Détestation du conflit et difficultés émotionnelles…

  • Détestation du conflit et difficultés émotionnelles…

    Publié par romane le 21 novembre 2018 à 15 h 50 min

    Bonjour tout le monde !
    J’aimerais avoir vos impressions et témoignages sur quelque chose que j’ai identifié chez moi : la détestation du conflit.
    J’ai horreur des tensions, cela peut me plomber très lourdement le moral, que ces tensions agissent entre moi et autrui ou me soient étrangères ! J’imagine que cela doit être lié à l’hypersensibilité, mais ce point précis me chiffonne.
    Elle me pose d’autant problème que j’ai autour de moi des zèbres qui au contraire trouve du sens dans le conflit, l’expression de la colère. Par exemple, j’ai des amis très investis dans des mouvements d’extrême gauche, amis qui s’enflamment pour toutes les causes et revendiquent leur opposition frontale aux symboles étatiques, voudraient faire table rase et tout recommencer.
    Mais moi ce genre de position m’est difficilement supportable : elle me crée une sorte d’angoisse émotionnelle très forte, la peur d’un chaos, la sensation que les personnes n’agissent pas pour les bonnes raisons… Est-ce que ça vous parle ?
    Je ne parle pas ici de politique mais bien de cette crainte du conflit. Je comprends les motivations de ces personnes, simplement, cela m’angoisse !
    Dans un autre domaine, une mère qui crie sur son enfant, des personnes qui s’insultent dans la rue, une fille qui se fait harcelée, cela engendre en moi une véritable angoisse qui peut parfois même mener à des larmes…
    Est-ce c’est quelque chose que vous rencontrez ? Vivez-vous aussi cette expérience d’être submergés par une vague émotionnelle motivée par le conflit ?

    tralalaa a répondu il y a 5 années, 3 mois 7 Membres · 10 Réponses
  • 10 Réponses
  • amonk

    Membre
    21 novembre 2018 à 16 h 42 min

    Bonjour,

    la détestation du conflit. (…) J’imagine que cela doit être lié à l’hypersensibilité, mais ce point précis me chiffonne.

    J’ai bien envie de dire que c’est lié d’une certaine manière avec l’empathie, mais de manière inversée.

    elle me crée une sorte d’angoisse émotionnelle très forte, la peur d’un chaos, la sensation que les personnes n’agissent pas pour les bonnes raisons… Est-ce que ça vous parle ?

    Une fois, j’ai vu par la fenêtre deux personnes se crier dessus. Pour ma part, je ne dirai pas que c’est une angoisse, mais plutôt une perturbation, un dérangement. Tout de suite, c’est “qui a raison, qui a tort?” (et impossible de savoir, donc de se positionner…)

    Est-ce c’est quelque chose que vous rencontrez ? Vivez-vous aussi cette expérience d’être submergés par une vague émotionnelle motivée par le conflit ?

    Pour ma part, oui, c’est une vague émotionnelle qui arrive. Une sorte de peur, tout court (la question que je me pose à ce moment là: “que se passe-t-il?”)
    Pour retourner une situation sereine, c’est soit comprendre, soit fuir.

    En revanche, si c’est moi l’acteur dans un conflit, cela peut m’être stimulant (à condition que j’ai de l’énergie, sinon je suis en mode fuite). Le conflit joue a priori sur les codes lié à la “Justice” (vouloir avoir raison) : donc si je suis persuadé de ma position, le conflit ne devient pas source de peur, mais source “d’incitation à la défense” (je n’arrive pas à trouver la bonne qualification…)

  • romane

    Membre
    21 novembre 2018 à 18 h 01 min

    Pour ma part, oui, c’est une vague émotionnelle qui arrive. Une sorte de peur, tout court (la question que je me pose à ce moment là: “que se passe-t-il?”)
    Pour retourner une situation sereine, c’est soit comprendre, soit fuir.

    Je me retrouve assez avec toi sur ce point, et plus généralement les idées que tu développes autour de la fuite. Je crois que c’est ça aussi qui me caractérise. Et comme j’ai souvent du mal à comprendre que des gens entrent en conflit “de manière violente” (on peut ne pas être d’accord mais il y a pour moi des manières autres de le faire entendre), je fuis. ^^

  • cyr95

    Membre
    21 novembre 2018 à 19 h 00 min

    bonjour , je pense que vous idéalisez l’ idée du conflit et l’associez a des choses négatives comme la violence ,la souffrance d’où vos angoisses par rapport à vos amis qui eux associe le conflit à un jeu (une joute). le conflit n’est pas forcément négatif il peut être bénéfique comme être une réponse à un besoin d’affirmation de soi , ou tout simplement le besoin de communication vrai (dans un rapport à l’autre comme son conjoint par ex) .je comprend que vous vous posiez des questions c’est triste et frustrant de toujours fuir.

