Tout le monde m'insupporte

  • Tout le monde m'insupporte

    Publié par maeya le 12 juin 2018 à 15 h 15 min

    Bonjour,
    Je m’excuse d’avance si mon post heurte certains, sachez que je dis tout cela sans haine avec pour unique but de savoir si d’autres ont la même impression.
    J’en arrive à un stade où je trouve tout le monde bête, y compris les surdoués. Quand je discute avec des surdoués et qu’ils m’expliquent qu’ils sont hypersensibles et qu’ils se sentent tant à part, je les trouve ridicules. Pourtant, je suis moi aussi surdouée, hypersensible et je me sens à part.
    Je n’ai plus envie de discuter avec les gens car ils me disent des choses stupides, je n’ai plus envie de débattre parce que cela ramène toujours à la même conclusion.
    Au final, surdoué ou pas, je ne trouve pas grand monde avec qui échanger sans sentir que ma pensée va plus loin que l’autre.
    J’en ai marre que les gens se lamentent d’être différents alors qu’ils se lamentent tous de la même manière, j’ai l’impression que tout le monde dit la même chose en permanence inlassablement.

    Avez-vous des impressions similaires ? Arrivez-vous encore à communiquer avec les gens sans les mépriser ? Comment faire ?

    Merci de m’avoir lue et (quand même) au plaisir de lire votre réponse,
    Maeya

    tintin a répondu il y a 5 années, 9 mois 17 Membres · 30 Réponses
  • 30 Réponses
  • Membre Inconnu

    Membre
    12 juin 2018 à 17 h 44 min

    Bonjour Maeya,
    Je ne suis pas très douée pour comprendre l’ergonomie de ce site alors avant que je ne perde de vue ton message je voulais y réagir et te dire qu’il m’a touchée parce que j’y vois surtout l’expression d’une grande solitude.
    Oui j’ai parfois les pensées méprisantes que tu décris. Et puis après, je culpabilise d’avoir eu de telles pensées. Et puis après je suis en colère de culpabiliser… C’est sans fin! Comme toi, j’ai l’impression parfois d’être dans une impasse.
    Peut-être que la chose à faire c’est précisément d’arrêter de discuter et de débattre comme tu dis. Peut-être au moins le temps de prendre soin de soi et de faire le point: pourquoi est-ce que tiens à communiquer avec les autres si tu les méprises? Avec qui souhaites tu vraiment communiquer? A quelle fin? Comment? (entrer en relation ce n’est peut-être justement pas débattre et discuter…) Peut-être aussi que l’étiquette “surdoué(e)” n’est pas la bonne porte d’entrée (ou pas la seule/la plus pertinente…).
    Je suis d’avis que la douance ne fait pas les affinités, loin de là… Bref. Tout ça pour dire que oui, je suis aussi dubitative que toi et oui, quand on se penche depuis un petit moment sur le sujet, il y a des poncifs qui fatiguent… Et le présupposé selon lequel on est “pareils”, on a “le même fonctionnement” et donc on se comprend “de facto” m’insupporte et me donne plutôt envie de prendre mes jambes à mon cou! 🙂
    Mais je relativise et je me dis que la première fois que je les ai entendu ces poncifs, je m’y suis un peu reconnue et ça m’a fait du bien. Que certains en sont sans doute à ce stade de leur questionnement/quête personnelle. Et que c’est aussi de mon ressort que de chercher des interlocuteurs qui me conviennent (et d’ignorer les autres). Encore faut-il se connaitre soi, savoir ce dont on a besoin et ce que l’on veut… C’est un cheminement. Parfois décourageant ou rageant-tout-court d’ailleurs, j’en conviens…
    Au moment où je t’écris, je me dis que sortir de cette impasse suppose peut-être de se réconcilier avec ce sentiment latent, viscéral, lancinant de solitude. De l’apprivoiser jusqu’à vraiment l’aimer, sa solitude. J’aime bien croire qu’à partir de là, on est mieux armé(e) pour aller vers les autres.
    Je m’arrête. Je m’étale et je m’agace toute seule! Je voulais faire bref 🙂
    Bonne route à toi.

  • Membre Inconnu

    Membre
    12 juin 2018 à 18 h 03 min

    Bonjour,

    Comme je vous comprends. Il arrive que certaines discussions “celles devant la cafétéria le lundi matin” et d’autres sont très difficiles à vivre.

