Petit jeu créatif

  • cinematographe

    Membre
    25 décembre 2020 à 22 h 22 min

    La muse s’amuse t-elle toute seule parfois ?

    Sortie des flots, une sirène prends ses jambes à son cou, danse des farandoles de feux follets.

    La nuit clémente berce le récital des animaux nocturnes.

    Au petit jour elle délaisse lagunes et marais, s’en retourne rejoindre les flots au large, électrisant son sillage , d’une arabesque de pantographe.

    Quelques artifices suffisent parfois pour tenir à distance son impatience, un sorbet glacé à la terrasse d’un café, assorti d’une banane et de sa morue.

    Le rafraîchissement je le garde pour moi, les bananes et les morues ne font que passer, je ne fréquente pas cette clientèle, qui s’agite au loin, dont j’ignore tout des eus et coutumes, à chacun ses travestissements de toute façon ?

    A vrai dire je n’ai encore jamais commandé de bière Utepils.

    Je serai bien en peine de vous en faire un panégyrique, d’en miroiter les saveurs, à la faveur d’un spot publicitaire sauvage, si jamais j’étais un jour pris d’assaut, par un reporter hystérique à la caméra cachée, vendu en fond de commerce à la destination des pays nordiques ?

    J’avais presque oublié que nous étions en hiver en ce mois de décembre, il me fallait à nouveau convoiter ce manteau parfumé de limoncello qu’une hôtesse agitait au vent , quasiment nue sous sa parure promotionnelle,

    sirène de proue d’une galerie de Noël, dont s’enorgueillissait la restauration toute fraîchement remise au goût du jour, une reconstitution à l’identique dans ses grandes fresques d’Art Nouveau, enfin découverte au public happé par ce jardin d’hiver, volière peinte d’un bestiaire rehaussant l’éclat de ses murs ….

    Non le spectacle du mannequin vivant , animant de surcroît la vitrine d’automates étincelants, me suffisait bien, les parures vestimentaires de luxe me laisse de marbre, emporte tout au plus mon indifférence amusée.

    Comment s’appelait elle déjà cette bande dessinée, Patlabor … Patador…. Pastador ?

    Ah non la technique du dessin en perspective, et l’animation illustrée en images de manga, c’est paraît-il le cadeau de Noël qui sied le mieux à ma petite nièce, assortie de quelques crayons de couleurs, et le tour sera joué…

    Je ne sais pas au juste, si elle se décidera réellement de

    poursuivre son option de dessin, en première année de collège à présent, jusqu’à une préparation des Beaux-arts, alors qu’elle voulait devenir pâtissière les années précédentes ?

    Pas de carabistouille, ni de parasaouler inutiles, c’était décidé, je choisirai un camélia en pot chez un fleuriste de la ville, en guise de cadeau de fin d’année, que ma sœur et son conjoint planteront à loisir dans leur jardin, une fois passées les premières gelées matinales, qui semblent bientôt s’annoncer….

    Ah je sais bien ce n’est jamais très original, ces présents offerts rituellement pendant ces fête pseudo religieuses, il n’est jamais exclus de glisser ingénument sur la pente des cadeaux de mauvais goût, raison pour laquelle je n’affectionne pas particulièrement ces traditions en général ….

    Pour ma part, j’ai reçu un pull-over, un livre sur les plantes, et une boîte de chocolats.

    Il n’y avait pas le mode d’emploi fourni avec ?

    Dois-je manger le livre, fumer le chocolat, infuser le pull-over ?

    Ou bien n’y a-t-il aucun ordre à respecter en particulier pour consommer ses cadeaux ?

  • cinematographe

    Membre
    25 décembre 2020 à 22 h 23 min

    Ah tient … j’ai publié ma contribution à 22h22 exactement ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    26 décembre 2020 à 7 h 55 min

    @cineaste

    J’adore. C’est sublime.

    Fin, raffiné, subtil.

