Vos réactions face à l’intolérance

  • lau-ra

    Membre
    9 mars 2020 à 9 h 48 min

    @zelos effectivement, tes propos sont totalement vrais. Être intolérants à l’intolérance c’est un peu contraire.

    Tu as une vision des choses qui me plais beaucoup, j’aimerai pouvoir réussir à voir les choses de la même manière, mais je ne sais pas si je serai un jour capable de ne pas me sentir comme attaquée directement face à ce genre de paroles.

    Tu parles d’injustice: je vois l’intolérance comme une injustice. Une injustice qui dit 《Je suis différent de toi. Je te suis supérieur/mieux, alors j’ai le droit de faire tel ou tel chose sans être jugé, mais toi non》. Mais peut-être mieux vaut se révolter face à des injustices concrètes, voyante dans des actes, comme tu sembles le faire.

    Saches que tu me fais réfléchir en tout cas 😊.

  • max

    Modérateur
    9 mars 2020 à 9 h 56 min

    Le truc le plus dur que j’ai entendu au boulot… L’armée marocaine avait tiré sur un bateau de migrants, et là, le collègue biker, drapeau confédéré, tatouage SS… Qui me sort tranquillement “pour une fois qu’un arabe fait un truc bien ” on était dans le réfectoire, je me suis levé, je lui ai craché à la gueule, littéralement. Il m’a dit qu’il allait se plaindre, je lui ai conseillé de le faire…

    Je suis retourné à mon atelier.

    Vraiment, je suis moi aussi parfois intolérant, même si je fais beaucoup d’efforts pour voir le bien dans des trucs comme la chasse ou même la corrida (là, ça demande un sacré effort). Mais comment tolérer ce genre de propos ?

  • jasper

    Membre
    9 mars 2020 à 10 h 23 min

    Je ne suis pas d’accord, @zelos. la tolérance n’est pas accepter ce que l’autre dit, mais accepter qu’il le dise.

    On peut très bien ne pas être d’accord avec un ami, et on est parfois obligé de s’opposer à quelqu’un qui n’en est pas un, tout en le respectant. Il peut avoir un autre vécu, d’autres valeurs, un autre ressenti qui le pousse dans des idées qu’on n’aime pas. C’est important de s’opposer à lui, et aussi de l’écouter car on peut alors s’apercevoir qu’on a soi-même une vision partielle du problème, qui ne tient pas compte de sa situation.

    Personne ne vit dans l’absolu, tout le monde a les convictions qu’il s’est forgées, et les arrangements avec le monde qui l’arrangent, mais qui mènent parfois à des trucs ignobles, parce que la “pensée” dérive (en fait ce sont souvent les émotions qui prennent le contrôle, et engendrent des distorsions cognitives). Je trouve ça important d’essayer de s’opposer, pour leur faire voir les choses un peu différemment quand c’est possible. Il faut pour ça essayer de comprendre ce qu’il se passe en face.

    C’est en tout cas ce qui me semble le plus productif, même si c’est moins théâtral que le clash ou l’ironie. Sauf si on a affaire a un taré, mais là, comme ça relève de la psychiatrie et qu’on ne peut rien faire, on fait comme avec les grands blessés après une catastrophe : on les abandonne et on mobilise les forces pour les cas moins désespérés.

  • ariel

    Membre
    9 mars 2020 à 12 h 52 min

    Je me suis posé une question en relation avec “l’intolérence” et plus spécifiquement la “discrimination”.

    Est-ce que c’est de la discrimination que de refuser un poste de mannequin à quelqu’un de laid?
    Est-ce que ça l’est si on refuse un poste pour un serveur pour des raisons similaires ?

    Est-ce de l’intolérence que de refuser d’employer quelqu’un dans une école parce qu’il fume ?

    Enfin, imaginons quelqu’un qui a pour principe de peu se laver pour faire des économies d’énergies par exemple (ce qui semble d’actualité comme problème) et que cela se voit sur son apparence.
    On peut imaginer que c’est de l’intolérence que de lui refuser certains postes, après tout, cette personne fait ce qu’elle veut, elle a fait un choix qui mérite d’être respecté. Mais enfin, malgré tout, son apparence peut traduire pour quelqu’un d’extérieur d’une forme de négligence et il serait à ce titre légitime du point de vue de l’employeur de refuser de l’embaucher, de peur qu’il face mal son travail sachant qu’il semble déjà mal s’occuper de son apparence.

    On peut donc voir que les apparences/choix personnels de certaines personnes (qui sont totalement indépendantes a priori de leurs qualification) sont vecteurs d’informations sur cette personne, qu’elles soient vérifiées ou non, et qui peuvent mener à des actions qui peuvnt être perçues comme des intolérences ou de la discrimination.

