Parentalité

  • bagayaga

    Membre
    16 juillet 2019 à 8 h 17 min

    Je comprends ce que tu dis.
    Lorsque Louise et moi étions en tête à tête c’était le cas.
    Depuis que Mathilde est arrivée tout c’est compliqué.
    Et comme je dis plus haut il y eu le cancer de Bagayo.
    Pour ne pas collapse je me suis coupée de toutes mes émotions de décembre à avril. Et j’ai eu des somatisations de la peau. Du sommeil. Je n’étais effectivement plus qu’un corps inerte et j’ai vécu en pensé. Une demi catatonie. Car jamais je n’ai cessé le soin de mes enfants. Mais le minimum syndical.
    Bagayo je l’ai exclu.
    Forcément il ne l’a pas très bien pris. Il est dépendant affectif et il ne sait pas gérer ses émotions. Quand elle arrivent c’est uniquement la colère qui ressort.
    C’est une histoire d’attachement insecure. Il est l’aîné et c’est parents son apôtres d’avance et tait toi. Surtout n’ai pas de vie intérieure car c’est une faiblesse. Marche ou crève.
    Lorsque il a apporté la noire nouvelle à la maison en décembre. J’ai été anéantie.
    Cela a inquieté Bagayo qui est un père loup. Il fait passer nos enfants avant lui,moi ou nous. Il a pensé que j’allais tomber en dépression,me laisser mourir et abandonner les enfants.
    Alors il m’a interdit d’être faible. Il m’a demandé en mode je te demande qu’une seule choses c’est d’être forte.
    Putain pourquoi il est si facile d’imprimer des commandements arbitraire en moi.
    A la lettre j’ai suivi ce précepte.
    Et je n’ai été qu’un corps qui gérait le quotidien.
    J’ai fermé le robinet à émotions.
    Et mon corps m’a gratté pendant tout ce temps.
    Je n’avais pas fait d’eczéma depuis je me suis échappée de chez mon tyran.
    Forcément Louise qui avait déjà une maman à moitié avec l’arrivée de Mathilde. M’a vu disparaître.
    Et ce sont enchaînées des réveils nocturnes soutenus. Et une distance.
    Et le bilan de tout ça c’est qu’actuellement j’essaye de me débarrasser de l’injonction. De sortir de la dépression. Mais je peine et je suis fatiguée. Et peut être qu’il y a un lien aussi. Mais Mathilde est un enfant tout en pulsions. Elle se jette à corps perdu dans la vie. Sans aucunes réflexions. Elle se met continuellement en danger. Elle est mon exacte portrait lorsque j’étais enfant. Je m’identifie donc à elle. Plus qu’à Louise c’est vrai. Qui ne me ressemble pas tellement. Elle a très peu d’empathie. Et son monde est très manichéen. Et surtout ses émotions sont très agressives. Son hyper sensibilité me terrifie. Elle me rappelle ma mère et ma sœur qui sont des tyrans.
    Et elle la pauvrette elle ressent tout ça. Et quand je souhaite en discuter. Elle refuse.
    Il faudrait juste que je corrige mon comportement et que j’assure. Sans l’impliquer dans le process. Comme ma mère et ma sœur .
    Et moi ça me décompose. Car j’ai peur d’être un monstre. Comme ma mère avant moi.
    J’ai peur de perpétuer la psychogenealogie.
    Ma fraterie ressemble un peu à celle de mes filles. Ma sœur ressemble à Louise. Une hyper sensibilité positionnée derrière une forteresse imprenable de boucliers. Imperméable et tournée vers elle.
    Et Mathilde comme moi toute en perception. Toutes en expériences. Tournée vers le monde et très peu vers soi. Perméable à tout et à tous.
    D’où mon questionnement sur la place dans la fraterie.
    J’en viens à me demander si on ne sacrifie pas l’enfant aîné sur l’autel de l’apprentissage parental et des angoisses existentielles .
    Je sais que je vais de nouveau réintégrer mon corps en octobre. Car je reprend des études en alternance. Ça va le fatiguer et me canaliser.
    Ça fait un an que je suis au chômage et que je gère dans la continuité la grossesse que j’abhore, le nourrisson qui est le stade le plus pénible de l’humanité. Et le quotidien qui m’emmerde. Maintenant Mathilde marche depuis ses dix mois,et elle se met en danger donc je dois passer mes journées à anticiper ses explorations.
    Et dans tout ça ,j’essaye de mettre Louise à l’honneur. De privilégier du temps avec elle .Mais elle sent que je le fais par devoir. Ce qu’elle n’arrive pas à comprendre c’est que je suis piègée en moi. Elle m’en veut d’être faible j’imagine. De ne pas pouvoir canaliser ma pensée. De ne pas tourner mes pensées vers elle. Comme avant. Lorsque nous étions deux et que la vie me fatiguait assez l’esprit pour m’avertir et que cela me fasse fonctionner comme un individu lambda.

