Psychologie du zèbre
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A propos du HP, des "troubles" et du concept de "résilience"
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A propos du HP, des "troubles" et du concept de "résilience"
Je voulais ouvrir un sujet sur cette problématique car il me semble important d’en parler.
Plus j’avance dans mes réflexions autour du HP, plus je vois très clairement qu’un environnement non adapté ou qu’une absence de connaissances fiables du fonctionnement cognitif HP peut impacter très fortement un enfant, puis un adolescent et enfin un adulte HP, et l’impacter peut-être même à un niveau très élevé. Car enfin, quand on nous parle de l’émergence d’un faux-self, n’est-ce pas là l’apparition d’un état dissociatif chez le sujet ?
Or, les états dissociatifs sont souvent une réponse à un traumatisme, un mécanisme de défense qui se met en place pour nous protéger. Et dans la catégorie des traumatismes, il n’y a pas que les événements uniques, soudains et violents (traumatisme de type I), il y a aussi ceux qui perdurent dans la durée (traumatisme de type II).
Quand on n’est pas du tout compris par son entourage proche, quand on ne comprend rien à ce que l’école attend réellement de nous, quand on se confronte à son programme et à ses méthodes pédagogiques incohérentes (et elles le sont vraiment, et pas que pour les HP), quand on subit du harcèlement, quand on accumule les relations insatisfaisantes dans sa vie, qu’on se fait régulièrement jeter de son emploi ou qu’on en change parce qu’on s’y ennuie d’une telle force que ce n’est plus possible ou quand on en vient à croire qu’on doit se fondre soi-même dans un autre pour être enfin accepté, tout cela ne constituerait-t-il pas, dans le fond, des expériences de vie violentes ? Et ne serait-ce pas cette violence-là en particulier, et non le fonctionnement cognitif HP, qui serait à l’origine de l’apparition des “troubles” couramment associés au HP ?
Qui prend en compte l’impact de cette violence-là dans la construction de la personne et dans son parcours de vie ?
La plupart des psys ont plutôt tendance à faire croire, dans leur discours, que l’individu va mal parce qu’il est HP, et que s’il a pu “dépasser” tous ces événements de vie violents, c’est parce qu’il doit être résilient.
Or, le fonctionnement cognitif HP ne saurait être à l’origine de ces troubles, puisque des HP qui ont été identifiés et/ou correctement accompagnés depuis l’enfance ne présentent pas ces troubles dans leur grande majorité.
Quant à la “résilience”, voilà un concept fort vague et bien fourre-tout. Dans ce cas, on fait croire à la personne qu’elle s’en est “sortie”. Certes, elle est effectivement là, devant nous et bien vivante, mais ce qu’elle a vécu a en réalité eu un impact et il est fort probable qu’elle en subisse encore les conséquences aujourd’hui, sous la forme, par exemple, d’une anxiété généralisée, de troubles du sommeil, de trouble de l’attention, d’émotions incontrôlables, enfouies ou inaccessibles, de pensées envahissantes ou obsessionnelles, d’une crainte indépassable de l’échec, d’une phobie sociale, d’un état d’hypervigilance… etc etc
Pour conclure, ce que je remarque, c’est que ce rapide diagnostic “HP + troubles + bonus résilience”, qui me semble fréquemment posé par certains psys qui se présentent comme spécialistes, ne permet absolument pas à la personne d’avancer. Quelque part, on lui demande encore de se conformer, de rentrer dans une case, de faire “avec” ses excentricités, au lieu de travailler avec elle sur son parcours de vie, sur la guérison de ses dysfonctionnements et sur son fonctionnement cognitif, afin de lui rendre sa pleine et entière autonomie et surtout le contrôle sur elle-même.
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