    J’aimerai bien avoir des avis sur ces questions.

  • max

    Modérateur
    9 mars 2020 à 13 h 10 min

    @Ariel, C’est compliqué de répondre à chacun de tes exemples car chacun présente un cas spécifique :

    Confier un poste de mannequin à quelqu’un de laid ? Là, être beau fait partie du cahier des charges, je ne considère pas ça comme de la discrimination. En poussant l’exemple, quand on lutte trop en imposant des quotas, au cinéma par exemple, on arrive à des aberrations historiques (il y a toujours un soldat noir quelque soit l’époque même si en réalité ils étaient cantonnés à des régiments spécifiques)

    Un serveur laid, on est déjà plus sur de la discrimination, d’une part, il n’a pas choisi d’être laid et en souffre probablement déjà, et d’autre part, on n’a pas besoin d’être beau pour servir un café…

    Le fumeur dans une école, de toute façon il est interdit de fumer dans une école, et il fait ce qu’il veut en dehors non ?

    Et pour ce qui est de la négligence, si la personne est en contact avec la clientèle, il a généralement une obligation contractuelle de présenter une apparence soignée, et sinon, oui, j’estime qu’il est discriminatoire de considérer qu’une personne travaillera mal parce qu’elle ne prend pas soin de son apparence. Ce n’est qu’une supposition, mais il n’y a en réalité aucun rapport logique entre les deux.

  • olbius

    Organisateur
    9 mars 2020 à 13 h 19 min

    Discriminer c’est aussi être un individu, c’est aussi être libre…

    L’État moderne a privé les propriétaires privés du droit d’exclusion impliqué dans le concept même de propriété individuelle. La discrimination est rendue illégale : les employeurs ne peuvent embaucher qui ils veulent. Les propriétaires ne peuvent louer à qui leur plaît. (…) L’État a ainsi volé aux individus une grande partie de ce qui assurait leur protection physique. Ne pas avoir le droit d’exclure les autres signifie ne pas avoir le droit de se protéger. Le résultat de cette érosion des droits de la propriété par l’État démocratique est l’intégration forcée. (…) Les professeurs ne peuvent exclure les étudiants qui se comportent mal ; les employeurs sont condamnés à garder des employés nuls ; les propriétaires sont forcés de garder des locataires invivables ; les banques n’ont pas le droit d’éviter les clients à risque ; les clubs privés doivent accepter des membres contrairement à leurs statuts (…) Et pourtant, exclure quelqu’un de sa propriété est le seul moyen d’éviter des ennuis qui réduiraient la valeur de cette propriété.

    Hans-Hermann Hoppe

    A lire aussi : en quoi la discrimination est-elle un mal ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 mars 2020 à 13 h 22 min

    “L’intolérance, c’est intolérable!”^^

    Je me dis souvent que si l’on supporte pas quelque chose chez l’autre, c’est que dans une mesure moindre et/ou complètement différente, on l’a aussi chez nous^^.

    L’intolérance est pas mal le fruit d’un manque de connaissance et d’amalgames avec associations d’idées erronées qui entraînent la peur. Ça me fait penser à une connaissance qui m’avait sorti un “si si, tous les arabes sont des terroristes.”, sans réaliser qu’arabe n’était pas une religion mais une nationalité et que ça revenait à traiter quelqu’un d’Amerlok ou de franquet^^,et pire, qu’il, l’était lui-même!^^

    Mais y a ceux qui agissent/parlent par méconnaissance un peu naïve, ça se règle dans une discussion tranquille ou on essaie de comprendre ce qui amené lautre à penser comme ça, (les phrases qui commencent par “Depuis toujours”, ou “Tout le monde”, ça part déjà pas dun bon pied ^^) pi ceux qui sont carrément convaincus pour raisons politiques, ethniques/religieuses, que être raciste(et toutes ses déclinaisons), c’est la voie du juste.

    Là, même en essayant de discuter des heures durant, en comprenant qu’il y a souvent des considérations personnelles et où des trucs entendus chez papa maman mais où on n’a pas cherché à aller plus loin, si la personne est butée sur son avis en “bon” sophiste, on perd notre temps.^^

    C’est souvent des sujets qui fâchent et c’est pas mal regrettable, si personne n’était convaincu de détenir La Vérité absolue mais voyait dans la différence un truc super enrichissant qui donne de nouvelles idées, soulève des paradoxes etc, ça pourrait éviter de se retrouver en classe”sujets tabous”. ^^

    À la méconnaissance s’ajoute une dose d’orgueil mal placé ou de manque de détachement par rapport à la situation ^^.

