Poésie

  • Membre Inconnu

    Membre
    13 août 2018 à 11 h 20 min

    Roberto Juarroz – Poésie Verticale. (cliquez sur “Et quoi qu’il arrive, souviens toi toujours …”)

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 septembre 2018 à 13 h 55 min

    VIE PROFONDE

    Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain,
    Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
    Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage,
    La sève universelle affluer dans ses mains.

    Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
    Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,
    Et goûter chaudement la joie et la douleur
    Qui font une buée humaine dans l’espace.

    Sentir, dans son cœur vif, l’air, le feu et le sang
    Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre ;
    — S’élever au réel et pencher au mystère,
    Être le jour qui monte et l’ombre qui descend.

    Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,
    Laisser du cœur vermeil couler la flamme et l’eau,
    Et comme l’aube claire appuyée au coteau
    Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise…

    ANNA DE NOAILLES
    Extrait de: Le cœur innombrable (1901)

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 mars 2019 à 12 h 19 min

    @Imdoz : Non, la poésie ne peut mourir.
    Cela faisait un moment, que je n’étais venue rendre visite à cet espace poétique et viens juste de prendre connaissance de “votre appel” ; ma dernière contribution étant le poème d’Anna Noailles.

    J’aime votre “Papillon de Nuit”, pas si sombre que cela. On y ressent l’espoir, le mouvement, le moindre battement d’ailes…dont on entendrait presque sa danse avec l’air et la lumière…
    Merci pour ce partage.

  • olbius

    Organisateur
    4 mars 2019 à 12 h 35 min

    Allez, je me lance !
    Un poème que j’ai écrit au siècle dernier… Il correspondait à mon “humeur” du moment… 🙂

    Le citadin

    Il rêvait de verdure, fuir cette ville obscène
    Dont les murs, délavés, dégoulinaient de haine.
    Il voulait un été enfin sans blanc manteau,
    Il priait le Seigneur de desserrer l’étau.

    Indigestes ruelles, vomissez vos humains !
    Que ceux-ci s’amoncellent, ils vont prendre un bon bain
    De sueur. Mais qu’importe ! Ils sont là pour l’ivresse
    Du flacon fissuré, victime d’allégresse.

    Lui ne supportait plus cette complicité
    Qui unit un instant la foule hétéroclite.
    Ennemis d’avant-hier, luttant dans la cité,
    La guerre héréditaire à son tour périclite.

    Il ne comprenait plus comment ces braves gens
    Pouvaient se rassembler sans aucune contrainte
    Et se gargariser d’un vocable indigent.
    Il priait le Seigneur de relâcher l’étreinte.

  • rickla

    Membre
    4 mars 2019 à 12 h 39 min

    Je ne connais pas grand chose à la poésie, mais j’ai trouvé vos écrits réussis.
    J’apprécie particulièrement pêche à la ligne, du fait de ses multiples lectures.

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 mars 2019 à 12 h 42 min

    “Qui nous donna des yeux pour voir les astres sans nous donner des bras pour les atteindre ?” ; les premiers mots qui m’ont fait découvrir Florbela Espanca…

    Ce poème est le dernier écrit par Florbela Espanca, elle a mis fin à ses jours, à l’âge de 36 ans.
    Dans quasiment tous ses poèmes et écrits, elle exprime sa tristesse, sa mélancolie d’Être en Vie, d’exister.
    Elle a beaucoup souffert de “ses différences” et a fait l’objet de tant et tant de critiques, jugements, médisances (la poétesse démoniaque).

    “La Mort”

    Mort, Ma Dame Mort
    tellement bonne doit être ton étreinte
    Langoureuse et douce comme un doux ruban
    Et comme une racine, rassurante et forte

    Dame Mort aux doigts de velours
    Ferme moi les yeux qui ont déjà tout vu
    Prends moi les ailes qui ont tout survolé

    Je …

    Je suis celle qui va par le monde égarée
    Je suis celle dont la vie n’a pas de nord
    Je suis la soeur du Rêve, de ce sort
    Je suis la crucifiée, … la douloureuse …

    Ombre de brume légère et dissipée,
    Et que le destin amer, triste et fort
    Pousse brutalement vers la mort !
    Âme en deuil toujours incomprise.

