"APHOBIQUE" ; Ce mot n'existe pas…

  • Membre Inconnu

    Membre
    31 mai 2020 à 8 h 00 min

    @hanae

    Je n’ignorais pas que des évènements extrêmement perturbants ressentis intensément pouvaient déclencher des mécanismes de peurs irrépressibles (pas forcément toujours en rapport direct avec le trauma’) mais je pensais que cela s’initiait essentiellement dans l’enfance et plutôt dans la petite enfance même… De ce que j’ai compris, jusqu’à ta vingtaine (ou autours de cet âge) tu étais “aphobique” et ce n’est qu’ensuite que tu as vécu ce “tournant” qui t’a laissé des conséquences psychologiques que tu as partiellement pu surmonter plus tard ?…

    Effectivement, ce que tu rapportes de ton expérience perso’ est surprenant. Si tu n’en as pas parlé plus, je suppose que c’est parce que tu ne souhaitais pas relater quel est le trauma’ en cause dans ton versement phobique ultérieur mais je serais bien curieux de le connaître…

  • hanae

    Membre
    31 mai 2020 à 10 h 54 min

    Pour faire un résumé, c’est suite à une grosse déception amoureuse qui a engendré une dépression. C’est banal mais mêlé à un sentiment de rejet et de n’avoir pas pu délivrer l’être aimé d’une famille ayant des problèmes d’ordre psychiatrique, ça m’a détruite et littéralement retourné la tête.

    Ça a été un traumatisme pour moi car ma vie a radicalement changé après cela. Une personne lambda n’aurait sans doute pas mis autant de temps pour s’en remettre et ne comprendrait pas. J’étais inconsolable et ne faisais que pleurer. Les antidépresseurs m’ont bien aidé pour un temps, le problème c’est qu’on voit la vie en rose mais ça ne résout absolument rien. Moi qui étais douce, je suis devenue très dure et exigeante, avec ce sentiment que je devais me blinder davantage.

    Mon premier cauchemar avec une araignée s’est produit peu de temps après cela. Je m’en rappelle très bien, d’ailleurs elle était zébrée noir et blanche. Cette blessure a mis environ 7 ans pour se refermer et je n’en ai vraiment fait le deuil que récemment.

    Il faut remettre les choses dans leur contexte. J’avais environ 26 ans quand j’ai rencontré mon premier amour, c’est tard mais j’avais déjà un historique bien lourd à traîner. J’étais à ce moment-là épanouie, psychanalysé à 13 ans donc plutôt bien dans ma tête et je pensais que la roue avait tourné pour moi et qu’il n’y avait que du bon à venir. J’étais une jeune femme généreuse et pleine d’entrain, bourrée d’énergie et extrêmement déterminée. Mais je n’ai pas choisi le bon garçon. Nous sommes restés ensemble un peu moins de deux ans, on s’est donc quittés au moment où la passion est la plus forte.

    Je continuais à le voir dans mes rêves alors j’ai écrit ce texte pour qu’il s’en aille définitivement. Ça montrera peut-être par où je suis passé et ce qui a engendré ces phobies.


    Il y a des tourments dont on ne se remet pas.

    Il y a le néant, la pluie, le tonnerre, les regrets, la désolation, l’espérance.

    Il y a le chant des oiseaux un matin de Mai.


    |- Pour toi mon amour… -|

    Force est de constater que tu es toujours là bien que je t’ai chassé.

    Tu étais ma famille et mon refuge, toi mon âme sœur.

    Tout avait pourtant bien commencé, parfaite idylle d’un avenir prometteur.

    Trop parfait peut être pour être honnête, trop de passion aussi.

    Tu me voyais fuyante et distante. Tu ignorais tout, je ne voyais que toi.

    Mais tu en voulais plus, toujours plus proche, trop vite, j’ai plongé.

    N’écoutant pas mes résistances, je t’ai tout donné.

    Fusion oblige, ma main pour témoin, ce joyau me liait à toi pour toujours.

