Comment passer le WAIS dans de bonnes conditions ?

  • Comment passer le WAIS dans de bonnes conditions ?

    Publié par Membre Inconnu le 20 septembre 2019 à 14 h 37 min

    Beaucoup parmi vous hésitent encore à passer le WAIS.

    Certains y renoncent pour de mauvaises raisons, en s’imaginant que le test est trop « logico-mathématique » ou que leur portemonnaie ne se remettra pas de cette entreprise. Vous pouvez en effet passer le WAIS gratuitement en faisant appel à un CMP (Centre Médico-Psychologique). Le parcours y est plus long et l’accompagnement pas toujours adapté. Les spécialistes ou les praticiens sensibilisés à la douance – même parmi les neuropsychologues – restent peu nombreux. Enfin, une fois le WAIS obtenu, vous serez malheureusement livré à vous-même.

    Si vous vous dirigez dans cette direction, je vous suggère de préparer au préalable votre demande et même de noter un maximum d’éléments qui vous incitent à penser que vous pourriez être concerné par le haut potentiel. Il vous faudra en effet persuader d’abord un infirmier, puis un psychologue avant de pouvoir être pris en charge par un neuropsychologue.

    J’espère que ce sujet vous décidera, qu’il balaiera certaines idées reçues et qu’il répondra à quelques questions que vous vous posez.

    J’invitent enfin les surdoués testés à faire part de leur expérience.

     

    Ce qu’il faut savoir avant de passer le WAIS :

    Le WAIS n’est pas un test qui s’adresse uniquement aux matheux. Il est composé de 9 exercices (« Cubes », « Information », « Matrice », « Similitudes », « Mémoire des chiffres », « Puzzles visuels », « Symboles », « Vocabulaire » et « Arithmétique »). D’autres tests peuvent le compléter afin de mesurer les capacités d’attention et relever des TDHA (Troubles de l’attention et du comportement).

    L’entretien préalable est déterminant. Il faut en profiter pour exprimer d’éventuelles singularités (dyslexie, dyspraxie, prosopagnosie, etc.), des suspicions de traits autistiques, des comportements ou des attitudes singulières que l’on vous a signifiées (pics émotionnelles, instabilité professionnelle, excès, etc.). Si vous éprouvez un sentiment d’ennui chronique, si vous avez des difficultés à comprendre le langage non-verbal, si les interactions sociales sont pour vous des sources d’incompréhensions, etc., verbalisez-les afin que le neuropsychologue puisse rendre un bilan détaillé. Les éléments que vous délivrerez sur vous-même pourront peser sur les résultats et l’interprétation de vos scores.

    Pensez éventuellement, au préalable, à rédiger une synthèse de votre parcours ; rendez compte de votre environnement familial, de vos succès ou de vos épreuves afin que le neuropsychologue puisse affiner son analyse.

     

    Le stress, la dépression mais aussi la prise de certains médicaments peuvent fausser défavorablement les résultats. Il ne faut pas hésiter d’une part à faire état de votre forme moral au spécialiste qui vous suit, mais aussi à différer l’examen si besoin est. Quoi qu’il en soit vous pouvez vous épargner des sources inutiles d’anxiété.

     

    Ce qu’il ne faut pas faire avant de passer le WAIS :

    – N’essayez pas de passer par vous-même des tests de QI sur internet (ou ailleurs). Ceux-ci n’ont aucune valeur et s’avèrent souvent n’être que des arnaques. Vous pouvez parfaitement obtenir un score relativement moyen à ces tests (autour de 120) et avoir un QI évalué à 140 avec le WAIS.

    – Ne passez pas le pré test du Mensa ou ne vous basez pas trop sur les résultats obtenus, surtout si vos points forts sont liés au champ littéraire ou artistique, à la culture générale ou à une grande capacité mémorielle. Le pré test du Mensa est en effet axé sur les compétences logico-mathématiques. Même si vous passez par la suite l’intégralité du test et que vous échouez, cela ne signifie pas pour autant que vous n’êtes pas concerné par le haut potentiel.

    – Ne vous fiez pas aux vidéos sur Youtube. En dehors de celles mises en ligne par le Mensa et de spécialistes reconnus, la plupart de ces interventions tendent à affirmer des points de vue (comme celles d’une « Psy à la maison ») sans fondement et ne développent aucune argumentation un tant soit peu rationnelle. Elles ne font que répéter ou déformer des idées pas toujours démontrées. Certaines chaines sont même alimentées par des individus peu scrupuleux ou sectaires – comme Raymonde Hazan.

