États dangereux, dĂ©linquance et santĂ© mentale

  • États dangereux, dĂ©linquance et santĂ© mentale

    Publié par le_bacteriophage le 23 février 2022 at 18 h 00 min

    Bonjour Ă  tous,

    En me lançant dans la lecture du programme de Zemmour (ce lutin diabolique est omniprĂ©sent ma parole!!!) et en voyant les diffĂ©rents chiffres Ă©voquĂ© au sujet de la sĂ©curitĂ©, j’ai ressenti le besoin de partir Ă  la recherches d’Ă©tudes sur la criminalitĂ© dans les pays industrialisĂ©s.

    J’ai donc trouvĂ© cette Ă©tude dont je vais essayĂ© de cerner les points qui m’intĂ©ressent (courage, l’Ă©tude fait 6 pages en police d’Ă©criture Ă  te choper un cancer des yeux):

    https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2007-8-page-655.htm?contenu=resume

    Déjà, voilà le résumé :

    Les reprĂ©sentations de la violence et de la maladie mentale ne sont pas dissociables des courants qui infiltrent les sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques contemporaines. Les peurs et l’insĂ©curitĂ© se dĂ©veloppent depuis les annĂ©es 1975 avec l’effondrement du modĂšle de l’état providence des annĂ©es suivant la derniĂšre guerre mondiale, construit sur le salariat et l’assistance sociale. L’augmentation du chĂŽmage de longue durĂ©e, les difficultĂ©s d’insertion professionnelle des jeunes, comme le chĂŽmage tardif des seniors et l’émiettement de la protection sociale, renforcent la peur de l’avenir et les craintes du lendemain. L’insĂ©curitĂ© est devenue la grande prĂ©occupation des politiques et le lĂ©gislateur multiplie les lois sĂ©curitaires en diffusant une politique de tolĂ©rance zĂ©ro qui fait du malade mental un bouc Ă©missaire facile d’autant que son insertion est devenue plus alĂ©atoire. Pour autant, il est indispensable que les Ă©quipes psychiatriques soient conscientes que les troubles mentaux graves sont Ă  l’origine d’un risque majorĂ© de violences ou mĂȘme d’homicide, cela en dehors de tout abus de substance. Ce risque est majorĂ© par toute rupture de soins et est plus important quand le patient a des antĂ©cĂ©dents de violence et dans les 20 semaines suivant sa sortie de l’hĂŽpital. Il faut nĂ©anmoins se garder de confondre crime et maladie mentale en se rappelant par exemple que si, dans les pays industrialisĂ©s, le taux des homicides est compris entre 1 et 5 pour 100 000 habitants, les troubles mentaux graves ne seraient responsables que de 0,16 cas d’homicide pour 100 000 habitants, la maladie mentale ne concernant que moins de 1 homicide sur 20.

    Je vais essayer de faire une petite synthĂšse de chacun des axes de dĂ©veloppement de l’Ă©tude, mĂȘme si ce n’est pas mon fort…

    Des données contradictoires

    Des données contradictoires nourrissent le débat du rapport entre délinquance et maladie mentale :

    – les Ă©tudes publiĂ©es sur les troubles mentaux de la population pĂ©nale avancent que prĂšs de la moitiĂ© des dĂ©tenus
    seraient porteurs de troubles mentaux ;
    – les donnĂ©es de criminologie internationale rappellent que
    seul 1 homicide sur 20 Ă  1 sur 50 est commis par un malade
    mental et que moins de 1 % des auteurs de violences
    sexuelles auraient une pathologie psychiatrique Ă©volutive
    selon l’axe 1 du DSM.

