critère parmi d’autres pour établir le portrait robot et profil psychologique du “Zèbre”. Si le “Zèbre” est a priori intelligent, cela ne signifie pas nécessairement que toutes les personnes intelligentes, ou supérieurement intelligentes, sont forcément des “Zèbres”. Il convient peut-être donc de reformuler ma question initiale par : Peut-on être Zèbre et fumeur ?

    Je peux comprendre la facilité à laquelle on peut succomber à la tentation et commencer à fumer; sublimation de l’acte par les arts visuels et notamment le cinéma, le mimétisme social pour se construire (et d’une certaine façon survivre) par l’intégration d’un groupe social et le rejet d’un autre, celui des parents.

    Je peux comprendre la difficulté à arrêter de fumer due à l’addiction, au manque à gagner immédiat, à l’appartenance à un groupe social et à une forme d’acrasie.

    Là où je décroche intellectuellement, c’est dans quelle mesure on peut avoir une pensée en nuage et donc (sa)voir que la cigarette est mauvais pour sa santé et celle de son entourage, qu’elle va générer une dépendance, que ça va coûter de l’argent, qu’a priori il va y avoir un désir à un certain âge d’arrêter mais que ça va être compliqué… et de quand même commencer à fumer ? Ca me semble aller à l’encontre d’un principe moteur de l’être vivant, la préservation de soi. 

    C’est une réflexion que j’ai eue enfant. Aujourd’hui, je vois sur le site un certain nombre de surdoués testés fumeurs. J’aurais bien voulu donner des statistiques mais le nouveau site ne permet plus, en l’état actuel, de faire une recherche avancée et de sortir des chiffres.

    J’ai diverses pistes de réflexion sur le sujet :

    – on pourrait être surdoué avec une forme d’intelligence qui ne requiert pas d’avoir une pensée en nuage

    – certains auraient fait le choix de privilégier la conformité sociale au détriment de la préservation de soi sur le plan de la santé car ils ont évalué qu’ils avaient plus à y gagner dans l’intégration sociale

    – certains auraient eu conscience de faire un mauvais choix mais n’auraient pas résisté à la pression sociale

    – il est possible que certains fumeurs du site mentent sur le fait d’être surdoué ou que leur notion du concept soit faussée

    – une forme de carpe diem

    – une forme de nihilisme

    – il faut peut-être distinguer la notion de sagesse

    Evidemment le sujet sous-tend d’autres questions comme Qu’est-ce que l’intelligence ? Pourquoi fumer ? Fumer est mauvais pour la santé mais est-ce mal ? Qu’est-ce que le mal ?

    Je vous invite à contribuer à ce début de reflexion ou à donner votre témoignage sur le sujet, notamment en tant que fumeur surdoué. 


    J’insiste sur le fait que le sujet n’a pas pour but de blesser mais simplement de mettre le doigt sur ce qui me semble être une incohérence et essayer de la comprendre. 

    drissus a répondu il y a 10 mois 11 Membres · 16 Réponses
  • 16 Réponses
  • valentin14

    Membre
    24 décembre 2019 à 10 h 27 min

    Bonjour Quokka,

    J’ai commencé par voir seulement le titre du sujet et j’ai commencé à réfléchir.

    Je n’ai pas été dans la même direction que toi dans le début de ta publication mais nous pouvons peut-être partagé sur la fin de ton article.

    Je pense qu’il faut dans cette conversation le rapport à la destruction et à la mort.

    Je vais me permettre de prendre tes définitions de l’intelligence en espérant ne pas les trahir.

    Ces paradigmes semblent ne reposer que sur le raisonnement. Or le rapport à la vie, à la mort, à la construction et à la destruction ne repose pas seulement sur l’intelligence, et la conscience de ces paradoxes entre le constructif et le destructif n’est en aucun cas suffisant pour s’en soustraire, et heureusement. Nous restons des êtres humains jonglant entre Eros et Tanatos.

    Ce que je crois avoir remarqué chez moi et chez bien d’autres surdoués (à l’appui d’écoutes d’un des auteurs de “surdoués, penser l’écart”), c’est qu’il y a une différence dans l’intensité et dans la transmission des ressentis. Certains ressentent/transmettent trop (au sens des receveurs) et sont rejetés pour ça et finissent par s’isoler, sans pouvoir ni ressentir ni partager. Et justement, fumer, boire, se droguer, manger en surabondance est certes destructeur mais permet de ressentir quelque chose. Une gorge qui brule, un nez qui fait mal, un sentiment de toute puissance pour recouvrir une  apparente toute impuissance (qui passe par un isolement intégré). Il peut paraître parfois moins destructeur de ressentir quelque chose de destructeur que de ne rien ressentir du tout. On peut y joindre aussi une tentative comme tu le disais de s’intégrer au groupe, espérer trouver un terrain commun (le plaisir et la dépendance à la cigarette, à l’alcool, …) justement pour tenter de partager quelque chose.