    Ça me plaît beaucoup. ☀️

    Décidément je suis ravie que vous ayez tous repondu à l’appel. 😉


    Je sais que beaucoup d’entre vous l’on fait essentiellement pour être ” gentils”, me faire plaisir alors que j’ était souffrante et surtout trepignante😂, et franchement c’ est vraiment très sympa.

    ☺️

    Ça m’a vraiment fait chaud au cœur, qui plus est c’est extrêmement bien écrit. 😉

    Le 22h22 c’est mon heure récurrente monsieur L’ange. Pas que je prête forcément attention à elle, mais il m’est arrivé souvent de fixer mon regard sur le cadran et de tomber plus régulièrement que sur d’autre combinaison de chiffre.

    Je ne porte pas de signification particulière, simplement, en bonne Jungienne, j’aime bien les coïncidences heureuses qu’il appelait parfois ” Synchronicité” lorsque la situation s’y prêtait.

    Dans tous les cas Chers amis, je vous demande à tous le droit de compiler certains des textes écrits ici dans un petit recueil privé, car ils m’ont beaucoup touché et sont vraiment assez beaux pour que ça soit fait.

    Évidemment cela restera privé. C’est simplement pour moi, en souvenir de cet heuruex Noël. 🎉 🎁

  • Membre Inconnu

    Membre
    26 décembre 2020 à 7 h 59 min

    @peter-pan bien sur ma belle, fait ce que tu veux avec mes textes. Je suis très flattée😘😘😘😘

  • Membre Inconnu

    Membre
    26 décembre 2020 à 8 h 43 min

    Le tien particulièrement en plus Sylvie, je devrais pas te le dire mais je l’avais déjà mis de côté car il m’a vraiment touché, vis à vis de mon histoire d’amour impossible passée… 😅

    *romantic girl*

    Bref je compile, je compile. 😉 😌 Histoire que de si beaux écrits ne tombent, au moins pour moi, pas dans l’oubli, même si à mon sens et sans flatterie, je pense que beaucoup mériteraient une publication.

    D’ ailleurs je propose de mon intermède comique pour demander :

    Qui ici a déjà publié ? Ou serait intéressé par l’idée d’une publication ? Collaboration ? 😅

  • cinematographe

    Membre
    26 décembre 2020 à 10 h 02 min

    Cela me fait penser, quand j’etais aide jardinier saisonnier pendant une année au Jardin du Luxembourg à Paris, j’avais fait la connaissance d’un fonctionnaire titulaire en poste de ce service du petit personnel, qui rédigeait lui même de la littérature, avait été investi par délégation collective unanime, porte parole et rédacteur d’une doléance, une lettre très éloquente portée à l’attention et la diligence du président du Sénat et de son administration, afin de résoudre au mieux le climat de tension et de réduction drastique de budget alloué au service, de compression du personnel, qui suivait la même pente tendancieuse instaurée par l’autorité gouvernementale, de réduire le nombre des fonctionnaires sur le territoire français, tous services et domaines confondus….

    Je ne me rappelle seulement de son prénom Richard, et que son recueil de poèmes « City Way of Life » était publié et vendu aux éditions de l’Harmatan à Paris.

    Quasiment trois années se sont écoulées depuis, et j’avoue que je n’ai toujours pas pris la peine d’aller m’enquérir d’acheter un exemplaire pour la curiosité, ne lisant jamais de poésie, ni même de littérature au quotidien….

    Cette anecdote une fois posée, il m’a semblé @justinejude , que cette maison d’édition indépendante serait toute indiquée, pour soutenir une publication à tirages limités ( à compte d’auteur ?) de ces petits recueils de prose poétique ou de littérature d’amateurs, à moins que la solution plus récurrente de nos jours, d’une diffusion sur la toile, depuis des plates formes virtuelles dédiées, ne conviennent mieux pour s’adresser à un plus grand nombre de lecteurs ?

    La publication ne m’intéresse pas à titre personnel, mais une collaboration multimédia, texte image musique animation interactive, à quatre mains ou d’avantage, ma conviendrai plus encore ….