    J’aimerais retrouver une Louise apaisé. J’ai peur de la transformer en monstre. Ou j’ai peur qu’elle soit un monstre et que je sois victime encore et encore et encore.
    J’ai peur que Bagayo me quitte car je le néglige .
    J’ai peur qu’il soit aussi un tyran. Et que je l’ai choisi mal.
    Parce que je ne connais que la maltraitance.
    Je n’aime pas être aimé.
    Je n’aime pas avoir de lien avec les autres car ce sont des entraves,des amarahes à la réalité,au sol. Il faut s’altérer pour satisfaire autrui. Et au fond j’en ai mare.
    De m’être perdue depuis toujours,loin de la spontanéité originelle. D’avoir obéi. Sous la contrainte physique et morale. De toujours douter de moi. De toujours culpabiliser. De toujours me sentir comme un imposteur. De toujours être dans l’inconfort. En plus étant maman je ne peux plus m’abrutir avec de l’alcool ou des drogues diverses et variées. Ou des fuites en avant sexuelles. Je ne peux plus être l’aventurière toujours en mouvement. Qui est véhiculée par sa pensée et va vite,vite,vite et loinnnnnn! Et ça le manque! Je dépéri. Je flétri. Je deseche.
    Et comme toujours quand je suis acculée. Que j’ai le sentiment de faire tout les sacrifices nécessaires,que j’essaye de répondre aux désirs nécessaire à leurs homéostasie et que quoi que je fasse ce n’est jamais ,jamais,jamais,jamais suffisant ou réussi. Et bien je disparais ,je fond comme asperger d’acide. Comme les montres de Dali. Je fond inexorablement. Et la dépression. L’inertie. La fuite. Le désir de mort me reprend.
    Si je doutais moins….

  • Membre Inconnu

    Membre
    16 juillet 2019 à 16 h 10 min

    @bagayaga

    Lady… je ne suis pas dispo pour un tel récit.

    Il est clair que tu as envie de te confier, je comprends. Cependant, je ne pense pas avoir la capacité d’être cette amie/épaule pour te soutenir, t’écouter.

    Ce que je sais c’est que nos problèmes partent de nous. C’est plus évident de juger les autres, plus facile. C’est une source formidable si tu prends le temps de les juger à fond!! et sur papier et que tu projettes tout sur tout.

    C’est difficile mais inévitable pour “passer” au Bonheur. Je te parle d’expérience bien entendu. J’ai fait face, j’ai mis sur papier. J’ai jugé tout le monde comme si j’avais 5 ans. Ce fut violent, difficile. Mais putain comme ma vie vaut le coup maintenant!

    Bien à toi.

  • bagayaga

    Membre
    16 juillet 2019 à 16 h 20 min

    Franchement je comprends. Et je ne suis pas triste ne t’inquiètes pas j’ai des loghorrées émotionnelles pas évidente,je te jette pas la pierre. Ce que j’apprécie c’est ton honnêteté ! Et je vais considéré ta méthodo.

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