Ben

  • Ben

    Publié par bene_bene le 24 juillet 2024 à 6 h 02 min

    <div><div>

    Les jours s’égrainent étrangement, lorsque l’on n’a pas de but, non ?

    On en vient à se poser des questions défaitistes, tout en veillant à bien garder une expression faciale des plus désabusées, pour rester en cohérence avec son intériorité tragique :

    “Comment font les gens ?

    Comment font les gens pour supporter Cela soixante, quatre-vingt, cent ans ?

    Pourquoi et comment restent-ils en vie ?

    C’est long. C’est tellement long d’attendre. Encore, et encore, et encore.”

    On en vient, également, à tirer certaines conclusions.

    “Dès lors que l’existence est absurde, que je suis dans un non-lieu et que je ne m’y plais pas…autant en partir. L’acte de raison, l’acte de charité, de compassion absolue que je peux et dois m’offrir n’est autre que le suicide. Je peux quitter cette ignoble petite salle d’attente dans laquelle je n’ai pas demandé à atterrir.

    De toute évidence, aucun praticien ne viendra. Si ce n’est pour me dire que je me suis, effectivement, trompé d’adresse car je n’apparaît pas dans son planning”.

    Pour autant, la résolution de quitter le building n’est pas tantôt prise qu’elle se révèle peine perdue. Immédiatement, une force invisible et au marketing invincible surgit de nulle part et vous écrase de son poids plume de tout son long.

    Cette force non nominative, ça peut être comme en ce 24 juin 2024.

    C’est un retour pieds nus de la fête de la musique, dans le silence et le noir total de votre petit village. Avoir le coeur plein d’avoir autant dansé, d’avoir autant pu rire et échanger. Avoir les pieds complètement meurtris et même trouver du réconfort à ce mal coquet. Sentir l’air lourd et chaud d’avant l’orage appuyer sur votre peau, vos jambes, vos bras et votre visage. Relâcher vos cheveux trempés de la sueur des éclairages. Et puis, d’un coup, sentir la sueur des cieux tomber sur eux. Vivre ce moment où les nuages implosent de s’être trop gardés. Et sous leurs larmes, vous aussi pleurer. Pleurer d’être vivant, d’avoir enfin la paix.

    Ça peut être le fait de laisser toute cette eau couler, vous nettoyer. Sentir que ce n’est plus à vous même que vous appartenez.

    Ça peut être chacun des pas que vous effectuez. Vous émouvoir, émerveillé, par la belle quiétude du petit pont que vous traversez, qui semble soudain contenir en lui même la définition essentielle de ka beauté.

    C’est cette soudaine et inattendue certitude intérieure que tout ce que vous avez traversé, tout ce que avez attendu, avait bel et bien un sens : Vous deviez vivre ce petit moment de béatitude sur ce pont là, dans ce petit village-çi, dans le noir roi. Vous deviez vous rencontrer, c’était écrit. Quelque chose en votre âme scelle cela comme une évidence. Le hasard, le doute ne sont plus du champs des possibles: vous étiez attendu pour vivre ce moment précis. Vous êtes nécessairement né pour vivre ce minuscule et grandiose instant d’éternité. Ce petit pont et vous.

    Vidé et rempli comme jamais, vous pouvez enfin poser votre tête sur l’oreiller, avec ce merveilleux sentiment du travail accompli.

    Vous avez rempli votre part du contrat de la journée, vous pouvez dormir en paix.

    Mais demain… retour dans la salle d’attente du praticien.

    </div></div>

    matty a répondu il y a 2 mois, 3 semaines 2 Membres · 5 Réponses
  • 5 Réponses
  • matty

    Membre
    24 juillet 2024 à 22 h 17 min

    Je suis dans ce monde mais je ne suis pas de ce monde.

    Qui me dira ce que je fais dans cette galère ?

    Il y a ceux qui s’en contente se disant, c’est comme ça.

    Il y a ceux qui se lamentent disant, c’est comme ça.

    Il y ceux qui espèrent changer ce monde comme ci ou comme ça.

    Il y a ceux qui surfent les autres pour garder la tête hors de l’eau.

    Il y a ceux qui prient pour la venue du Sauveur.

    Et il y a ceux qui savent qui ils sont et mettent à profit cette existence pour cultiver les qualités qui leur permettront de rentrer à la maison le moment venu.

  • bene_bene

    Membre
    25 juillet 2024 à 22 h 23 min

    @matty, tu fais partie de la dernière catégorie ?

  • matty

    Membre
    26 juillet 2024 à 11 h 39 min

    @Bene_bene

    Sur les 6 options 5 sont connues, la dernière est effectivement plus confidentielle.

    Ta question aurait toute sa pertinence dans la réponse que tu pourrais y apporter pour toi-même non ?

  • bene_bene

    Membre
    26 juillet 2024 à 15 h 19 min

    @matty,

    “Ta question aurait toute sa pertinence dans la réponse que tu pourrais y apporter pour toi-même non ?”

    Ah ? Ma question t’as peut être parue intrusive ? Tu n’as pas apprécié ? Si c’est le cas, il faut me le dire, car c’était simplement par politesse suite à ta participation sur ce fil. J’ai cru que je devais te répondre.

    Je précise également que mes écrits ne sont pas autobiographiques, quoique l’introspection soit toujours bonne à prendre.

    Ce que tu énonces est effectivement le principe du roman initiatique.

  • matty

    Membre
    26 juillet 2024 à 17 h 19 min

    <div>@Bene_bene </div>

    Non pas de souci avec les questions, j’espère en retour ne pas avoir été indélicat ou avoir donné à penser que…

    Oui évidement je travaille d’arrache-pied pour cultiver ces qualités qui sont susceptibles d’êtres une des clés pour trouver le bon chemin au moment T. Une manière de ne pas laisser filer un précieux temps en rond dans l’eau.

Connectez-vous pour répondre.