    On s’est aimé d’un amour fou, brûlant et enivrant. Le temps n’existait plus.

    Il n’y avait plus que nous et cette soif d’amour insatiable.

    Fougue jeunesse, élan divin, instants délicieux, sous un soleil inébranlable.

    Elle était pourtant là, ombre tenace, tirant les chaines à elle.

    J’ignorais ses plaintes, elle nous défiait et je m’en moquais.

    La poésie m’habitait, c’est tout ce qui comptait.

    Insidieusement, elle s’est glissée peu à peu dans notre existence.

    Imposant ses idées plutôt que soutenir nos choix.

    Je ne voulais rien entendre, j’étais maître de ma vie.

    Mais toi elle savait comment te faire plier, elle ne t’a pas lâché.

    Voyant tes larmes et ta douleur, j’ai fini par céder.

    Pour toi j’ai accepté ses exigences. Il a suffi d’une fois.

    Et s’en fut fini de nous, de la joie, de la douceur de vivre.

    Chaque moment en leur présence devint calvaire.

    Allusions déplacées, remarques blessantes, regards haineux.

    Toute initiative de ma part amenait un reproche.

    Toute tentative de défense relançait une autre attaque.

    Acharnement cruel vers un jugement implacable.

    La foudre ne tarda pas à frapper après ça.

    Le jour ou tout bascula et moi avec.

    J’ignorais à ce moment-là que ma vie prendrait ce tournant.

    Trop bienveillante, trop confiante. Persuadée que la dialogue dénoue tout.

    En voulant tout arranger, je leur ai donné la possibilité de m’évincer.

    J’ignorais que l’origine du problème c’était moi.

    Moi qui ne voulais pas rentrer dans leur moule.

    Moi qui leur prenais un fils ou un frère.

    Seule face au mépris, au rejet, au dégoût.

    J’assistais à ce drame dont j’étais l’objet de tous les maux.

    Regard écrasant, révélateur d’un désespoir sans nom.

    Ce petit minois déformé par le chagrin et la haine me poursuivra longtemps.

    Je leur ai tenu tête à ses sorcières, tentant de leur faire entendre raison.

    Longtemps j’ai lutté pour me justifier, les rassurer, en vain.

    Acculé et arasé de toute part, j’ai finalement déchanté.

    La sentence était déjà tombée.

    Je suis rentré dans leur monde.

    J’ai vu le démon, j’ai entendu sa plainte.

    Je l’ai laissé se lamenter de son affection pour moi.

    Je n’ai pas été dupe de cet amour corrompu.

    Ni de ses faux sanglots.

    Tu es resté spectateur de cette effroyable mise à mort.

    Sans soutient aucun, ce fut un consentement à leur cause.

    J’ignorais que ce jour-là, en l’espace d’un instant, tout allait se jouer.

    J’ai vu mes repères envolés et mon esprit vaciller dans un puits sans fond.

    Pervertir ainsi mes intentions avait tout brisé.

    La confiance accordée, anéantie, piétinée.

    Ces sentiments pour moi que je croyais sincère, n’étaient que de la poudre aux yeux.

    L’orage avait cessé de frapper, il fallait essuyer les coups.

    Tout avait été dit et se lisait sur leurs faces placides.

    Alors que déchargées de leur venin, elles pouvaient poursuivre.

    Un tsunami déferlait sur moi et engloutissait mes pensées.

    Des cailloux dans la bouche, sans pouvoir déglutir.

    Des larmes naissantes que je ne pouvais laisser voir.

    Je me suis éclipsé. Tu ne m’as pas suivi.

    Là j’ai compris l’ampleur du drame, j’ai renoncé à les revoir.

    Désespéré, tu t’es effondré, me suppliant de ne pas les fâcher.

    Comment peut-on endurer la détresse d’un être aimé sans sombrer.

    Alors j’ai accepté, pour toi, pour nous.

    Tu devais te détacher d’elle, de son emprise. Tu devais travailler à cette fin.

