Neuro-A et travail

  • Neuro-A et travail

    Publié par so_ljr le 21 mars 2022 à 10 h 24 min

    Bonjour à tous !

    Fraichement diagnostiquée et toute nouvelle sur le site, je me permets de lancer un appel à témoin à l’occasion de recherches pour la réalisation de mon projet de fin d’étude d’architecture 🙂

    Dans le cadre d’un projet d’extension d’école supérieure d’art appliqué, je souhaite développer des aménagements proposant différentes typologies d’espace de travail convenant à tous les neuro-typiques et neuro-atypiques (“dys”, TDAH, TSA, HPI, HPE).

    Avec le peu d’études réalisées à ce sujet et ne pouvant baser mes recherches sur ma seule expérience personnelle, je lance un appel à témoin à cette communauté bienveillante, espérant connaître vos anecdotes et problématiques que vous avez pu expérimenter lors de votre scolarité (les expériences professionnelles sont également le bienvenue).

    Vous êtes invité à partager votre expérience sous ce post ou par message privé si vous préférez 😉

    Merci d’avantage à celles et ceux qui voudront bien prendre le temps de répondre à cet appel !

    Belle journée 🙃

    ganymede69 a répondu il y a 1 année, 10 mois 5 Membres · 8 Réponses
  • 8 Réponses
  • mille

    Membre
    1 mai 2022 à 22 h 57 min

    Salut So,

    Je veux bien te répondre en mp ! ( une Zèbre cursus Arts appliqués)

  • auto-smiley

    Membre
    2 mai 2022 à 18 h 03 min

    Bonjour, j’aurais beaucoup de choses à dire… Peut-être trop, il faudra trier… J’ai beau être un mec très sociable et extraverti ==> je risque d’être un fleuve sans fin, donc par esprit de contradiction je vais avoir du mal à ne pas “juste me taire”… Je prends sur moi pour répondre sans tout effacer à la fin de ma rédaction avant d’envoyer. Ou “déblayer le terrain en large et en travers” du mieux que je pourrai. Difficile pour moi de trouver un juste milieu, surtout quand on part autant d’une page blanche (écoles peu inclusives à ce point dans le système actuel).

    Mon exemple (actuel) de poursuite dans une école inclusive (42) ça servira souvent de référence…

    Sauf s’il s’agit uniquement d’aménagement pour des écoles d’art appliqué ==> là je suis out, clairement. S’il s’agit d’avoir des perspectives d’aménagements pour comprendre “inclusion” (donc y compris pour une école d’art appliqué) alors là oui j’en ai pas mal de chose à partager par mon expérience.

    Pour info, pour faire le plus court possible : dans “atypique” ==> je suis bipolaire type 1. Et ce n’est pas une maladie, pas plus qu’être autiste est une maladie, tous les soignants ignorent ça en gros (je le sais) mais je sais de “quoi” je parle (moi) alors qu’eux non ou trop vaguement. Et je ne connais pas un seul soignant, y compris celles et ceux qui me suivent actuellement, qui pourrait expliquer “comment” reproduire mon parcours de résilience assez vertigineux. Je suis aussi : hyperlaxe (non ça on s’en moque c’est pour la blague des “hyper” mais le pire c’est que c’est également vrai) et hyperthymique (ça par contre c’est pas typique du tout, j’ai été hyper-tardivement diagnostiqué) et hypermnésique et hypersensible (ce qui conduit à mon avis plus certainement à la case “HPE” même si comme toute personne normale je n’aime pas les cases ni les étiquettes).

    Mais pour “ça” (hypersensible) ça va encore : c’est de l’équipement personnel car les trucs les plus difficiles à gérer sont pour moi la sensibilité au bruit ambiant, et la sensibilité à la lumière vive… J’ai des lunettes teintées quasiment en permanence ça ajoute à mon côté “l’impression que je ne fiche rien” => profession : plagiste ^^. Et je suis en train de voir comment m’équiper du mieux possible d’écouteurs à réduction de bruit ambiant (efficaces). J’en avais essayé il y a longtemps mais ma sensibilité auditive est juste hallucinante donc ça ne fonctionnait pas bien. Mais il y a eu d’énormes progrès techniques depuis, et comment j’ai les oreilles qui “saignent” je cherche de quoi m’équiper à nouveau (et qui ferait le job)… Là je résume évidemment.

