[psychopompe]

Je reprends au tout début car… Il faut.

Tu t’exposes et je me brûle. Ton ventre est un désert, ta poitrine est un désert… M’emmèneras-tu en ce tendre désert où la galaxie semble inversée ? Irons-nous là où la nuit est encore, où la musique n’est qu’en nous ? Notre désert dont tu te souviens l’unique senteur… Je veux quitter le mien où nulle roche ne fait plus sourdre tes épices.

[Membre Inconnu]

A la demande de @Max je reposte 2 tableaux de mon oncle … je me suis dit “tiens pourquoi pas 2 portraits ? ”

Donc à vos plumes pour ceux et celles qui veulent pour en faire une histoire 🙂

[max]

“Tout ça pour quoi ?”

Me voilà à l’arrière de cette voiture, à faire le bilan de ma vie comme si c’était la fin…

On peut dire qu’elle a été riche cette vie ! J’ai accompli des choses, du bien, du mal, j’ai gagné de l’argent j’ai été dur en affaires, les gens étaient tous à ma botte, quel plaisir !

Avec elle aussi, j’ai été dur, aujourd’hui, je le regrette, j’espère que de là où elle est, elle me le pardonnera, je crois qu’elle comprenait que je faisait tout ça pour être respecté, pour être craint, mais au final, elle me craignait aussi, quel dommage, elle était si douce, je l’ai fanée…

Et ce gosse ! Bon d’accord, ce n’est plus vraiment un gosse, mais regardez-le pleurer en recueillant les condoléances hypocrites de tous ces rapaces… Quelle sensiblerie ! Ah il y était attaché à sa mère ! Toujours fourré dans ses jupes ! j’aurais dû le prendre avec moi, lui enseigner la force, le courage ; l’endurcir…

Mais pourquoi en fait ? Pour qu’il devienne comme moi ? Pour que lui aussi, au soir de sa vie, regrette de ne pas avoir vécu ? Bordel de Dieu ! la vieillesse, ça ne me va pas du tout ! voilà que je me mets à douter ! Non, l’essentiel, c’est d’être respecté, d’avoir le pouvoir…

Et s’il avait raison ? Je viens de perdre la compagne de toute une vie et mes yeux sont secs, ce n’est pas normal.. à croire que mon coeur aussi est sec. Lui, il est en plein chagrin, il fait peine à voir.. et pourtant je l’envie ce gosse. Pourquoi je ne ressens rien ? Son chagrin est si sincère, et le monde autour de lui semble vraiment triste pour lui. lls évitent tous de regarder dans ma direction, mais moi aussi j’ai besoin d’aide ! Je viens de comprendre ! Je me suis trompé tant de temps ! Mon fils, regarde-moi, je t’en prie, regarde-moi…

Le voilà qui lève les yeux vers moi, il approche, je vous laisse, je doit partager un moment avec lui, je crois que c’est la première fois !

[fredoz]

(suite…)

Quand Helena et László se posèrent sur la banquette du taxi, ils n’avaient qu’une seule idée en tête. Récupérer Marko chez la gardienne. Helena rentrerait à l’appartement faire une valise sommaire, prendre l’argent planqué sous la 4ième planche de la salle de bain, le Walter PPK, une boite de munitions, les passeports, tous les passeports.

Leur couverture était brulée. Il fallait rentrer le plus vite possible.

“Plus vite chauffeur !” cria László
“Je fais comme je peux, Monsieur, ça roule mal dans ce quartier vous savez”, répondit le chauffeur. Enfin arrivés, László monta 4 à 4 les marches de l’escalier. Il tambourina sur la porte gauche du 3ième étage. Bianka ouvrit la porte. Marko se jeta dans les bras de son père. “Allez, vite, Marko, prends tes affaires, on pars en voyage. Embrasse Bianca, allez, on y va, le taxi nous attends…”

Quand László descendit de la voiture devant chez eux, il monta à l’étage. Helena l’attendait sur le perron, il prit la valise et le revolver. Ils coururent jusqu’en bas et s’engouffrèrent dans le taxi.

