Homme idéal

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 mai 2018 à 2 h 10 min

    @agalo, @neoplume, Je répondrais à la question du « mademoiselle » par cette lettre ouverte que j’adresse à celles et ceux qui ont permis à ce que ce mot si innocent soit proscrit de l’administration française.

    « Quand j’étais petit, une très vieille femme de mon quartier venait m’offrir des jouets et des petites friandises. Elle s’appelait elle-même, « mademoiselle Renée ». Elle y tenait.

    Elle y tenait parce que dans ce mot était contenu toute une vie à se battre contre vents et marées pour le droit au célibat. Mademoiselle Renée avait maintenu le cap malgré les regards obliques et le qu’en dira-t-on. Toute fripée et racornie qu’elle était, mademoiselle Renée avait à cœur de se parfumer, de se coiffer et de lutter contre les affres du temps. Ce « mademoiselle » si magnifiquement pathétique pour une femme de son âge, était la dernière touche de coquetterie qu’elle s’accordait.

    Je me souviens de son regard qui s’illuminait quand je lui dédicaçais un de mes Pollock – comprenez, un de mes gribouillages dont j’avais le secret. Mademoiselle Renée n’avait jamais eu d’enfant : son jules s’était fait dessouder pendant la der des ders. Elle avait préféré en rester-là et demeurer fidèle à l’homme qu’elle n’avait pas eu le temps d’aimer.

    Ce « mademoiselle » était toute une vie…
    Et pour l’élégance de cette vie-là, je ne cesserais d’employer ce si beau mot qu’est « mademoiselle ».

    Alors mesdames les censeures de joies, je vous le dis, gardez vos aigreurs et votre malignité pour vous. Carrez-vous vos néologismes et vos combats d’arrière-garde – justement – dans le croupion, histoire de compenser l’absence de vis dont vous semblez manquer. Souffrez que je préfère culbutez les vraies femmes : celles qui ne s’effarouchent pas à l’idée d’être fleuretées puis troussées du bout de la langue française. ».

    Je ne résiste pas à nous passer un p’tit coup de Brassens pour illustrer mon propos… 😉
    https://www.youtube.com/watch?v=HFzHpONoPZo

  • emma

    Membre
    9 mai 2018 à 7 h 18 min

    Bonjour tout le monde !
    @jabberwocky, je compte sur toi pour ne pas révéler publiquement toutes les bêtises que je te dis en privé…
    Pour en revenir à l’homme idéal, faites ce que vous voulez les hommes ! Chaque homme peut sans doute trouver la femme dont il est l’homme idéal…
    Moi, personnellement, je le vois comme un être intelligent et sensible, capable de comprendre la femme et donc de faire un pas vers elle pour trouver un heureux équilibre, de même que je ferai avec bonheur un pas vers cet homme merveilleux.
    Et, franchement, ce n’est pas sur les noms que je vais me battre.
    Mais, cet homme idéal le sera aussi par d’autres caractéristiques qui engendreront chez moi des réactions chimiques puissantes. Eh eh !
    Dans tous les cas, la délicatesse doit être là.

  • agalo

    Membre
    9 mai 2018 à 10 h 22 min

    Si je devais choisir une seule chanson de Brassens pour soutenir mon propos, parmi la foule de toutes celles qui me sont chères, j’opterais pour Le Blason, sans hésiter…
    Peut-être qu’avec ces mots-là, avec cette tendresse-là, l’endroit d’où j’essaie de parler serait plus lisible.

    Ceci dit, à priori, je ne participerai plus à cette discussion à l’avenir. Pas à cause des idées qui s’échangent, quelles qu’elles soient et qu’elles me plaisent ou non, mais en raison de ma difficulté sur ce coup-là à communiquer comme je le voudrais autour de ce que je pense, et du fait que je n’aime pas ce que cela me fait vivre. J’en suis seule responsable, à moi d’y remédier.