     

    Bon, dĂ©jĂ , on sent que ça va ĂȘtre un sujet excessivement simple Ă  analyser 🙃

    Un contexte : la recrudescence des peurs sociales

    Le débat sur la stigmatisation des personnes ayant des
    troubles mentaux survient dans un contexte particulier,
    marqué par deux phénomÚnes :
    – la recrudescence des peurs sociales gĂ©nĂ©rant une politique sĂ©curitaire avec peur du crime et assimilation du criminel au malade mental ;
    – le dĂ©veloppement du courant de populisme pĂ©nal et
    l’abandon du modùle du penal welfare state de l’aprùs
    guerre ;
    – une prise de distance de la psychiatrie publique devenue
    santé mentale avec les données de la clinique classique,
    notamment en ce qui concerne les psychoses chroniques et
    leur volet médicolégal avec absence de transmission de
    savoir entre Ă©quipes. Cette prise de distance a bien un
    rapport avec la desinstitutionnalisation et la mise en place
    d’un modùle ambulatoire de psychiatrie publique mais
    aussi avec le dĂ©veloppement de prises en charge thĂ©rapeutiques efficaces avec l’essor des antipsychotiques de nouvelle gĂ©nĂ©ration et le moindre emploi des neuroleptiques Ă  action prolongĂ©e. Les ruptures de soins sont dĂ©crites
    comme plus fréquentes et la judiciarisation de nombreux
    malades mentaux en est la conséquence.

    LĂ  on voit la notion de “populisme pĂ©nal” que je ne connaissais pas et qui m’a donnĂ© envie de faire quelques recherches. Finalement, je m’arrĂȘte au premier lien que je trouve Ă  ce sujet (article de France Culture) et dans lequel je vois ça:

    Gilles Chantraine Ă©voque les thĂ©ories abolitionnistes qui expriment un rejet Ă©thique de la prison, comparable Ă  celui de la peine de mort ou des anciens supplices. Un rejet qui trouve Ă  « s’articuler Ă  une critique politique des rapports de domination, notamment Ă©conomiques ». Dans un livre qui est au aujourd’hui au programme des concours de l’Administration pĂ©nitentiaire, Surveiller et punir, Michel Foucault dĂ©roulait dĂ©jĂ  la monotone et sempiternelle litanie des dĂ©ficiences bien connues de la prison, qui ne diminue pas le taux de criminalitĂ©, provoque la rĂ©cidive, fabrique des dĂ©linquants en crĂ©ant un milieu et une culture propice, et en prĂ©cipitant dans la misĂšre la famille du dĂ©tenu. Mais, relĂšve le sociologue, « l’institution se nourrit de sa propre critique : si le dispositif est en Ă©chec, c’est qu’on n’y a pas mis assez de moyens ». D’oĂč les programmes de construction de nouvelles prisons, qui reproduiront immanquablement les mĂȘmes dĂ©fauts. SpĂ©cialiste de sociologie carcĂ©rale, Gilles Chantraine considĂšre que les arguments des abolitionnistes ne parviennent pas Ă  rĂ©soudre certaines difficultĂ©s, comme les crimes les plus dommageables, au rang desquels il mentionne Ă©galement « la dĂ©linquance Ă©cologique et fiscale pratiquĂ©e par des États ou de grandes entreprises ». Mais l’abolitionnisme a impulsĂ© « un courant de pensĂ©e et de rĂ©sistance pour tous ceux qui dĂ©sespĂšrent de l’inertie des systĂšmes pĂ©naux et de la violence des rapports de domination auxquels ils s’adossent »

    Le lien est ici:

    https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/le-populisme-penal

    @byaku j’ai forcĂ©ment envie de te demander ce que tu en penses…

    Dans cet article, on trouve aussi ce genre de discours :