  • Membre Inconnu

    Membre
    26 décembre 2020 à 15 h 07 min

    @max (qui veut de l’humour au 1er degré)

    @cineaste

    une lettre très éloquente portée à l’attention et la diligence du président du Sénat

    http://www.jeune-nation.com/wp-content/uploads/2015/10/sénateurs-endormis.jpg

  • pulsar

    Membre
    21 février 2021 à 22 h 03 min

    Voici ma nouvelle contribution à ce magnifique jeu.

    Et comme vous l’attendiez tous, voici la suite des aventures de l’inspecteur Jacky !

    =======================================

    […] « C’est la tarte à la myrtille de ce midi. Les fruits rouges, ça me fait toujours cet effet-là…
    – Oh putain ! » lâcha Joe. « Avec un con pareil, on n’est pas couchés ! »

    Puis les deux hommes s’éloignèrent de l’importun nauséabond.

    « Hé ! Vous allez où ? » demanda Jacky.
    « Prendre l’air ! » répondit Bob alors que lui et son compère de toujours se pinçaient le nez afin de ne plus inhaler l’odeur qui s’était faite un peu trop intense.
    « Je peux venir avec vous ?
    – Surtout pas ! » rétorqua Joe, presque en apnée. « Continue de fouiller les lieux. Tiens, vas jeter un œil derrière l’autel. Nous, on va inspecter les environs ! »

    Les deux hommes pressèrent alors le pas pour sortir de l’édifice au plus vite tandis que Jacky avait repris son exploration en maugréant quelque peu. Une fois dehors, ils eurent à peine le temps de reprendre leur souffle qu’ils furent accostés par les deux prêtres en charge du temple.

    « Par le Grand Tambourin du Firmament ! Vous êtes enfin là ! » s’exclama le plus petit des deux. « Il faut absolument retrouver les reliques au plus vite !
    – Ne vous inquiétez pas, messieurs. » fit Joe, en bombant le torse. « Nous sommes des professionnels et nous vous… »

    Un grand bruit se fit alors entendre à l’intérieur du temple, interrompant Joe. Les quatre hommes se retournèrent vers la source de ce désagrément sonore et virent alors Jacky derrière l’autel, en train de se relever avant de se retourner vers eux.

    « Ah… Heu… C’est rien, c’est rien ! » leur dit-il, l’air embarrassé. « Tout va bien ! Je gère !
    – T’as intérêt, troufion ! » tonna Bob. « Parce que si t’es en train de saloper la scène de crime, je te jure que tu vas passer un sale quart d’heure !
    – Aucun risque, tout est sous contrôle !
    – C’est bien ce qui me fait peur… » soupira Bob.

    Puis nos deux fins limiers reprirent leur conversation avec les deux religieux.

    « Bon… Qu’est-ce que je disais, moi, déjà ? » fit Joe.
    « On est des pros… » répondit Bob.
    « Ah oui, c’est vrai… » reprit Joe, en bombant à nouveau le torse avant de poursuivre : « nous sommes des professionnels, nous vous garantissons que cette affaire sera résolue dans les plus brefs délais. »

    Mais à peine eut-il le temps de finir sa phrase qu’un bruit d’aspirateur se fit entendre dans le temple.