    Merci pour les échanges! 🙂

  • neoplume

    Membre
    9 mai 2018 à 14 h 53 min

    @jabberwocky, il semble qu’il soit difficile de comparer l’histoire d’une femme qui est née à la fin XIXème avec les femmes d’aujourd’hui.

    En effet, une femme du début du XXème siècle avait encore bcp plus de difficultés à être célibataire, en lisant De Beauvoir ds son autobiographie ont a une idée… d’ailleurs elle-même avait pensé à la vie religieuse pour préserver sa liberté… cela peut apparaître comme une drôle d’idée de nos jours.

    Se faire appeler “Mademoiselle” dans le monde professionnel reste compliqué pas au regard des hommes mais plutôt des autres femmes qui elles ont fait le choix de ne pas être célibataire… Et puis mademoiselle nous laisse encore plus être la fille de … et non une femme à part entière. Enfin ce n’est que mon ressenti, mon vécu… Et puis se dire “Mademoiselle” c’est aussi en quelque sorte afficher une partie de sa vie privée.

    Je ne comprends pas votre raccourci entre le fait de ne pas apprécier d’être dénommée “Mademoiselle” et l’aigreur, le manque de vis (vis, vices ou vit ???) et que cela empêcherait d’etre une femme qui apprécie d’être troussée…

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 mai 2018 à 15 h 50 min

    @neoplume Oui, j’ai fais une faute de “vit”. Il ne m’a pas été possible de la corriger. Désolé.

    Je suis assez d’accord avec ce que tu as écrit précédemment à propos du “nom”: Je pense que l’on devrait pouvoir choisir. Je porte moi-même ceux de mes deux parents parce que je voulais “porter” avec eux leur Histoire.
    Même si j’ai fais ce choix, je doute malgré tout sur ce sujet et me demande si cette liberté est vraiment bonne. Tu trouveras le pourquoi de mon doute dans cette vidéo…
    https://www.dailymotion.com/video/x2fq4hj

    Il y a quelque chose qui me gène dans ce que tu écris. Tu dis : “Et puis mademoiselle nous laisse encore plus être la fille de … et non une femme à part entière.”. Etre la fille ou le fils de, c’est justement être entier. C’est avoir une Histoire et être enracinée en elle, quand bien même elle ne nous plait pas. Quand bien même elle est douloureuse.

    Je ne crois pas – de mon point de vue – que l’Histoire soit une entrave. Ce n’est que ce que nous en faisons qui peut la rendre aliénante. Ne pas en avoir me semble bien plus dommageable.

    Je considère que vouloir interdire un mot comme “mademoiselle” est un signe d’aigreur. La plupart du temps – quand il est question de censure, il s’agit en réalité non pas d’agir pour le bien commun, mais d’asseoir une ascendance sur autrui ou de se procurer à peu de frais une importance qu’on a pas.
    Or la soif de pouvoir, surtout quand elle est à ce point fixé sur le dérisoire, n’est rien d’autre qu’une détestation des plaisirs de la vie ou l’aveux d’une frustration suspecte.

    Je pense fortement au passage du “Roi des Aulnes” de Tournier à propos de “l’inversion maligne entre l’innocence et la pureté”.

  • neoplume

    Membre
    9 mai 2018 à 16 h 41 min

    @jabberwocky,je ne voulais pas dire que c’était un problème de filiation, c’était plus la notion de n’être vue, vécue que comme la fille de… je sais c’est mon histoire fille de notable dans une petite contrée…

    Bien sur que les racines sont fondamentales… on apprend ou pas à faire avec notre histoire mais c’est elle aussi qui nous fait.

    il s’agit en réalité non pas d’agir pour le bien commun, mais d’asseoir une ascendance sur autrui ou de se procurer à peu de frais une importance qu’on a pas.” Intéressant je pourrais dire la même chose quand on m’appelle Mademoiselle.