    Le “pire” (pour moi) ça consisterait à ajouter “comment faire” pour gérer certains troubles de stress post-traumatiques (heureusement relativement légers ==> et je me soigne ==> et ça marche plutôt bien)… Je dirais, tout de même, il y a un paquet de choses qui se règlent sur le plan médical, parfois, mais pas toujours effectivement d’où le fait que je trouve ta requête très intéressante et socialement utile. Pour les troubles de stress post-traumatiques, les troubles bipolaires, essentiellement : il faut de la souplesse horaire, avoir la possibilité de “mettre en pause” à tout moment sans que ça n’ait d’incidence sur la suite du parcours. C’est un très bon équilibre entre soin, suivi médical, aucune école ne pouvant servir de “rattrapage social” d’une façon démesurée non plus. Dans mon cas, médicalement : tous les compteurs sont au vert, ça n’a pas été simple. Dans les cas les plus compliqués, mais là moi je n’en ai pas besoin, il faut surtout une équipe pédagogique informée et capable d’écoute, capable d’alerter l’entourage en cas de problème. Pour ma part je m’organise pour garder mon suivi psychologique, au niveau thérapeutique tout est en place à proximité, l’alerte c’est vraiment “au cas où” donc j’ai donné un contact de confiance. Et, puis, tout le reste (à la charge de l’école) c’est l’aménagement que même une personne parfaitement stabilisée comme moi ne pourrait pas supporter s’il est trop inadapté. Horaires, modèle pédagogique, aménagement des locaux…

    Résumé de tout ça : le plus compliqué, après un suivi spécialisé d’adaptation “handicap” etc. Ce qui en ressort, qui demande de l’aménagement, dans mon cas c’est sûr et qui ne pourrait se résoudre ni avec des soins (là c’est un aménagement qu’il faut) ni par des appareils annexes ==> c’est tout ce qui découle dans ma façon d’être en général, au point de stabilisation (très poussé) où j’en suis il y a quand même des limites infranchissables… Et c’est dû au fait, principalement, d’être (je résume à fond là) : bipolaire + HPI & HPE + hyperthymique. Essentiellement… Le reste ne peut pas être de leur ressort mis à part prévenir en cas de problème. Au max, ils pourraient m’aider à trouver des financements si je ne pouvais pas me payer les bons appareils auditifs seuls, je suppose, mais ça serait une démarche compliquée en terme d’accompagnement social : je préfère éviter ça au maximum.

    Donc me voilà en train d’intégrer l’école 42… Enfin, pour l’instant, je n’en suis qu’à la phase d’intégration. J’ai passé facilement les premiers tests, ensuite je dois passer les tests dits “Piscine” (un mois à fond d’évaluation de “mise en bain” etc). Et j’ai eu droit à la réunion de présentation, visite des locaux etc. Globalement : c’est un excellent point de départ pour voir/savoir ce qui peut de près ou de loin me correspondre. Jamais je n’avais vu une telle capacité de tenir compte de mes limites. Pratiquement aucune restriction horaire : lieux ouverts H24, 7j/7… Et un tas de choses essentielles, mais ça commence par là à mon avis : ne pas mettre de limite normative, se baser sur des méthodes pédagogiques qui font davantage penser à Freinet qu’autre chose, effort mis sur l’intégration (sociale, gratuité) inclusion (tout court) ; ne pas formaliser sur des horaires etc. Ça c’est le plus important : s’il y a des horaires trop contraignants, j’en suis tout à fait exclu parce que c’est ingérable pour moi avec les difficultés/troubles du sommeil (un fait omniprésent chez les bipolaires). Après, puisqu’ils sont dans cette logique là (inclusion etc) : on peut voir plein de choses positives dans ce sens, chez 42, des espaces détentes, des douches de sorte que si on a des difficultés de logement, qu’on se tape 40 min à pieds ou à vélo pour venir alors on peut commencer la journée sur place en prenant une douche. Des espaces ouverts etc. Mais à mon avis le plus important, au-delà de l’aménagement spatial cependant hyper important, ce sont les aménagements pédagogiques et anti-normatifs (ce qui est alors proposé aux étudiants qui réussissent les tests d’entrée) l’ouverture H24 et 7j/7, tout ce type de fonctionnement (globalement) qui fait que c’est alors possible pour moi.

    Si vraiment je ne réussis pas là (la phase de tests difficiles) je suis déterminé à retenter une seconde fois, vu qu’on a droit à une seconde chance, donc l’an prochain. Vu à quel point cette école met le paquet pour favoriser des profils comme le mien (à la limite de défavoriser tous les gens trop typiques-normatifs) je suis convaincu que je vais y arriver, au minimum au 2nd essai, et je pense avoir d’assez grandes chances de réussir du 1er coup.