    Une autre piste de réflexion m’est venu, c’est celui du rapport à la mort. Tu sembles prendre pour paradigme un instinct de survie intégral et suprême chez l’homme. Je n’en suis pas certain car l’être humain adulte a conscience de la mort. Je pense qu’un enfant n’a pas intégré la finitude de l’existence, elle est seulement présente dans son inconscient (mais je ne suis pas psy, je choisis simplement ce point de vue). Lorsqu’il/elle en prend conscience, la mort devient presque un nouveau terrain à explorer. Avec le temps et l’expérience, il verra que la mort viendra obligatoirement.

    A partir de cette dernière information, il va essayer d’établir un rapport d’équilibre avec celle-ci. D’un côté il sait qu’il va mourir, surdoué ou pas, et fumer peut devenir, inconsciemment, une provocation en tentant de l’approcher et d’en revenir (cette cigarette ci ne m’a pas étouffé, cette trace là ne pas provoqué  d’overdose, …). Fumer serait donc une tentative désespérée de gagner face à la mort. Dans les moments plus difficiles, lorsque la personne est déprimée, en période négative, la mort peut attirer comme un refuge supposé pour ne plus ressentir le mal être, même si la pulsion de vie reste présente.

    Fumer pourrait donc être vue comme une négociation de l’individu. Négociation avec l’entourage (pour s’intégrer et partager quelque chose). Négociation entre la vie et la mort (pour tenter de s’en libérer par provocation ou pour l’appeler dans les moments de souffrance).

    Le fait de raisonner, de penser et d’être conscient, peut-être davantage que les autres, d’un certains nombres de concepts  psychologiques et sociaux n’ai en aucun cas suffisants, et c’est peut-être mieux, pour se soustraire à leurs paradoxes, paradoxes qui constituent la nature humaine.

    Je te remercie d’avoir engagé ce sujet passionnant et te souhaite de bonnes fêtes.

    Valentin

  • sapiosens

    Membre
    24 décembre 2019 à 12 h 16 min

    Je suis fumeur et j’ai une pensée en arborescence, ou en nuage, je me suis déjà fait la réflexion plusieurs fois, sur le côté ridicule de fumer, de se détruire la santé et gaspiller son argent, dans l’absolu, si je ne regarde que les faits, oui, c’est incohérent.  Mais sans vouloir me donner des excuses, fumer m’apporte quand même un petit truc, cela ralentit très légèrement ma pensée, quand tu fumes ta première cigarette, tu le sens, ça atteint ton cerveau, et tu ressens une sensation assez présente de planer, donc je dirais que ça rejoint n’importe quelle drogue, alcool, sexe, chocolat, etc. ça procure à ton cerveau une sensation passagère de “bien être” et d’oubli ou d’allègement de toi.  Bien sûr que au final, ce n’est qu’une illusion. Alors pourquoi continuer quand on en a conscience ? et pourquoi pas ? certains aiment aller sur des attractions à sensation, pour avoir l’impression de frôler la mort (pourquoi prendre ce risque inutile ?), certains ferment les yeux quelques secondes en roulant en voiture, certains lâchent leur guidon de vélo… Je pense qu’on a tous une façon de voir la vie, certains pourront la trouver ennuyeuse s’il n’y a pas un minimum de danger quand d’autres préféreront une sécurité totale, voilà peut-être une piste de réflexion ?  ou alors, la pensée en arborescence et un QI élevé, ne nous préservent pas d’être con (une piste sérieuse à suivre aussi :p)

  • Membre Inconnu

    Membre
    24 décembre 2019 à 16 h 52 min

    Merci @valentin14, @leventmeporte et @marickam pour vos contributions et joyeuses fêtes à vous. 