  • Membre Inconnu

    Membre
    21 novembre 2018 à 19 h 01 min

    Oui cela me parle, je ne supporte pas les bruits forts tels les cris, les feux d’artifice, de la musique, une sirène etc. ça m’a déjà provoqué des crises d’angoisse. et quand un conflit interpersonnel éclate, que se passe-t-il la plupart du temps ? des cris. c’est pour cette raison que je me suis intéressée à la Communication Non Violente puisque la communication n’est pas que verbale. par ailleurs, pour avoir fréquenté quelques années le milieu de l’extrême gauche, j’ai eu les mêmes ressentis que toi, au point de m’en faire partir. Je trouve ces gens trop fascinés par la violence, que je fuis comme une bête traquée. c’était l’époque où je voulais révolutionner le monde pour le rendre plus libre et plus humain ! mais j’ai perdu mes illusions de jeunesse ! Est-ce un bien ou un mal ? ça m’a permis de tourner la page pour continuer à écrire, dans une autre direction, plus calme !

  • Membre Inconnu

    Membre
    21 novembre 2018 à 19 h 12 min

    pour moi, un conflit, c’est une déclaration de guerre. or, je suis profondément pacifiste, antimilitariste et non-violente et je pratique la CNV. résoudre un conflit autrement que par la violence -le pacifisme- demande du temps, la maîtrise de ses propres émotions, de la patience et de l’écoute active. forcément c’est +long que se foutre sur la gueule ou abattre un individu avec une arme à feu… pourtant ça évite les ressentiments et l’envie de vengeance propres à toute guerre. et puis, résoudre un conflit, ça peut aussi signifier arrêter de vouloir convaincre l’autre, respecter ses opinions, ses croyances -donc silence pour l’ego affamé- et rester sur un désaccord, sorte d’entente amiable. le prosélytisme quel qu’il soit est LE problème à mes yeux.

  • Membre Inconnu

    Membre
    21 novembre 2018 à 21 h 50 min

    Bonsoir, comment faites vous pour continuer une discussion, conflictuelle ou pas, alors qu’une vague de type tsunami arrive sans crier gare, provoquant une gorgée serrée, des larmes qui ne demandent qu’à couler, un coeur qui se met à taper plus fort, vous n’arrivez plus à parler (vous tentez de gérer tout cela, devant l’autre, pour ne pas déclencher son incompréhension, son regard jugeur, son interprétation en faiblesse, …) et vous vous sentez honteux de cet état incontrôlable, et humilié dans votre être, votre propre dévalorisation bat son plein, c’est la “fête” dans votre corps et votre tête … Quelqu’un a-t-il des astuces pour retrouver son calme et s’exprimer en toute sérénité, malgré ce tsunami ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    22 novembre 2018 à 16 h 15 min

    impossible de faire quoi que soit pendant le tsunami. donc je m’isole seule, dans une pièce calme à la lumière tempérée. et je médite en pleine conscience, je me concentre sur ma respiration et sur mon ventre qui monte et descend, permettant ainsi l’arrêt des ruminations, intellectuelles et émotionnelles. une fois apaisée, je retourne avec les autres et je reprends la discussion là où JE m’étais arrêtée, si c’est possible. si c’est pô possible bin tant pis !

  • cyr95

    Membre
    22 novembre 2018 à 17 h 16 min

    bonjour , j’utilise une formule magique . mentalement vous récitez cette formule plusieurs fois (une formule marrante c’est plus rapide ,pour moi c’est bouclier magique ou miroir magique avec une gestuelle “mentale” ) et ça marche à part les larmes quand on se retiens y’en toujours une qui perle à ce moment là je dis que je me suis empêché d’éternuer en me pinçant le nez , sinon avant une interaction avec une ou plusieurs personnes (avant le boulot,avant un dîner, etc…) .j’utilise un rituel pour être moins sensible ,mentalement toujours je met une armure et puis c’est parti pour la journée. moi ça m’aide je suis hyper-sensible , c’est une technique que j’ai depuis mon enfance.

  • Membre Inconnu

    Membre
    22 novembre 2018 à 18 h 10 min

    Bonjour à tous, pour ma part, j’ai vu beaucoup de violence dans ma vie. Les plus insupportables étaient quand j’etais Ado ou lors de bal de quartier des dizaines d’individus se jetait sur un pauvre type. Je m’imaginais qu’ils le battrait à mort. J’en étais traumatisé. Plus tard ces tensions se sont retrouvées de manière moins intense dans les colères et la violence verbale. Je ne pense pas tout savoir mais je crois que le monde est globalement plus brutal pour nous car nous sommes hypersensibles. Le monde est violent dans tous les cas, je ne vous fait pas de dessin…

  • tralalaa

    Membre
    6 décembre 2018 à 14 h 49 min

    Bonjour,

    Un jour au travail, on m’a dit que j’avais un comportement assertif pour ce qui concerne la gestion des conflits. Je connaissais pas et en me renseignant, j’étais plutôt d’accord et ça m’a aidé à mieux me comprendre. Peut être que vous vous y retrouverez aussi.

    @harmonie
    pour la vague d’émotion incontrôlable, quand ça m’arrive: je dis que je me sens pas très bien; en général ça permet à mon interlocuteur d’être indulgent si je bégaye, que j’ai les larmes aux yeux ou la gorge serrée et parfois ça me permet d’avoir une chance de reprendre le dessus (ça ne marche pas toujours).
    Et quand il y a du monde c’est pas toujours évident mais la technique de @Cyr95 est pas mal aussi, merci.

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