    « Non mais c’est pas possible, ça ! Qu’est-ce qu’il fout encore, ce con ? » lâcha Bob, exaspéré, avant de se diriger vers l’entrée du lieu sacré. « Dis donc, toi ! C’est pas bientôt fini, ces conneries ?! On bosse, nous !
    – C’est bon, c’est bon ! J’ai terminé. » répondit Jacky avant d’éteindre l’appareil puis de le remettre à l’endroit où il l’avait trouvé.
    « Nan mais quel boulet, sérieux… » soupira Bob en revenant vers le petit groupe.
    « Ouais. » reprit Joe, la larme à l’œil. « Et en plus, il m’a niqué mon effet…
    – S’il vous plaît, messieurs ! Il y a urgence ! » recadra le plus grand des deux prêtres. « La Grande Cérémonie Trisannuelle aura lieu dans trois jours ! Si jamais les reliques ne sont plus en notre possession à midi précises ce jour-là, une catastrophe épouvantable s’abattra sur la vallée avant de s’étendre à toute la planète !
    – Ah… Trois jours… » déclara Bob. « Vous êtes sûrs que vous ne pouvez pas reporter d’une ou deux semaines votre gros bidule tri-machin, là ?
    – Il a raison. » renchérit Joe. « On a beau être les meilleurs enquêteurs de la galaxie, trois jours, ça fait un peu court même pour nous.
    – Impossible ! » rétorqua le grand prêtre. « La date de la grande cérémonie trisannuelle est fixée par un événement astronomique précis qui ne se produit que tous les trois ans : le Grand Coup de Bélier du Taureau dans la Lune de la Vierge.
    – Si ça se produit tous les trois ans, elle ne doit plus l’être tant que ça, la Vierge, depuis tout ce temps… » déclara Joe.
    « Détrompez-vous ! » reprit le grand prêtre. « D’après la légende, elle est d’une résistance à toute épreuve ! C’est pour ça qu’il retente tous les trois ans…
    – Têtu comme un âne, ce Taureau, mais pas monté pareil ! » ajouta le petit prêtre. « Sûrement pour ça qu’il rate son coup à chaque fois.
    – Hé ! Les gars ! » s’exclama Jacky depuis le chœur du temple. « Vous avez vu le cosplay chelou que je viens de trouver ? »

    Les quatre hommes se tournèrent à nouveau dans la direction de Jacky. Ils le virent alors debout sur l’autel avec l’accoutrement qu’il venait de trouver. Au même instant, le voile nuageux se déchira, laissant filtrer quelques rayons de lumière jusqu’à l’un des vitraux du temple, éclairant ainsi l’imbécile heureux, lui conférant une aura mystique au passage.

    Il portait une sorte de cape en peau de bête grise avec une capuche qui recouvrait partiellement le visage avec deux petits trous au niveau des yeux. Cette cape était si longue qu’elle lui faisait comme une grosse queue plate. Les reflets de la lumière dans le pelage gris-brun produisaient un léger effet moiré. Jacky avait également une sorte d’énorme bec de canard qui lui masquait la bouche. Il tenait dans sa main droite un grand bâton de marche au bout duquel était attachée une espèce de clepsydre en verre.

    « Par Saint Moriarty ! » s’exclama le petit prêtre en tombant à genoux devant la scène qui s’offrait à ses yeux. « L’Ornithorynque Suprême ! Il est de retour !
    – La… La… La pro… » bredouilla le grand prêtre en pointant Jacky du doigt. « La prophétie !
    – Hé ! Non ! Attendez ! » fit Joe en se retournant vers lui. « C’est pas ce que vous croyez ! »

    Mais à peine eut-il le temps de se retourner que le grand prêtre avait déjà tourné les talons et détalé comme un lapin vers Le Village en contre-bas dans la vallée en criant à tue-tête : « La prophétie !! La prophétie !! Elle s’est réalisée !! »

    « Et merde ! » lâcha Joe en constatant que ce bougre de prêtre était bien plus leste que lui et qu’il ne pourrait donc jamais le rattraper. De son côté, Bob rentra en furie dans le temple pour aller sonner les cloches de son stagiaire indélicat.

    « Descends de là, nom de dieu d’abruti ! » tonna-t-il. « Tu vas arrêter tes conneries, oui ? Et puis t’as trouvé ça où, d’abord ?
    – Ben, juste là, derrière l’autel. » répondit Jacky, tout penaud, en descendant de son promontoire.
    « Enlève ça tout de suite sinon on va avoir des problèmes ! »

    Jacky s’exécuta non sans rechigner. En voyant cela, le petit prêtre revint à lui, désabusé, et se releva.