  • sapiosens

    Membre
    24 décembre 2019 à 17 h 15 min

    Merci à toi d’avoir proposé ce sujet @quokka,

    Bonnes fêtes à tous également 🙂

  • dadadazel

    Membre
    28 décembre 2019 à 16 h 00 min

    Le surdoué est un con comme les autres.
    C’est ce que je me dit depuis que je traîne en ces lieux et que je lit des trucs qui me font me dire “Mais WTF!?!”. Bon je te rassure, ta réflexion n’en fait pas vraiment partie, vu que t’as été gentil et que tu as spécifié que c’était une véritable interrogation et non une provocation gratuite, et que jamais je ne blâmerait quelqu’un qui cherche juste a comprendre ^^ 
    Qu’on soit surdoué ou pas, on est, pour moi, tout aussi enclin qu’un autre clampin a faire quoi que ce soit (y compris des phrases à peine compréhensibles 😛 ). Par exemple parfois, pour blaguer, je dit “Ohlala, je comprend pas comment on peut être intelligent et capitaliste/libéral”. Mais au fond, je comprend. On est classé dans la même catégorie par la société, mais on forme un microcosme de gens qui, encore pour moi, représente une image miroir de cette société par nos divergences d’avis/goûts/etc.. On as tous ici une machine similaire mais un logiciel différent, émanant de nos éducations, de ce qu’on voit et vit et des filtres a travers lesquels on les analysent. Le bon vieux “inné et acquis” 😉

    Sinon pour répondre à tes interrogations et contribuer ma petite pierre a l’édifice, je m’en vais témoigner de mon expérience de fumeur de clopes pendant un temps et fumeur de THC en transition vers le CBD! 
    Pourquoi je fume? Et ba tout simplement car ça détruit ma “pensée arborescente” et me permet de me concentrer sur un seul truc a la fois, avec le petit bonus de me permettre de me sentir “normal”. C’est vrai dans mon cas, et uniquement pour le pétard, la clope n’ayant été qu’une passade au collège/lycée par pure pression des pairs et besoin de m’intégrer. Mais justement en ce moment je me rend compte que le THC c’est de moins en moins mon truc, car il me crée de l’anxiété que je n’avait pas avant et qui se traduit surtout au niveau musculaire, en les tendant et me créant des petites douleurs gênantes. Donc je vais passer au CBD, connu pour ses qualités relaxantes, que j’ai testé et qui m’as l’air de bien me convenir, tout en essayant de réduire ma consommation générale.
    J’aime fumer, donc je continuerait sans doute toujours à le faire, et j’assume le fait d’utiliser la fumette comme une béquille, afin de me permettre de marcher parmi les hommes sans me casser la gueule, ou leurs casser la leurs 😛
    Et encore une fois ce n’est que mon opinion, mais tout humain as besoin d’une béquille, d’un truc qui lui permet de se sentir bien, et même si je veut être un peu plus cynique, d’une addiction . Ça peut être le sport, l’activisme, la fumette, la fête, la religion, les câlins aux arbres, les câlins aux gens, bref y’a autant de cas que de personnes, le plus important en fait c’est d’en être conscient, de gérer le truc plutôt que de le laisser nous gérer, et surtout d’être gentil quand notre addiction impacte d’autres gens. 😀

    Pour ce qui est du coté destructeur de fumer, c’est marrant car pour moi la préservation de soi c’est un truc purement animal, sinon pourquoi on ferait du parachute, de la plongée, des guerres ou même tout bêtement pourquoi on se déplace à 130km/h dans des boites en métal? 😛
    Blague à part, je suis conscient que c’est pas bon et je cherche justement à réduire ma consommation pour cette raison, mais ça ne vient pas tant d’une peur de la mort que d’une envie de me sentir bien dans l’instant, et de faire les choses que je veux faire. 😉

  • aceventura

    Membre
    30 décembre 2019 à 21 h 54 min

    Fumer est une addiction et le HP n’est pas à l’abri de tomber dans une addiction, il est même parfois encore plus concerné quand son hypersensibilité l’amène à s’attacher et devenir dépendant à une chose ou à quelqu’un beaucoup plus rapidement qu’une autre personne. 

    Donc je ne suis pas étonné qu’il y ait des fumeurs parmi les HP, c’est une manière comme une autre de se procurer des shoots de dopamine pour inhiber le bouillonnement de son cerveau, comme peut l’être l’engloutissement d’une tablette de chocolat ou l’enchainement de plusieurs épisodes d’une série TV. Nous devenons facilement des “bingers” comme disent les anglais (du mot binge qui veut dire frénésie, excès).

    Là où j’ai beaucoup plus de mal à comprendre les fumeurs HP en revanche, c’est que la cigarette, contrairement à d’autres addictions, dérange les autres et les incommode directement. On balance de la fumée (non filtrée) sur des gens qui n’ont rien demandé et on remarque très vite que cela gêne, irrite et pollue l’air des autres. Je suis donc toujours étonné que le HP manque tant d’empathie sur ce point et manque de respect à son entourage géographique. A moins peut-être justement qu’il soit davantage responsable et prudent sur ce point pour ne pas incommoder l’autre ?