    – De même, ne prenez pas les reportages télévisuels sur la douance pour argent comptant. Ces émissions ou ces programmes véhiculent et entretiennent souvent des clichés. On y fait témoigner des « singes savants » ou des personnes disposant de talents logico-mathématiques hors normes sans se soucier du fond. Le spectaculaire et l’immédiateté étant les nerfs de la guerre sur le petit écran…

    – Evitez les ouvrages de vulgarisation parce qu’ils propagent souvent, eux aussi, des stéréotypes. Certains parmi eux restent délibérément dans le flou pour des questions bassement commerciales. Je pense tout particulièrement à « Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué. » de Jeanne Siaud-Facchin. Préférez les livres plus engagés ou plus techniques, même si eux aussi peuvent être dans l’erreur ou se hasarder dans des théories. Préférez les ouvrages rédigés par des surdoués testés comme Nicolas Gauvrit, Fabrice Bak ou Carlos Tinoco.

    – Evitez la plupart des blogs pour toutes les raisons évoquées plus haut. Même s’ils sont alimentés par des surdoués, la plupart sont autocentrés et peuvent fausser votre perception du Wais ou de la douance. Quelques-uns sont malgré tout très bien documentés et très pertinents. Celui de la Chouette est de loin le meilleur, le plus riche, le plus encourageant et le plus drôle ! http://antredelachouette.blogspot.com/

    – Ne vous entraînez pas. Faire des grilles de Sudoku, de mots-croisés, des partis de Trivial Pursuit, des tests sur internet ou des exercices de mémorisation ne sert à rien. Cela vous ajoutera au contraire une pression inutile.

    Voili, voilou….

    Membre Inconnu a répondu il y a 4 années, 5 mois 3 Membres · 5 Réponses
  • 5 Réponses
  • byaku

    Membre
    20 septembre 2019 à 16 h 00 min

    la plupart de ces interventions tendent à affirmer des points de vue (comme celles d’une « Psy à la maison ») sans fondement et ne développent aucune argumentation un tant soit peu rationnelle.

    Ça fait plaisir à lire.

    J’invitent enfin les surdoués testés à faire part de leur expérience.

    Je n’ai aucune idée de comment cela s’est passé pour les autres. Je vais simplement donner mon avis, mon vécu par rapport à ça.

    Si je me base uniquement sur mon vécu. J’aurais tendance à vivement déconseiller à qui que ce soit de passer ce test. Je n’y ai personnellement retiré rien de positif. Dès lors que les gens autour de moi on réalisé que je l’étais. Plusieurs types de comportements sont apparus.

    – L’attente de l’entourage proche ( famille ) = Pression à laquelle je n’étais pas prêt et don je n’avais pas envie. Je me suis mis à avoir une peur phobique de l’échec et de décevoir les gens qui comptaient sur moi.

    – La jalousie de certains camarades et de certains enseignants. Jalousie, puis méchanceté, puis harcèlement. J’ai la chance d’avoir énormément de caractère et de ne jamais avoir eu peur d’aller au front face à l’injustice. Ça à crée de nombreuses bagarres … avec pour seul objectif pour moi de préserver mon intégrité et de ne pas me faire cracher dessus dans la court de récrée, ou de prendre des baffes en publique. C’était soit je m’écrasais face au pti kaid dla cours de récré, soit il allait falloir me défendre pour prouver qu’on pouvait pas me cracher à la gueule sans répercussions.
    Je n’ose même pas imaginer ce qu’on pu vivre ceux pour qui cela s’est passé comme moi, mais n’ont pas eu cette chance d’être un rentre dedans qui se laisse pas écraser. Parce que je peux vous assuré que si je m’étais pas défendu … j’aurais été le punching ball de la court de récré. J’imagine même pas ce que ça aurait pu avoir comme répercutions psychologiques sur moi de me laisser humilier comme ils en avaient l’intention.

    – Et ma propre perception de moi même. Je ne savais plus quoi penser de moi. J’étais partagé entre un ” jle savais, jle sentais ” et un ” mais c’est pas possible, je suis si con sur certaines choses qui semblent naturel pour tout le monde … “.

    Bref, j’ai pris cher, et ça m’a crée des problèmes et angoisses que je n’aurais peut être jamais eu sans ça.

    Je ne recommande pas de faire passer ça à un gamin en plein doute, en pleine construction de la personne qu’il deviendra plus tard.