    Tiraillé entre l’idée de dire merde et de fuir. Finalement on reste parce que c’est conventionné.

    Ce qui rend désagréable cette situation, c’est la dissonance cognitive.

    Aujourd’hui, j’assume bmle fait de ne pas avoir besoin d’échanger peu avec les gens. Je peux m’en aller… Qu’est ce qui m’en a empêché avant ? Une pensée limitante.

    J’ai découvert le pouvoir du non et depuis j’attire de plus en plus de bonnes personnes 🙂

    C’est pas les autres qui comptent. C’est nous et notre interprétation qui comptent.

    Quel beau soulagement !

  • Membre Inconnu

    Membre
    13 juin 2018 à 5 h 46 min

    Tu as (parfois) des pensées méprisantes ? Toi ? Waou !
    Je vais de découvertes en découvertes… 🙂

  • lepassant

    Membre
    13 juin 2018 à 11 h 52 min

    Bonjour Maeya,

    Je comprends ton désarroi. Je souffre aussi d’une certaine misanthropie, car j’ai tendance à trouver le monde moderne bête, violent et sans bonne volonté, mais par ailleurs je n’aime pas me plaindre. Je laisse très difficilement transparaître mes sentiments car cela entretient souvent des ambiances gnangnan. Après je comprends ceux qui ont besoin d’exprimer leur ras le bol.

    Il est bon de parler de choses positives de temps en temps, ou souvent… Personnellement je retrouve foi en l’Homme dans certaines circonstances. Je pratique la vulgarisation scientifique dans des clubs auprès du grand public car j’estime que les savoirs sont là pour être partagés, que tout le monde a droit à la même connaissance. Et là je me sens heureux en société (c’est pourtant rare !), parce que je parle de choses intéressantes avec des gens qui m’écoutent. Je me régale, je sens ma misanthropie disparaître totalement. Il faut essayer de provoquer ce genre de situations, ça donne de telles bouffées d’oxygène dans la vie ! 🙂

    Par ailleurs, j’essaie à grands renforts de méditation de développer de la patience et de la compassion envers les gens agressifs, en particulier les chauffards que je suis obligé de fréquenter tous les jours sur la route (c’est une partie de mon métier). Je suis encore loin de l’état d’équanimité que je recherche, mais j’y travaille 😉

    Pour finir sur une note positive, quand je parle avec des gens, des visiteurs que je ne connais pas, dans le cadre de mes activités associatives, je ne me préoccupe pas de savoir s’ils sont surdoués ou non. Je ne catégorise pas les gens, après tout il y a forcément des choses pour lesquelles ils sont doués et d’autres non. Peu importe au fond, ce qui compte c’est la qualité de relation qui durera ce qu’elle durera, généralement le temps d’une soirée d’observation sous les étoiles. As-tu déjà essayé Maeya de sensibiliser des inconnus de passage à des choses qui t’intéressent ? C’est une expérience bénéfique je trouve 🙂

  • Membre Inconnu

    Membre
    13 juin 2018 à 13 h 12 min

    @jabberwocky: C’est que j’ai le mépris honteux, alors je le musèle 🙂
    https://youtu.be/pOCVGkesf4s

  • cocotte

    Membre
    13 juin 2018 à 13 h 36 min

    Mon avis (qui n’engage que moi) c’est que “surdoué” n’est pas un critère de compatibilité que ce soit en amitié ou en amour ou tout du moins, qu’il est loin d’être le critère discriminant. un QI n’est pas un trait de caractère constitutif d’une personnalité selon moi et que comme tout le monde, tu as probablement la tienne et que tu es exigeant(e).
    Perso, je ne vois pas de problème à être exigeant (c’est même plutôt positif) , surtout que tu n’as pas de haine contre ceux qui sont différents de toi.
    j’aurais tendance à dire, s”ils t’ennuient” et si rien ne t’oblige à les “subir, épargne toi ça.
    même s’ils représentaient 99% de la population, il faut voir que le verre n’est pas complètement vide et qu’il y a forcément des gens comme toi avec qui ça fitera.
    Attention juste à l’arrogance car On est toujours le con d’un autre 😉

  • Membre Inconnu

    Membre
    13 juin 2018 à 16 h 15 min

    Je suis d’accord.

