@matty
Ok, je vais partir de ce que j’en comprends, en faisant une comparaison avec le pays dans lequel je me trouve actuellement. Et au pire, si je me trompe, un regard extérieur sur la situation peut toujours être intéressant.
En faites-vous le constat ? Quelles peuvent en être les conséquences sur la cohésion sociale, la gestion du bien commun et l’action politique ?
Dans le pays où je suis, il n’y pas d’« identités collectives », le peuple n’a qu’une identité, la sienne, constitué de ce qu’il est aujourd’hui, de ce qu’il aime et donc défend, de ce à quoi il tend et de ses valeurs, fortement imprégnées par son Histoire et par sa culture (et ceci est le cas dans de nombreux pays du monde, à vrai dire). Ce peuple ne s’engage donc pas dans différentes directions, différents combats, parfois opposés ou contradictoires, comme peuvent le faire les « identités collectives », il vit, travaille, passe du temps avec sa famille et ses amis, entreprend, créer etc etc. Et cela donne au quotidien un pays vivable, où il y a évidemment des travers et de la corruption, beaucoup de pauvreté générale (j’y reviendrai plus tard), mais où la somme des problèmes n’en est pas du tout au même point qu’en France, c’est-à-dire : pas au point de porter sérieusement atteinte à ce qu’on appelle en France « la cohésion sociale » et la « gestion du bien commun ». Ici, cela fonctionne encore.
Je poursuis. Dans ce pays, le combat politique se divise en deux catégories :
– La première est constituée de ceux qui luttent pour pouvoir préserver tout cela afin de le transmettre à leurs enfants, car, l’ayant reçu de leurs ancêtres, ils se sentent responsables de cet héritage et veulent le préserver pour les générations suivantes Cette catégorie est constituée d’une très grande majorité du peuple et de quelques politiques qui ont vu la dégradation des conditions de vie en Occident et plus particulièrement dans les pays d’Europe de l’Ouest et qui savent à quoi elle est liée : un certain positionnement politique et idéologique qui peut être, certes, beau sur le papier, mais qui va, dans le réel, à l’encontre des intérêts fondamentaux d’un peuple et d’une nation
– La deuxième est constituée des politiques que l’UE place ici ou corrompt directement pour faire avancer ses projets, projets qui se révèlent, dans le temps, contraires à l’indépendance du peuple et du pays ; ainsi que d’une petite tranche de la population, une sorte d’hyper classe déracinée qui veut faire des affaires. Les projets de l’UE, parfois imposés de force, ont appauvri très nettement le pays et ont contraint beaucoup de personnes à s’exiler. Mais certains reviennent par amour de leur pays, pour essayer d’y faire quelque chose, et d’autres, parce qu’ils ont vu qu’il n’y avait pas de liberté en Occident et qu’ils ont voulu la retrouver (ce sont leurs mots)
Si je dis cela, c’est parce que l’émergence même d’identités collectives en France constituait déjà en soi un problème : concrètement, ces identités ont accentué la perte du sentiment d’appartenance à un même peuple et donc en cela la connaissance d’intérêts communs à défendre et à préserver, pour soi-même, pour les autres et surtout pour les générations à venir, ainsi que le sentiment d’avoir hérité d’une terre et d’une Histoire qu’il faut préserver et un minimum respecter ; et tout ceci a contribué à faire s’éteindre la solidarité elle-même.
Or, sans ces éléments là (sentiment d’appartenance, responsabilité vis-à-vis de ce dont on a hérité, solidarité etc), il devient très difficile de préserver le bien commun, la cohésion sociale et encore plus de voir quelle politique peut nous être réellement favorable.
Tout ceci a aussi eu pour effet, en France, de fortement affaiblir le pays, qui ne se retrouve plus en mesure aujourd’hui de résister face à d’autres projets, extérieurs, mondiaux même, qui eux visent concrètement à créer un autre ordre économique, qu’on peut résumer rapidement par : direction par de très grands monopoles et soumission des peuples. Les identités collectives deviennent donc indésirables dans cette équation, car ce qui compte, c’est d’avoir des individus soumis acceptant cette nouvelle domination et ne menant plus aucun combat.
Et si la France (peuple et élites compris, excepté les traitres, bien évidemment, qui eux savent ce qu’ils font) ne prend pas conscience du processus autodestructeur dans lequel elle s’est déjà très fortement déjà engagée alors, cela ne va fatalement qu’empirer : nous n’aurons plus aucune prise concrète sur notre politique. Le bien commun et la cohésion sociale seront redéfinis sous l’angle de la nouvelle domination, de ce qui lui est avant tout favorable à elle et non à nous.