    Peut être est-ce différent pour un adulte en plein questionnement. Peut être est-ce libérateur …

    Et je pense qu’on à pas besoin de passer un test pour savoir si on est différent et se connaitre. On a pas besoin d’aller chercher un chiffre qui, qu’on le veuille ou non, est une nouvelle forme de comparaison de NOUS vs les autres.

    Terrible souvenir en tout cas que ce fameux jour ou je suis revenu à l’école et que le prof de musique à annoncé à tout le monde que j’étais surdoué. Ma vie sociale a complètement basculé en 3 phrases de cet imbécile.

     

  • Membre Inconnu

    Membre
    20 septembre 2019 à 16 h 26 min

    […] Terrible souvenir en tout cas que ce fameux jour ou je suis revenu à l’école et que le prof de musique à annoncé à tout le monde que j’étais surdoué. Ma vie sociale a complètement basculé en 3 phrases de cet imbécile.

    J’en conclu que ce n’est pas le fait d’avoir passé le WAIS qui t’a mis dans la difficulté byaku mais plutôt, l’absence d’accompagnement adéquat après la découverte de ta douance.

  • byaku

    Membre
    20 septembre 2019 à 16 h 53 min

    Un peu tout à été traumatisant pour moi. Le test compris.
    Sur le trajet en voiture avec mes parents pour aller me faire tester, je me souviens de ce qui se passait dans ma tete, et c’était infernale. Justement parce que j’allais être en quelque sorte noté sur mon intelligence. Et après résultat, parce que ça impliquait que je me devais de faire quelque chose de cette supposée intelligence.

    Peut être qu’avec un accompagnement derrière ça aurait tout changé. Je ne sais pas. En tout cas je n’ai pas été accompagné. Tout le monde s’est juste dit ” bah il va s’en sortir, il est intelligent, très intelligent “souvent accompagné de ” quand il aura le déclic “.

  • Membre Inconnu

    Membre
    20 septembre 2019 à 17 h 55 min

    Peut être qu’avec un accompagnement derrière ça aurait tout changé. Je ne sais pas. En tout cas je n’ai pas été accompagné.

    Tout le propos de Fabrice Bak est justement de souligner l’importance de référents ou de tuteurs pour les enfants surdoués…

    [ND admin : pour intégrer une vidéo dans un sujet, copier simplement son URL en texte, rien à faire d’autre 😉 ]

    https://youtu.be/v440gCxV5Oo

    Si le Wais est passé sans qu’il y ait ensuite un travail conséquent, cela peut devenir en effet une malédiction. Je le conçois tout à fait byaku. Les anecdotes personnelles que tu relates me paraissent significatives et ne me surprennent pas du tout. Elles sont exemplaires de ce qu’il ne faut pas faire en ce qui concerne les enfant ou les jeunes surdoués.

    Pour les adultes  la problématique est un peu différentes. Même si le suivi et l’accompagnement jusqu’au test sont importants, la passation du Wais peut balayer à elle seule et de façon salutaire un sentiment d’illégitimité qui perdure depuis longtemps.  La malédiction – si je puis dire, c’est de ne pas pouvoir mettre un ou des mots sur sa différence.

  • Membre Inconnu

    Membre
    25 septembre 2019 à 23 h 38 min

    Bonjour à tous,

    Pour ma part, j’ai passé la WAIS à l’âge adulte, suite à laquelle j’ai été diagnostiquée “HP”.

    Je crois qu’au fond ça m’a soulagée. Je me sentais (toujours, d’ailleurs), en décalage par rapport aux autres, l’impression d’être obligée de m’adapter sans cesse. Je suis allée voir plusieurs psys pour leur demander de trouver ce qui clochait chez moi, sans succès.

    Le jour de mon diagnostic, je me suis sentie un peu bête. Je suis loin d’être un génie, plutôt une “touche-à-tout”, mais sans exceller dans aucun domaine. Mais ça m’a permis de comprendre : l’hyperémotivité et hypersensibilité, le besoin de “perfection”, l’excès d’empathie, l’adaptation à outrance à autrui et surtout avec mes partenaires (femmes, pour mon cas), le besoin d’être constamment stimulée intellectuellement, d’avoir des journées remplies, et j’en passe…

    Bref, maintenant, je peux expliquer ça à mon entourage. Ça crée parfois des jalousies, juste à cause de l’image que le terme renvoie, puis ça s’atténue… Je ne me vante pas d’être supérieure, je me sens juste différente.

    Si je l’avais passée enfant, je ne sais pas si je l’aurais bien vécu, en revanche.

    Voilà pour ma part 🙂

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