    Si je ne réussissais pas là (mais je vais réussir) je me retrouverais condamné à : monter mon entreprise à partir de rien, pas d’argent, pas de formation… Limite acheter une corde et un tabouret c’est plus logique. Après 24 ans passé hors du monde, c’est pratiquement mon seul espoir…

    Principal problème : si je ne voulais pas faire de l’informatique mais autre chose il n’y aurait rien de comparable appliqué à d’autres enseignements ; alors que c’est à mon avis faisable, mais pas du tout simple à mettre en place. Si personne ne fait un jour cet effort (+global) on vendra encore très longtemps des cordes et des tabourets car il n’y a pas de vie offerte pour les gens comme moi d’habitude, sauf des “soins” morbides, de l’assistanat “comme on peut” et très peu de perspectives. D’expérience (en HP) je sais que c’est une réalité gravissime.

    L’avantage, pour moi, c’est que des gens dans le milieu informatique (intellectuellement plutôt ouvert d’esprit) se sont dit : là nous sommes des gros nuls, tout le monde nous vole tous nos cerveaux et les américains (entre autres) démontent nos entreprises à cause d’un manque de souveraineté “technique” (industrielle ==> dont le fer de lance sécuritaire est informatique)… Sauf que les écoles classiques sont à des années lumières de formater des génies, c’est trop normatif, c’est trop loin de l’esprit des hackers asociaux. Ils ont cassés les “codes” de modèle pédagogiques : pour qu’on devienne à terme les meilleurs du monde en “code” (informatique). Au départ, dès que j’avais appris la création de cette entreprise, je m’étais renseigné : j’étais exclu à cause de la limite d’âge. J’ai participé (je suppose ne pas avoir été le seul) à les faire changer, en leur envoyant des messages incendiaires pour qu’ils changent ça sinon leur truc de dire “école inclusive” n’aurait aucun sens, puisqu’il faut bien sûr considéré les exclus du champ professionnel, à tout âge, les atypiques qui ont parfois (voire souvent) des parcours vraiment très différents, que c’est idiot de se priver de ces capacités humaines là et injuste etc. Ils ont changé, j’apprends ça avec beaucoup de retard (j’avais fait une croix dessus) ==> je passe les tests en ligne, et je les réussis du 1er coup alors que je n’avais même pas pris une minute pour savoir de quoi il s’agissait avant de les passer (pour le coup je n’ai vraiment pas triché ^^).

    Là, après ma visite des lieux, explication détaillée du mode de fonctionnement ==> je suis sûr à 100% que cette école est quasiment du sur-mesure pour un atypique comme moi… Je n’arrive même pas à voir comment je pourrais ne pas y arriver, alors qu’en général c’est le contraire je suis plutôt d’habitude en train de me forcer à ne pas dramatiser à l’avance, faire le maximum pour me motiver avec des pensées du style “c’est pas grave si j’échoue ça sera une expérience utile pour progresser” alors que mes chances sont habituellement très faibles. De très loin ma pire expérience fut une formation professionnelle (type AFPA) niveau BTS+ en une années… Au bout d’un moment je souffrais tellement du décalage horaire, je n’arrivais plus du tout. J’ai été lourdement sanctionné, super. La psychologue sur place (collègue de celle qui m’avait fait les tests d’aptitude à l’entrée) m’avait demandé : on dit quoi que vous êtes un cas psychiatrique ou que vous êtes surdoué ? J’ai fait une énorme erreur stratégique, j’ai dit “on va garder l’idée de cas psychiatrique entre nous, pas trop envie de faire peur aux gens à cause de ça, et pour le reste dites-le si vous voulez peut-être ça permettra qu’on me fasse un accueil adapté et plus compréhensif…” Au final, aucune compréhension que j’avais des limites, alors qu’au début je me trouvais en avance sur le programme. Une méthode pédagogique complètement chaotique et inadaptée, pas très différentes d’un lycée professionnel en largement mieux tout de même mais aucune souplesse… Et, en plus, vu qu’on m’a présenté comme un QI monstre j’ai eu droit à des mises à l’épreuve que les autres n’avaient pas à la limite du bizutage : super (ironie).

