L’empreinte écologique de l’homme existe, et a toujours existé. Nous consommons des ressources terrestres qui, malgré tous les rêves d’un recyclage parfait, s’épuisent.
Cette consommation augmente forcément avec le nombre d’humains. On peut penser que, de même qu’on a été capable de nourrir plus d’hommes en industrialisant l’élevage et l’agriculture, mais en consommant des ressources (énergie, potasse, eau douce, surface forestière), on sera capables, grâce au progrès techniques, de fabriquer beaucoup plus d’énergie pour chacun, profiter d’une abondance croissante et vivre mille ans.
Mais, en fait, nous ne parviendrons pas à régénérer les ressources définitivement perdues, parce qu’elles sont rendues inaccessibles par la dispersion, ou par leur dilution dans des produits de recyclage de plus faible qualité. Les réserves primaires diminuent donc, pendant que les déchets non recyclables augmentent.
Si l’on a toujours l’impression que ces ressources sont inépuisables, c’est parce que la raréfaction de ces matières en augmente le coût, ce qui permet de supporter des coûts d’extraction plus élevés, ce qui permet d’aller l’extraire dans des endroits plus difficiles à exploiter (faible taux en minerais, éléments peu disponibles comme le sont les hydrocarbures dans les schistes, forage à grande profondeur pour l’eau, ou extraction sous marine, sous la banquise, etc… ). Le produit redevient alors disponible et le coût est stabilisé pour un temps. On n’a plus besoin de lui trouver un substitut et les réserves paraîssent toujours infinies, alors qu’on les consomme toujours.
Comme la présence de l’homme sur terre n’est pas éternelle, ça ne serait pas forcément grave, si on arrivait à maintenir l’extraction à un niveau assez faible pour que les stocks puissent être effectivement presque infinis au regard de la durée de l’influence de l’homme. Mais on commence à voir la fin de la disponibilité de certaines substances. Pour l’instant, ce sont des éléments remplaçables, comme les “terres rares” utilisées en électronique. Elles ne sont pas recyclables car dispersées à l’état de traces dans l’énorme mélange que forment les déchets électroniques, mais on pense arriver tant bien que mal à leur trouver des substituts. (Par exemple en remplacement de l’indium, constituant de base des leds blanches). Mais la ressource est en passe d’être épuisée.
Si notre activité continue à consommer massivement nos ressources, que nous vidons les réserves et que, de plus, nous détruisons la ressource ‘stabilité de l’atmosphère’ en rendant la planète inhabitable par la perturbation des cycles qui maintiennent les équilibres, c’est que nous ne gérons pas notre consommation, et que nous en sommes toujours restés au stade de la cueillette des premiers hommes singes qui épuisaient un territoire, puis déménageaient. Nous épuiserons la planète et notre condition de survie sera de la quitter.
Mais il ne faut pas rêver, si on n’est pas capable de survivre sur cette planète où tout était à l’équilibre pour assurer notre existence, on ne sera pas plus capables de faire vivre 8, 10 ou 100 milliards d’humains sur une autre planète, à priori inadaptée à notre physiologie. Seuls quelques individus pourront émigrer pour vivre dans un environnement artificiel et donc très limité. Nous, tous les autres, mourrons sur notre planète.
Je crois donc que l’empreinte écologique est une réalité, et qu’il est important de la maîtriser.