    « Mais !? Mais !? Mais !? » bredouilla-t-il en se rapprochant, accompagné par Joe. « Vous n’êtes donc pas l’Ornithorynque Suprême ??
    – L’Orni-quoi ?? » demanda Jacky.
    « L’Ornithorynque Suprême ! Notre divinité ! » s’exclama le prêtre. « Par Saint Moriarty ! Et Dédé qui est allé ameuter tout Le Village !
    – Pas grave, ce n’est qu’un village. Il ne doit pas y avoir grand monde. » déclara Joe. « C’est pas deux ou trois pelés qui vont nous faire peur !
    – Cent mille. » rétorqua le prêtre.
    « Cent mille quoi ?
    – Habitants.
    – Où ça ?
    – Dans Le Village.
    – Pardon !? Cent mille habitants dans Le Village ?? Mais c’est pas un village, ça ! C’est carrément une grande ville !
    – Bah oui mais Le Village, c’est le nom de notre ville…
    – La vache ! Ils sont sacrément fourbes, les noms de villes, par chez vous !
    – Au fait ! » demanda Bob. « C’est quoi cette histoire de prophétie ?
    – Selon la Prophétie, trois jours avant la trois cent trente-troisième Grande Cérémonie Trisannuelle, l’Ornithorynque Suprême reviendra parmi nous dans un grand éclat de lumière. Il dira trois mots sans ambivalence face au peuple puis s’élever dans les cieux pour partir en quête de la Sainte Libellule, source de prospérité éternelle, pour la rapporter ici-bas trois jours plus tard. Il sera accompagné dans son périple cosmique par trois valeureux serviteurs.
    – Ça fait quand même beaucoup de trois, cette affaire… » s’étonna Bob. « Et puis ça tombe quand, la trois cent trente-troisième cérémonie truc-muche, là ?
    – On ne sait pas.
    – Comment ça, vous ne savez pas ?
    – On a perdu le compte… » répondit le petit prêtre, tout penaud.
    « Comment c’est possible, ça ?
    – À un moment, nos prédécesseurs ont oublié de compter…
    – Sans déconner ??
    – En même temps, faut les comprendre : y a tellement rien à faire ici qu’on se fait chier comme des rats morts ! Alors nos prédécesseurs ont planté de la vigne. Et ils se sont mis à produire du vin. Mais comme il n’y avait personne pour le boire, ils se sont dévoués pour la bonne cause. Faut pas gâcher, vous comprenez ! Et du coup, ils étaient beurrés du matin au soir et du soir au matin… Et le jour où on a pris la relève, ils étaient tellement ronds qu’ils ont été incapables de nous dire quand la prophétie était censée se réaliser…
    – J’en reviens pas ! Mais elle n’est pas écrit quelque part, cette date ?
    – Non, c’est seulement transmis par tradition orale. »

    Très vite, un brouhaha de plus en plus intense se fit entendre à l’extérieur du temple. Les quatre hommes s’empressèrent d’aller voir ce dont il s’agissait. Ils constatèrent que toute la population locale avait fait le déplacement pour voir l’extraordinaire retour de l’Ornithorynque Suprême. Les alentours étaient noirs de monde.

    « Oh putain… » laissa échapper Joe. « On est dans un sacré pétrin, là.
    – Carrément ! » renchérit Bob. « Comment on va se faire sonner les cloches par le commandant Higgs !
    – Sincèrement, au point où on est est, je m’en tamponne légèrement le boson, de Higgs ! » rétorqua Joe avant de se retourner vers le stagiaire de son collègue. « Bravo, Jacky ! C’est du propre ! T’as vu le merdier dans lequel on est maintenant à cause de toi ? »

    Au même instant, le grand prêtre refit son apparition sur le parvis du temple avant de s’y engouffrer prestement.

    « Bah ? Il est passé où, l’Ornithorynque Suprême ? » s’enquit-il en ne le voyant plus.
    – Ah… Heu… » bredouilla le petit prêtre. « Il est…
    – Parti faire pipi ! » lança Bob.
    « Heu… Oui, c’est ça ! Il est parti faire pipi ! » reprit le petit prêtre. « Depuis le temps qu’il se retient, ça commençait sérieusement à urger !
    – Ah… » lâcha le grand prêtre, quelque peu interloqué. « Bon ben je vais l’attendre ici, alors… »

    Après quelques instants de silence, Bob et Joe se retournèrent soudain l’un vers l’autre.

