A qui parler de sa différence? Peut on en parler? Comment en parler?

  • azerty_querty

    Membre
    9 octobre 2023 à 23 h 50 min

    Coucou,

    Perso., j’ai eu plusieurs phases, qui correspondaient avec la fraicheur de la découverte de mon HP. Au début, je me sentais tellement soulagée et heureuse d’avoir enfin les clefs de mon fonctionnement, que je me suis dit, bien naïve, je vais partager avec mes proches, parce que j’en ai trop envie et aussi parce que ça va leur donner à eux aussi des clefs pour me comprendre mieux, et que nos relations vont s’améliorer grave 🙂
    Mais déjà, je ne voyais pas trop l’intérêt d’en parler à des gens moins proches, qui de toute évidence ne sont pas intéressés par avoir plus de clefs pour me comprendre, et qui pourraient réagir comme dit dans les témoignages précédents.
    Le résultat a été très mitigé dans mon entourage, certains m’ont dit que ça ne les étonnait pas, d’autres qu’il ne voyaient pas trop intérêt de partager ça avec eux.

    Au bout du compte, je n’ai perdu personne dans mes amitiés, je me suis juste ajustée à leurs réponses. J’en ai parlé avec ceux qui étaient intéressés, et plus jamais avec les autres, mais sans animosité.

    Perso. j’ai horreur qu’on essaie de me forcer à m’intéresser à un sujet qui ne m’intéresse pas, du coup je pense devoir aux autres la même courtoisie.

    Si le sujet HP ne les intéresse pas, (voire, qu’ils n’y ‘croient’ pas), j’estime que c’est leur droit, et je les laisse où ils sont.

    En plus avec le temps, cette histoire de HP ne m’obsède plus vraiment. C’est une part de moi, une composante qui se rappelle toujours à mon bon souvenir et me permet de rire de mes gaffes au lieu de me ratamaudire en me croyant la plus nulle des nulles, c’est déjà pas si mal.
    Et du coup, ce qui se passe, c’est qu’à mesure que je prends du recul, je me détends sur le sujet, je ne brûle plus de le mettre sur la table à chaque conversation, et même, quand je vois que la conversation va par là, je me freine.
    Parfois je le dis, parfois pas, ça dépend de la compagnie, et de si c’est à propos de le faire ou pas. Et ça passe beaucoup mieux.
    A mon boulot, ils le savent, mais je n’ai pas fait une annonce. L’occasion s’est juste présentée de façon organique dans une conversation qui tournait autour du sujet, je l’ai posé là, certains ont rebondi dessus, d’autres pas, c’était au choix de chacun, et c’est très bien comme ça.
    Les retours du genre, “eh, tu te la pètes” (en substance), me semblent souvent plus dus à une certaine maladresse dans le choix du moment où on le dit, de comment on le dit, et des explications qu’on parvient à donner avec.

    A chaque fois que je l’ai dit, je n’ai pas manqué d’enchaîner sur le fait que ça me rendait pas plus intelligente, ni plus performante, ni plus torturée ou en mal-être, juste décalée.
    Et je ne creuse le sujet qu’avec ceux qui me posent des questions. Et franchement, plus les questions sont sur le HP plutôt que sur mon HP, plus c’est chouette d’en parler.

    J’ai été, mais je ne suis plus, dans la phase où je déteste tous les non HP, leur soit-disant étroitesse, psycho-rigidité, fadeur… La découverte de mon HP a tout changé. J’ai pris conscience du gigantesque malentendu qui m’avait pourri mes relations sociales depuis toujours. On ne fonctionne pas pareil, on n’évalue pas l’autre pareil. Mais si personne ne sait à quel point on est différent, tout le monde se trompe, et personne ne communique.

    Une fois qu’on a compris ça, chacun doit pouvoir accepter le fonctionnement de l’autre, non ? Observer le fonctionnement typique peut être intéressant. C’est une autre façon de soigner ses angoisses existentielles.
    Mais on ne peut pas leur demander de fonctionner comme nous, ils ne le peuvent pas plus que nous comme eux.

    Bonne soirée à tous,

    Azerty Qwerty

  • upa

    Membre
    10 octobre 2023 à 0 h 49 min

    Salut !