  • isadora

    Membre
    13 juin 2018 à 19 h 22 min

    Etre un extra terrestre ou vouloir être un extra terrestre…là est la question
    A chacun sa réponse
    🙂

  • Membre Inconnu

    Membre
    14 juin 2018 à 13 h 13 min

    J’ai discuté avec une amie de ton message…
    Nous pensons a priori avoir un ressenti semblable au tien (je précise que l’amie dont je parle est testée, mais pas moi…).

    Ici comme ailleurs, j’ai l’impression de vivre dans un immense laboratoire et d’observer des fourmis en train d’évoluer dans un vivarium (le mot “évoluer” étant, dans ce cas, un bel exemple d’euphémisme). J’y relève des comportements, des archétypes ou des modalités que j’ai parfois le sentiment d’être l’un des seuls à dénoter. Je crois que ce site, que je trouve au demeurant très agréable, est composé au 3/4 de normaux pensants, d’hypersensibles ou de personnalités marquées, mais assez peu de véritables surdoués – au sens où je crois que nous l’entendons.

    Comme tu peux le constater, je met en cause l’appellation “surdoué”…

    Même sur des sujets un peu anecdotiques je m’étonne que la plupart des prétendus “surdoués” s’en tiennent à la surface et se dédouanent de toute analyse. Quand je manifeste mon ressenti et mon scepticisme à ce sujet, on me répond que j’ai le “melon” (sic) ou que je jalouse le fait de ne pas avoir été “testé” (sic). Même ici, dans cet espace où l’on pourrait s’attendre à davantage de profondeur ou d’esprit critique…
    Et quand enfin, je mets en exergue les attitudes archétypales, conformistes ou infantiles de ces fameux “surdoués”, je reçois le plus souvent une fin de non-recevoir.

    Je crois donc, dans le fond, qu’il y a un problème de “mot” et de “méthode” pour désigner et reconnaître le type d’intelligence qui est en train d’émerger de ce brouillard. La surdouance n’est paradoxalement pas connectée avec l’intelligence pure.
    Je crois que la surdouance est la conjonction d’une sensibilité accentuée et d’une capacité intellectuelle, mais que l’intelligence particulière dont nous faisons indirectement allusion s’accompagne quant à elle d’une véritable tournure d’esprit. Tournure d’esprit qui ne va pas de paire avec un test de QI et des séances auprès d’un psy qui n’aura pas nécessairement le temps, l’envie ou les moyens de mettre un bémol de plus à un sujet déjà très controversé.

    […]

    En ce qui me concerne, j’appréhende souvent – de façon intuitive et rapide – la globalité d’un concept ou d’une idée nouvelle. Il se passe toujours un temps plus ou moins long avant que je sois en mesure de verbaliser ma pensée, de la contenir dans des mots. Seule quelque très rares proches parviennent à me suivre dans mes méandres ou à venir se “baigner” avec moi dans mon sauna intellectuel.

    Je mets aussi régulièrement le doigt sur des questions de fond alors que mes contemporains (surdoués ou pas) passent à côté. Dans un cas comme dans l’autre, je ne trouve que peu de personnes pour communier… peu de personnes pour m’épargner le fait de devoir me lancer dans des explications laborieuses.

    Fort heureusement, il y en a.

    Fort heureusement je découvre depuis peu une forme de communion… une communication à demis-mots… grâce à ces proches que j’évoque et qui le sont depuis peu.
    J’éprouvais régulièrement jusque-là une sorte de culpabilité matinée de frustration parce qu’effectivement, je me sentais “hors du monde” – pour paraphraser Charles Baudelaire.

    […]

    J’évoque plus haut un sujet anecdotique qui m’a néanmoins questionné il y a peu; Sujet qui illustre assez bien mon état d’esprit et ma perplexité à propos des prétendus surdoués..
    Il y a parmi les groupes de discussion sur ce site, un sujet qui est dédié au cinéma.
    Les thématiques abordés y sont vastes.

