Pourquoi l’humain est toujours au centre ?

  • Pourquoi l’humain est toujours au centre ?

    Publié par mikergt le 3 octobre 2022 à 20 h 23 min

    Je me pose une question depuis quelques années…pourquoi l’humain est toujours le point de départ de toute réflexion, peu importe le sujet traité.

     

    Un exemple simple et actuel..le fameux “sauver la planète qui se porte mal”. Dans la mesure ou notre règne (animal) ne représente que 3% environ du vivant, je me demande de quelle planète on parle, car je n’ai pas l’impression que le vivant soit réellement menacé en fait, juste notre règne et potentiellement quelques espèces du règne végétal…pas de quoi en faire un foin. Mais voir le problème de la planète qu’au travers de son humanité c’est croire à tort que la planète est à sauver.

    N’oublions pas que l’oxygène, il y a de cela quelques temps était (pour le vivant anaerobie) la pire des pollutions planétaire et à détruit bien du vivant pour que nos espèces puissent s’y développer. Pourquoi il en serait différent de ce qu’on appelle aujourd’hui “pollution” ? Une fois de plus nous pensons que par et pour l’humain comme si tout tournait autour de lui.

     

    Penser que l’humain est la référence par défaut peu importe le sujet traité me semble être une grossière erreur.

     

    Bien évidemment il est difficile pour ne pas dire impossible de penser autrement que par les outils humains (ne serait-ce que l’usage de la langue), mais ne peut-on pas voir les schémas avec une échelle plus grande et avec des ponts envers les autres espèces pour tenter de ne pas toujours considérer que l’humain est la référence universelle pour penser un sujet ?

    Membre Inconnu a répondu il y a 2 années, 2 mois 6 Membres · 16 Réponses
  • 16 Réponses
  • byaku

    Membre
    3 octobre 2022 à 21 h 46 min

    Je me pose une question depuis quelques années…pourquoi l’humain est toujours le point de départ de toute réflexion, peu importe le sujet traité.

    Je te suggère de t’intéresser un peu à l’astronomie et à la cosmologie. Tu verras que l’humain et son ego pèsent que dalle dans ces sujets.

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 octobre 2022 à 1 h 03 min

    @MikeRgt

    La question que tu te poses est forcément liée au concept ” l’homme est un animal comme les autres ”.

    Donc je pense personnellement que ce post n’a pas à être dans la catégorie science mais plutôt philo.

    Après si l’on suit objectivement la logique ” animal ou être vivant quelconque ” on rentre en fait dans la partie ” entropie ” et donc forcément tout prendra fin et le néant régnera. Pourquoi faire des efforts contre un futur évident ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 octobre 2022 à 1 h 08 min

    J’ajoute que les expressions ” oui mais alors pourquoi vivre ” ne sont pas un argument mais une reformulation de la problématique.

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 octobre 2022 à 5 h 14 min

    pourquoi l’humain est toujours le point de départ de toute réflexion, peu importe le sujet traité. (…) Penser que l’humain est la référence par défaut peu importe le sujet traité me semble être une grossière erreur.

    Il me semble qu’une (autre) grossière erreur est d’affirmer que l’homme est “toujours” le point de départ de toute réflexion…

    N’est-ce pas plutôt l’interaction entre l’homme et son environnement…qui l’est? C’est cet extérieur, cette altérité, cet en-dehors de lui-même qui fait que. C’est bien parce qu’il évolue dans un ensemble plus grand qu’il tente de “saisir” une “réalité”. Il y a donc relation. Ce qui éloigne déjà d’une sorte de conception “d’individu flottant”, qui serait capable de développer la moindre forme de pensée sans cette altérité.

    Ensuite, la façon dont il se réfère à ce monde, la façon dont il le qualifie et se qualifie (se prend pour son centre vs se prend pour une partie, par exemple) est culturelle.