    En tant que femme, j’ai souvent ressenti un dédain, une sorte de domination consciente ou inconsciente qd on utilisait le “mademoiselle” pour s’adresser à moi… ou encore l’hypocrisie de certains “mâles” pour moi cela n’a rien à voir avec une quelconque aigreur… d’ailleurs je reste assez sceptique face aux discours féministes, aux chiennes de gardes, femens et compagnie… Toutefois on ne peut nier d’où nous sommes parties… Il y a quelques mois un film sur le combat autour du droit à l’avortement m’a sidéré et pourtant je fais partie des personnes cultivées, informées etc… et j’ai appris et pu comprendre le MLF en voyant ces gamines obligées d’aller au bout de leur grossesse et d’abandonner le bébé sans à aucun moment n’avoir pu choisir.

  • neoplume

    Membre
    9 mai 2018 à 16 h 47 min

    Merci pour la référence à Tournier… pour permettre à tous de compléter…
    http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2002.you_sk&part=68995

  • neoplume

    Membre
    9 mai 2018 à 16 h 48 min

    Jean Pierre Lebrun est génial… pour l’avoir écouter un certain nombre de fois..

  • 1n73ll163nc3

    Membre
    9 mai 2018 à 16 h 50 min

    @jabberwocky
    ultra castratrice tu dit?
    crisse… tu lui laisse de la place pour passer quand le passage est etroit et tu te fait repliquer:”chui pas si grosse que ca.” oubedon “chu pas handicape, chu capable de l’ouvrir ma porte.” pas toutes evidement, mais y’en a. y’a ben des claques en arriere de la tete qui se perdent aussi.

    sur les sites de rencontre elles demandent carrement le chasseur de mammouth pour amener la bouffe et le confort, l’ami gay pour jaser, l’homme rose pour s’occuper de la maison et des enfants et le matcho dans le lit. en plus il faut absoluement avoir une shape d’athlete et etre super cute. et surtout, mais surtout jamais faire d’alusions sexuelle par mail parceque tu te fait barrer aussi raide(a moins que ca vienne d’elle), madame n’est pas un morceau de viande et monsieur n’est qu’un maudit obsede.

    et je vous jure, c’est a peine caricature.

    pas surprenant que je vienne voir comment ca se passe ici…

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 mai 2018 à 18 h 01 min

    @neoplume, On touche presque à des considération philosophiques. J’ai effectivement un point de vue matérialiste ; ce que je veux dire par là, c’est que je crois davantage à la réalité des faits (des actions) qu’à celle des mots. Je considère que ces derniers ne sont que des véhicules ou des creusets. Je ne pense pas que censurer un terme, c’est agir sur les causes essentielles d’un problème. On est dans le symbolique et pas dans le concret.
    Et à partir du moment où se pose réellement la question de ce qui est fondamentalement en jeu, on ne peut qu’être sidérer par le dérisoire de cette démarche qui – j’en reste persuadé – dissimule des questions de pouvoir ou d’ego mal placé.

    Le machisme comme la misandrie comme le racisme ou comme n’importe quelle bêtise se combattent par l’éducation et la sanction des abus (dans le concret).

    Il y aura toujours (je l’espère) de la séduction dans le langage et dans les us et coutumes. “Mademoiselle” c’est avant tout une forme de délicatesse ou de reconnaissance (c’est ce que j’ai souhaité exprimer à travers l’exemple de Madame Renée).
    Une femme peut éconduire un “mademoiselle” qui l’embarrasse ou qu’elle juge inapproprié sans que cela ne soit préjudiciable pour qui que ce soit.

    Ce n’est pas la cas d’une main au panier, d’une insulte ou d’un comportement insistant.
    Cela n’a rien à voir. Il ne faut pas tout mélanger.
    Le danger consiste en effet à mettre une forme de séduction courtoise (une politesse) au même niveau que le viol ou le harcèlement. C’est en cela que la démarche d’épuration du langage est une “inversion maligne”..

    Je précise enfin que je ne mets pas du tout dans le même sac les suffragettes, les féministes, les militantes MLF avec les responsables de cette censure idiote.

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