    Geoffrey 44 ans.

    J’ai été testé tout récemment, il y a 2 semaines…. Une vie en décalage, et en lutte avec la croyance d’avoir de gros problèmes psychologiques, à essayer de contenir ce que je suis…. je ne recommande pas, destin semi-moisi…

    Les quelques personnes à qui j’en ai parlé, qui savent, m’ont appris une chose (et je n’aime pas ça…) :

    Ils ne peuvent pas comprendre. Ni mesurer la portée, la profondeur de cette révélation.

    Et par extension, je sais maintenant que l’attente que j’ai vis-à-vis de la réaction des autres ne sera jamais assouvie.

    Déjà parce qu’ils ne sauront jamais ce que c’est, dans l’idée où on en parle à des non-HPI.

    Ils n’ont aucune idée de ce que c’est, aussi vrai qu’on ne sait pas ce que devenir parent représente tant qu’on n’a pas d’enfant. Aussi vrai que le rêve épique que j’ai fait la nuit dernière ne sidèrera personne d’autre que moi.

    Aussi vrai que si un de mes plus proches amis me confiait demain qu’il vient d’apprendre que ses parents ne sont pas ses parents……et bien je ne saurais pas sincèrement et profondément en prendre la mesure….

    Et ensuite, une constatation plus triste :

    Qui, dans la population non-HPI, comprend qu’il s’agit avant tout d’un douloureux décalage avec le monde et les autres ? Un décalage inné…..

    Qui réalise que les HPI sont une réelle minorité de 2% noyée dans une majorité un tantinet….superficielle…. stupide…. tranquille ?…

    Bref, il me reste mon meilleur ami, très probablement HPI mais pétri d’aigreur, de sarcasme et de dédain, qui a peut-être + souffert que moi, trop pour vouloir se connaître “différent”….. une amie Asperger, peut-être trop perchée (ou suffisamment perchée ?) pour m’offrir cette satisfaction liée à la reconnaissance de ce bouleversement existentiel….. une amie qui m’a toujours considéré comme un ange trop pur pour ce monde (LOL !…).

    Mais bref, je comprends très bien qu’on a….. que j’ai besoin de trouver dans mon entourage un interlocuteur à mon écoute.

    Bon courage !

    🤟🏻

  • Membre Inconnu

    Membre
    10 octobre 2023 à 1 h 09 min

    @Upa

    🤟🏻Bon courage !

    À toi aussi 🙂

    Pas certain que les HP d’ici seront plus à même de te comprendre que les non HPI d’ailleurs…

    Pour moi, c’est une question de névroses, les gens de manière générale les projettent plus ou moins consciemment et,, comme on est des éponges, on a un peu de mal… Perso je te conseillerais de rentrer en analyse afin d’identifier ces phénomènes même si en écrivant ça, je risque de me faire taper sur les doigts par la moitié du site.

  • dalifan

    Membre
    10 octobre 2023 à 9 h 27 min

    Bonjour,

    Que tu le dise ou pas, l’important c’est de savoir où tu mets les pieds.. Si pour toi cette révélation a élucidé bien des mystères à commencer par te rassurer que tu n’etais pas fou (et oui le NT confonds la différence avec la folie rire), ce ne sera pas le cas pour le NT (pas tous biensur). Mais si en gros tu dis à un NT qu’être “anormal” c’est être surdoué (c’est comme cela qu’il l’interprète), je pense que tu vas spontanément lui créer encore plus de noeuds dans le cerveau. Forcément, il va rejeter cette hypothèse en bloc car il n’a pas la capacité de comprendre quelque chose qu’il a déformé lui même dans son esprit dès le départ.

    Donc, je te conseillerais de ne pas en parler si tu n’es pas prêt à être déçu.

    Maintenant, si pour toi, en parler mérite le coup pour faire évoluer les mentalités quitte à s’en prendre plein la gueule, ok. Mais dans ce cas, choisi les personnes en qui tu es sûr ou qui semblent ouvertes à ce genre d’infos.

  • Membre Inconnu

    Membre
    10 octobre 2023 à 10 h 55 min

    Pffffff « LE » NT, « LE» juif, « LE» corse etc etc….

