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Audoise
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Audoise
J’ai 28 ans et je me suis inscrite ici sans trop savoir pourquoi. J’ai toujours entendu que j’étais « intelligente », avec des « capacités » tout ça pour me retrouver pas loin de la trentaine sans emploi (enfin, en saison), seule après une longue relation, sans motivation, sans savoir quoi faire de ma vie et de moins en moins à l’aise avec « le monde » avec peu d’occasions d’être vraiment naturelle. J’ai été testée enfant, j’ai sauté une classe mais nous n’avons jamais vraiment eu les résultats. Je n’ai jamais refait de tests, j’ai eu une scolarité normale je pense, longtemps première de la classe, je n’ai jamais travaillé à l’école jusqu’à ma dernière année de fac parce que je voulais à tout prix en partir mais en ayant mon diplôme pour ne pas avoir totalement perdu mon temps.
Aujourd’hui je ne sais pas si je suis dépressive, HPI, bipolaire ou simplement éternelle insatisfaite capricieuse angoissée par tout. La vie est grise, d’un ennui mortel, où tout semble être une perte de temps. Ma vie a été chamboulée par une rupture, une expérience de plus où le développement d’une relation finit dans la douleur et la déception. On sort de sa zone de confort, il y a des moments agréables et notre différence (ou notre côté capricieux immature) finit par ne plus être supportée. La culpabilité nourrit mes journées, la peur extrême d’avoir pris la mauvaise décision, à tel point que décider de quoi que ce soit est une source d’angoisse stupide (pizza ou burger ? choisis un film pour ce soir, choisis un resto…)
Je souffre de la solitude mais dès qu’une nouvelle personne essaye de se rapprocher de moi, ne n’y trouve que des défauts et je « prie » pour que cette personne me laisse tomber. J’ai l’impression d’être fake quand je côtoie des gens normaux, et j’ai tendance à être sans filtre quand quelque chose m’agace (quelqu’un qui regarde vite son téléphone à la moindre seconde libre, qui mange n’importe comment, qui se laisse aller) alors que je suis simplement envieuse quand je vois quelqu’un de capable de lâcher prise et d’être heureux simplement. J’envoie chier tout le monde pour ensuite culpabiliser à longueur de journée.
Je ne suis épanouie nulle part. Je travaille dans le tourisme et ça ne me plaît plus car je supporte de moins en moins « les gens ». Je me sens hautaine à voir les autres comme une masse qui ne me comprendra jamais, une masse malhonnête surtout par les temps qui courent. Je ne me suis jamais sentie à ma place dans cette société, plus que jamais depuis la « crise sanitaire », le monde marche sur la tête, les valeurs n’existent plus et de plus en plus, la seule porte de sortie semble être estampillée « sortie définitive »…
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