    Ça n’a pas été si simple. Même soutenu, je sentais que tu n’étais plus à mes côtés.

    Elle avait pris sa place entre nous. Je me retrouvais seule à tenter de nous sauver.

    Ultime tentative d’une mère démoniaque pour garder son enfant.

    Elle a bien compris qu’elle risquait de te perdre.

    Comme elle n’avait pas de prise sur moi, elle a resserré sa toile sur toi.

    Avec des menaces, des injures, elle a fait de notre vie un cauchemar.

    Il fallait me mettre en défaut par tous les moyens.

    Tu as bien essayé de résister mais privé de leur amour, tu dépérissais.

    Je t’ai vu liquéfié, anéanti par la colère et l’autodestruction. Tu n’étais plus toi.

    Puis tu as lâché prise, épuisé par ce déferlement de violence.

    Tu savais que tu ne pouvais continuer sans être renié.

    Alors je suis parti.

    Laissant mon foyer, mes espérances, et toi mon amour derrière moi.

    Il ne m’est resté que chagrin et déception.

    Déçu d’avoir aimé une illusion, un idéal faussé par un miroir déformant.

    Et tiraillé de t’avoir abandonné, de n’avoir pas réussi à te détacher.

    Arraché à cette vie, à cet écrin d’amour perché dans ce joli petit village d’Auvergne.

    Loin de toi, j’attendais un signe de ta part, une réaction qui me réconforte.

    Mais c’est à elle que tu rendais compte de mes propos. Elle était toujours là, cette fois ci dans l’intimité de nos échanges.

    J’ai renoncé à notre histoire d’un coup, serrant les dents et te fermant mon cœur à jamais.

    Les tripes à l’air et le cœur défait, je suis revenu sans toi reprendre mes biens laissés là.

    Des miaulements désespérés faisaient écho au déchirement intérieur qui me ravageait en vidant ces lieux si familiers.

    J’ai quitté ce coin de paradis, comme amputée d’une partie de moi. Rêve inespéré d’une vie à deux, exaucée et aussi vite enlevé.

    Un lien si fort nous unissait, pour toi je l’aurais fait.

    Il te suffisait de te retourner tout simplement et de regarder en avant.

    Les larmes n’ont pas permis de laver ces blessures marquées au fer rouge.

    Souffrir à ce point du manque de toi, de ton affection débordante, celle pour laquelle j’ai eu tant de mal à m’abandonner.

    Cet anneau retiré, que je cherchais désespérément sans le trouver, me rappelait sans cesse que tu n’étais plus mien.

    Ne plus pouvoir regarder en arrière, sans m’effondrer à l’idée que notre histoire a pris fin.

    Ces souvenirs me rappelant cruellement, que sans toi, je ne m’y retrouve pas. Sans toi, l’envie de vivre n’est plus.

    Et continuer malgré tout de voir défiler des jours sans saveur et des nuits sans sommeil.

    Devoir tout reconstruire et attendre de retrouver cette harmonie de vie.

    Ce fut un cheminement long et difficile.

    Aujourd’hui je sais que mon erreur a été de vouloir te délivrer de cet enfer.

    En voulant te libérer, c’est aussi une part de moi que je souhaitais réparer.

    Je ne pouvais rien pour toi, j’ai tout tenté au risque de me sacrifier.

    J’ai porté lourdement ce fardeau. Je me décharge là et suis libre à présent.

    Cesse de me tourmenter et n’habite plus mes pensées.

    Cette souffrance t’appartient, je te la laisse.

    Cette lettre est un adieu à un être chéri par-dessus tout.

    -oct. 2019-

  • air

    Membre
    31 mai 2020 à 12 h 04 min

    @hanae

    Y avait-il autre chose à faire dès le debut ou après ?

    Ne faut-il pas parfois se dire ‘ j’ai vecu des moments merveilleux. Rien ne dure. C’était bien. Mais c’est terminé. Parfois on ne peut pas lutter contre ce que la vie nous reserve.’ C’est plus facile à dire qu’à faire mais cette approche est la seule réaliste.