  • Membre Inconnu

    Membre
    10 octobre 2023 à 12 h 25 min

    Pour reprendre les trois questions:

    – À qui parler de notre « différence », et plus généralement des atypicités neuro ?

    Les plus à mêmes de les comprendre sembleraient être les spécialistes du genre. Le problème, c’est que même parmi eux, les compétences, la perspicacité et j’allais dire l’intuition qui devraient les poussent à approfondir et à exploiter les « énigmes » psychologiques qui peuvent se présenter à eux, sont très variables.

    Certains profils sont plus complexes que d’autres; il y en a qui arrive à avoir une telle souplesse, flexibilité neuronale et donc comportementale, qu’ils font comme les caméléons, ils s’adaptent, se fondent dans le paysage rendant difficile un diagnostic rapide et précis.

    Ils retournent à la case départ souvent avec peu, voire aucune réponse, mais la besace remplie de nouvelles questions.

    Mais passer par cette étape reste à mon sens la première car, dans la majorité des cas, on arrive à poser un diagnostic et à avancer.

    Perso, je n’ai rien compris à mon mode de fonctionnement neurologique et émotionnel jusqu’au diagnostic de mon fils il y a une dizaine d’années. Il est THP. Les similitudes étaient criantes et évidemment, j’ai commencé à me poser la question : est-ce que je suis comme lui ? Biais cognitif bien facile à emprunter…mais qui peut mettre terriblement mal à l’aise aussi car, quelque part, se penser HPI , ça fait prétentieux d’autant quand les résultats scolaires ne l’attestent pas, que l’on a été à l’école comme on va à la guerre et que l’on n’a jamais vraiment réussi à s’intégrer sauf en se forçant à être quelqu’un d’autre que soi ( un membre l’a très décrit dans son témoignage).

    Ne pas autoriser cette possibilité est une pure perte de temps car on procrastine un éclaircissement qui est pourtant nécessaire pour équilibrer l’image que l’on a de soi; se voir en face, sans déni, sans « trop »ou « pas assez ». S’accepter tel que l’on est. C’est pas facile pour tout le monde; beaucoup savent de quoi je veux parler.

    Et on se cache. On avance masqué. Certains d’ailleurs derrière des comportements débordants de « trops ». Des HP de plein de choses qui traduisent et trahissent une profonde sensibilité mais qui ne savent pas l’exprimer autrement qu’à travers une personnalité débordante et parfois considérée comme destructrice.

    Le problème, c’est que je me suis trouvée prisonnière ( une « prison sombre » encore… clin d’œil à un membre qui m’a aidé, à sa manière, à me pousser dans mes retranchements et qui a provoqué indirectement ma visite chez un psy pour répondre à ce dont je me doutais depuis 10 ans. Je le remercie au passage…) de mes doutes, de la peur de passer les tests, d’échouer et de ne pas me trouver au final, sinon face à de nouvelles questions. Si je ne suis pas « ça », alors je suis quoi? Et plus on est âgé, plus on a peur du ressenti que provoque le sentiment d’être passé à côté de soi, de sa vie et d’avoir perdu beaucoup de temps.

    Et puis, surtout, en ne passant pas le test , je m’empêchais de valider des réponses qui me semblaient pourtant être les bonnes. Un événement m’a poussé à prendre mon courage à deux mains et à dépasser ma peur. La curiosité et l’impatience ont alors pris le dessus sur le doute et la crainte . Renversement total et brutal de la situation. Et les résultats ont confirmé mon profil HP. J’ai validé mon « Moi » en quelque sorte me permettant de relire et donc comprendre mon passé avec une grille de lecture plus juste.

    Une renaissance sans être une totale découverte. Un atterrissage en douceur 😉.

    En ce sens, je rejoins totalement Matty. Il faut encourager les parents à faire diagnostiquer leur(s) enfant(s) s’il y a un doute sur une atypicité neuro et ne pas hésiter à voire plusieurs spécialistes si nécessaires et si c’est possible.

    -Peut-on en parler ?

    La réponse entraîne celle de la possibilité et de la pertinence. Tout va dépendre encore de si on a ou non défini cette « différence ». Sinon on ne sait pas de quoi on parle. On va seulement parler de symptômes mais qui resteront incompris par ceux qui ne les partagent pas forcément.

