Zèbre, oui, mais… c'est sûr ?

  • ver1976

    Membre
    21 juin 2018 à 12 h 12 min

    Et il faut aussi l’écartement entre les rails, la longueur du train, la hauteur du plancher (en gros éviter aux passagers de devoir faire un vol plané pour descendre du train ^^…

    Alors des modèles mixtes existent donc. Le RER D est par exemple “bi-courant” : il peut passer d’un 1500V courant alternatif SNCF à un 25000V courant continue RATP.
    Pratique quand on sait que la D passe à châtelet les halles !

    Je dis çà en pensant à la proposition d’Anne Hidalgo pendant une municipale à Paris de faire passer du fret SNCF à chatelet-les-halles. Franchement on s’est roulé par terre de rire !
    Le fret c’est SNCF et là on demande à un train non estampillé “train de banlieues” d’aller à châtelet les halles géré … par la RATP !
    Donc déjà si on ne met pas une locomotive bicourant le train reste bloqué dans le tunnel dans la zone de transition électrique.
    Ensuite il faudrait adapter sa longueur au critère RATP (260m) c’est pas beaucoup.
    Et puis la hauteur des quais n’est pas pareil entre SNCF et RATP.
    Et ensuite accessoirement décharger la marchandise sachant qu’il doit y avoir un seul petit monte-charge pour tout le quai (je ne suis même pas certain qu’il marche d’ailleurs !)

    Bref ^^

  • Membre Inconnu

    Membre
    21 juin 2018 à 13 h 44 min

    Woah ! C’est hyper intéressant ! Je ne savais pas du tout que les trains roulaient à gauche pour cette raison, idem pour les métros à droite, c’est fou comme une simple évolution, comme celle d’un matériel militaire, peut influencer des pratiques comme celui du côté de la marche, qui paraissent si logiques aujourd’hui.

    Pour le RER, j’y avais justement pensé en précisant “intérieur ou extérieur” de la ville ^^ et en dehors des différences visuelles évidentes (niveau taille notamment), je ne pensais pas qu’il y avait autant de choses à prendre en compte (enfin, je m’en doutais un peu, mais je ne les connaissais pas).

    C’est loin de mon sujet initial mais c’est très enrichissant ! Merci !

  • stubborness

    Membre
    22 juin 2018 à 20 h 44 min

    C’est assez terrifiant de se retrouver autant dans ce que d’autres personnes disent quelque part. Tu as l’impression que tu ne peux pas garder ton jardin secret, et ça fait peur quand tu as l’habitude de ne jamais rien laisser paraître.

    J’ai été “diagnostiqué” quand j’ai été ramassé par les pompiers après un Burn Out (Études, tout ça), donc ça marque. Le psy qui m’a “examiné” à l’hôpital m’a redirigé vers un de ses collègues qui a fini par me faire passer par la case “test”.

    Étrangement, quelque part je suis convaincu qu’il aurait dû attendre – Le test n’ayant fait que me convaincre que j’avais des capacités et que j’avais encore moins le droit de me planter dans mes études – j’avais 19 ans -.

    Quand à ma famille, je suis certain que leur annoncer fut la pire idée que j’ai pu avoir. Mes amis en revanche étaient très peu surpris et m’ont demandé “C’est maintenant tu t’en rends compte ?”… Du coup, 50/50?

    Par contre, y’a toujours ce moment ou tu te retrouvés à te demander combien de décisions tu as pris(e) pour paraître dans “la norme”. Et au final bah… Tu déprimes.

    Y’a des férus d’écriture, ici? ^^

  • berenice

    Membre
    22 juin 2018 à 21 h 37 min

    Oui, moi.

    A lire ton témoignage, stubbornes, je me rends compte que je n’ai pas eu à prendre de décisions pour paraître dans la norme pendant très longtemps, ayant eu la chance de grandir dans des univers hors normes: élevée par un papa un peu anarchiste et très libre d’esprit, en tout cas libertaire, puis chez les punks, puis avec des archéologues fêtards, sauvages par nature et mangeurs de sangliers rôtis, puis avec des rockeurs, tendance hardcore ou metal…

    Resultat: je me suis toujours authentiquement contrefichue de ce que “les gens” pensaient de moi, ayant toujours baigné dans des univers peuples de creatures exotiques, dont probablement une grande proportion de zèbres, puisqu’il semble qu’ils nous attirent… Je n’ai du commencer à filer doux qu’en arrivant dans le merveilleux monde de l’entreprise, bien plus tard. Et encore, en mercenaire et avec une façade solide. La plupart du temps.

    Bref, la révélation de mon étrangeté, dans un tel contexte historique, ne m’a pas fondamentalement surprise… Mais j’ai juste l’impression, depuis, de focaliser beaucoup plus sur mes incompétences humaines, que je m’applique soigneusement à valoriser quand même, en bricolant.

    Franchement, parvenez-vous à cacher votre vraie nature? Ou cela demande-t-il beaucoup plus d’énergie que de s’assumer en se foutant, avec un minimum de prudence, du qu’en dira-t-on? Au passage, en chez moi en Suisse, ce dernier avatar de bien pensance est terriblement élevé…
    Garder son énergie vitale pour ce qui nous passionne n’est-il pas le meilleur calcul?