    « Je crois que j’ai une idée ! » déclara Joe.
    « Je crois que j’ai la même ! » répondit Bob.

    Les deux hommes échangèrent un sourire complice avant de passer à l’action.

    « Allons plutôt ménager l’impatience de la foule, voulez-vous ? » fit Joe en attrapant le bras du grand prêtre pour l’embarquer avec lui et le sortir du temple. « Il ne devrait plus tarder !
    – Je viens avec vous ! » déclara alors Jacky.
    « Non ! Toi, tu viens avec moi ! » rétorqua Bob en le retenant par le col. « J’ai besoin de toi pour nous sortir de ce bourbier ! »

    Bob traîna donc Jacky avec lui jusque derrière l’autel.

    « Enfile ça ! » ordonna-t-il en montrant le déguisement qu’avait trouvé Jacky un peu plus tôt.
    « Ben faudrait savoir ! » s’offusqua ce dernier. « Un coup, faut que je l’enlève ; un coup, faut que je le remette !
    – Ne discute pas et remets-le sinon je te colle un torgnole dont tu te souviendras toute ta vie ! Tu vas faire trois tours dans ton slip sans toucher le sol avant de comprendre ce qui t’arrive !
    – C’est pas un slip que j’ai mis, c’est…
    – On s’en fout, bougre d’âne ! Remets ton déguisement tout de suite ! »

    Jacky enfila à nouveau l’accoutrement qu’il avait trouvé dans le temple. En le voyant, le petit prêtre s’exclama soudain :

    « Sacrilège ! Cette peau ! Et ce bec ! Ils font partie des reliques sacrées de l’Ornithorynque Suprême ! »

    Les deux autres écarquillèrent les yeux.

    « Où les avez-vous trouvées ?
    – Ben… Derrière l’autel » répondit Jacky. « Sous le morceau de nappe qui déborde par terre, pourquoi ? »

    Bob et le petit prêtre se précipitèrent à l’endroit indiqué et soulevèrent l’excédent de nappe. Mais ils n’y trouvèrent rien.

    « Et il y avait autre chose avec ? » demanda Bob.
    « Ben non, à part un gros tas de poussières avec plein de petits morceaux tout durs dedans… »

    À ces mots, le prêtre manqua de s’étouffer.

    « Et t’en as fait quoi ? » reprit Bob.
    « Ben, j’ai nettoyé tout ça avec l’aspiro, là-bas.
    – Oh le con…
    – NOOOOOONNNNN !! » s’exclama le prêtre, en larmes, avant de se précipiter vers l’appareil électroménager. « Les restes de la dépouille de l’Ornithorynque Suprême !
    – Bravo Sherlock ! T’as retrouvé les reliques sacrées ! » fit Bob en se relevant.
    « J’m’appelle pas Sherlock…
    – Oui, oui, je sais ! Tu t’appelles Jacky ! Allez, dépêche-toi d’enfiler ces reliques. »

    Pendant que Jacky finissait de se parer à nouveau des reliques sacrées, le petit prêtre, ayant séché ses larmes, était allé chercher un grand bocal vide en verre épais pour y déposer soigneusement le contenu de l’aspirateur. Puis il referma délicatement le bocal avec un gros bouchon en verre.

    « Allez, en route mauvaise troupe ! » déclara Bob quand Jacky fut enfin prêt.
    « On va où ? » s’enquit ce dernier.
    « T’inquiète, tu le sauras bien assez tôt ! » fit Bob avant de se tourner vers le petit prêtre prostré devant son bocal. « Vous venez ?
    – Qui ? Moi ?? » fit le prêtre, étonné.
    « Oui, vous !
    – Pourquoi faire ?
    – Parce qu’on va avoir besoin de vos lumières !
    – Mais qui va garder le temple pendant mon absence ?
    – Votre collègue. Et puis de toute façon, il n’y a plus grand chose à garder ici, alors ça devrait être largement à sa portée. »

    Le petit prêtre se leva alors et pris son bocal sous le bras. Puis les trois hommes prirent la direction de la porte du temple. Quelques pas avant de sortir, Bob s’arrêta.