    (…)dans un dossier sur la dĂ©croissance carcĂ©rale oĂč figurent en bonne place les pays scandinaves ou l’Irlande, avec des cas plus disputĂ©s comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, ces derniers fermant leurs prisons pour en louer d’autres en Belgique, qui voit du coup les siennes exploser. MĂȘme les États Unis, dont la population carcĂ©rale a quintuplĂ© ces derniĂšres dĂ©cennies du fait d’une aggravation de la sĂ©vĂ©ritĂ© des peines, remet aujourd’hui en question le recours massif Ă  l’incarcĂ©ration, sous les effets conjuguĂ©s de la pression Ă©conomique et d’une opinion publique de plus en plus sceptique devant le taux Ă©levĂ© de rĂ©cidive. Dans tous les cas, deux Ă©lĂ©ments sont dĂ©terminants : les responsables politiques sont davantage Ă  l’écoute des chercheurs en sciences sociales qui arpentent le terrain, afin de trouver des solutions moins coĂ»teuses et plus efficace pour amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© publique(…)

    ou

    (…)Au lieu de poursuivre l’ambition de sa prĂ©dĂ©cesseure d’un moindre recours Ă  l’emprisonnement, le ministre de la Justice emboite le pas au chef du gouvernement qui a ouvert le chantier de plus de 16000 cellules rĂ©parties en 33 Ă©tablissement, alors mĂȘme que « les enjeux sĂ©curitaires » dont il se prĂ©vaut, en se gardant bien de dire qu’il s’agit lĂ  d’un choix de politique pĂ©nale, ne correspondent en rien Ă  l’évolution de la criminalitĂ©, laquelle est stable, voire en diminution pour les homicides et les vols. Comme on sait, ouvrir de nouvelles prisons, c’est les remplir, et tourner le dos aux amĂ©nagements de peine qui ont un effet direct sur le taux de rĂ©cidive(…)

    LĂ , je suis un peu perdu parce qu’on parle d’une Ă©volution stable de la criminalitĂ©, voir une diminution pour les homicides et les vols alors que le chiffres de Zemmour donnent plutĂŽt ça :

    – 2081 homicides et tentatives d’homicides entre 2008 contre 4472 en 2020…

    – Une augmentation de minimum 20% des vols et cambriolages entre 2008 et 2019

    Bon, peut-ĂȘtre que les tentatives d’homicides ne sont pas prises en compte dans l’article de France Culture… A creuser… En tout cas, c’est toujours dĂ©routant de constater ce genre d’Ă©carts.

    Prochain axe :

    Peur et obligation de penser pour les soignants

    La recrudescence des peurs sociales est une constatation
    dans tous les pays industrialisés [21]. Les études réalisées
    sur les mesures de la peur du crime laissent penser que
    55 % des Suisses, la moitié des Portugais, 45 % des Japonais, 40 % des Belges et 36 % des Français vivent dans la
    peur du crime, peur d’ĂȘtre agressĂ©s au point de ne pas sortir
    le soir ou de limiter leur vie sociale. En opposition, les pays
    qui ont mis en place une justice réparatrice connaissent des
    peurs bien moindres : 25 % des Canadiens ont peur et
    uniquement 20 % des Finlandais [16].
    Cette augmentation des phĂ©nomĂšnes de peur et d’insĂ©curitĂ© dans nos pays [17] est rapportĂ©e Ă  l’influence de la
    mĂ©diatisation de la violence « ordinaire » oĂč l’exceptionnel est gĂ©nĂ©ralisĂ© dans les reprĂ©sentations avec judiciarisation de la violence privĂ©e, celle qui touche la famille ou le
    couple. (…) On constate que, dans nos sociĂ©tĂ©s contemporaines, plus
    le crime se rapproche de la vie quotidienne, plus il suscite
    une crainte de contamination, plus est grande l’émergence
    de l’exigence de punition, plus la mĂ©diatisation gĂ©nĂ©ralise
    et rend universelle et plus s’estompe en nous la capacitĂ© Ă 
    prendre en compte une information objective et pondérée,
    notamment sur le déterminisme individuel du crime pouvant susciter compassion pour le criminel. Tout se passe
    comme si tous, saisis par l’émotion, nous oublions de
    penser.