    Là, ça n’a rien à voir, ça fait un mois que j’étudie leur “cas” et c’est vraiment super pour moi. Alors je croise les doigts, aussi, même si je n’ai pas vraiment de doute que ça va le faire…

    Voilà, en espérant que ça puisse éclairer ta lanterne. ☺️

  • auto-smiley

    Membre
    2 mai 2022 à 19 h 52 min

    J’ajoute que je ne suis pas affilié à une école en particulier ==> 42 permet de rejoindre en cours de cursus n’importe quelle école dans le monde (la majorité sont tout de même en Europe et en France) suivant les places disponibles. D’après les infos que j’ai eues lors de la réunion d’information : les plus difficile à obtenir sont Tokyo et Adélaïde… Quand j’ai entendu ça j’ai failli exploser de rire !

    Ah ces geeks c’est quelque chose… 😅🥳

    N’empêche que : je me retrouverai bloqué là où j’aurai réussi, seulement pour la 1ère année, ce qu’ils appellent le “tronc commun” qui équivaut à peu près à Bac+3 en école d’ingénieurs de style “typique” (la claque) ==> on comprend mieux le niveau de sélection aussi, beaucoup de monde veut rejoindre cette école qui se trouve être une des meilleures du monde dans ce cas précis (informatique) avec 100% d’intégration dans l’emploi, même pour ceux qui ne suivent pas les spécialisations (de 2 ans) après ce fameux tronc commun (je vais essayer de trouver une vidéo d’un mec qui présente très bien cet aspect là). Dans mon cas il y a une entreprise en particulier que j’aime bien et qui se trouve aux Sables-d’Olonne, mais sinon il y a une base d’emploi vraiment énorme à Niort, à peu près entre les Sables-d’Olonne et ma région et le site d’Angoulême. Vue la spécialité que je compte poursuivre : Niort est dans le viseur… Mais je ne suis pas limité, tout de même. De quoi rattraper largement mon retard social critique, du fait de ne jamais avoir pu travailler de façon stable constante tellement, trouver un contrat au plus vite peut se trouver décisif pour survivre dans mon cas… Je ne compte même plus déclarer un jour ma feuille de retraite tellement c’est mal parti avec Macron et tout ces gens néolibéraux que je trouve nuisible – pour un informaticien ça paraît difficile à croire mais bon – là je suis parti pour avoir la retraite avec annuités complètes à 95 ans à ce rythme de réforme engagé… Il y a une base importante (d’emploi) sur Bordeaux mais bof-bof. Je préfère vivre près de la mer et pas dans une ville immense, donc habiter à Saintes ou proche de là où je suis, ou bien aller aux Sables-d’Olonne plus tard, oui, travailler à Niort ça oui ça va c’est la plus grande base en terme d’emploi pour plus tard. Y a le train… Normalement je ne devrais pas bouger, vu qu’il n’y a pas mieux plus près de chez moi (j’ai même énormément de chance de me trouver ici à moins d’une heure de route d’un site qui vient d’ouvrir cette année). Mais si je me retrouve à évoluer vers Londres, c’est possible car ils sont en train d’avancer au même point qu’Angoulême à peu près, si je veux évoluer vers Paris si jamais c’est le seul endroit où signer un contrat pour bien démarrer, ou dans pas mal d’endroit en Europe et/ou dans le monde : possible aussi, etc. Dans un an, voire une année plus tard si je venais à manquer la 1ière session d’intégration (Piscine), je pourrai, pas si facilement que ça, mais je pourrai quand même l’envisager. C’est une info que j’ai retrouvée récemment, je n’avais pas tellement prêté attention à ce point-ci lors de cette réunion d’information mais j’y ai repensé tout dernièrement, et ça reste une option vraiment super.

    Cet aspect de liberté géographique peut se trouver déterminant. Si je veux évoluer vers telle ou telle entreprise de telle ou telle ville, et que je n’ai pas les moyens ni la famille derrière moi (et c’est exactement le cas) pour vivre à deux endroits différents. Je peux toujours envisager de basculer au bout d’un an vers une autre école (42 bien sûr) et poursuivre très exactement les mêmes possibilités de spécialisations, tout en signant un contrat à côté pour m’intégrer dans une équipe professionnelle plus tôt, plus progressivement. Vu le niveau d’appel des étudiants 42, très demandé, c’est très favorable pour moi ça. Parce que d’un autre côté ce n’est pas du tout évident pour moi de déménager, il me faut un salaire, et là il faut faire marcher les aides à l’intégration du “handicap” (vilain mot mais au moins ça parle du réel pour les gens “normaux”) et donc ça facilitera certainement, même si je restais à Angoulême. J’aurai même une année pour voir tranquillement avec l’équipe pédagogique sur place pour étudier les meilleurs plans possibles et suivant ce qui m’intéressent. Ils disposent d’un certain réseau d’entreprises liées au recrutement dans cette école et vu que c’est une école privée & gratuite ==> on comprend vite pourquoi ils ont “investi” dans la matière grise plutôt qu’autre chose.

