Vivre seul

  • Publié par le_bacteriophage le 17 juillet 2021 à 23 h 17 min

    Bonjour,

    Ce sera mon premier post sur un sujet qui occupe la plus part de mes pensées depuis maintenant plus d’1 an.

    Mon ex-conjointe m’a quitté l’année dernière, un peu du jour au lendemain. Nous avons une fille que je ne vois plus qu’une semaine sur deux. Je me retrouve donc très souvent seul sans y avoir été habitué par le passé. Lorsque j’ai rencontré celle avec laquelle je pensais vivre toute ma vie, je vivais encore chez ma maman. Nous nous sommes vite installés puis avons vécu 8 années ensemble. Nous avons fini par acheter une maison dans laquelle nous avons vécu elle, ma fille et moi pendant 1 ans avant qu’elle s’en aille.

    Avant ça j’ai toujours été quelqu’un de réservé et de plutôt solitaire bien que j’ai quelques amis que je vois très peu. J’ai toujours eu besoin de me retrouver seul en dehors de mes relations amoureuses dans lesquelles j’avais le besoin de partager chaque instant avec la personne pour laquelle je m’investissais. Durant ces 8 années je n’ai donc vu quasiment que mon ex-conjointe et j’ai progressé dans la vie en me disant que je ne me voyais pas vivre sans amour, sans me livrer à quelqu’un. Sans la confiance de l’autre et sans lui faire totalement confiance.

    Aujourd’hui je suis seul dans cette grande maison qui se voulait familiale. Mon amour est parti, ma fille n’est là que la moitié du temps et chaque journée passée seul est une sorte de calvaire que je passe avec moi-même alors que j’ai besoin de l’autre pour me libérer de moi-même. L’amour que j’ai pour l’autre me permet de me concentrer sur cet autre et non sur moi. C’est le seul moment où j’arrive à sortir de ces pensées qui m’obsèdent. Aujourd’hui je suis dans l’obligation de me confronter à moi-même et à l’idée de peut-être vivre ma vie seule alors que je ne m’en sens pas capable. C’est une sacrée épreuve.

    Je suppose que vous avez été nombreux à avoir vécu ça alors j’aurais aimé savoir si vous avez pu identifier des étapes de votre cheminement vers une sorte d’acceptation. Vers le renoncement envers des choses qui représentent pourtant certains fondement de votre existence.

    Si vous êtes prêt à partager un peu de vos épreuves alors je vous lirai avec plaisir. Pour celles et ceux qui ne veulent pas forcément s’exposer je réponds aussi aux messages privés.

    vanessa66 a répondu il y a 2 années, 9 mois 3 Membres · 7 Réponses
  • 7 Réponses
  • geapix

    Membre
    18 juillet 2021 à 10 h 43 min

    Cher Glen, je ne vais pas prétendre que c’est toujours facile de vivre seul. Comme toi j’ai besoin de vivre avec quelqu’un.

    Se retrouver seul au moins une fois dans sa vie est pourtant un passage nécessaire pour justement se confronter avec soi même. Attention cet avis n’engage que moi. Il n’y a qu’une fois seul que l’on peut régler ses problèmes d’ordre psychologique ou spirituelle. Il y a un courant de pensée auquel j’adère qui consiste à voir l’amour comme la cerise sur le gâteau. Le bonheur, l’épanouissement personnel se trouve seul. Pour cela, il est plus facile d’être célibataire. Personne pour te dire quoi faire, qui t’impose son avis, il n’y a que toi sans son parasite. C’est dans ces moments que tu es plus à même de faire le bilan de ta vie, définir ce que toi tu aimerais faire de ta vie.

    Lorsqu’une personne est épanouie, la vie de couple avenir n’a plus à souffrir ou souffre moins de tes casseroles devenus moins nombreuses, plus légères. Je pense que tu devrais profiter de cette solitude pour travailler ses sujets. Ta vie amoureuse futur en sera que plus embellie.

    Rien ne t’empêche pour autant de voir tes amis, d’avoir une vie sociale. C’est important pour une bonne santé mentale.

    Il faut se dire aussi que ce n’est qu’une période de transition si tu considères indispensable de revivre avec quelqu’un. Je te mets aussi en garde contre les pervers narcissiques et autres manipulateurs qui se nourrirons de ta dépendance affective à tes dépends. “Mieux être seul que mal accompagné”

    Tu a la chance d’avoir un enfant. Tu n’es pas vraiment seul. Moi j’ai des chats. Les animaux de compagnie ont des effets bénéfiques sur le morale à condition bien sûr de pouvoir s’en occuper.

    Bon courage

  • le_bacteriophage

    Membre
    18 juillet 2021 à 12 h 08 min

    Merci d’avoir pris un peu de ton temps pour me répondre.

    J’entends très bien tout ce que tu dis mais j’ai plusieurs soucis en creusant un peu.