    Ce phénomÚne touche aussi les équipes soignantes en
    psychiatrie avec la diffusion des peurs, l’augmentation des
    plaintes dĂ©posĂ©es Ă  l’encontre des malades, le sentiment
    que ceux-ci sont de plus en plus violents (…) Cela est d’autant plus perceptible que la clinique mĂ©dicolĂ©gale est oubliĂ©e alors qu’elle devrait apporter un Ă©clairage
    individuel Ă  la psychopathologie et donc au risque de violence (…)

     

    Irrationalité de nos peurs : nécessité
    d’une analyse critique des chiffres de la criminalitĂ©

    La peur du crime est dans les pays industrialisés le plus
    souvent associée dans nos représentations à la peur de
    l’homicide. Contrairement aux reprĂ©sentations se dĂ©veloppant dans de nombreux pays, les homicides sont en diminution dans tous les pays et depuis des siĂšcles (…) En France, en reprenant les chiffres clĂ©s de la justice,
    publiés en octobre 2005, les homicides volontaires concernent 492 personnes en 2004 versus 504 en 2003 et, si la
    délinquance constatée dans des cités chaudes augmente, on
    constate en fait une baisse des crimes et délits entre 2001
    et 2005.
    L’étude de l’homicide laisse donc penser que nos peurs
    sont en grande partie irrationnelles et qu’elles sont contaminĂ©es tout Ă  la fois par la mĂ©diatisation et par l’influence
    d’une criminalitĂ© beaucoup plus proche des incivilitĂ©s et
    des violences groupales des cités urbaines difficiles relayée
    par les médias.

    Insécurité et diffusion de la politique pénale
    de tolérance zéro

    Face au sentiment d’insĂ©curitĂ© et Ă  la peur du crime, tous
    les pays industrialisĂ©s rĂ©pondent, dans le sillage des EtatsUnis, d’une politique pĂ©nale de tolĂ©rance zĂ©ro [2]. Cette
    politique a été développée aux Etats-Unis dans les années
    1984 Ă  partir de la thĂšse de Charles Murray, Losing
    Ground, American Social Policy, dans laquelle C. Murray
    fait une critique en rĂšgle de la sur-assistance sociale qui,
    d’aprĂšs lui, est responsable de la diffusion d’une criminalitĂ© acquisitive, premiĂšre Ă©tape vers une criminalitĂ© de
    bande et organisĂ©e (…) Pour
    C. Murray, c’est le premier pas dans le dĂ©veloppement
    d’une criminalitĂ© organisĂ©e. La rĂ©ponse doit ĂȘtre pour lui une rĂ©pression indĂ©fectible de cette petite criminalitĂ©
    acquisitive avec une tolérance zéro vis-à-vis de tout délit.
    Dans le sillage de Charles Murray, Georges Kelling et
    Charles Colles prÎnent une répression indéfectible de toute
    incivilité. Appliquée à la criminalité du métro de NewYork
    dans les années 1987 par William Bratton, les idées de
    Charles Murray et l’expĂ©rience de William Bratton se dĂ©velopperont dans les pays anglophones avant d’ĂȘtre repris en
    Europe et depuis quelques annĂ©es dans notre pays. Pourtant, l’information a Ă©tĂ© diffusĂ©e de l’incidence ravageuse
    de cette politique pĂ©nale aux États-Unis sur la multiplication des incarcĂ©rations pour des petits dĂ©lits et le dĂ©veloppement exponentiel des Ă©tablissements pĂ©nitentiaires (…)