    J’ai été récemment interpellé par l’une d’elles qui s’intitule, “les meilleurs film”.
    Je me suis demandé d’emblée ce qui pouvait propulser un récit au rang de chef d’oeuvre. Sans même avoir lu les réponses des participants, j’ai commencé à lister les critères qui selon moi font la différence entre le tout-venant, la véritable création et le grand film (récits transgénérationnels, connivence des acteurs, porosité des genres narratifs, rythme inhabituel, ambiance hors norme, sujet allégorique, métaphore, etc.). Je me suis amusé une fois de plus et en amorce de ma réflexion, à faire le constat que le l’appellation “film d’auteur” est galvaudée et qu’elle ne sert au final qu’à conforter un type de spectateur dans leur ego.
    Mais bon trêve de digressions…

    Fort de mon bouillonnement, je m’apprête donc à lire les réponses faites à ce sujet et à rédiger une petite bafouille sur le sujet, et là… Encore une fois… Ô déception :
    Je constate que la plupart des réponses faites s’en tiennent à lâcher une liste de films (souvent médiocres), sans fournir d’explications sur les choix faits, sans réflexions (profondes ou légères, sérieuses ou drôles), sans rien…
    Sans rien d’autre que le “moi, je” comme seule justification…
    Et sans nul autre réplique que la Lapalissade d’usage en cas de contestation ; cette vérité assommante et mortifère selon laquelle, “Des goûts et des couleurs, ne discutons point”.

    Je dénote qu’à chaque fois que l’on aborde ce type de sujet, systématiquement, chacun déverse ses titres, ses morceaux, ses références… sans se donner la peine de penser et d’expliquer… et personne ne semble s’en apercevoir. Personne ne semble s’étonner de l’incongruité de cette constance, ici, dans un espace dédié à la surdouance.

    J’exprime à travers ce petit exemple de rien du tout que bien des testés sont en réalité extrêmement conformistes et que leur comportement est en tout point semblable à ceux des normaux pensant dont ils se croient différents.

    J’irais plus loin en disant que certains testés et labellisés – que j’ai pu croiser ou lire – sont capables d’emmagasiner des quantités de données sans être en mesure de les relier ou d’élaborer de raisonnements à partir de ce qu’ils ingurgitent (car il s’agit bien de digestion intellectuelle). D’autres n’ont pas cette capacité à décaler leur angle de vue (absence de tournure d’esprit) ou à questionner ce qui les entoure.

    Tout cela pour aller dans ton sens et dire qu’effectivement, la douance en elle-même ne veut rien dire.

    Je passe la multitude de lieux communs et les dérives engendrées par l’effet barnum, sur ce sujet. J’éprouve un sentiment d’absurdité par rapport à la manière dont la douance est abordée et repérée.
    D’après-moi, si les surdoués existent, ils ne sauraient être à proprement parlé testés mais plutôt attestés

    Voili, voilou…

  • Membre Inconnu

    Membre
    14 juin 2018 à 14 h 34 min

    Bonjour Jabberwocky
    en effet, être zèbre ne fait pas de nous des êtres qui se ressemblent. Pour ma part ce que tu avances comme éléments sur le débat, l’analyse, je l’entends. Parcontre, bizarrement regarder des films d’auteur, utiliser des mots savants, cela a toujours été pour moi la limite de l’insupportable. On peut être intelligent sans vouloir utiliser un vocabulaire “intellectuel”.

    Par ailleurs, quand je viens ici discuter, je n’ai pas forcément envie de rentrer dans des discussions “philosophiques”.

    Mon monde à moi est ouvrier, je ne le renie pas. J’ai longtemps pas compris pourquoi je ne les comprenais pas. Mais il m’a construit. L’accès à la culture, je ne l’ai pas eu, je n’en ai pas aujourd’hui l’appétit. Pour autant est ce que ça fait de moi une “surdouée” pas suffisamment “surdouée”…
    Pour autant, parfois je lis les échanges, et je ne juge pas. Car oui, je prends tes mots comme un jugement alors que justement en venant sur ce site j’espérais ne pas l’être, car je pense qu’on l’a tous assez subi.
    Néanmoins, je me dis aussi que l’écrit enlève beaucoup à l’échange et que peut être que j’interprète mal certaines choses.
    Pour ma part et pour revenir au débat initial, moi aussi j’ai mes phases où tout le monde m’insupporte, car je m’use de devoir utiliser des stratégies d’adaptation tout le temps. Je rêve d’être entourée de gens qui m’acceptent telle quelle et je suis sûre qu’ils ne sont pas tous surdoués.
    Être zèbre n’est pas pour moi une condition nécessaire et encore moins suffisante pour impliquer une entente.

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