  • sapiosens

    Membre
    30 décembre 2019 à 22 h 36 min

    @aceventura, je ne peux pas répondre pour tous les hp, mais perso, je ne fume jamais à l’intérieur, et j’évite de fumer en présence de non fumeur aux alentours direct.  Je suppose et j’espère que les autres hp en font autant, je vois difficilement une personne empathique ne pas penser aux désagréments pour les autres ou n’en tenir pas compte (j’espère n’être pas trop naïf :p)

  • Membre Inconnu

    Membre
    31 décembre 2019 à 0 h 09 min

    En réponse à l’intitulé de ton sujet, je serais tenté de dire “demande à Albert”… Mais bon, vu que lui ne peut plus communiquer avec toi là où il est, je me positionnerais moi-même : 

    Je suis fumeur (environ 30 clopes quotidiennes) et même si je suis devenu dépendant à cette drogue “douce” à une époque où les messages de prévention n’étaient pas encore à la mode (dans les années 80) et qu’au contraire, on distribuait gratuitement des paquets de Gauloise (dans les rations alimentaires-militaires pour faire tourner le petit commerce de l’économie du tabagisme bleu-blanc-rouge en étendant par ce biais ses clients potentiels), le post-ado’ de 17 ans que j’étais a fait du chemin depuis ces quarante dernières années et aurait (très difficilement) pu cesser de contribuer à l’enrichissement de cette industrie-là pour choisir de privilégier (égoïstement) la préservation de sa petite santé personnelle… Mais il n’en a rien été. 

    Comme ça a été évoqué par ailleurs, ma personnalité induit que j’éprouve ce malaise récurrent chez les individus aux “profils atypiques” (dits “zèbres”) lorsqu’ils sont confrontés “aux autres” (les “normo-pensants(-vivants-éprouvants)”) ou à ce modèle de société en lequel ils ne se retrouvent pas ou mal (en des proportions variables et plus ou moins perturbantes). 

    Pour ce qui me concerne, cette incompatibilité est ressentie fortement au travers de mon individualisme exacerbé, de ma sensibilité propre et de l’acuité de mon éveil à ce monde et (surtout) par rapport à ceux qui le peuple… Toutes choses concourant à produire que je ne me suis jamais véritablement adapté-assimilé à lui (pour ne pas souhaiter lui concéder quoi que ce soit de mon intégrité). 

    Cela entraîne que je “rejette” (aussi de par ma personnalité “anti-conformiste”) ce monde et les directives que les hommes ont instituées pour le régenter. Conséquemment, parce que je suis celui que je suis, j’ai utilisé et détourné à escient et à mon arrangement cette opposition formelle et objective formulée de manière rampante initialement et de plus en plus manifeste pour devenir frontale depuis ces vingt (on va dire) dernières années par la “bonne” société face aux distributeurs (d’abord) puis visant les consommateurs de nicotine eux même plus tard… Eux qui sont maintenant franchement et très spécifiquement stigmatisés pour leur penchant et ce, à tel point que le simple fait d’avoir une cigarette au bec serait désormais significatif d’une ambivalence latente (au mieux), que c’est devenu un “élément à charge” dépréciant “l’exhibitionniste” pathétique qui avouerait ainsi sa faiblesse foncière aux regards extérieurs, que ce serait un symptôme de médiocrité intrinsèque… Ou encore, que c’est à l’heure actuelle évocateur d’une quelconque malignité ou d’une perversion suggérée dans l’esprit collectif ainsi reconditionné par ses manipulateurs.

    Je me sers donc de cette vision (négative) telle qu’elle a été répandue et communément admise en me considérant par là “en réaction” logique confronté à cette hostilité généralisée puisqu’elle rationalise et justifie un tant soit peu la persistance-“résistance” que je montre tout de même véritablement dans cet assujettissement comportemental effectif (étant par ailleurs parfaitement conscient de cet état de fait et en ne le trouvant pas si conforme à moi-même en parallèle). C’est également une manière de provocation adressée à mes contemporains ou un signe extérieur distinctif que je m’approprie par le tabagisme. 

    Toujours dans ma conception, de demeurer fumeur participe efficacement à écourter mon passage ici-bas et est en concordance avec l’idée globale que je me fais de cette vie. En n’éprouvant pas la crainte de la maladie et de la mort (que je pense n’être qu’un passage vers autre chose où je poursuivrais mon parcours), je “construit” ma fin en quelque sorte. 