    Après, tout ça, pour moi ça reste surtout un “passage” pour mieux me former, y compris des contrats possibles en entreprise : le mieux pour moi, et pour continuer de poursuivre avec la même liberté d’action (temps libre) que dans cette école 42, ça reste l’option de créer mon entreprise, et ça tombe bien puisque je voudrais mettre en place mon propre projet à terme.

    Autre fait important, sur les cinq seules personnes de l’équipe sur place (sauf échec le mois prochain là je parle du pôle 42 d’Angoulême) ==> il y a une de ces personnes, de mémoire c’est la plus haut placée hiérarchiquement, qui porte également la casquette (en plus de celle de directeur local) d’intervenant “intégration-handicap” et ça c’est cool. C’est prévu d’avoir un dialogue et un accompagnement adapté, pour envisager des suites plus favorables. À mon humble avis : c’est exemplaire ! En plus de tout le reste qui est assez incroyable, surtout après des années dans le désert à étudier comme un malheureux ce que je pouvais, c’est clairement dans le sens “inclusion handicap” ce genre d’approche, et je trouve que ça va aussi dans un sens d’inclusion d’une façon générale. Je veux dire : aucune école ne semble bien se préparer à l’inclusion des personnes diagnostiquée TSA (généralement “asperger” même si ce mot a tendance à heurter certains praticiens il faut bien appeler un chat : un chat). Je ne serais pas étonné, mais alors pas du tout, de me retrouver avec des personnes présentant un TSA. Vues mes fortes capacités à m’entendre formidablement bien avec ces personnes au profil atypique, en tout cas je l’ai constaté à plusieurs reprises (je l’observe depuis longtemps en hôpital psy et pas uniquement avec des personnes Asperger) et ma dernière entente avec un patient dans la clinique où j’étais (spécialisée “troubles bipolaires” et “dépression”) qui avait ce diagnostic, ça me l’a confirmé une fois de plus. Je n’ai pas l’air comme ça parce que j’écris des kilomètres à la minute mais je sais me taire et je suis très très (très) adaptatif. De mon point de vue : 42 est quasiment prévue sur le papier pour les atypiques, HPI et autres (bipolaires comme moi il y a très peu de chance vues les misérables chances de survie mais pourquoi pas après tout). Les diagnostics du style : “dys”-etc, TSA, TDAH, et évidemment HPI et HPE, oui sans aucun doute.

