L’intelligence excuse-t-elle tout ?

  • air

    Membre
    8 juin 2020 à 15 h 03 min

    @Yugen

    Je peux comprendre ce que tu dis. Moi aussi, j’ai longtemps dit que ce que je supportais le moins chez les gens etaient la bêtise. Mais maintenant, j’accepte de plus en plus la betise et ses manifestations. Ainsi, par exemple, j’ai des collegues qui sont des sommites mondiales dans leur domaine qui n’ont pas fait telle ou telle action qui leur etait demandee (exemple bête: impossibilité de se connecter pour teletravail, pour des personnes sachant utiliser/reparer des appareils hypersophistiques). Et c’est là que je m’aperçois que cette personne n’a pas pu, que c’etait trop difficile pour elle, que ça semblait trop compliqué pour elle.

    Un autre exemple, des enseignants universitaires qui enseignent mal ou ‘pas dutout’. J’ai decouvert, comme j’en etais un temps responsable et que j’ai tenté d’avoir une approche bienveillante, qu’en ecrasante majorité, la médiocrité de leurs performances etait dûe au fait qu’ils etaient limités. Plus bêtes que méchants, pour dire les choses crûment.

    Effectivement, il y a toujours une limite à chacun, ne serait ce que les limites qu’on se fixe soi-même, mais je parle des limites normales, celles par exemple de pouvoir suivre les etudes qu’on veut ou resoudre un problème pas trop complexe.

    La grande majorité ont des difficultés parce qu’on leur a fait croire qu’il suffit d’un peu d’effort. Mais c’est faux. L’effort n’est pas suffisant. Non, tout le monde ne peut pas reussir le Paces ou être admis en prepa, même avec la meilleure volonté du monde. C’est ainsi. J’ai mis des dizaines d’annees et beaucoup d’experiences malheureuses pour le comprendre profondement. Nos cerceaux sont differents les uns des autres. Et la democratisation de l’enseignement pour tous, à la manière française, n’est pas au point pour tous.

    Bon. Je m’arrête. Merci à ceux qui sont arrivés au bout du pavé…

  • air

    Membre
    8 juin 2020 à 16 h 05 min

    @Yugen

    En effet, definir l’intelligence est difficile. Même les tests de QI sont limités. Je ne peux pas ici t’exprimer mon ressenti avec précision et si je donne des exemples c’est pour l’idee globale.

    Bien sûr, ne sont pas en prépa que les intelligents, loin s’en faut, c’etait un exemple comme un autre. Mais ces etudiants ont neanmoins plus de capacites que d’autres, c’est un fait. Je n’ai pas dit qu’ils sont HPI ! D’ailleurs j’ai remarqué que les etudiants majors de promo sont rarement les plus intelligents, plutôt dire qu’ils ont compris le systeme et ont su s’y inserer. D’ailleurs le Hpi a du mal avec ‘le systeme’. Je distingue bien l’intelligent (qui peut etre vraiment grave pour certaines actions) du hpi (qui peut etre grave pour d’autres).

    Je te rejoins pour les limites. Je parlais des limites generales de ce qu’on peut accomplir, même si j’ai donné des exemples simplistes. Moi même il y a des choses simples que je ne veux/peux pas faire, comme verifier des listes de chiffres. Action qu’un enfant pourrait faire. Mais encore une fois, si on te montre ou t’explique clairement, tu comprends, et si tu es obligé de le faire, tu le feras. Ce qui n’est pas le cas de la personne limitée.

    Un cas vécu. Un concept expliqué puis appliqué, la personne peut refaire l’exercice de maniere legerement modifié. Le concept a l’air compris. Deux jours après, le même exercice impossible à faire, reexplications, recomprehension, et applications. Une semaine apres même scenarios…je n’ai pas pu comprendre si à la base c’etait mal compris (mais les applications ont été facilement realisees juste apres), si c’etait un.problème de mémoire (3x quand même et apres peu de temps), toujours est il que l’aprentissage est ardu, c’est là que je dis ‘limité’.

    Je suis convaincue qu’il y a plusieurs manieres d’enseigner et que tout le monde n’est pas fait pour les maths, par exemple. Qu’il faut adapter aux differentes sortes de limites, la strategie d’aprentissage. Une fois je me suis retrouvee avec une promo entiere incapable de comprendre une simple droite, des adultes avec un bac scientifique. Après enquête, j’ai compris.Un seul etudiant a pu comprendre sans aucune difficulté, il s’est avéré qu’il etait là car en relatif echec scolaire et HP !

