A propos du HP, des "troubles" et du concept de "résilience"

  • A propos du HP, des "troubles" et du concept de "résilience"

    Publié par felicia le 12 avril 2023 à 15 h 04 min

    Je voulais ouvrir un sujet sur cette problématique car il me semble important d’en parler.

    Plus j’avance dans mes réflexions autour du HP, plus je vois très clairement qu’un environnement non adapté ou qu’une absence de connaissances fiables du fonctionnement cognitif HP peut impacter très fortement un enfant, puis un adolescent et enfin un adulte HP, et l’impacter peut-être même à un niveau très élevé. Car enfin, quand on nous parle de l’émergence d’un faux-self, n’est-ce pas là l’apparition d’un état dissociatif chez le sujet ?

    Or, les états dissociatifs sont souvent une réponse à un traumatisme, un mécanisme de défense qui se met en place pour nous protéger. Et dans la catégorie des traumatismes, il n’y a pas que les événements uniques, soudains et violents (traumatisme de type I), il y a aussi ceux qui perdurent dans la durée (traumatisme de type II).

    Quand on n’est pas du tout compris par son entourage proche, quand on ne comprend rien à ce que l’école attend réellement de nous, quand on se confronte à son programme et à ses méthodes pédagogiques incohérentes (et elles le sont vraiment, et pas que pour les HP), quand on subit du harcèlement, quand on accumule les relations insatisfaisantes dans sa vie, qu’on se fait régulièrement jeter de son emploi ou qu’on en change parce qu’on s’y ennuie d’une telle force que ce n’est plus possible ou quand on en vient à croire qu’on doit se fondre soi-même dans un autre pour être enfin accepté, tout cela ne constituerait-t-il pas, dans le fond, des expériences de vie violentes ? Et ne serait-ce pas cette violence-là en particulier, et non le fonctionnement cognitif HP, qui serait à l’origine de l’apparition des “troubles” couramment associés au HP ?

    Qui prend en compte l’impact de cette violence-là dans la construction de la personne et dans son parcours de vie ?

    La plupart des psys ont plutôt tendance à faire croire, dans leur discours, que l’individu va mal parce qu’il est HP, et que s’il a pu “dépasser” tous ces événements de vie violents, c’est parce qu’il doit être résilient.

    Or, le fonctionnement cognitif HP ne saurait être à l’origine de ces troubles, puisque des HP qui ont été identifiés et/ou correctement accompagnés depuis l’enfance ne présentent pas ces troubles dans leur grande majorité.

    Quant à la “résilience”, voilà un concept fort vague et bien fourre-tout. Dans ce cas, on fait croire à la personne qu’elle s’en est “sortie”. Certes, elle est effectivement là, devant nous et bien vivante, mais ce qu’elle a vécu a en réalité eu un impact et il est fort probable qu’elle en subisse encore les conséquences aujourd’hui, sous la forme, par exemple, d’une anxiété généralisée, de troubles du sommeil, de trouble de l’attention, d’émotions incontrôlables, enfouies ou inaccessibles, de pensées envahissantes ou obsessionnelles, d’une crainte indépassable de l’échec, d’une phobie sociale, d’un état d’hypervigilance… etc etc

    Pour conclure, ce que je remarque, c’est que ce rapide diagnostic “HP + troubles + bonus résilience”, qui me semble fréquemment posé par certains psys qui se présentent comme spécialistes, ne permet absolument pas à la personne d’avancer. Quelque part, on lui demande encore de se conformer, de rentrer dans une case, de faire “avec” ses excentricités, au lieu de travailler avec elle sur son parcours de vie, sur la guérison de ses dysfonctionnements et sur son fonctionnement cognitif, afin de lui rendre sa pleine et entière autonomie et surtout le contrôle sur elle-même.

    dalifan a répondu il y a 1 année, 3 mois 9 Membres · 73 Réponses
  • 73 Réponses
  • Membre Inconnu

    Membre
    12 avril 2023 à 15 h 36 min

    @felicia tu n’es pas aller voir les bons psy. Pour faire ce travail dont tu parles, la démarche est la même pour n’importe qui. Il y a différent type de thérapie, tu n’as pas peut être pas trouvé celle qui te convient.

    Et bien entend la solution n’est de savoir qu’on est HP.. Mais c’est bien qu’en même d’en avoir conscience.

    Il y a 3 ans quand j’ai cherché un psychologue, les premiers pensaient tous que j’étais en dépression. Tout simplement parce que je n’étais pas capable de parler de mes problèmes sans pleurer. Pourtant l’approche, la méthode de certains me convenait parfaitement. J’ai fini par trouver une psy qui avait une approche clinicienne, mais surtout qui était HP. Elle a en une séance (première) compris d’où venait mes pleures, et je crois n’avoir quasiment plus pleuré avec elle.

    Il lui arrivait de me parler du fait que j’étais différente mais sans pour autant en faire une fixette. C’était surtout pour mettre en perspective la situation pour que je la comprenne d’un œil différent du mien.

