Comment vous faites pour encaisser la garde alternée ?

  • Comment vous faites pour encaisser la garde alternĂ©e ?

    Publié par hautpotentieldeconneries le 20 mars 2022 at 19 h 22 min

    Bon tout est dans le titre 😁

    Je dois avouer que chaque fois que je dĂ©pose ma fille chez sa mĂšre, j’ai l’impression de me couper les 2 jambes. J’essaie bien de positiver cette semaine de quasi vie Ă©tudiante sans contrainte, mais en rĂ©alitĂ©, je trouve ma vie sans saveur. Si les parents Ă  temps partiel prĂ©sents ici ont des combines, je prends 🙃🙂

    Unknown Member a rĂ©pondu 2 years, 12 months ago 9 Membres · 57 RĂ©ponses
  • 57 RĂ©ponses
  • le_bacteriophage

    Member
    20 mars 2022 at 19 h 32 min

    Ca fait maintenant combien de temps que la garde alternée est en place?

    De mon cĂŽtĂ©, je me dis que je suis heureux que ma fille puisse voir sa mĂšre. Ensuite… Bah des fois ça se passe bien et des fois non. Je dois bien avouer que mon traitement contre le TDAH m’aide beaucoup en limitant mes pĂ©riodes d’errances (vu que je peux trouver de l’Ă©nergie pour faire des choses que je ne faisais pas ou plus et que je cogite globalement moins). En mĂȘme temps, je suis aussi sous anti-dĂ©presseurs donc je suis pas sĂ»r que mon expĂ©rience te soit trĂšs utile en fait…

  • hautpotentieldeconneries

    Member
    20 mars 2022 at 19 h 52 min

    Un peu plus d’un an dĂ©jĂ  de garde alternĂ©e , je pensais naĂŻvement que ce sentiment d’ĂȘtre creux sans ma fille, disparaĂźtrait avec le temps. RatĂ© 😁

    Cela dit, Ă©videmment je suis content que ma fille voit sa mĂšre et que ce ne soit pas la guerre entre nous, mais j’en chie quand mĂȘme.

  • le_bacteriophage

    Member
    20 mars 2022 at 20 h 11 min

    D’accord.

    De mon cĂŽtĂ© cĂŽtĂ©, il m’a bien fallut 2 bonnes annĂ©es avant de le vivre un peu moins mal mais je trouve que ce n’a rien d’anormal de ne pas se faire Ă  l’absence de ses enfants quand on pensait partager leur quotidien jusqu’Ă  ce qu’ils soient en Ăąge de partir. J’ai d’ailleurs beaucoup de mal Ă  comprendre les personnes qui ont l’air de s’en foutre un peu…

    D’un autre cĂŽtĂ©, ça veut aussi sans doute dire que tu ne sais pas tout Ă  fait prendre soin de toi. Sans doute…

    Tu avais déjà vécu seul avant de te mettre en couple avec la maman?

  • hautpotentieldeconneries

    Member
    20 mars 2022 at 20 h 24 min

    La solitude ça me connais 😁 j’ai vĂ©cu seul de 18 Ă  30ans, j’ai mis un temps fou Ă  trouver la mĂšre de ma fille et je constate aujourd’hui qu’il va m’ĂȘtre difficile de retrouver une relation sentimentale de la mĂȘme intensitĂ©. Bon j’aime clairement pas ĂȘtre seul, mais je le supporte. Ne pas voir ma fille grandir tous les jours, par contre, ça me mine rĂ©ellement. J’espĂšre que le temps effacera ce sentiment. 🙃

  • le_bacteriophage

    Member
    20 mars 2022 at 21 h 21 min

    Malheureusement, Ă  part le lĂącher prise, je ne vois pas… Et comment l’atteindre? Je ne vois pas non plus vu que tout est faussĂ© dans mon cas.

    Je ne sais pas vraiment comment faire pour accepter l’idĂ©e de ne plus voir son enfant au quotidien et quelle argumentation rationnelle dĂ©dier Ă  ce sujet…

    Peut-ĂȘtre que la parole est la meilleure solution pour ça, en tentant de cibler tout ce qui se passe dans ta tĂȘte quand tu penses Ă  tout ça? Pourquoi est-ce si difficile Ă  accepter pour toi (mĂȘme si les rĂ©ponses te paraissent Ă©videntes)?

