Bonjour,
« Quelles stratégies avez-vous trouvé pour mettre un peu de distance ? »
La distance, j’ai appris (ou plutôt « j’apprends encore ») à la mettre avec les « Pensées pour moi-même » de Marc Aurèle, « De la brièveté de la vie » de Sénèque, ou encore Le Manuel d’Epictète. Je les écoute environ une fois par mois, je me dis qu’à force…ca va finir par rentrer.
Pour l’instant, la mise en pratique dépend encore fortement de mon niveau d’énergie.
Exemple : j’ai beau avoir intégré la citation (approximative) suivante :
« Tu ne laisserais pas n’importe quel passant faire ce que bon lui semble de ton corps, et, pourtant, tu le fais en ce qui a trait à tes pensées : n’as-tu donc pas honte ? » (= de te rendre si vulnérable, de donner le pouvoir à n’importe qui et n’importe quoi de te faire du mal), il n’empêche que face à une agression je ne peux rester stoïque et indifférent si, le jour même, je n’ai pas fait ce qu’il fallait pour avoir un niveau d’énergie (et donc : de paix intérieure) suffisant : alimentation riche en vitamines, bonne séance de sport, quelques interactions positives au préalables…
Du coup, ce qui compte également et surtout, c’est d’empêcher le phénomène « cocotte minute » : qui n’est jamais qu’une explosion d’un trop plein d’émotions non conscientisées, non écoutées.
Ensuite, il m’a semblé utile de travailler mon estime personnelle et d’apprendre (à la façon de la CNV de Rosenberg) à basculer dans une introspection constructive où mes émotions sont identifiées et nommées. Ainsi, je ne me concentre plus tant sur ce qu’a dit l’autre (en bien ou en mal) mais sur la façon dont je reçois l’information et, si elle me blesse, de comprendre lequel de mes besoins cela vient-il toucher, menacer ou préserver.
Dans le même esprit que celui des stoïciens, il y a le fameux « ne prenez pas les choses personnellement » des accords toltèques, qui m’invite à développer de la compassion envers les autres et moi-même : quand une personne m’agresse, au fond….ce n’est peut-être pas véritablement « moi » qu’elle agresse…car je ne sais pas tout ce qu’il s’est passé dans sa journée, dans sa vie pour qu’à ce moment précis ses propres émotions éclates. Ca permet également de sortir d’une sorte d’égocentrisme masochiste : « tout est de ma faute, je suis bizarre, trop nul, sinon ce ne serait pas arrivé etc… »
Enfin, le meilleur système quand on sent que la jauge d’énergie est bien faible (pour vivre « avec » les autres), ca reste encore et toujours de se vautrer délicieusement dans la solitude. Cette exceptionnelle compagne, avec laquelle, jamais on ne s’ennui, et où tout en nous à le droit d’exister sans jamais avoir à se justifier, concilier et s’excuser).
Bref, ce long pavé tout cela pour dire que oui, comme toi, je fonctionne en vas et viens…..mais que ce qui me sauve progressivement c’est le sport ==> faire de mon hygiène de vie une discipline, le premier pilier sur lequel tout le reste tient. Le premier outil pour « évacuer » et rester ancré.