Petit jeu créatif

  • lolo

    Membre
    3 mars 2020 à 13 h 41 min

    Le veston :

    – belle couleur douce, chaude

    – est-il mort ?

    – la solitude – la douceur d’une veste – la veste épouse la chaise – le soleil, les ombres –

    – le temps finit par tout désintégrer –

    – pas de toile d’araignée… il vient juste de sortir

    – il était pressé de sortir, il en a oublié son veston.

    Les Bulles de souvenirs :

    – ultime voyage – lumière douce aux fond des ténèbres

    – la haie “d’honneur” de nos chers disparus qui nous attendaient

    – ce lutin (ou bien est-ce un enfant qui souffle dans son hochet ?) qui fait des bulles.

    – telles de bulles de BD, des résumés de notre vie = rappels de nos moments les plus forts : sexualité, féminité, nudité, détresse, solitude, prises de tête, décès des proches, doutes et interrogations…

    – bulles de ciel bleu dans cette brume grisâtre.

  • lolo

    Membre
    3 mars 2020 à 13 h 45 min

    Pas vraiment d’histoire, plus un bouquet de sensations/souvenirs…

    C’est un très beau texte @Max… j’en ai les larmes aux yeux.

  • Membre Inconnu

    Membre
    3 mars 2020 à 16 h 11 min

    @zelos @LoLo merci de tenter qq chose qui au départ n’est pas “votre truc” , bien sur rien ne vous y oblique mais que vous le fassiez ou pas, je trouve l’intention tellement belle !

    @max .. wahou .. juste wahou …

  • lolo

    Membre
    3 mars 2020 à 17 h 04 min

    Je l’ai pris comme un jeu plutôt qu’un exercice littéraire. L’important est de participer. 😉

  • cinematographe

    Membre
    3 mars 2020 à 17 h 23 min

    La veste jetée sur le dossier de la chaise , soigneusement ceintree et laissée comme à l’abandon , dans un angle éclairé de la pièce, attendait son propriétaire, suspendait le temps de l’audition , pendant lequel l’acteur présentait sa performance, dans l’espoir de décrocher ce rôle titre tant convoité.

    L’enfant souffleur de bulles de savon, dont seul son ombre trahissait sa présence au travers de cet épais brouillard, s’amusait à reconnaître les différentes postures , et figures de pauses nues de ses modèles, avant qu’ils n’enfilent leurs costumes du dimanche, processionnent en file indiennes le rituel des damnés livrés aux travaux forcés.

  • Membre Inconnu

    Membre
    3 mars 2020 à 17 h 41 min

    Comme promis, voilà ma petite contribution ^^ après être parti dans tous les sens en faisant des liens entre les deux tableaux , j’ai finalement choisi le premier.^^

    “Le marbre du carrelage, à l’image de son coeur.”

    Mais était-ce seulement véridique?

    Rolland déposa sa redingote aux teintes brunâtres, ressemblant s’y méprendre à son humeur actuelle et s’extirpa avec légèreté du centre de la pièce.

    “Le recul sera plus aisé ainsi”, songea-t-il en contemplant la pièce aux contours exigus, de là où il se trouvait.

    Curieusement, l’ensemble lui apparut sous un nouveau jour.

    Bien sûr, à sa gauche , la pénombre envahissante le faisait replonger dans les ténèbres nébuleuses de sa vie professionnelle,qui volait en éclats.

    “Mais j’ai tout autant le choix de porter mon regard ailleurs”, songea t-il, s’étonnant de lui-même.

    Il s’aperçut, non sans surprise, que s’il s’asseyait au cœur de la pièce où reposait nonchalamment sa veste, une lueur ocre et éclatante lui faisait dos.

    Celle d’un passé heureux auquel il avait tourné le dos.

    Alors, le vieil homme, approchant à grands pas d’une retraite qu’il ne désirait pas, porta,l’air hagard, ses yeux vers le haut de l’endroit.

    Une lumière, pure et pâle semblait lui esquisser un timide sourire.

    “Je suis là, mais les Hommes ne me voient que lorsqu’ils font le choix de détourner leur visage de l’obscurité. Et toi, me saisis-tu?”

    Étrangement, Rolland sentit une plénitude intérieure, l’habitant à pas légers,volatiles.

    Une fine brèche s’était frayée un chemin dans son cœur et y laissait à présent passer les éclaircies dont il avait toujours rêvées.