“Chauffeur, nous allons à Barabàs !”. Il lui tendit 200$ (une énorme somme) en lui disant “Ne posez pas de questions, s’il vous plait, foncez, nous sommes pressés…”

Ils roulèrent toute la nuit et se firent déposer devant l’église. Là, Helena contourna le bâtiment, elle revint avec un radio portative d’origine militaire. Ils marchèrent quelques centaines de mètres jusqu’à une petite maison aux volets fermés. Là, à l’ouverture du portillon dont la clochette tinta, une femme sortit sous le porche, avec une lampe portable et leur dit “Подойди ближе, быстро, мы можем видеть нас! (Podoydi blizhe, bystro, my mozhem videt’ nas!)”. Il rentrèrent tous les quatre.

“Ici, vous serez en sécurité jusqu’à votre exfiltration. Bonjour, je suis le capitaine Asmik”.

[fredoz]

Natacha et Piotr passèrent une grande partie de la matinée à essayer de faire marcher cette p… de radio qui datait du début de la guerre. La R-105D avait l’air de démarrer, mais dès lors que Natacha actionnait le commutateur d’émission, la batterie de secours disjonctait la radio.

Le capitaine Asmik (Asya de son prénom) savait ce qu’il fallait faire, c’était un défaut bien connu, mais on l’avait consignée à la garde de Marko, alors…

Asya était un héros de l’Union Soviétique. Elle avait participé à presque toutes les missions du KGB depuis sa création en 1954, lorsque la présence d’une femme était requise. Elle avait été envoyée en Libye, en Corée, en France, en Chine, en Grande-Bretagne. Elle parlait 7 langues sans accent. Alors que faisait elle ici, à garder un chtiourme.

Enfin… l’avenir du bloc soviétique dépendait de la vie de Marko, qui deviendra une grande figure de la Pérestroïka. C’est Léonid en personne qui l’avait reçue pour lui donner son affectation, il avait bien insisté sur le fait qu’un jour viendrait où la nation aurait besoin d’elle, qu’il faudrait qu’elle attende patiemment ce moment. Elle avait une confiance absolue en Léonid, qu’elle avait connu lors de opérations de Dniepropetrovsk, une idylle fulgurante était même née entre eux. Mais Léonid pensait plus à sa carrière qu’à batifoler dans les champs de betteraves.

Alors, attendre ce moment et…

“Si j’étais vous, je démonterais le bloc arrière, je dévisserais les écrous des câbles, je frotterais les embouts au papier de verre, et ça devrait le faire.”, dit Asya aux deux apprentis radio qui s’évertuaient à faire fonctionner cette foutue machine. Quand Natacha eu terminé, elle actionna le bouton On/Off et la radio s’alluma. Un grésillement annonciateur de fonctionnement se fit entendre. Bingo ! “Merci Capitaine !” déclara Piotr, “Nous sommes sauvés”.

Natacha actionna le commutateur d’émission. Trois fois, deux fois, trois fois. 15 secondes. Trois fois, deux fois, trois fois. Natacha attendit… Au bout de 30 secondes environ, une voix claire et forte se fit entendre dans le haut-parleur de la R-105D. “банан !”, entendit elle. 15 secondes. “банан !”. Natacha sentit un serrement dans son estomac. Ils étaient sauvés !

[max]

@fredoz mais c’est un roman que tu nous écris !

[natou]

Ce petit jeu est tellement amusant que je me permets de m’y prêter même si le sujet n’est plus d’actualité je crois.

Le désert dans toute sa tendresse s’adresse à la galaxie : ” éclatante lumière, c’est une grande exposition que nous offrons, nous montrons l’infini dont on ne voit pas les bords. Nous créons l’imaginaire car dans tes étoiles on y met des formes, un ours, une vierge, un ornithorynque, quelle idée! En mon sein on y pense les atlantes comme l’huitre qui referme la perle, quelle folie! Mais un jour mon ami, ta déperdition d’énergie signera ma mort, ainsi on n’entendra plus la musique du vent jouant dans mes grains et l’on ne verra plus ta couleur myrtille si intense que la senteur me parvient jusqu’ici”

[max]

Merci @Natou ça fait du bien de ressortir un sujet créatif, un peu plus poétique que les intégrales et les dérivées !

[natou]

Oui oui venez écrire quelques histoires entre deux sujets parce que que j’y comprends rien à vos fonctions hihi

[Membre Inconnu]

@Natou superbe. ✨