    Réponses au coup par coup du législateur
    et empilage de lois répressives

    Dans de nombreux pays europĂ©ens, la mĂȘme constatation est faite : le lĂ©gislateur est devenu trĂšs (trop) dĂ©pendant
    des phĂ©nomĂšnes mĂ©diatiques et a tendance, dĂšs qu’un
    crime a un Ă©cho important dans l’opinion publique, Ă 
    répondre au coup par coup par une nouvelle loi sécuritaire.
    Cette dĂ©pendance du lĂ©gislateur et des politiques Ă  l’opinion publique est constatĂ©e depuis une quinzaine d’annĂ©es
    mais elle se développe depuis une décennie. Notre pays
    n’échappe pas Ă  la rĂšgle et on constate la sortie annuelle ou
    bi-annuelle de lois sĂ©curitaires (…) L’ensemble de ces lois a une incidence directe sur la
    petite criminalité que peuvent connaßtre certains schizophrÚnes mal insérés et on peut penser que les malades
    mentaux psychotiques sont en position de bouc Ă©missaires
    tout trouvés : la célérité voulue à juste titre dans une justice
    moderne fait que nombre de malades mentaux ne sont pas
    repĂ©rĂ©s dans l’enquĂȘte de flagrance, ni dans une garde Ă  vue
    avant une comparution immédiate et que, par ailleurs, ils
    sont manifestement bien en difficulté pour se défendre dans
    un plaidé-coupable à la française.
    On constate aussi que les troubles du comportement des
    mineurs de 16 Ă  18 ans, comme ceux des jeunes majeurs,
    sont particuliÚrement réprimés par ces lois sécuritaires,
    sans que leurs troubles pathologiques puissent ĂȘtre repĂ©rĂ©s.

    Le dĂ©veloppement d’une sociĂ©tĂ©
    de sĂ©curitĂ©, l’essor du populisme pĂ©nal
    et d’une justice centrĂ©e sur la victime
    dans un empilage de lois sécuritaires

    Depuis les annĂ©es 1975, s’installe dans les pays dĂ©mocratiques un courant d’insĂ©curitĂ© du fait de l’effondrement du modĂšle de l’état providence des annĂ©es qui a suivi la
    derniĂšre guerre mondiale, construit sur le salariat et l’assistance sociale, prolongement de la « sĂ©curitĂ© sociale » de
    notre pays. L’augmentation du chĂŽmage de longue durĂ©e,
    les difficultĂ©s d’insertion professionnelle de jeunes, comme
    le chĂŽmage tardif des seniors et l’émiettement de la protection sociale, renforcent la peur de l’avenir et les craintes du
    lendemain [2]. Le pacte social de l’aprùs guerre qui
    s’appuyait sur la nĂ©cessitĂ© d’un pari sur la capacitĂ© de
    l’homme à rebondir grñce à une assistance transitoire
    s’effondre. Bien au contraire, l’assistance est assimilĂ©e Ă 
    une faiblesse fragilisant l’individu en difficultĂ© et l’éloignant d’une morale de l’effort. Bien au contraire, l’assistance est assimilĂ©e Ă 
    une faiblesse fragilisant l’individu en difficultĂ© et l’éloignant d’une morale de l’effort. Le modĂšle pĂ©nal issu de
    l’aprĂšs guerre, le modĂšle du penal welfare state ou Ă©tat
    providence pénal, décrit par Denis Salas [18] comme celui
    d’un « Ă©tat bienveillant prodiguant des soins pour l’inadaptĂ© et offrant du travail aux dĂ©viants occasionnels » est
    battu en brĂšche par le dĂ©veloppement des peurs sociales (…) Les politiques sont
    Ă©lus sur la base de leur capacitĂ© Ă  ĂȘtre en phase avec la
    rĂ©probation populaire : pas de distanciation, plus d’appel Ă 
    la raison et point de prise de hauteur : leur rĂ©ponse doit ĂȘtre
    immédiate : présence sur les lieux du drame, communiqués
    express et proposition immédiate de durcissement de la loi
    pĂ©nale allant dans le sens d’un empilement de lois peu
    applicables du fait de leur foisonnement. Du modĂšle du
    législateur raisonnable et paternaliste et sûrement trop à
    distance des frayeurs populaires entretenues par l’image
    télévisée, on passe à celui du politique éponge des peurs
    médiatiques faisant son image sur sa capacité de compassion pour la victime et de répression inflexible pour
    l’auteur (…)