  • air

    Membre
    8 juin 2020 à 16 h 49 min

    @Yugen

    Non, ici, ce n’est pas le probleme de l’enseignant. J’ai enseigné divers niveaux et diverses institutions et divers pays. En résumé, apres des annees d enseignement de ceux et celles ayant eu des notes faramineuses au bac (ingenieurs gds écoles etc) et en masteres, j’ai intégré un petit institut où les etudiants etaient d’un niveau assez bas. Et c’est là que j’ai appris beaucoup de choses sur les types d’apprentissages et les limites.

    J’ai aussi un passé d etudes neuro. Je pense que tu devrais essayer de voir les choses de plusieurs manieres avant de trancher. Et si je dis ce que je dis, c’est après presque 30 ans de carriere.

    Mais il me reste encore à apprendre. Et ce que je dis ne reflete que mon opinion. On n’est pas obligé d’y adherer.

    L’histoire de la courbe et aussi des schémas en general est un problème de conceptualisation qui n’est pas à la portee de tous. Si tu veux savoir comment j’ai decouvert cette difficulté particuliere, on peut se parler en MP. Car c’est un peu long et détaillé.

  • melodie21

    Membre
    8 juin 2020 à 18 h 13 min

    Je suis convaincue qu’il y a plusieurs manières d’enseigner et que tout le monde n’est pas fait pour les maths, par exemple. Qu’il faut adapter aux différentes sortes de limites, la stratégie d’apprentissage.

    Oui !!! Enfin, à titre personnel, je ne saurais dire si “je ne suis pas faite” pour les maths, ou si on m’en a plutôt dégoûtée ! Je suis persuadée que je pourrais parvenir à comprendre les maths (ou n’importe quelle autre science) si on me les expliquait correctement, avec une bonne dose de pédagogie et un peu de patience.

    Je me permets de rebondir sur un point : la Prépa. J’en ai fait une, ce qui m’a permis de m’épanouir énormément intellectuellement, d’acquérir des tas de connaissances, d’aller toujours plus loin, etc. Cependant, je te rejoins entièrement sur les capacités des élèves de Prépa. Je n’ai pas eu le concours et ai beaucoup galéré la première année car, malgré mes efforts et ma bonne volonté, “je n’avais pas la méthode pour les dissertations/commentaires de texte/autre” (mais toutes les connaissances, pourtant!).

    En deuxième année, ça allait mieux et j’ai eu de meilleures notes. Cependant, je n’ai jamais été dans le peloton de classe et n’ai jamais eu de notes supérieures à 10-11 (du moins pour les concours blancs). Certes, les 3 meilleures élèves bossaient sans doute plus que moi ; mais elles étaient surtout plus organisées, méthodiques… et 2 sur 3 avaient fait “S”. Elles appliquaient la même logique aux disserts qu’aux démonstrations mathématiques, elles structuraient leur travail, leur emploi du temps, leur vie… Et surtout, effectivement, elles “avaient compris le système”. J’ai également essayé de comprendre les attentes de l’Ecole Normale Supérieure, de mes profs, etc, mais rien n’y faisait : mon esprit refusait de se formater à ce type de pensée, qu’il trouvait trop rigide, fermée et repliée sur elle-même.

    Après, est-ce que les meilleures élèves étaient surdouées… Peut-être l’une d’entre elles, oui, qui se distinguait des autres. Quant aux normaliens, certains le sont, mais la plupart d’entre eux sont surtout de gros bosseurs très déterminés. Mais tout ceci n’est que du vécu ; peut-être en avez-vous un différent ?

  • air

    Membre
    8 juin 2020 à 22 h 03 min

    @melodie21

    je pense que ton vecu reflète la réalité des choses et les hpi que j’ai rencontré en tant qu’etudiants n’etaient jamais ni en prepa ni en ecole d’inge. J’ai ma petite theorie mais elle est peut etre complètement fausse, et j’aimerais bien avoir vos avis.