    Il est dommage de réduire des civilisations entières et des milliers de philosophies à une idée très contemporaine et stéréotypée que l’homme serait toujours un petit con incapable de se penser à une autre échelle…

    Ou plutôt, je dirais que s’il est, certes, condamné à n’y rien “comprendre”, ses tentatives pour le penser autant que possible sont multiples.

    Ensuite, la question du “Vivant” et de savoir si toutes les évolutions (pollution) liées à “l’anthroposcène” devraient être considérées comme “naturelles” et ne pas générer la moindre forme d’inquiétude … est intéressante….quoiqu’elle me semble souvent servir uniquement des intérêts économiques ^^ Très loin d’une acceptation stoïcienne.

  • mikergt

    Membre
    4 octobre 2022 à 14 h 09 min

    @red_pills_distributor , merci pour la recommandation, en effet il y a des sujets ou l’humain et son égo pèsent peu dans la balance, je pensais à la biologie mais l’astronomie en fait totalement partie aussi.

    @Loulou30 : Cela dépende de l’angle choisi. Si on était partis sur des considérations biologiques et chimiques pour étayer cette question, la science aurait été le lieu pour ce faire. Mais la direction prise en effet est plus de l’ordre philosophique. Quoi que l’aspect antropocène soulevé par Daniole nous ramène vers des considérations climatiques et biologiques. Je laisse la modération choisir la catégorie la plus juste et m’excuse d’avance si cela est d’ordre philosophique.

    Merci Daniole d’avoir pris la peine de répondre de la sorte. La question posée de la sorte est en effet bancale. Je la considère moi-même fausse bien des aspects. J’ai quand même du mal avec le fait qu’en Occident depuis…l’industrialisation et encore plus depuis la mondialisation (disons pour simplifier mon propos, même si on peut déjà voir la révolution néolithique comme les prémisses d’un changement de paradigme humain), les fondements même de nos croyances, les fondations de nos sociétés dites modernes, et l’économie sur laquelle sont assises nos civilisations mettent l’humain au centre de tout intérêt et de toutes interactions, à tel point que l’analogie ne se fait plus ou quasiment plus en relation d’avec le vivant, mais avec les intérêts humains en circuit fermé. Le vivant n’étant qu’un outil servant ou dérangeant les actions humaines.

    Mais dans ce propos je fais abstraction de bien des civilisations ou à plus petite échelle des groupes d’individus qui plus harmonieusement intégraient et intègrent (malgré la mondialisation) la nature, l’espace, le climat, etc. dans leurs fonctionnements à tel point que les frontières poreuses ne me donnent pas raison quand je dis que l’humain est au centre de tout depuis toujours.

    Concernant la notion d’anthropocène, j’ai un peu de mal à y voir une réelle période géologique à échelle terrestre, dans la mesure ou la présence de l’humain est très récente et en sachant très superficiellement que bien des espèces (fongiques et bactériologiques pour ne citer que ces 2 règnes) ont des capacités d’absorptions et de transformations de nos “déchets” incroyables qui rendrait en quelques millénaires les déchets humains très lacunaires. Il en va de même pour les changements d’écosystèmes qui se reforment très rapidement une fois la présence humaine absente.

    Concernant la modification des sols, je n’ai pas assez d’informations pour me prononcer sur l’impact des changements humains sur de plus longues périodes, mais il me semble là aussi ( de mémoire) que très rapidement les traces de constructions humaines seraient bien vite balayées. Mais la présence de guillemets fait que tu utilises aussi ces notions avec prudence et recul, ce qui est appréciable 😉

    Et oui je partage cet avis qu’à ce jour l’argument sert essentiellement l’industrie et l’économie mondiale…

    Après de mon maigre savoir concernant le “vivant”, je ne m’inquiète pas trop concernant sa résilience dans des conditions drastiques. La présence humaine telle qu’on la connait dans un avenir lointain est par contre bien plus incertaine et en ce qui concerne notre économie, c’est sa présence dans un avenir proche qui est menacée et incertaine (de notre vivant je dirais même).