    Bon voilà, je suis vraiment pas doué pour la synthÚse mais je vous mets juste les noms des axes qui suivent sans les développer :

    Une clarification indispensable
    sur le rapport entre violence
    et maladie mentale

    Repérer les facteurs spécifiques
    de la violence pour mieux la prendre
    en charge

    Et la conclusion :

    Aborder les rapports entre violence et maladie mentale
    ne peut se faire sans prendre en compte l’évolution de nos
    sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques infiltrĂ©es par l’insĂ©curitĂ© et le dĂ©veloppement des peurs. L’abandon du modĂšle social de l’état
    providence est parallĂšle Ă  la remise en cause du modĂšle
    pĂ©nal qui l’accompagnait, le penal welfare state qui Ă©tait
    caractérisé par un pari fait sur la capacité de la personne à
    s’amender du fait de l’individualisation de la peine et d’un
    accompagnement social et Ă©ducatif. Dans le mĂȘme temps,
    le malade mental peut devenir, si on n’y prend garde, le
    bouc Ă©missaire des politiques pĂ©nales sĂ©curitaires de tolĂ©rance zĂ©ro. La clinique mĂ©dicolĂ©gale doit ĂȘtre soigneusement prĂ©servĂ©e et transmise dans la culture des Ă©quipes
    soignantes, sans nier les risques de violence de nos patients
    ni les banaliser. La vigilance des soignants est dans ce
    contexte plus que jamais sollicitée pour donner une lecture
    clinique de leurs passages Ă  l’acte, les prĂ©venir et restituer
    la souffrance dans son humanité.

    @jabberwocky @gueko

    Je serai curieux de savoir ce que vous en pensez, si vous avez du temps Ă  y consacrer.

    Plus globalement, je trouve cet article vraiment trĂšs intĂ©ressant mais comme je n’y passerai pas ma vie, j’avoue que je suis preneur des rĂ©actions des membres de ce forum.

    hautpotentieldeconneries a rĂ©pondu 2 years, 7 months ago 8 Membres · 32 RĂ©ponses
  • 32 RĂ©ponses
  • byaku

    Member
    23 février 2022 at 18 h 15 min

    Je lirais ca et rĂ©pondrais en fonction de mes connaissances. Mais sois patient ^^ y’a de la lecture et je suis un GRAND fainĂ©ant, et lĂ  tu as fais fort 😣

  • le_bacteriophage

    Member
    23 février 2022 at 18 h 17 min

    Je sais bien. Prend ton temps 😉

  • le_bacteriophage

    Member
    20 juillet 2022 at 9 h 24 min

    Je tente un petit UP rempli de la flemme de devoir proposer une synthĂšse plus convaincante. Si ça ne marche pas, je me verrai dans l’obligation de bouger mes fefesses de grosse feignasse.

    Donc @red_pills_distributor , @jabberwocky , @gueko , @hautpotentieldeconneries , @bagayaga et n’importe qui d’autre : si vous avez un peu moins la flemme que moi, ça m’intĂ©resse ^^’