    Petite précision, puisque ce n’est pas du tout connu, ni répandu, voici à quoi correspond le diagnostique “hyperthymique” : c’est un cas qui peut, très souvent induire en erreur sur un état thymique, faisant penser qu’une personne décompense, ou qu’un bipolaire est constamment en état hypomaniaque, ou à la limite de la phase maniaque etc. Pour une personne non avertie, ça va sans dire… N’importe quel psychologue, ou proche habitué, verra tout de suite la différence. Pour vulgariser un minimum : c’est le fait d’avoir une “réserve” énergétique au-delà de la norme mais ça n’a pas que des avantages, ça peut causer plus facilement des dérèglements vraiment très importants à plusieurs niveaux… Trouble du sommeil en tête. Ça demande surtout un gros travail sur soi, pour se canaliser, ce qui fait parfois penser à un rapprochement clinique avec le TDAH mais se présente d’une façon différente. Un “hyperthymique” aura plus facilement des moments “calmes” et une gestion de son énergie, quoique ça reste un truc pas évident à bien gérer (parfois) suivant l’humeur, et il ne présentera pas de déficit de l’attention particulier. Mais si vous appuyez sur ON, pour une discussion, que vous jetez la montre, un hyperthymique peut épuiser un régiment entier rien qu’en lui tenant la conversion, quitte à terminer en extinction de voix à force de parler sans se reposer (je ne compte le nombre de festivals où ça m’est arrivé). Les gens se demandaient combien j’avais de coke dans le nez, mais rien : “un Orangina et c’est parti”. Dans mon cas, relativement “cool & posé” je peux facilement tenir un effort soutenu très longtemps sans fatigue incroyable. Il eut mieux valu que je sois une personne introvertie, très souvent, quoique le repli hyperthymique sur ordinateur ou dans des livres n’est pas plus sûr… Sauf qu’à un moment ça peut retomber, la fatigue, et risquer de dérégler davantage au niveau du sommeil… Et “ça” : tout le temps, c’est-à-dire que je suis confronté à cette problématique même si au niveau psychique je suis loin du risque maniaque ou hypomaniaque, sans variation dans le temps. Je suis toujours hyperthymique. Cependant j’ai aussi observé que ça impactait tout mon état psychique, du style que si je ne m’impose pas des limites raisonnables alors que je sens que je pourrais encore “ne pas dormir facilement” ça augmente l’importance des variations de mon humeur, qui sont globalement extrêmement faibles désormais, je peux alors passer par des micro-phases mélancoliques le temps de récupérer etc. Mais ça me rapproche très souvent du cas des personnes qui ont un TDAH, sur certains points mais en “plus calme”… Généralement un bon médecin prévient une personne qui a le TDAH qui si elle prend de la cocaïne ou ce genre de mauvais truc, elle augmente son risque mortel bien plus que la moyenne, risque cardiaque etc. C’est une personne avec TDAH qui m’a dit ça et vu la “bombe explosive sur pattes” que j’observais je veux bien le croire… Mais pour mon cas, ça peut être pire que ça : j’ai moins de limites, je risque un “épuisement inconscient” extrêmement grave. Je n’ai pas ce problème de toxicomanie, heureusement. Dans tous les cas ce sont les autres qui devront prendre une tonne de stimulants pour parvenir à me suivre si je fais un genre de “rush de l’enfer”. En général, on me décrivait comme “quelqu’un qui est tombé dans la potion quand il était tout petit” ==> pas besoin de drogues sinon il va partir sur Neptune, tu lui donnes un verre d’eau et il t’enchaine 18 heures à parler s’il est en forme… Ce genre de remarques. Sauf que ça se paie : en “chaotisme” même si montre en main ça fait une masse énergétique au-delà de la norme, rapporté sur un temps long (additionné) je veux dire. À un moment c’est n’importe quoi, et il faudra mettre le moteur au garage… Et c’est mieux que je me dépense plus ; tout en restant zen. Mais c’est pas facile du tout à gérer, et je reste “sujet à risque de décrochage”. Si on ajoute le taux moyen de dispersion à la minute en cas de mauvais stress, c’est parfois très compliqué psychologiquement.

    Voilà, j’arrête là, mais je suivrai si on me pose des questions. Je reviendrai juste poster la vidéo du gars que j’avais vu sur YouTube présenter le mieux (que j’ai vu) le principe pédagogique et ce que ça a comme impact en temps de résultat en terme d’intégration professionnelle. J’en suis déjà à deux pavés plombés… À+

    P.S. je compte ouvrir un fil ‹‹ 42 école nouvelle ›› très bientôt, quoique je risque de souffrir d’un sérieux manque de temps et d’énergie pour ça, mais j’aimerais bien le faire en tout cas.

  • auto-smiley

    Membre
    2 mai 2022 à 20 h 01 min

    https://www.youtube.com/watch?v=qmTBfn53lSk&ab_channel=GodOfMacro

    Rapidement, voilà la vidéo dont je parlais… Heureusement je l’ai facilement retrouvée dans l’océan galactique du web.

    Erreur de ma part ===> il n’a pas arrêté direct après le tronc commun… Il avait semble-t-il commencé la spécialisation, mais ne l’a pas poursuivie jusqu’au bout (un peu comme s’il avait poursuivi sa spécialisation en entreprise sur la spécialité précise qui l’intéressait en étant alors plus proche de l’activité – précise – qui l’intéressait)… Ce qui ne risque pas trop de m’arriver, à mon avis, vu que je compte suivre au moins deux spécialisations, et vu que j’ai surtout un projet d’entreprise à monter en parallèle pour faire des choses (atypiques) en autonomie, plus tard.

  • so_ljr

    Membre
    10 mai 2022 à 20 h 50 min

    Salut!

    Désolé pour ma réponse tardive !

    Ce serait avec plaisir qu’on discute 🙂

    De plus, je suis comme je dirai en « rechute » par rapport à mon HPI…

    Je t’avoue que je n’ai eu beaucoup d’occasion de parler avec des HPI de mon âge. Je pense que cela le ferait du bien 🙂

    Belle soirée à toi et à bientôt

    So

  • ganymede69

    Membre
    10 mai 2022 à 21 h 09 min

    @so_ljr

    La rechute chez le HPI est régulière et s’explique par rapport à la dépression existentielle qui nous caractérise. Je n’ai pas de solution à te donner pour améliorer ton rapport au monde du travail, je suis un éternel étudiant, plutôt dans la scholeío que le tripalium, ceci explique peut-être cela 😅