    Je trouve que de parler du HP avec des HP a quand même plus de pertinence qu’avec des non HP dans la mesure où il peut y avoir des partages d’expérience et de ressentis. Et donc une possible compréhension et empathie. C’est un pari.

    Ceci dit, et cela a été souligné, on peut tomber dans l’écueil, que ce soit avec des HP ou non, de l’orgueil, de l’égo, de la compétition. Parler d’intelligence entraîne souvent une connotation de valeur, de mesure, d’évaluation, de positionnement, de comparaison du QI. Un autre HP peut vouloir montrer sa supériorité tout comme un non HP peut se sentir dévalorisé. Alors que bien évidemment, l’intérêt d’une personne ne dépend pas uniquement de la mesure de son QI.

    Certains accueilleront cette nouvelle cool et d’autres non car cela risque de les déstabiliser, mettant à mal leur confiance en eux, en leurs capacités… capacités, talents, connaissances…qu’un HP d’ailleurs n’a pas forcément. Et c’est tellement dommage de gâcher des relations qui pourraient être enrichissantes du fait de la mixité intellectuelle…

    Le choix d’en parler ou pas doit se faire en fonction du contexte ( est-ce pertinent de le dire ?) et de la personne que l’on a face à soi… Il faut faire confiance à son flair de zèbre.

    -Comment parler de notre différence ?

    Idem. Ça dépend à qui on en parle.

    Si on fait le choix d’en parler, le mieux et le plus simple est de rester naturel et laisser venir les mots. À défaut de nous comprendre, l’autre pourra percevoir notre sincérité. Et ça ne sera pas si mal.

    Pour finir 😅, je pense qu’il est important qu’il existe des espaces d’expression dédiés à celui de l’atypicité neuro mais ouverte aussi à tout le monde, comme celui ci.

    Cela permet, grâce aux témoignages, de se reconnaître dans différents profils et se révéleront alors.

    Mieux se comprendre pour mieux apprendre et parfois désapprendre…

    C’est réussir un peu sa vie, non ?😊

  • Membre Inconnu

    Membre
    10 octobre 2023 à 12 h 59 min

    Perso, je n’ai rien compris à mon mode de fonctionnement neurologique et émotionnel jusqu’au diagnostic de mon fils il y a une dizaine d’années.

    Non mais je rêve encore.. LE transfert de malade… TON fonctionnement c’est pas le sien même si on peut retrouver des similitudes de caractère ou autreS

  • Membre Inconnu

    Membre
    10 octobre 2023 à 13 h 05 min

    Il y a un proverbe qui dit : “Connais-,toi toi-même”… pas connais-toi à travers les autres

  • yllen

    Membre
    10 octobre 2023 à 14 h 54 min

    Bonjour,

    Je vais faire abstraction de tout le cheminent qui m’a amené à écrire les mots qui vont suivre et tenter d’expliquer au mieux et succinctement mon point de vue.

    Aujourd’hui je considère mon HP comme un état de fait au même titre que je suis brune et tatouée ( ça, ça se voit) ou bienveillante et naïve (ça, ça ne se voit pas). En gros ” je suis comme ça ” et je ne ressens ni l’envie de m’en cacher ni l’envie d’en parler puisque c’est naturel. Je ne me sens pas différente puisque tout le monde est différent de tout le monde de toute façon ( ce qui est plutôt chouette d’ailleurs!). Du coup , ces questions là je ne me les pose pas. Je fonctionne au cœur et à l’intuition …Ce qui est rigolo c’est que depuis que je fonctionne ainsi , la plupart des nouvelles personnes que je rencontre sont HP et la découverte de ce point commun se fait hyper naturellement dans la discussion.

    J’espère que les points de vues variés des personnes t’ayant répondu te permettront d’avancer sur le plus beau des chemins qui est le tien 🙏🏻

  • alexl

    Membre
    10 octobre 2023 à 19 h 47 min

    divergente, j’adore la réponse ça m’aide aussi à faire le pas, du test merci à toi

Page 2 sur 4

Connectez-vous pour répondre.