    Bref pour moi peu importe qu’on soit hp ou pas, les séances de psy doivent nous permettre de nous connaître (avoir un psy avec sufissament d’empathie pour se mettre à notre place) et à partir de là faire un travail sur soi.

  • 50nuancesdegreg

    Membre
    12 avril 2023 à 15 h 39 min

    Voilà un sujet fort intéressant sur lequel je suis justement en pleine réflexion justement !<div><div>

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  • Membre Inconnu

    Membre
    12 avril 2023 à 17 h 58 min

    Je pense qu’effecivement, on peut parler de traumas ! Mais à moins de pouvoir effacer sa mémoire, on doit malheureusement vivre avec! J’ai pour ma part, une rancune inaltérable et que je ne cherche pas à dissimuler; envers le système et les np! Ma démarche est à présent de trouver dans mes semblables , ceux qui m’ accepterons comme je suis!

  • 50nuancesdegreg

    Membre
    12 avril 2023 à 18 h 02 min

    Je suis un peu dans le même état d’esprit que toi : “trouver mes semblables” mais… attention à ne pas se radicaliser…

    Ça a un mauvais arrière goût de propagande djihadiste ce genre de doctrine.

  • matty

    Membre
    13 avril 2023 à 11 h 00 min

    Ah ça c’est sûr, la plus grande “violence” à l’égard de ceux qui parmi nous cherchent à comprendre et à intégrer leur singularité vient des discours des “sachants ” NP. Ils n’ont et n’ auront jamais que la possibilité de conceptuellement nous égarer. Je ne leurs jette pas la pierre mais l’enfer étant pavé de bonnes intentions, il vaut mieux rester loin d’eux si on veut pouvoir trouver la sortie par le haut.

    Qt au trouble dissociation je ne suis pas certain qu’il nous concerne, j’avais entendu que le petit NP construisait d’abord son identité, son moi, puis avec l’éclairage de cette identité, sa compréhension et son rapport au monde. Que nous, nous faisions l’inverse à savoir que la structuration de notre moi identitaire se faisait après nous être approprié le monde par l’observation. Bref cela dit que nous nous forgerons une identité en rapport avec le monde alors que l’enfant NP forgé sa vision du monde à travers sa construction identitaire.

    Dans cette configuration la notion de dissociation de la personnalité n’a que peu de valeur si notre moi se construit effectivement à travers l’observation et la représentation du monde tel qu’ il est perçu, car notre identité n’est pas fixe mais déduite en rapport d’un monde complexe et mouvant.

    D’expérience le seul fait de comprendre par et pour nous même nos singularités, d’entrevoir leur irréconciliabilités avec les schémas neurotypiques, nous libère des affres et des stratégies névrotiques de faux self, des sur-efforts de normalisation et de l’adoption de stratégies comportementales auto-contraignante que nous pensons par ignorance être notre individualité alors qu’il ne s’agit que de notre capacité à enfiler toute sortes de costumes.

  • Membre Inconnu

    Membre
    13 avril 2023 à 11 h 06 min

    @matty

    D’expérience le seul fait de comprendre par et pour nous même nos
    singularités, d’entrevoir leur irréconciliabilités avec les schémas
    neurotypiques, nous libère des affres et des stratégies névrotiques de
    faux self, des sur-efforts de normalisation et de l’adoption de
    stratégies comportementales auto-contraignante que nous pensons par
    ignorance être notre individualité alors qu’il ne s’agit que de notre
    capacité à enfiler toute sortes de costumes.

    Magnifique! RAA 👍

  • Membre Inconnu

    Membre
    13 avril 2023 à 11 h 10 min

    @50nuancesdegreg 🤣 Moi! Djihadiste 🤣🤣🤣

    Non plus sérieusement, je suis de l’autre coté de la barrière! Patriote qui défend son territoire, sa culture, un mode de vie, des valeurs, etc….! Et anti religion par dessus le marché!

  • 50nuancesdegreg

    Membre
    13 avril 2023 à 11 h 37 min

    C’est un peu la doctrine des djihadistes lol<div>T’auras bien évidemment compris que je ramenais la connerie à l’extrême 😉</div>

  • matty

    Membre
    13 avril 2023 à 11 h 42 min

    <div>@50nuancesdegreg </div><div>

    La radicalité n’est que la conséquence de la clarté sur ce que nous sommes et sur ce que nous pouvons raisonnablement attendre de notre environnement, il n’y a à mon sens pas de position en demi-teinte a adopter au sujet de la douane.

    </div><div>

    Nous n’aurons jamais la faculté de voir le monde en neurotypiques, ils n’auront jamais la faculté de voir le monde en surdoués. C’est comme avec la pesanteur il faut se faire à l’idée qu’on ne saurait changer ces choses.

    Alors si vous vous percevez en activiste, les seuls tords à redresser se trouvent au sein de notre minorité, aidez nos congénères à y voir clair sur eux-mêmes.

    </div>

  • 50nuancesdegreg

    Membre
    13 avril 2023 à 11 h 47 min

    Matty… lol… Quand je te lis je pense à cette scène 😂

    https://youtu.be/n4RyXhz-uJo

    Ne le prends pas mal surtout c’est juste de l’humour 🙂

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