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 octobre 2022 à 17 h 32 min

    @MikeRgt L’humain est toujours au centre de notre réflexion parce qu’on ne peut juste pas faire autrement, non? À ce que je sache on n’a pas encore inventé de machine pouvant réfléchir objectivement, c’est même une oxymore car la réflexion se fait toujours à partir de soi, du sujet qui réfléchit, et une machine ne peut qu’imiter l’instinct, pas la pensée (l’IA est un fantasme). Je ne peux pas réfléchir à la place d’une bactérie, je peux l’observer et essayer mais ce sera toujours depuis un point de vue d’oeil humain, avec le langage et les présupposés qui sont les miens, être qui se sait néanmoins minuscule. Bref, à mon avis la question c’est plutôt de se demander comment déployer une pensée humaine qui puisse être en dialogue et en conciliation avec les différents rapports qu’entretiennent les autres espèces avec leurs milieux, et la planète en général. Mais en ultime instance c’est toujours chacun pour soi et à partir de soi que l’on réfléchit. M’est avis qu’un égoïsme assumé, mais restant ouvert au dialogue avec l’autre, serait toujours plus intéressant qu’une religion soi-disant altruiste où se dissolverait toute singularité humaine. Puisque singulier l’animal humain l’est à plus d’un titre, autant que le règne bactérien…rien qu’entraîner un réchauffement planétaire et une extinction de masse, ça montre qu’on a quand même un certain potentiel.

    Reste plus qu’à lui donner un autre sens à ce potentiel, une autre optique, une autre éthique donc, en conjuguant déjà notre rapport au monde à celui des fourmis et celui des bactérie, des champignons et j’en passe ; c’est là que je vous rejoins, mais pas du tout sur les prémisses…

    Comme sur l’entropie @Loulou30 : la vie n’est elle pas négation de l’entropie? Sinon, si à l’instant elle ne l’était plus tu te désintégrerais en te déversant sur ton clavier. À l’échelle de l’univers la vie est résistance à cette loi de la thermodynamique – néguentropie disait Stiegler. Alors oui la vie terrestre et dans l’univers est éphémère, parce qu’à un moment tout finira en poussière, mais cette précarité n’est elle pas tout ce qui en fait la beauté, et pour moi c’est une raison suffisante pour en prendre soin ; ne serait-ce que pour le kif de la contempler (activité encore très anthropocentrée oui, j’assume)

  • mikergt

    Membre
    4 octobre 2022 à 18 h 04 min

    Bien évidemment que l’humain de ne penser que par lui-même ne serait-ce que par l’utilisation d’une langue arbitraire et limitée pour se faire ou des ses sens qui le limite à qu’entrevoir une réalité incomplète.

    Il me semble aussi évident que nous ne pouvons que spéculer sur les raisons et le fonctionnement des autres espèces et de tout ce qui n’est pas nous plus globalement. Michel Foucault avait déjà soulevé ce problème (si tant est qu’il en est un) au travers de ses divers travaux il y a de cela plus de 80 ans, pour ne citer que lui. Je vous rejoins donc sur à peu près tout ce que vous avez développé.

    Par contre qu’entendez-vous par “extinction de masse”, car sur l’intégralité du vivant, contribuer à l’extinction de quelques espèces ne permets pas selon moi de parler d’extinction de masse.