    Déjà, oui, je considère aussi que pour se consacrer pleinement à l’autre, il faut avoir pu se consacrer pleinement à soit. Par contre, je ne considère pas que ce soit une condition pour qu’une relation amoureuse se passe bien. Alors bien sûr, si on va très très mal il n’y aura probablement pas moyen d’arriver à quoi que ce soit mais je ne pense pas que ce soit mon cas. Je suis quelqu’un d’assez positif et j’arrive à lâcher prise et à accepter de prendre le temps de régler mes problèmes. Là où c’est un peu particulier c’est que je considère que je suis arrivé au bout de mes capacités de remise en question et d’introspection sur tout un tas de sujets dans la mesure où je sais répondre moi-même à mes questions. Peu importe le temps que je vais y consacrer, la réponse qui va apparaître à la fin sera la même. Je me confronte pourtant constamment aux mêmes questionnements en me servant de mon évolution pour “challenger” mes convictions. Parfois des nouvelles choses apparaissent, parfois non.

    Sur le sujet qui me concerne aujourd’hui, il n’y a pas grand chose à y faire pour le moment. Par exemple, sur le fait d’accepter de vivre seul, de prendre ce temps pour remiser ses casseroles. Aujourd’hui, je pense simplement que j’ai absolument besoin de rencontrer quelqu’un qui est capable de m’écouter mais aussi que je suis capable d’écouter. Quelqu’un qui sache me confronter à des choses auxquelles je ne peux accéder par ma propre pensée. Je me sens stagner malgré tout ce que je peux faire pour répondre à toutes les questions que j’ai. C’est un besoin pour moi que j’essaye d’étancher chaque jour qui passe. C’est très bien, je suis content de cela et je ne m’en sens pas malheureux même si j’aimerais parfois me laisser juste un peu tranquille. Je préfère ça plutôt que me résoudre à accepter un confort qui sera systématiquement un signe de paresse intellectuelle pour moi. Je m’égare un peu…

    Ce qui me gêne aujourd’hui dans ce que j’entreprends c’est que je suis dans une démarche de sincérité totale, que c’est ce que je veux pour moi et pour l’autre. J’attends d’ailleurs beaucoup plus de moi sur ce point là que je n’en attends de l’autre, je pense, dans la mesure je suis capable de beaucoup patience pour que l’autre y arrive alors que je n’arrive absolument pas à contenir ce besoin de me livrer et de l’informer sur ce que je suis. Le problème c’est que quand je fais ça, soit la personne en face va se fermer totalement, soit elle va bien y réagir pour finalement m’indiquer plus tard que c’est vraiment trop bizarre de se confier autant… En n’acceptant pas cette sorte de condition que j’ai pu lire à plusieurs reprises sur le fait qu’en amour, il ne faut surtout pas montrer trop vite à l’autre tout l’amour que l’on a (et l’honnêteté totale fait partie de cette démarcher pour moi) et bien je finis par me saboter. Ce qui pour moi est une preuve de la confiance que j’accorde à l’autre se transforme en une espèce de tentative de manipulation chez l’autre. L’autre pense que je fais cela pour l’inciter à me confier ses vices…

    Cette incapacité à rester sur du positif dans mes relations vis à vis de moi m’expose forcément à des personnes qui vont finir par me rejeter ou par se servir de moi. Est-ce que je souhaite m’en protéger ? Non, je ne pense pas. Je suis convaincu que la personne que je trouverai qui sera capable de prendre ce message de manière positive, sans chercher à se protéger sera probablement la bonne en omettant touuuut ce qu’il faut d’autre pour qu’une relation amoureuse dure à jamais, comme je le conçois. Je ne veux pas prendre de pincette à ce sujet car ce serait en quelque sorte jouer en amour, ce que je n’ai jamais su faire et ce que je ne souhaite pas faire.

    Maintenant, pourquoi je ne souhaite pas m’en protéger ? Et bien nous allons tourner un peu rond parce que ce que je souhaite par dessus tour c’est trouver cette personne et que je ne la trouverai pas en dressant des barrières. J’ai déjà pu tenter de le faire pendant plusieurs années, ce qui m’a amener je pense à la pire phase que j’ai eu à traverser dans ma vie. Je ne souhaite plus jamais ça. Il faut pourtant que j’arrive à m’en protéger ne serait-ce que pour ma fille. Je ne veux pas polluer son quotidien et sa vie avec des partenaires qui ne seraient que de passage. Sauf que je commence sincèrement à douter que j’arriverai à trouver cette personne un jour même si je suis conscient d’avoir le temps pour cela. Alors pour m’en protéger quand même sans renier mes croyances, je me demande si il ne faudrait pas simplement que je renonce à cette quête de trouver cette personne au moins le temps que ma fille devienne grande. Le problème c’est qu’en y renonçant et bien je renonce simplement à tout ce qu’il y a de plus important dans ma vie. Vous me lisez bien oui. J’ai beau aimer ma fille de tout mon cœur, l’amour que j’ai pour elle est pour l’instant pour moi moins important que celui que je peux avoir pour ma moitié. Pourquoi ? Tout simplement parce que je souhaite mener ma fille vers l’indépendance totale, qu’elle puisse devenir une femme libre et accepter le fair qu’elle ne m’aura pas toujours avec elle. Je pense que je ne me sentirait pas plus heureux pour elle que lorsqu’elle sera capable de vivre sans moi. Ce que je suis incapable de souhaite pour ma moitié. C’est pour moi ce qui différencie l’amour que l’on a pour un enfant de celui que l’on a pour la personne avec laquelle on choisit de vivre pour toujours. J’accepte d’être dépendant de l’autre alors que je conçois le fait de ne plus l’être de ma fille.