    Nous autres, les etudes c’est du kif. On etudie parce que ça nous plait, si ça nous plait. En ce qui me concerne, j’ai aussi fait une formation d’élite mais etait la dernière de la promo de 9 (nous etions 15 au départ, beaucoup on abandonné, trop dur, trop chargé). Mes camarades etaient assez intelligents, tous bosseurs, mais ce n’est pas ça qui faisait la difference. Eux travaillaient les matieres en fonction des coefficients, moi je voulais tout apprendre ! Au final, j’ai eu de moins bonnes notes mais je m’estime plus compétente. Et je me suis amusée !

    Je pense que si beaucoup de hpi sont en général mal classés c’est pour ça aussi. Pour eux les etudes ce n’est pas juste pour la note !

    Bien sûr, il y a des profs terribles qui peuvent te casser ton elan ou ta vocation…

    Je pense que l’enfant curieux en nous reste éveillé plus que chez les autres. Tes etudes t’ont stimulé et si tu n’avais pas fait ce parcours tu te serais peut etre ennuyee et abandonné.

    Beaucoup sont restes sur la breche ou ont longtemps cherché leur route, la plupart du temps c’est dû a l’incompréhension des parents et/ou à l’école, et encore des copains, où on te mets dans des cases noires ou blanches. Là, les zebrures parfois ne passent pas !

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 juin 2020 à 10 h 59 min

    @air

    Ce que j’exprimais essentiellement, c’est que la violence est présente en l’humanité même et que si elle peut être difficilement acceptable, il nous faut du moins l’admettre… Accessoirement, nous bénéficions nous-même des fruits d’actes violents liés à la prédominance occidentale sur le reste du monde (par exemple) en ce que les invasions ou l’exploitation de richesses étrangères par la force militaire, économique ou politique pour notre propre profit nous ont apporté.

    J’entends aussi par là que l’homme possède en lui ce potentiel de violence et qu’il l’exploite ou pas, qu’il le réprouve ou non, il n’en reste pas moins une forme d’expression de ses émotions ou un moyen d’atteindre ses buts qu’il ne se prive que rarement d’utiliser.

    On peut se canaliser ou tenter de s’interdire d’y recourir mais ça pourra toujours être mis en balance lorsque l’on est confronté à certaine situation… Et donc, d’en faire usage n’est pas systématiquement considéré comme répréhensible y compris dans le cadre de nos organisations sociales dites “évoluées” comme en cas de guerre par exemple…

    On peut distinguer notre perception individuelle qui s’accommode (normalement) bien moins aisément de cette réalité dérangeante que lorsqu’il s’agit de nos représentants, des dirigeants de nos sociétés qui eux, intègrent cette notion d’emblée comme étant une option parmi d’autres pour répondre à un problème donné…

  • air

    Membre
    9 juin 2020 à 12 h 00 min

    @momosse Je suis tout à fait d’accord avec toi. Si on s’empeche individuellement à la violence c’est d’une part pour ne pas blesser autrui mais aussi pour ne pas être blessé en retour. La violence empêche le dialogue et donc la resolution simple d’un conflit. Elle est l’ultime recours quand les seuls mots sont, ou ont l’air, de ne plus suffire.

    Mais il est vrai que parfois, elle est l’une des solutions qui est envisagee pour obtenir facilement ce qu’on veut (autorité, objets, puissance, interets financiers, etc).

    Je pense qu’avec les technologies de communication la violence a pris d’autres formes aussi. Je sens particulierement l’agression quand je vois des (tres) jeunes hommes envoyer des images vulgaires à des jeunes filles en guise de drague sur les reseaux sociaux…

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 juin 2020 à 12 h 04 min

    @hanae

    Je suis empathique et je ressens les émotions (peut-être moins fortement ou un peu différemment d’une majorité possiblement) et je peux éprouver des regrets (pour “la victime” ou moi-même d’ailleurs) à la suite de certaines de mes actions à caractère violent pour diverses raisons mais même en ce cas, je ne me tourmente pas intimement en m’accusant d’inconséquence ou de par le fait que j’aurais “mal agis” d’un point de vue moral. Je reviens sur ce qui s’est produit en l’analysant (pas toujours avec toute la partialité requise mais en m’y attachant quand même lorsque j’y repense) et je considèrerais les évènements et ce qu’ils entraineront éventuellement comme répercutions.