    A+

  • byaku

    Member
    20 juillet 2022 at 12 h 57 min

    J’ai eu le mĂȘme blocage que la derniĂšre fois, c’est beaucoup trop indigeste

  • le_bacteriophage

    Member
    20 juillet 2022 at 13 h 10 min

    @red_pills_distributor

    Tu fais chier, va falloir que je bosse 😒

  • byaku

    Member
    20 juillet 2022 at 13 h 11 min

    😈

  • Unknown Member

    Member
    20 juillet 2022 at 14 h 17 min

    L’article commence assez mal. Il y dĂšs le dĂ©part des raccourcis fulgurants et des omissions au niveau du postulat de dĂ©part (je dĂ©taillerais plus tard, aprĂšs lecture approfondie). Je tenais malgrĂ© tout Ă  pointer ce qu’il y a de plus problĂ©matique Ă  savoir, l’extrĂȘme binaritĂ© du raisonnement. Il y a en effet un espace considĂ©rable de profils criminels entre les individus sains et les malades mentaux. D’un point de vue juridique, une personne identifiĂ©e comme perverse ou faisant preuve de perversitĂ© (ce qui est encore autre chose) n’est pas malade. Un psychopathe n’est pas non plus un malade Ă  proprement parlĂ©.

    Personnellement, je pense qu’une sociĂ©tĂ© malade – comme la notre – engendre ou autorise davantage des comportements dĂ©viants qui ne sont pas pour autant Ă  mettre sur le compte d’une quelconque pathologie.

    CicĂ©ron avait, en son temps, pointĂ© certaines sectes qui organisaient des bacchanales en soulignant que les comportements bestiaux et les exactions avaient Ă©tĂ© rendus possibles par le laxisme de Rome. Ces folies Ă©taient actĂ©es par des citoyens normaux, sans antĂ©cĂ©dents criminels particuliers. Il y a pourtant quelque chose de suffisamment hors nome dans ces transgressions qui prouve que toutes ces personnes s’Ă©taient dĂ©shabillĂ©es de leur raison…

  • bagayaga

    Member
    20 juillet 2022 at 14 h 34 min

    @le_bacteriophage

    You’re fool^^ Je suis dĂ©solĂ©e,mais c’est un sujet qui ne me passionne pas du tout. J’ai juste lu, rĂ©cemment que nous avions notre taux de natalitĂ© qui est en berne en France mais plus gĂ©nĂ©ralement en Europe. Ce qui entraĂźne le vieillissement de la population. Et qui fatalement va nous conduire Ă  un certain degrĂ© de besoin d’immigration.

    Donc comme par le passĂ© avec la mortalitĂ© Ă©crasante des guerres mondiales,il a fallu avoir recours Ă  l’immigration. Et sĂ»rement que cela sera encore nĂ©cessaire. Puisque de toute façon nous avons un modĂšle Ă©conomique KeynĂ©sien. Et donc que l’Ă©conomie est corrĂ©lĂ©e au taux d’accroissement de la population ! Accroissez plus pour faire consommer tout autant. Je me demande du coup si le problĂšme c’est l’immigration ou l’intĂ©gration ? Et si comme souvent on n’essaye pas de scier le dessus de l’iceberg plutĂŽt que de le faire fondre Ă  la racine…

    Mais encore une fois ,pour finir surtout je ne me suis pas passionnĂ©e par cette question. Tu sais dĂ©jĂ  que mes domaines d’intĂ©rĂȘts se situent quelques millĂ©naires avant ^^ Je n’y connais rien. Et je n’y rĂ©flĂ©chis absolument jamais j’avoue. Alors je ne vais pas polluer ce dĂ©bat en vain^^

    Mais je te remercie de me convier Ă  la discussion mon cher^^

  • le_bacteriophage

    Member
    20 juillet 2022 at 14 h 37 min

    Merci @jabberwocky

    On en reparle dĂšs que possible. Ça me laissera le temps de relire cette Ă©tude de façon approfondie car ma derniĂšre lecture date d’avant les prĂ©sidentielles.

    Je te dis Ă  plus tard.

  • le_bacteriophage

    Member
    20 juillet 2022 at 14 h 55 min

    @bagayaga

    Baaaaaaah t’as qu’Ă  nous trouver des Ă©tudes qui datent de quelques millĂ©naires avant notre Ăšre sur ce sujet. Je suis sĂ»r que la grande dĂ©tective que tu es va trouver des choses 🙂🙃🙂🙃🙂

Page 1 of 4

Connectez-vous pour répondre.