    Il faut en réalité faire ce qui te plait, ce qui t’intéresse, je ne suis pas certain que le message “pôle emploi” qui exige des pauvres chômeurs qu’ils prennent un emploi alimentaire, les HPI préfère ne pas travailler et être au RSA, enfin je ne généralise pas, étant pleinement conscient de ce que je suis, je ne pourrais pas souscrire à ce mode d’existence. le Travail doit avoir du Sens pour le HPI. Et être sous les ordres d’un patron, c’est pas évident pour nous… Aussi, pas étonnant que les HPI se mettent à leur compte 😉

  • gytha-ogg

    Membre
    11 mai 2022 à 0 h 20 min

    @Ganymede69

    La rechute chez les neuro-A n’a pas qu’une seule et unique cause possible… De manière générale, c’est assez réducteur de dire “nous”. La dépression existentielle que tu évoques n’est pas spécifique au monde du travail. Je me demande comment il est possible de cloisonner ces interrogations permanentes aux seules heures de boulot…. D’ailleurs, la permanente remise en question amène une instabilité générant de très grandes difficultés dans le monde de l’entreprenariat. Dès la mise en place d’une méthodologie de travail, celle-ci est immédiatement remise à l’étude. Souvent même avant qu’elle ne soit éprouvée, parfois avant la fin de ladite mise en place…

    Très souvent, l’adaptabilité au travail dépend de structures simples mais nombreuses, de points d’accroche mis en place lentement, un par un. Et on remarque régulièrement que c’est l’effondrement de ces structures qui entraîne le plus souvent un échec dans le milieu professionnel.

    Et oui, c’est bien de décompensation que je parle…

    En arrivant sur le site et en survolant les messages, les deux premiers profils les plus flagrants à mes yeux ont été l’incroyable prétention élitiste et toute-puissante et le profond sentiment de mal-être incompris. Est-ce vraiment si compatible? Comment peut-on être confronté à tant d’échecs pro/sociaux/perso tout en étant systématiquement dans le vrai?

    Je pense qu’en tant que neuro-A, nous possédons un atout indéniable…tant que nous gardons le contrôle. A partir du moment où nos raisonnements deviennent indéchiffrables, même pour nous même, quand les pensées s’emmêlent et que le débordement émotionnel s’en mêle, c’est handicapant. Et un neurotypique n’a pas obligatoirement tort dans son scepticisme. Il sera même à cet instant-là un parfait point d’ancrage pour redescendre quand on part trop loin.

    Et me voilà arrivée exactement où je voulais en venir dans le topic relatant les relations entre HP……

  • ganymede69

    Membre
    11 mai 2022 à 13 h 58 min

    @Gytha.Ogg

    La rechute chez les neuro-A n’a pas qu’une seule et unique cause possible… De manière générale, c’est assez réducteur de dire “nous”. La dépression existentielle que tu évoques n’est pas spécifique au monde du travail.

    Je suis désolé si vous avez généralisé mon approche en considérant réducteur mon propos sur la dépression existentielle, car en effet j’ai bien conscience que tout le monde vive ce phénomène mais à la différence, elle est selon moi périodique, chez nous elle est permanente. Enfin, c’est moi c’est ainsi ! J’ai bien conscience au demeurant que tous les HPI ne se ressemblent pas, les parcours de vie expliquant cela, certains trouvent leur place dans la société, d’autre pas. C’est un fait ! La dépression existentielle chez les HPI se caractérise par leur intensité, là où d’autres vivent une dépression de cette nature lors de la perte d’un être cher par exemple. Au fond, les HPI ne se distinguent de la norme en ce qu’on vit l’expérience de la vie de manière intense et qu’on aura tendance à tout intellectualiser, si bien qu’on n’arrive à lâcher prise que par un entrainement, ce qui pour moi est encore inatteignable, on me parle de pleine conscience mais cela ne fonctionne pas, le yoga idem…. bref la seule fois où j’ai pu lâcher-prise c’est à la suite d’un Burn-out où je ne pouvais plus réfléchir. Or, la forme handicapante du HPI qu’est la mienne a conduit à vivre la vie dans une sorte de procuration, par l’exercice de la pensée, je n’ai que ça qui prouverait que j’existe. Cogito ergo sum, disait Descartes mais il n’a que partie raison, et l’existence exige aussi la relation aux autres, ainsi que la démontrer son rival Spinoza dans son Ethique. Voilà pourquoi je me suis inscrits ici non pour faire falloir “ma science” (car elle ne m’appartient pas) mais pour trouver des “gens” qui seraient à même de comprendre “cette science”, les normo-pensants ne pouvant l’être, et je parle en connaissance de causes, des universitaires bien que cultivés sont-ils pour autant intelligents ? Grande question, Culture ou Intelligence ? Si les HPI sont se distinguent ce n’est pas parce qu’ils sont cultivés mais parce que leur connexion neuronale fait des liens fulgurants entre des sujets a priori sans rapport. Or notre société du TRIPALIUM est fondée sur quoi ? Sur la spécialisation des tâches, selon moi la difficulté du HPI dans le monde du travail réside là, nous nous intéressons à tout et choisir un métier, c’est quoi si ce n’est mettre en pratique la célèbre formule d’un autre spinoziste, à savoir SARTRE, Choisir c’est Renoncer….