    Je précise que mes gestes d’agressivités ne sont tout de même (de mon avis) ni si grave, ni si récurrents dans mon comportement et je n’estimerais très probablement pas sur un même plan toutes les actions violentes…

    Je trouve par ailleurs étrange que dans nos sociétés, l’expression verbale de la violence (insultes, dénigrements, moqueries en tout genre…) soit si facilement toléré alors que la moindre gifle est devenue passible de poursuites pénales. J’évoque ici le décalage de tolérance et de traitement qui existe aujourd’hui spécialement entre la brutalité verbale et celle physique. Il me semble que de mettre un coup de pied au cul à quelqu’un est bien moins dur et cruel que ne peuvent l’être des mots assénés régulièrement qu’on lui adresserait pour le stigmatiser et sans jamais “en venir aux mains”, on peut littéralement détruire moralement une personne tout aussi efficacement qu’un coup de poignard en plein coeur le pourrait… La différence, c’est que l’une de ces actions est formellement interdite tandis que l’autre, plus insidieuse et moins manifeste est invisible ou négligée.

    Pour revenir à ce que tu écrivais, je suis globalement d’accord avec tout ce que tu envisages qui pourrait s’appliquer à moi-même mais juste, s’agissant de l’intellectualisation rétrospective (ou prospective si on veut anticiper une situation tendue à venir) de ces évènements, cela ne nous conduit pas forcément à rechercher l’apaisement.

    Sinon, je pense que sans en être un expert, je suis très capable de décoder correctement les intentions des autres… C’est dans la communication et dans l’interaction sociale que j’ai un déficit.

    Et pour ce qui est de mes traits asperger, j’ai tendance à m’y retrouver oui… Aussi bien que je me reconnais assez dans le TDAH que relatait @bagayaga précédemment et sans avoir entrepris des recherches approfondies en ce qui caractérise ces deux types de profil, je ne crois pas qu’ils seraient incompatibles l’un avec l’autre mais il semble qu’ils pourraient se cumuler… Sans surtout qu’aucun pris à part ou que les deux ensemble ne pourraient synthétiser ce qu’est ma personnalité d’une façon véritablement satisfaisante (comme il en va pour chacun de nous évidemment)…

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 juin 2020 à 12 h 18 min

    @yugen

    J’ai initié cette discussion en partageant sur mon cas pour m’en servir d’exemple mais il n’est pas nécessaire (et en fait, probablement pas souhaitable) que ce fil se réduise à la psychanalyse de mon fonctionnement (même si je n’y suis pas fermé)… Je préférerais que d’autres (comme certains l’ont déjà fait) fasse part de leurs expériences personnelles.

    Ok sur ce que tu émets concernant l’absence de rapport intelligence-émotionnel.

    Mais donc, je ne suis pas dénué d’émotions moi-même, je les éprouve et je suis conscient de mes actes comme de leur porté… Même si ça peut être trop tard, je les assume ou les regrettes suivant mes critères d’analyse (desquels ne sont pas absent les concepts moraux standards)…

  • jasper

    Membre
    9 juin 2020 à 13 h 27 min

    Je crois qu’on ne peut pas toujours échapper à la violence parce qu’on n’est pas parfaits. On est des êtres humains.

    Il arrive que l’intelligence n’y arrive plus, parce que quelque chose la met en échec. Eventuellement, nos propres émotions. Et on devient violent, en actes ou par les paroles. Un comportement évitant, comme ne rien faire, ne pas répondre volontairement à quelqu’un peut-être très violent également. Donc être très ‘doux’ est parfois extrêmement violent.

    Par contre, normalement, la violence de la réponse doit être proportionnelle à la violence qu’on reçoit, ou ressent. Dans le cas idéal. Mais tout le monde n’est pas idéal.

    Je pense quand même que c’est mieux d’arriver à reconnaître sa violence, essayer de faire la part de ce qu’on pouvait maîtriser, comprendre ce qui nous a fait péter un câble. Pour éviter d’avoir à nouveau une réaction disproportionnée à l’attaque, car c’est souvent contre productif. Mais je ne suis pas sûr que ce soit possible à 100% de reconnaître sa propre violence à son juste niveau. On minimise toujours.

    Et puis, parfois, passer une bon savon bien méchant à quelqu’un ça lui fait beaucoup de bien. Même si on regrette un peu de n’avoir pas trouvé une autre solution.

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