  • Membre Inconnu

    Membre
    24 juin 2018 à 5 h 38 min

    Moi aussi j’adore écrire, et en parlant de garder son énergie vitale pour ce qui nous passionne, j’ai beaucoup de mal à me concentrer sur le livre que j’essaye d’écrire avec tous ces questionnements anxiogènes qui m’amènent à prendre du temps pour des choses sans réelles utilités.

    De mon côté, depuis que je sais que j’ai un Haut Potentiel, tout ce que je fais est analysé et décortiqué par mon cerveau qui se demande “est-ce que j’agis comme cela / pense ceci parce que je sais (même si les tests ne me persuadent toujours pas vraiment) que j’ai un Haut Potentiel ou parce que ça correspond vraiment à celle que je suis ?”.

    Et en ce qui concerne les décisions prises pour paraître dans la norme, j’en viens en fait à distinguer en moi deux personnalités : celle que je suis vraiment, et celle incarnée par ce faux-self. Du coup, je m’acharne inconsciemment à déterminer quelle est la part qui me correspond et quelle est la part qui correspond à ce deuxième moi. Et, en parallèle, je me demande si ce faux-self existe réellement ou si je ne me l’approprie pas depuis que je sais que j’ai un Haut Potentiel, ce qui me fait songer à cette notion de syndrome de l’imposteur, ce qui du coup me fait me demander si j’y songe parce que j’en suis “atteinte” ou parce que, encore une fois, je me le suis approprié…

    Enfin, pour te répondre, berenice, personnellement j’ai longtemps eu l’impression de cacher ma vraie nature, justement, dans mon environnement familial et scolaire. Sauf qu’au final, je me sentais si peu en adéquation avec l’image que je tentais de renvoyer (celle que je pensais qu’on attendait de moi parce que tout le monde agissait comme ça), que cela me frustrait et me fatiguait, ce qui fait que, plus jeune, je passais beaucoup de temps seule dans ma chambre, où je n’avais pas besoin de faire semblant, à me réfugier dans la lecture ou l’écriture, et lorsque je culpabilisais trop de m’isoler ainsi (parce que ma famille me le reprochait et que je sentais qu’une personne normale ne devrait pas s’isoler ainsi), alors je sortais de ma bulle et la frustration me faisait présenter non pas l’image que je souhaitais renvoyer, mais plutôt une façade renfrognée, bougonne, timide, peu sûre d’elle-même, de cette image. Du coup, oui, je pense que je cachais bien ma vraie nature, aux dépends de l’image que je pouvais renvoyer à mon entourage. Après, je ne pense pas non plus qu’on puisse réellement cesser d’être nous-même (hormis peut-être cas particuliers, comme les troubles dissociatifs de personnalités ou autres maladies mentales), et je suis persuadée que beaucoup de mes choix et de mes réactions ont été déterminés par ma vraie nature, tout en étant exprimés à travers ce filtre du faux-self. Je ne sais pas si tout ce que je raconte est très clair, c’est assez difficile à expliciter ^^

    Finalement, je pense que j’aurais été bien plus heureuse en assumant qui j’étais sans me soucier du qu’en dira-t’on, mais je pense aussi qu’à l’époque il me manquait une clef pour y parvenir, il aurait fallu que je puisse mettre des mots sur cette différence que je ressentais, que je puisse être reconnue et surtout me reconnaître dans cette différence. Parce que, plus jeune, j’avais juste l’impression qu’il n’y avait qu’une voie possible.

    Quand j’ai eu 18 ans je suis partie de chez moi pour les études et j’ai atterri en Belgique. Pour la première fois de ma vie je me suis sentie libre d’être moi-même, dans une certaine mesure. Je pense que le faux-self a joué dans mon parcours social, me disant que, même si je n’en avais pas envie, je devais aller à telle soirée parce que tout le monde y allait, que c’était la norme d’être social. Ce qui a été un mal pour un bien, parce que j’ai rencontré quantité de gens et au fil des années, je me suis forgé un petit groupe d’amis proches avec qui j’ai pu commencer à me comporter de la manière qui me correspondait.

    Alors, tout ça m’amène à penser que ce faux-self n’a pas que des désavantages, ça me réconforte, et du coup, maintenant que j’ai ma petite bande, je ne sors plus aux grosses soirées, je les vois eux, le faux-self joue de moins en moins un rôle, juste ce qu’il faut. Quand je rentre en famille, il revient, automatiquement, avec son lot de mauvaise humeur inhérente au décalage ressenti, et dans ce cas-là, oui, je pense qu’il me demande beaucoup trop d’énergie de jouer ce rôle. Sauf que, maintenant, j’ai des mots à poser sur ce que je ressens, et j’espère qu’à terme, j’arriverais à m’assumer telle que je suis et que je réussirai à trouver mon équilibre entre mon self et mon faux-self. Et surtout, que je réussirai à terminer mon livre ! 😀

    PS : j’ai l’impression de faire ici un grand déballage, ce qui, comme toi stubborness, me fait peur parce que je n’en ai pas l’habitude, autant d’être comprise que de m’exprimer sur ce sujet, et en même temps est grisant, parce que je ne ressens plus ce décalage habituel quand je m’exprime ici.

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