    Ainsi, on a tendance à s’enfermer dans le monde des études, à passer de diplômes à diplômes et a abandonné lorsque cela devient trop spécialisés, car on veut tout faire, en tout cas, c’est mon problème à moi, le burn-out s’est ainsi produit lors que je ne pouvais plus choisir et j’ai ainsi (re)donner le contrôle à mon cerveau pour que le choix naturel à savoir l’instinct, l’intuition rentre en action. Mais est-ce vraiment un choix dans ce cas ? si c’est naturel, c’est pas un choix😅

    En arrivant sur le site et en survolant les messages, les deux premiers profils les plus flagrants à mes yeux ont été l’incroyable prétention élitiste et toute-puissante et le profond sentiment de mal-être incompris. Est-ce vraiment si compatible? Comment peut-on être confronté à tant d’échecs pro/sociaux/perso tout en étant systématiquement dans le vrai?

    Je suis désolé d’apprendre que c’est l’impression que cela donne, et encore davantage désolé si mes posts apparaissent ainsi, tel n’est pas mon but ici, je cherche simplement à échanger avec des HPI (car depuis 2015, où j’ai appris que je l’étais je me suis caché, courant le risque d’un énième faux-self). Je découvre ainsi l’interaction entre HPI et j’apprends vraiment le sens profond que dans la savane il n’y a pas de zèbres qui se ressemblent, eu égard je le redis au différence de parcours.

    Je pense qu’en tant que neuro-A, nous possédons un atout indéniable…tant que nous gardons le contrôle.

    Je veux bien le croire, mais encore une fois, je n’ai que peu d’expérience, ma vie par procuration du monde du travail, et mes rares expériences dans celui-ci s’est bien passé mais pour cause c’était avant que je sache que j’étais HPI et que je partais du principe que j’étais comme tout le monde ; en cela la connaissance du “mal” a paradoxalement compliqué la chose, car j’ai pris conscience qu’auparavant l’acceptation dans le monde du travail était la conséquence du faux-self, et lorsque j’étais à même de m’opposer à la hiérarchie, c’était peut-être conjoncturel étant donné ma sphère professionnelle : mon patron était un député ! et mon opposition résidait dans l’incompatibilité de suivre une ligne identitaire, homophobe et catholique traditionnaliste 😟 C’est un anévrisme à l’ascendante qui m’a libéré de ce monde là, et sans cet anévrisme je n’aurai pas appris, après une démarche auprès d’un psychologue et un psychiatre (car je me disais que le problème c’était moi ! je le crois toujours d’ailleurs), être HPI…

    partir du moment où nos raisonnements deviennent indéchiffrables, même pour nous même, quand les pensées s’emmêlent et que le débordement émotionnel s’en mêle, c’est handicapant. Et un neurotypique n’a pas obligatoirement tort dans son scepticisme.

    Oui, nous avons parfois besoin d’un Guide, et les HPI plus encore ! La forme handicapante du HPI réside ici justement. Curieusement, mon inscription sur le site coïncide avec ma (re)découverte de la conférence de Fabrice BAK, psychologue sur Lyon, pour Mensa Rhône-Alpes portant sur la forme handicapante des adultes HPI. Je te le partage pour avoir une idée du problème à travers les exemples données des patients – ado et enfants – dont il avait la charge. Le passage sur la recherche des Ressources pour l’enfant de 5-6 ans qui, en l’absence de guide, cherche en lui, est génératrice de la grande anxiété causé par l’incompréhension qu’il génère, l’enfant précoce va dès lors vouloir tout lire pour trouver des réponses qui lui permettraient d’être compris. J’extrapole volontairement car c’est ainsi que cela a été vécu pour moi 😥

    https://www.youtube.com/watch?v=v440gCxV5Oo&t=5464s

    En espérant avoir été compris…

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