Alice Miller
Qui est Alice Miller ?
Alice Miller était docteure en philosophie, psychologie, psychanalyste et chercheuse sur l’enfance.
Elle est née le 12 janvier 1923 en Pologne et est décédée le 14 avril 2010 (à 87 ans) à Saint-Rémy-de-Provence, France.
Bien des aspects des théories d’Alice Miller ont été critiqués, notamment le réductionnisme voulant expliquer le parcours d’Hitler ou d’autres personnalités par leur enfance malheureuse.
Livres d’Alice Miller
- Le drame de l’enfant doué, Presses universitaires de France, 1983
- C’est pour ton bien, Aubier, 1985
- L’enfant sous terreur, Aubier, 1986
- Images d’une enfance, Aubier, 1987
- La souffrance muette de l’enfant, Aubier, 1990
- La connaissance interdite, Aubier, 1990
- Abattre le mur du silence, Aubier, 1991
- L’avenir du drame de l’enfant doué, Presses universitaires de France, 1996
- Chemins de Vie – Sept Histoires, Flammarion, 1998
- Libres de savoir : Ouvrir les yeux sur notre propre histoire, Flammarion, 2001
- Notre corps ne ment jamais, Flammarion, 2004
- Ta vie sauvée enfin, Flammarion, 2008
- L’essentiel d’Alice Miller, Flammarion, 2009
Citations d’Alice Miller
Les traités d’éducation conseillent toujours de ne pas “gâter” les enfants par trop d’amour et de délicatesse (ce qu’ils appellent “l’amour mièvre”), mais au contraire de les endurcir pour les préparer dès le départ à la vraie vie. Les psychanalystes l’expriment différemment en disant qu’il faut “préparer l’enfant à supporter les frustrations”, comme si un enfant ne pouvait pas l’apprendre tout seul dans l’existence. En fait, c’est exactement l’inverse : un enfant qui à reçu une véritable affection arrivera mieux à s’en passer, une fois adulte, que quelqu’un qui n’en a jamais bénéficié.
Nous ne pouvons rien changer à notre passé, faire que les dommages qui nous ont été infligés dans notre enfance n’aient pas eu lieu. Mais nous pouvons nous changer, nous “réparer”, regagner notre intégrité perdue. Pour cela, il faut nous décider à considérer de plus près le savoir que notre corps a emmagasiné sur les événements passés, et à le faire émerger à notre conscience. Cette voie est certes inconfortable, mais c’est la seule, semble-t-il, qui nous permette de sortir enfin de l’invisible prison de notre enfance et de nous transformer, d’inconsciente victime du passé, en un homme ou une femme responsable, qui connait son histoire et vit “avec elle”.
L’enfant se conduit de manière à ne montrer que ce que l’on attend de lui, et il s’identifie complètement avec cette apparence. Son vrai Soi ne peut se développer et se différencier car il ne peut pas être vécu. Rien de surprenant à ce que ces patients se plaignent d’un sentiment de vide, disent que leur existence leur paraît dénuée de sens, qu’ils ne se sentent chez eux nulle part. Ce vide est réel. Il s’est effectivement produit un tarissement, un appauvrissement, un étouffement partiel de leurs possibilités. L’enfant a été blessé dans son intégrité, et cela l’a amputé de sa spontanéité, de son élan vital. Ces enfants font parfois des rêves où ils se voient à demi morts.
Pour se défendre du sentiment d’abandon vécu dans la petite enfance, l’adulte dispose d’un grand nombre de mécanismes. A côté du simple déni, nous trouvons le plus souvent le combat perpétuel, épuisant, pour assouvir les besoins refoulés, et depuis lors pervertis, à l’aide de symboles: drogues, groupes, cultes de toutes sortes, perversions. Les intellectualisations sont également fréquente, car elles offrent une protection très fiable, qui peut cependant avoir des effets funestes si le corps – comme c’est le cas dans les maladies graves – prend les commandes.
Tous ces mécanismes de défense s’accompagnent du refoulement de la situation initiale et des sentiments s’y rapportant.