    <font color=”rgba(0, 0, 0, 0)” face=”inherit”>Je ne vous rejoins pas du tout par contre sur l’AI. Il est bien dommage je trouve de juger aussi rapidement une technologie qui n’en est qu’à ses balbutiements et qui déjà fait des merveilles en si peu de temps. “imiter l’instinct, pas la pensée” reviendrait à assumer dans un premier temps pouvoir donner une définition complète et figée de ce qu’est la pensée…je n’en ai pour ma part, nullement la prétention d’en être capable. Et de là pouvoir affirmer de sources sure que l’AI ne pourrait pas le </font>reproduire dans un premier temps et de développer dans un second temps son propre système de connexions et de combinaisons<font color=”rgba(0, 0, 0, 0)” face=”inherit”>. Si par penser on entends (et je limite la définition volontairement pour ne pas partir dans une thèse là dessus) assembler constamment (volontairement ou involontairement) de nombreuses données complexes au service d’une manifestation physique/psychique autonome…l’AI le fait déjà très bien. Mais peut-être que nous ne parlons pas de la même chose, donc je ne vais pas être lapidaire à ce sujet.</font>

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 octobre 2022 à 18 h 39 min

    En effet ce que vous appelez pensée c’est que j’appelle l’instinct.

    Par pensée j’entends ce qui doute et peut parfois (rarement) produire une idée neuve, projeter une œuvre d’art, créer des concepts, imaginer de nouvelles formes ; mais aussi et surtout ce qui peut se tromper, faire des erreurs qui ne sont pas seulement des bugs mais bien de fausses directions de la pensée (et qui peuvent plus tard s’avérer fertiles). Le droit à l’erreur est consubstantiel de ce que j’appelle l’intelligence.

    Je ne dénigre pas l’instinct on en a souvent bien besoin, notamment quand il s’agit de ne pas se tromper, de ne plus douter et de décider vite. Tout ce qui est à la portée de l’IA donc, qui est fondamentalement limitée par les théorèmes d’incomplétude, elle ne pourra jamais aller au delà.

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 octobre 2022 à 18 h 55 min

    Par ”extinction de masse” j’entends ce que la majorité des scientifiques entendent qd ils parlent de la sixième.

    Je ne suis pas sûr qu’on puisse parler de pandémie pour une maladie qui tue moins d’ 1% de la population mondiale. (A moins de changer la définition du mot comme l’oms l’a fait juste avant). Mais un phénomène touchant plus de 10% de la biomasse, à moins de dire que c’est encore négligeable, j’estime qu’on peut le qualifier de massif oui

    (même si ok dans la tête de la majorité des gens, la biomasse qui disparaît c’est surtout celle à laquelle elle etait symboliquement attachée ou qui lui est utile, négligeant le large reste qui nous survivra, et qui décomposera nos cadavres)

  • mikergt

    Membre
    4 octobre 2022 à 19 h 04 min

    Je comprends mieux votre raisonnement mais une fois de plus je ne peux réduire mon esprit à un « jamais aller au delà ». On pensait encore il n’y a pas si longtemps que voler était hors de notre portée, qu’explorer les fonds marins impossible, que l’espace n’était qu’un fantasme, et j’en passe. Tant de fantasmes d’antan qui occupent aujourd’hui une place dans le sillage de la réalité. Je me répète mais nous en sommes au balbutiement de l ‘AI et les prouesses sont déjà hors du commun. De plus l’AI produit déjà des idées neuves, des œuvres d’art picturales, musicales, littéraires etc, imaginent de nouvelles formes, se trompe et dont l’erreur (et non le bug mais un mauvais choix) apporte une réelle plus value par la suite (AlphaGo en est un bel exemple), s’améliore et cela sans l’ajout de data, etc.

    Bien que nous aimons à croire que le cerveau humain et sa mécanique sont quasi mystiques et que ce dernier sera à tout jamais infranchissable, ou inviolable au point de ne pouvoir le reproduire ou pire encore d’en proposer une version améliorée via la technologie, je n’ai aucune certitude de mon côté et je n’ai plus vraiment d’attirance pour de simples croyances basées sur des peurs ou des fantasmes. Mais je n’ai non plus à ce jour aucune preuve permettant de dire que l’AI est capable de produire les mêmes caractéristiques que le cerveau humain (cerveau qu’on ne comprend même pas correctement). Je dis juste que la fatalité n’est que rarement bonne compagne pour penser l’avenir.

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