  • bretzel

    Membre
    31 décembre 2019 à 1 h 23 min

    Bon ça c’est un super sujet… Parce que si je comprend les travers qui peuvent pousser à commencer la clope (plusieurs pistes évoquées plus haut), je ne comprend absolument pas pourquoi les fumeurs s’évertuent à vouloir continuer au delà des évidents blocages addictifs…. J’ai eu cette discussions mainte fois avec des “normo”, bon, ben voilà, quoi. Mais avec des “rayés”, jamais… Donc c’est très intéressant…

    @momosse tu construis un argumentaire très poussé dont je ne peux qu’admirer la syntaxe et le vocabulaire (diantre si je savais exprimer mes pensées comme ça, ce serait dantesque !), mais tout ce que j’en déduis en lisant à travers les lignes c’est que tu fumes parce “tu es un rebelle de la société” et que tu emmerdes la bien-pensance ??? N’est-ce pas une excuse un peu simpliste qui t’arranges ? Quand à mourir avant l’heure, j’ai beau y voir un bel intérêt écologique, j’ai plus de mal à saisir l’opportunité d’un petit cancer de la gorge, ou d’une famille endeuillée précocement (peut-être as-tu des enfants ?) Sans compter l’aspect purement matérialiste du côté pécunier de la chose. Une petite calculette suffit pour envisager l’ombre des projets, vacances, et cadeaux qui auraient pu germés des piècettes tombées dans les larges poches du célèbre cowboy…

    Personnellement, et cela pourrait l’objet d’un autre sujet, il me semble qu’arrêter l’alcool est un acte beaucoup militant contre la société. Evidemment on y retrouve les raisons classiques d’absorption de subtances comme l’abandon de soi et la sensation éphémère d’apaisement… Mais c’est avant tout une fuite en avant… Regarder le monde en face, défier les lobbys de l’alcool et du tabac est autrement plus militant à mes yeux… Je ne fume pas, je ne me drogue pas, je ne bois pas, ni alcool ni café. Alors oui je vous confirme que mes soirées sont moins marrantes que celle des copains. Mais à les voir partir en vrille, ça me donne pas envie. Faire l’autruche n’a jamais arrangé aucun problème, peu importe ce que l’on fuit….

    La vraie liberté, la vraie force, n’est elle pas de ne pas se laisser dicter sa vie par qui que ce soit, ni par quelque substance que ce soit ? S’en arracher ne serait qu’encore plus respectable…

  • Membre Inconnu

    Membre
    31 décembre 2019 à 2 h 05 min

    @bretzel

    M’ouais, je n’aime pas me relire et comme je l’ai fait pour te répondre, je me trouve (encore) pas si juste ni si intéressant dans mon laïus. 

    Mais bref, je suis d’accord avec toi ; Je me montre souvent complaisant avec moi-même et je suis en outre très égoïste par nature… D’où le fait que je partage complètement ton évaluation du raisonnement “réducteur” que je développe (laborieusement) dans mes lignes précédentes. 

    Il faut dire que je me suis perdu dans mes circonvolutions scribouillardes et que ça a fini par me gaver à un moment, ce qui m’a conduit à “balancer” mon post à la va-vite (comme pour m’en débarrasser). 

    Sinon, l’aspect environnemental de mon comportement ou celui lié à ma disparition ainsi programmée n’est pas un facteur que je retiens… Et celui ayant trait à l’amélioration matérielle dont je pourrais bénéficier si j’arrêtais en me dispensant des dépenses obligatoires auxquelles me mène ma dépendance n’est pas suffisant pour me pousser à renoncer de cloper (en comparaison à l’emmerdement fondamental et chronique que me procure ce monde et au caractère “nihiliste” vers lequel il m’incline). 

    Dans l’absolu, je trouve tout à fait dérisoire cette volonté de vivre le plus longtemps possible que ressentent la plupart de mes contemporains. 

    Sans trop versé dans la “sombritude”, je précise que confronté à une saloperie du style cancer de la gorge, je tiens en réserve l’option de choisir ma mort plutôt que la souffrance et le charcutage. J’ajoute que j’ai déjà surmonté un lymphome (qui s’avère mortel plus d’une fois sur deux statistiquement) “comme qui rigole” et sans que ce dernier n’influe sur mon mode de réflexion “le moins du monde” (si je puis dire ^^)… 

    Pour “en finir” (avec ce sujet ^^), je pense quand même (sérieusement) à arrêter cette consommation dispendieuse pour moi-même et parce que c’est vrai aussi ; L’idée que je sois l’esclave de cette drogue me gêne et va à l’encontre de l’auto-suffisance que je souhaite pour moi-même.

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