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 mars 2020 à 13 h 53 min

    @Ariel

    Je pense que l’intolérance et la discrimination sont 2 choses différentes; dans le sens où l’une peut entraîner l’autre, mais pas forcément dans le sens inverse. La discrimination chez beaucoup peut aussi venir de peur de ce qui diffère de nous-mêmes (ça reste tout autant “innaceptable”, encore un paradoxe^^, et ça me fait frémir chaque fois que j’assiste à une scène peu importe la nature mais qui se ramène à ca).

    Ce n’est pour autant pas irréversible, dans pas mal de cas, provient de naïveté, pas d’un fond super mauvais de la personne.

    Si ça part en steak en pleine rue par contre , du genre la bataille de morveux qui s’acharnent contre un petit black, là je réagis^^. Mais les enfants ne sortent pas de telles idées du néant non plus..

    Mais les cas dont tu parles sont différents. Un mannequin doit remplir le critère de beauté physique (d’après les normes de la majorité), pour être embauché.

    Comme dans tout métier, on devient pas comptable parce qu’on sait aligner 2+2=4. Alors même si c’est plus choquant quand il s’agit du mannequinat puisque ça porte directement sur le physique de la personne, le fond est similaire.

    Et un type/nana qui sait ne pas avoir une apparence folledingue, à priori, ne se présente pas d’emblée pour un entretien je pense. ^^

    Tout comme un type qui n’a pas passé le barreau peut rêver longtemps d’être avocat.

    Ce qui peut sembler plus injuste dans le cas du mannequinat, mais dans ce cas pourquoi que du point de vue pro? Dans la vie de tous les jours aussi, on croise des gens au faciès plus/moins gracieux ^^.

    Pour le serveur, @Max l’a dit, pas besoin d’être beau pour te donner un coca, même si l’apparence est souvent vectrice du “il est beau donc il a une personnalité cool”, “elle est belle, donc elle est conne”(grrr ça ca mhérisse les poils par contre !!).

    Pour celui qui se lave pas, comment on peut savoir si réellement il ne se lave pas ou s’il souffre de sudation excessive ou autre?

    S’il ne se lave vraiment pas, mais chaud d’en être certain, je dirai que y a le côté personnel qui regarde que lui, tant qu’il est agree dessus tout va bien.

    Mais y a la vie en société et côtoyer quelqu’un qui sent la bouse de vache tous les jours peut créer des tensions et dissensions ,niveau pro je pense, (ailleurs aussi), et ça pose la limite de la responsabilité de chacun.

    Parce que y a ne pas se laver , et y a se présenter sur le plateau “C’est mon choix” en l’exhibant fièrement.

    Quand je vois ça, je me dis: si la personne a choisi de se déplacer pour le revendiquer sur un plateau télé, c’est quil y a un fond où elle reconnait que ce n’est pas dans les “habitudes”de la majorité. Parce qu’on vient pas clamer “c’est mon choix, je ne frappe pas mon enfant”.

    Là j’appelle les flics hein ^^.

    Du coup la questionnse déplace plus vers un ” est-ce parce que je choisis de faire différent de la majorité que je dois le prôner devant tous?”

    On est tous différents les uns des autres , et heureusemennnnnt lennuiiiiii mortel sinon^^, mais sans pour autant devoir exhiber constamment nos différences de mode de vie..

  • max

    Modérateur
    9 mars 2020 à 14 h 05 min

    @olbius

    Très intéressant, au point d’en être effrayant ! surtout lien lien externe, économiquement c’est valable, mais c’est quand même bien moche tout ça ! Il y a quand même deux choses qui m’ont choqué : déjà cette phrase :

    Cette moindre mobilité, consécutive au fait d’être mariée, affecte le salaire. Par ailleurs il faut ajouter au salaire de la femme sur le marché du travail la rémunération qu’elle prélève sur les revenus de son époux pour les services qu’elle lui rends à domicile.

    Sans avoir l’esprit mal tourné… L’auteur part du principe que puisqu’elle est moins bien payée, elle pénalise son mari et donc arrive au salaire normal, il justifie la différence de salaire par la différence de salaire en somme.

    Et le troisième paragraphe est carrément de mauvaise foi : puisqu’il est normal de faire de la discrimination à l’embauche, on paye moins les femmes et les noirs donc on les favorise en les embauchant plus… Donc les perdants sont les non-discriminés qui ne sont pas embauchés. Au final, le seul gagnant c’est l’employeur.

  • olbius

    Organisateur
    9 mars 2020 à 16 h 43 min

    Pourquoi, de mauvaise foi ?

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