    « Passe devant, Jacky. » dit-il.
    « Pourquoi moi ?
    – Parce que c’est de ta faute si on est dans cette mouise.
    – Mais heu !!
    – Écoute, Jacky ! Quand on s’amuse à touiller la merde, faut pas s’étonner de finir éclaboussé. Alors maintenant, tu assumes tes conneries ! » déclara Bob avant de lui coller un grand coup de pied dans le derrière.

    Jacky en fut presque éjecté du temple. Dès qu’il apparut au grand jour, une clameur assourdissante émana de la foule, ce qui manqua de paralyser Jacky. Voyant cela, le grand prêtre, qui se tenait à quelques mètres de là avec Joe, fit se calmer la foule.

    « Qu’est-ce que je dois faire ? » demanda à voix basse Jacky, en panique.
    « D’abord, rapproche-toi de la foule. » lui retourna Joe.
    « Et maintenant ?
    – Dis-leur quelque chose !
    – Mais je dois leur dire quoi ?
    – J’en sais rien, moi ! Le premier truc qui te passe par la tête ! Et puis démerde-toi tout seul ! C’est de ta faute si on en est là ! »

    Jacky prit alors une grande respiration puis, avec un léger trémolo dans la voix, déclara :

    « Heu… Coin coin ? »

    Silence assourdissant. Bob et le petit prêtre qui venaient de sortir du temple furent consternés par ce qu’ils venaient d’entendre.

    « Il a dit coin-coin !! » s’extasia soudainement le grand prêtre en écartant les bras tel un prédicateur devant son auditoire.

    La foule se scinda alors en deux pour libérer le passage jusqu’aux vaisseaux spatiaux, puis se prosterna telle un seul homme devant la créature mythique en scandant à mi-voix : « Coin ! Coin ! »

    « Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? » demanda Jacky.
    « On va calmement jusqu’aux vaisseaux pour ne pas éveiller les soupçons. On monte à bord et ensuite on fout le camp. » répondit Joe qui s’était rapproché.

    Les deux hommes se mirent alors tranquillement en marche, vite rejoints pas Bob. Le petit prêtre, quant à lui, rejoignit d’abord son collègue.

    « Dis, t’as toujours ton patator ? » lui demanda-t-il.
    « Oui, pourquoi ?
    – Tu peux aller me le chercher ? Je crois que je vais en avoir besoin. »

    Le grand prêtre se dépêcha de fournir l’objet à son collègue qui, en échange, lui confia son grand bocal en verre en disant :

    « Garde-moi ça ! Et surtout ne le casse pas !
    – D’où il sort, ce bocal ? » s’enquit le grand prêtre. « Et y a quoi dedans ?
    – C’est un bocal sacré ! Prends-en grand soin ! » répondit le petit prêtre en s’éloignant.
    « Hé ! Mais où tu vas, Lulu ?
    – T’inquiète pas, je reviens dans trois jours ! Garde le temple pendant mon absence ! »

    Le petit prêtre rejoignit alors les trois autres hommes dans leurs vaisseaux spatiaux. Et notre fine équipe nouvellement constituée ne tarda pas à décoller pour filer vers la grande aventure !

    À suivre.

    ================================================

    Comme vous aurez pu le constater, je n’ai pas encore pu mettre les mots de la 3e liste (sauf un !). Mais ça viendra normalement avec la suite (et fin ?) des aventures palpitantes de votre inspecteur préféré !

  • Membre Inconnu

    Membre
    21 février 2021 à 22 h 22 min

    @pulsar 👏👏👏👏👏👏👏👏👏👏

    Excellent 😁😁😁😁😁😁😁😁😁

  • bagayaga

    Membre
    21 février 2021 à 22 h 52 min

    Pulsi❤️ Merci, cet épisode d’inspecteur Jacky est mémorable. Spécial Big UP pour la village🤭 Tu m’as tuée^^

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