    Je suis celle qui passe et personne ne voit …
    Je suis celle que l’on dit triste sans l’être …
    Je suis celle qui pleure sans savoir pourquoi …

    Je suis peut être la vision que Quelqu’un a rêvé
    Quelqu’un qui est venu au monde pour me voir
    Et qui jamais dans la vie ne m’a rencontré

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 mars 2019 à 13 h 02 min

    @olbius : j’en étais sûre que tu nous cachais ton Âme poétique (au passage, j’attends toujours le lien pour enfin découvrir l’univers de ton roman…)

    Coup de coeur avoué, sans demi-mots, pour les pensées “mouillées-suées” de cet esprit Vert qui pose son regard sur “Le Citadin” ; ai été emportée par les hauteurs de ce regard qui nous prend par la main, pour nous montrer, ce qu’il voit.

    C’est tellement fluide, tellement bien assemblé, que j’avais l’impression de me déplacer au rythme des pas foulés, non pas par le déplacement des jambes, mais par les pensées qui s’élèvent du sol vers le Ô…

    Et en plus, l’inclinaison de toutes ces lettres qui s’entrelacent…que du Bonheur, entre le Vent et le Vert…seule une lettre diffère…

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 mars 2019 à 13 h 16 min

    Ce poème m’arrache des larmes à chaque fois que je le relis…

    Buvant seul sous la Lune LI PO

    Parmi les fleurs un flacon de vin
    Je bois seul sans compagnon
    Levant ma coupe j’invite la lune,
    Avec mon ombre nous voici trois.

    Bien que la lune ne sache pas boire
    Et que mon ombre ne sache que me suivre
    J’en fais mes compagnons d’un instant.
    Pour atteindre la joie il faut saisir le printemps.

    Je chante, la lune se promène,
    Je danse, mon ombre titube.

    Avant l’ivresse, nous nous réjouissons ensemble.
    Quand je suis gris, nous nous séparons.
    Ainsi je me lie à ces amis insensibles
    Quand la lune m’attend dans le ciel.

  • Membre Inconnu

    Membre
    15 mars 2019 à 22 h 14 min

    La Ville de pierres

    Tu Fu

    Pays ancien entouré de montagnes qui demeurent
    Vagues frappant les murailles, retournant sans écho
    A l’est de la rivière Huai, la lune d’autrefois
    Seule, franchissent encore, à minuit, les créneaux

    Dans Bai-di, les nuages franchissent les portiques
    Sous Bai-di, la pluie tombe à faire crouler le ciel
    Haut fleuve, gorge étroite: éclair et tonnerre se combattent

    Arbres verts, sombres lianes: soleil et lune s’éclipsent
    Chevaux de guerre plus inquiets que chevaux de paix
    Sur mille foyers, il n’en reste qu’une centaine

    Dépouillée jusqu’aux os, une femme crie sa peine
    Dans quel village perdu, sur la plaine d’automne?

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 avril 2019 à 16 h 06 min

    Matin

    Devant ma fenêtre, la solitude d’un matin
    Casque sur les oreilles, cigarette à la main

    Ce vieux souvenir qui apparaît et me fait mal
    L’Absurde se rit de moi, car tout est éphémère

    Au loin les pins réveillent mon imagination

    Quelque chose se dessine sur mon écran mental
    Dans le brouillard, étrange horizon de Lumière

    Cela est l’Origine et la Destination

    Sans doute, mais…

    Devant mes yeux, la fumée danse avec le vent
    Sourire

    Que ce qui est fragile et éphémère vive d’un brillant éclat !

    D.

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