  • bagayaga

    Membre
    3 mars 2020 à 18 h 22 min

    La pièce baignée de lumière, restait sombre est lugubre. Les murs avaient la couleur des fonds de toilettes de bar. Et cette odeur de cigarillos….

    Raoul allait revenir. Je devais me dépêcher.

    Ça fait six mois qu’on est à l’hosto tout les deux .

    Lui il a décabané sévère et il a tiré sur le clebs de sa voisine.

    Rosa, une mousmée andalouse avec un cul large comme le détroit de Gibraltar. C’était l’aboiement de trop. Raoul il vivait simple. Il vivait régulier. Et le jeudi il sortait le phonographe et il écoutait l’opéra . C’était son instant de réconciliation avec le monde. La douceur de l’opéra,dans cette ville sans nom. Ce capharnaüm, vide de sens. Où il traînait sa solitude depuis qu’Eva…

    Moi je m’appelle Jason. Si je suis enfermé ici aujourd’hui, dans ce taudis de coucous, c’est que j’entends des voix. Elles me disent des choses pas catholiques, elles me font peur. Et après, ben après je disjoncte.

    Aujourd’hui je suis dans la chambre de Raoul. Il fait écouter de l’opéra dans la salle d’activité.

    Il a vingt francs dans sa poche, je vais lui voler.

    Il voudra acheter ses tiges, ça va lui mettre les glaouis. Comme ça y aura du grabuge.

    A partir de là je pourrais en profiter pour me faire la malle.

    Je vais pas rester ici. J’étouffe. Les médecins disent que je suis fou. A d’autres. Je les entends les voix. Même avec leurs cachets à la con. D’ailleurs je ne les prends plus. C’est bon.

    Ce soir je m’en vais, ça me met le baume au coeur. Un dernier coup d’œil dernière l’épaule, je plonge ma main dans le vieux veston râpé, assortis aux murs pisseux. Mon index caresse l’arrête du billet de Debussy. Et hop, voilà. Désolé Raoul. Je fumerai face à l’océan avec une pensée pour ton geste. Hehehe.

    Les grosses bulles de vie perlent. Les mamans, elles ont des bulles sur le ventre et dedans y a des petites sœurs. Vrai ce que j’dis!

    Et quand les bébés ils sont mûrs et que c’est leurs dates d’anniversaires ,ben le médecin il crève la bulle! Et le bébé il tombe dans les bras des papas.

    Moi je trouve ça dommage tout de même,parce que des bulles aussi grosses… Si j’y arrivais à en faire des comme ça, ce serait pas pour les éclater.

    De toute façon les grands ils font tout à l’envers….

  • shan

    Membre
    3 mars 2020 à 18 h 32 min

    Tableau 1

    C’était le dernier jour de sa vie, il le savait.

    Il y a 3 jours encore il arrivait à parcourir seul le chemin qui séparait sa chambre à coucher de la cuisine ; la cuisine, cette pièce n’avait jamais été aussi importante pour lui que ces derniers mois. Après l’avoir oubliée des décennies, il sortait tous les jours sa boîte, une petite boîte en fer qu’il tenait cachée sous une dalle de la cuisine ; une des dalles sur lesquelles était gravées les initiales d’un de ses ancêtres, et tous les jours il se disait qu’il aurait eu le temps si il l’avait voulu de connaître un peu plus cet ancêtre, gardien de son trésor.

    Il y a 3 jours, une nouvelle crise, chacune emportant un bout de lui, lui laissant des cases vides de possibilités, seulement emplies des souvenirs de tout ce qu’il a été.

    Quelle importance, quand on est si vieux, penser et la seule chose que l’on puisse faire sans ” effort ” .

    Il se demandait souvent pourquoi ses crises ne s’attaquent qu’à ses capacités physiques et préservent ses souvenirs ; ceux qui le rendent encore heureux si il arrive à les faire resurgir assez fort, et ceux qui le plonge dans une tristesse tellement ancrée qu’elle n’en est plus douloureuse, mais qui lui impose cette même question ” quelle aurait été ma vie, si..? ” et à laquelle chaque jour il trouve une réponse différente.

    Ce jour là était différent, oui, ce matin, c’est presque comme si il ne s’était pas réveillé.