    D’avance, désolé pour toutes ces dérives qui m’amène à pondre un texte beaucoup trop long en ne parlant pas de tout ce dont je voulais parler. Je m’arrête là pour le moment.

  • vanessa66

    Membre
    18 juillet 2021 à 12 h 14 min

    Bonjour Glen, ton post me touche car je suis actuellement dans la même situation. Après avoir été mariée et en couple plus de 23 ans, divorcée, puis en couple à nouveau pendant 2.5 ans, je n’ai jamais été vraiment seule. J’ai pris la décision de mettre un terme à une relation extrêmement tumultueuse et je me suis retrouvée seule en plein confinement, face à moi même. Cela fait 4 mois et j’en ai profité pour travailler sur moi, identifier mes blessures, mes besoins, me retrouver. Pour un zèbre et donc pour moi, ne plus avoir de relation amoureuse, de contact physique, c’est comme ne plus vivre et je pense que c’est notre nature, nous ne pouvons pas vivre sans amour. Je me suis imposée ces mois de célibat pour ne plus reproduire les mêmes schémas et être prête à rencontrer l’homme de ma vie. En effet, je pense qu’une période d’introspection et de solitude est essentielle pour grandir et tirer les leçons du passé, rééquilibrer sa vie. Mais jamais je n’envisagerai ma vie sans amour à partager, sans tendresse. Pour moi, même si tous les autres aspects de ma vie sont équilibrés, l’amour n’est pas la cerise sur le gâteau, l’amour m’est vital, indispensable, essentiel à mon équilibre, sans lui je ne peux vivre ni me sentir pleinement épanouie. Alors oui, il vaut mieux être seul que mal accompagné et attendre la bonne personne avec qui partager un amour sincère et authentique. Cela n’empêche pas d’être en relation avec des amis, des hommes des femmes, et garder un lien social. Mais je garde mes rêves et ma quête de l’amour qui me correspond, sans lui, je ne suis pas tout à fait moi même. Courage et écoute ton cœur. Vanessa.

  • le_bacteriophage

    Membre
    18 juillet 2021 à 13 h 02 min

    Merci à toi,

    J’espère que tu parviendras à trouver cet équilibre dans ta vie en dehors du couple et tu sembles avoir déjà fait un bon bout du chemin nécessaire pour y arriver étant donnée ce que tu écris. 4 mois, c’est court, je ne peux qu’être admiratif. Pour ce qui est de la notion de zèbre, je ne t’empêche pas de l’utiliser et heureusement mais j’en profite juste pour préciser que selon moi, elle n’a pas vraiment sa place ici dans le sens où il est impossible de dire si ce sentiment qui semble être caractéristique des zebres, HPI, HPE ou appelez le comme vous voulez, n’appartient réellement qu’à eux. Je suis ici en tant qu’individu, avec mes forces et mes faiblesses et je ne me considère pas autrement même en m’étant inscrit sur un espace dédié. J’ai simplement l’espoir de trouver à qui parler ici quand j’ai du mal à y parvenir ailleurs pour le moment.

    Je prends dans tous les cas tout ce que tu me dis. Je suis plus en accord d’ailleurs sur ton message que celui de geapix mais c’est compliqué de juger comme ça en quelque ligne sur ce qui habite le fonds de votre pensée.

  • vanessa66

    Membre
    18 juillet 2021 à 13 h 23 min

    Je suis HPE et je l’assume, appelons cela comme l’on veut, tous les individus ne sont pas des HPE et notamment concernant les émotions, l’amour, et le fait de se poser des tas de questions en permanence sur le sens de la vie, de l’amour, du couple, que certains ont la chance de ne pas se poser … peut être vivent ils plus heureux, plus légers. Pour moi il n’y a pas de réel équilibre en dehors du couple et de l’amour et cela aussi je l’assume. Donc 4 mois pour mon introspection oui je suis assez fière de mon travail sur moi extrêmement constructif, j’y ai consacré tout mon temps étant en transition professionnelle. Mais … reste à trouver la bonne personne après cette première étape … et là c’est déjà bien plus compliqué.🙂

  • le_bacteriophage

    Membre
    18 juillet 2021 à 14 h 44 min

    Il faut y croire et continuer à y croire encore et encore. Tu m’as l’air de le savoir alors je suis assez confiant pour toi. Dans tous les cas, partir avec ses rêves et ses espoirs vaut mieux que de partir en les ayant abandonné, à mon sens.

  • vanessa66

    Membre
    18 juillet 2021 à 15 h 03 min

    C’est exactement ça ! Garder nos rêves fait que nous restons vivants. Si on abandonne, on meurt 🙂

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