    Courage moussaillon ! La tempête passe puis s’en va !

  • hanae

    Membre
    31 mai 2020 à 19 h 46 min

    Merci @Air, oui on devrait se dire cela, ne prendre que le bon et laisser le reste de côté. Et c’est ce que j’ai essayé de faire, mais les sentiments sont plus forts que la raison et supporter le manque de l’autre n’est pas si simple.

    Il y a aussi des choses qui nous dépassent, pourquoi cette rupture a été si douloureuse, il faut chercher aussi au niveau des aïeuls, les deuils non résolus qui sont gravées dans la mémoire transgénérationnelle. Sachant mon hyper-sensibilité, j’ai capté des souffrances qui ne m’appartenaient pas et qui se sont greffées malgré moi.

    Quant à savoir s’il fallait le faire dès le début… Quand on est amoureux, on ne peut pas lâcher l’autre comme cela, c’était ma famille et comme je suis très protectrice, j’ai donc tout fait pour le sortir de là.

    Je n’aurais pas dû m’enticher de lui tout simplement. On ne sait pas pourquoi exactement, mais on choisit son partenaire car il éveille quelque chose en nous, c’est subtil, j’avais dû détecter une détresse quelque part chez lui que je pensais inconsciemment pouvoir panser.

  • air

    Membre
    31 mai 2020 à 23 h 01 min

    @Hanae

    Les peines de coeur sont tres dures à surmonter. Même si on rationalise, il faut du temps pour que ça aille mieux. Mais tu as bien fait d’arrêter car ça ne sert plus à rien si tu es seule sur le bateau. Peut être juste que ta jeunesse a fait qui tu n’as pas été assez indulgente avec toi même et que la réalité a donc été plus dure à accepter. Parce que c’est le sentiment d’échec dont on parle ici. Echec de la relation. On nous a appris depuis l’enfance que si on faisait des efforts et qu’on etait sinceres, on pouvait tout obtenir, or ce n’est pas comme ça dans la vraie vie. Il y a d’autres parametres qu’on n’a pas prévu et sur lesquels on n’a pas prise.

    Bien sûr rationaliser tout ça est impossible, donner le temps au temps et se trouver soi même…

  • Membre Inconnu

    Membre
    3 juin 2020 à 5 h 01 min

    @hanae

    Je ne pourrais t’écrire que “je (te) comprends” puisque ce n’est pas le cas… Je n’ai jamais ressenti “l’amour” aussi intensément (peut-être d’ailleurs parce que je ne l’ai jamais été vraiment moi-même (amoureux)) ?…

    Ne le prends pas personnellement mais très sincèrement, les proportions que peut prendre ce sentiment ne me font pas regretter d’être ignorant en ce domaine parce que c’est le genre de chose que je détesterais qu’il m’arrive ; De me voir ainsi submergé par un tel flot émotionnel qu’il emporterait jusqu’à ma raison, cette idée ne me plait pas du tout.

    Au demeurant, tu as su tirer parti de cet épisode de vie douloureux en ce texte qui est très inspiré.

  • Membre Inconnu

    Membre
    18 décembre 2023 à 15 h 47 min

    Bonjour, je sis Dilon, Pour ceux qui rencontrent des difficultés avec les taupes, j’ai trouvé un article dans le journal, <b style=”background-color: var(–bb-content-background-color); font-family: inherit; font-size: inherit; color: var(–bb-body-text-color);”>Facile à utiliser

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    L’un des avantages majeurs de notre produit est sa simplicité d’utilisation. Vous n’avez pas besoin d’être un expert en lutte contre les taupes pour obtenir des résultats. Les appâts sont faciles à appliquer, il vous suffit de suivre les instructions fournies. Pas besoin de creuser des tranchées ou de manipuler des produits chimiques dangereux. Notre produit offre une solution pratique et sans tracas pour éliminer les taupes de votre jardin. source: https://www.stopmole.fr/blogs/news/what-is-a-mole

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