    – Alice ? Que sa voix était timide, tout juste une voix d’enfant qui apprend à parler, bien que trop chargée d’histoire pour être aussi neutre et limpide que celle d’un enfant.

    Alice arriva presque instantanément dans un bruissement de robe – ses yeux l’avaient presque abandonné à sa dernière crise, mais il recevait encore les bruits de son environnement, les odeurs du vent entrant par sa fenêtre, les sensations sur sa peau…celles qui le lient encore au Monde.

    – Alice, il me faut ma boîte s’il te plait, celle que je t’ai montrée quand tu étais petite, elle est encore là, s’il te plait…

    Quand elle lui remis la boîte entre les mains il avait un sourire aux lèvres, elle s’assit sur le bord du lit tandis qu’il la posait sur ses cuisses et l’ouvrait. Il prit en main chaque élément un par un, en détailla chaque aspect avec ses doigts, contours, texture, température…prenant soin de les nommer un par un en les remettant dans la boîte :

    – …bille, noisette, phalange – la phalange d’un de ses doigts perdu petit qui lui valu d’encaisser longtemps le surnom de Petit Poucet, il était pourtant tout sauf petit – billet de loto, cailloux, et La Lettre…Il effleura la lettre, puis finit par reposer le bout de papier bien plié dans la boîte, la referma avec toute la douceur et la dextérité qui lui restait.

    Il regarda Alice :

    – Laisse la par là, je la prendrai…Il n’en manque qu’un…dans la cuisine…la chaise…pour toi. Le chandail…c’est pour toi, Alice.


    Il replongeait aspiré à l’intérieur de lui par ses pensées, ses souvenirs et une immense fatigue, sans savoir vraiment si c’était ça mourir.Il l’avait dit à son arrière petite fille, il voulait s’éteindre sous son arbre, qu’on le laisse ainsi seul, son énergie se diffusant jusque’à ce que la Terre le prenne…Ayant senti le tourment d’Alice, il se détacha de ce besoin, ne voulant pas que ses derniers moments dans cette vie ne créent de la peine au seul être près de lui.

    Ses enfants étaient partis, certains de ses petits enfants aussi, et ” elle ” était partie…quelle idée de vivre aussi vieux.

    Peut être qu’une fois passé de l’autre côté il pourrait aller sous son arbre autant que ça lui chante ; ou peut être que ce ne serait plus important, à ce moment là, d’être sous son arbre.

    Si il existait un après, il se demandait ce qui pouvait être important dans cet après.


    C’était allé très très vitre ces derniers jours, mais tant mieux, il ne pouvait rien faire de plus pour les siens ici, peu importe ou la mort l’emmènerait, il espérait ” qu’elle ” y soit.

    Pendant que la vie quittait doucement son corps pour s’infiltrer dans ses pensées, le vieux chat veillait son humain assis sur le rebord de la fenêtre, les yeux mis clos, fixés sur le vieil homme, le dos aux rayons du Soleil, et indifférent à l’appel des oiseaux. Non qu’il avait totalement passé l’âge, mais il avait une mission aujourd’hui.


    Alice était retournée à la cuisine, après avoir posé la boîte à portée de main de son arrière grand père. Elle s’arrêta devant la chaise, observa le chandail, l’esprit ailleurs ” c’est pour toi ” toujours dans ses pensées, ces mots la mirent en mouvement, elle s’avança vers la chaise, prit le chandail, se dirigea vers la porte d’entrée ouverte, leva son visage au vent, inspira, et se mit à inspecter le chandail. Elle y trouva dans une petite poche cousue à revers un médaillon ; le pendentif en métal, bronze ou cuivre probablement, s’ouvrit presque tout seul entre ses doigts, et lui dévoila la photographie d’un visage, celui d’une jeune femme, qui pourtant aurait pu être le sien.

    Qui était ” elle ” ? Et qui était cet homme qui attendait la mort dans son lit avec sagesse ? Est il encore temps de l’emmener au pied de son arbre…?


  • Membre Inconnu

    Membre
    3 mars 2020 à 18 h 58 min

    wahou wahou wahou wahou … vous me bouleversez !! PrayHugging

  • Membre Inconnu

    Membre
    3 mars 2020 à 19 h 16 min

    @Max ton texte associé au 1er tableau m’a immédiatement fait penser à ça :

    https://youtu.be/OrP9Tu_-Mv0

    Désolé pour le hors sujet…

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