  • bagayaga

    Member
    20 mars 2022 at 21 h 35 min

    Je ne vais pas pouvoir t’aider dans la question que tu pose car j’ai un parcours trĂšs atypique avec mes enfants. J’ai eu Louise lorsque j’avais vingt-six ans. Ce n’était pas prĂ©vu, mais j’avais dĂ©jĂ  tellement profitĂ© de la vie et eu tellement d’expĂ©rience. Et je savais que mon ex compagnon serait une bonne famille. Je voulais lui donner cet enfant que lui dĂ©sirait tant. Malheureusement, cela a Ă©tĂ© trĂšs dur. Porter neuf mois mon enfant a Ă©tĂ© une Ă©norme Ă©preuve. Et j’ai ressenti une pression incroyable et Ă  vingt-six ans je n’étais pas la femme que je suis dĂ©sormais. Cependant, Louise a tellement crĂ©Ă©e de nouvelles voies en moi. Elle m’a permis de grimper tellement plus haut sur ma montagne, et cela a scellĂ© le chemin que j’ai choisi aujourd’hui. Sans son pĂšre. Qui n’est pas une mauvaise personne du tout. Mais que j’ai choisi avant de devenir ce que je suis aujourd’hui. Et qui ne peut plus rĂ©pondre Ă  ce que je peux attendre d’un partenaire de vie. Je le respecte en tant qu’homme, en tant que pĂšre. Mais pas en tant que partenaire.
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    Louise m’a enfantĂ© en tant que mĂšre. Et c’est grĂące Ă  elle que j’ai pu accueillir Mathilde en Ă©tant en phase avec ce rĂŽle Ă  mes trente ans.

    Bref lorsque j’ai dĂ©cidĂ© de quitter leur papa, je l’ai fait Ă©normĂ©ment souffrir. Car je suis partie pour un autre que lui. Et la sĂ©paration a Ă©tĂ© tumultueuse. Je n’avais rien, ni travail, ni sĂ©curitĂ©, ni rien. J’étais l’ombre de moi-mĂȘme. Je savais juste que je devais m’enfuir de lĂ . Si je voulais vivre Ă  nouveau. Cela a impliquĂ© de sacrifier mon rĂŽle de mĂšre. Que je ne pouvais plus assumer. PĂ©cuniairement et mentalement. Il m’a fallu deux ans pour m’en sortir. Et depuis l’hiver dernier j’ai de nouveau mes enfants, en garde alternĂ©e, alors que c’était un weekend sur deux et les vacances d’étĂ© avant. Et maintenant, mĂȘme si c’est trĂšs dur pour moi d’assurer avec les contingences du rĂ©els, ça va beaucoup mieux avec mon ex compagnon, nous avons pu retrouver notre lien, notre partenariat en tant que parents de nos enfants. Et moi j’ai pu me dĂ©couvrir et renaĂźtre . Afin d’ĂȘtre une maman qui existe vraiment. Pas juste une image de mĂšre. Je suis maman de Louise et de Mathilde, mais je suis Camille avant tout. Et notre lien n’a rien de conventionnel. Mais il est vĂ©ritable. Mes filles pourront dire qu’elles m’ont vraiment connues, et dire aussi que je l’ai ai observĂ©es et que je leur ai laissĂ© la place d’ĂȘtre elles-mĂȘmes. Et mĂȘme si elles diront que ma maison Ă©tait toujours en bordel et pas ultra clean, que j’étais souvent dans mes pensĂ©es, que je ne roulais pas sur l’or et que lorsque j’étais fatiguĂ©e ou angoissĂ©e je pouvais me montrer irritable ou distante. Elles pourront dire que je les aimais vraiment et que je n’ai pas fait semblant d’ĂȘtre une maman Ă  la Steven Spielberg. J’étais moi avec elles. Et je ne connais personne depuis trente quatre ans dans ce monde, qui ne me dĂ©clanche autant de fous rire que mes deux enfants. Je suis heureuse quand elles sont lĂ . Elles me manquent quand elles n’y sont plus. Mais ça me soulage aussi de pouvoir ĂȘtre moi sans elles. Et qu’elles soient elles sans moi. C’est aussi mon histoire, mon anamnĂšse qui fait que je ne suis plus en mesure de souffrir. Et que mes Ă©motions sont emprisonnĂ©es.Que je suis sauvage et que crĂ©er de l’attachement pour moi est rĂ©ellement difficile. Mais grĂące Ă  ça, je suis clairement une force de vie positive. Qui refuse de sombrer. Je ne nie pas que certaines zones de ma vie dont je n’ai pas le contrĂŽle peuvent encore me nuire. MĂȘme si j’ai fait de mon mieux pour les tenir le plus loin possible de moi et de mes enfants. Mais je refuse de perdre ce temps prĂ©cieux qui me reste avec des nuisibles. Je veux continuer Ă  regarder mes filles ĂȘtre elles. Et rire avec elles. De tout. Et que lorsqu’elles quitteront cette existence, ce soit tout nos Ă©clats de rire qui les accompagnent. Je veux ĂȘtre convaincue qu’elles sachent que je serais toujours lĂ  pour elles. Que nous formons une famille avec leur papa. Pour toujours. Et que l’amour et la joie soit notre norme, notre tribut et leur hĂ©ritage. Et je n’ai besoin de rien d’autre. <div>


    https://youtu.be/1sQjh261rU8

    Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit,

    Parlez-nous des Enfants.

    Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants.

    Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie Ă  elle-mĂȘme,

    Ils viennent Ă  travers vous mais non de vous.

    Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

    Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,

    Car ils ont leurs propres pensées.

    Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs Ăąmes,

    Car leurs Ăąmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,

    pas mĂȘme dans vos rĂȘves.

    Vous pouvez vous efforcer d’ĂȘtre comme eux,

    mais ne tentez pas de les faire comme vous.

    Car la vie ne va pas en arriĂšre, ni ne s’attarde avec hier.


    Vous ĂȘtes les arcs par qui vos enfants, comme des flĂšches vivantes, sont projetĂ©s.

    L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et Il vous tend de Sa puissance

    pour que Ses flĂšches puissent voler vite et loin.

    Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie;

    Car de mĂȘme qu’Il aime la flĂšche qui vole, Il aime l’arc qui est stable.


    (extrait du recueil Le ProphĂšte) Khalil Gibran.

    </div>

  • bartorn

    Member
    20 mars 2022 at 21 h 39 min

    Chouette sujet. Je rejoins @Dhimminy_Cricket qd il dit que peut-ĂȘtre tu ne sais pas bien prendre soin de toi.

    Peut-ĂȘtre aussi que ça a un rapport avec son Ăąge. Les miens ont 8 et 10, ça fait 2 ans en gros qu’on fait la garde alternĂ©e et au dĂ©but, c’Ă©tait trĂšs dur (j’ai dĂ©jĂ  parlĂ© de la relation privilĂ©giĂ©e que j’ai eu avec mes 2 fils qd ils Ă©taient encore tout petits).

    Je pense que si tu en souffres, ta fille aussi, et tu rentres dans un cercle vicieux.

    Fais toi violence, dis toi “bon dĂ©barras”, je caricature au taquet… mais dans le principe, c’est ça.

    Je profite Ă  balle de mes fils qd ils sont lĂ  et je trouve beaucoup d’avantages au fait qu’ils ne soient plus lĂ  (fumer ma clope aux chiottes đŸ€ŁđŸ€ŁđŸ€Ł, manger n’importe quoi, n’importe quand… Oups, je dĂ©rape) Comme tu dis, la vie Ă©tudiante.

    C’est tellement intense avec eux que je passe le week-end sur le canap Ă  me reposer (vendredi soir, j’ai failli poster ici : “dĂ©but de semaine sans mes fils, vacances!). Et vu que je fais rien de la semaine, le contraste est violent !

    M’enfin. Fais plus d’activitĂ©s avec ta fille, concentres plus d’attention pour elle, prĂ©pares lui des bons petits plats tout fait maison, fatigues toi et tu seras bien content de te reposer la semaine suivante.

    C’est difficile de donner un conseil sans connaĂźtre ton style de vie qd elle est lĂ  et ta conception de l’Ă©ducation. Moi je me tape le dĂ©lire Ă  la “Captain Fantastic”. SacrĂ© rythme! Et encore ils vont Ă  l’Ă©cole et ils sont que 2… Mais je dois faire souvent de gros debriefs sur ce qu’on leur apprend… Ça occupe.

    Rajout : en plus de tout ce que pense devoir leur apprendre !

  • le_bacteriophage

    Member
    20 mars 2022 at 21 h 56 min

    @bagayaga

    J’accrocherai peut-ĂȘtre dans la chambre de ma fille ce petit texte de ce Khalil Gibran que tu nous partages 🙂

  • bagayaga

    Member
    20 mars 2022 at 22 h 00 min

    C’est ma professeur de Français en troisiĂšme,qui nous l’a offert en classe. Du moment oĂč je l’ai lu Ă  aujourd’hui,il n’a pas cessĂ© de raisonner en moi. Ce texte est le mode d’emploi que l’on devrait offrir aux futurs parents ^^

  • hautpotentieldeconneries

    Member
    20 mars 2022 at 22 h 01 min

    Que dire ? Je prends autant de plaisir que @babayaga Ă  rire avec ma fille de bientĂŽt 10ans , Ă  partager mes passions avec elle, Ă  “l’Ă©duquer” sans la contraindre. J’essaie d’ĂȘtre lĂ  pour elle pendant “mon temps”. On fait du jardinage, on observe la lune avec une petite lunette astronomique, on se fait une sĂ©ance de cinoche Ă  la maison par semaine oĂč je lui fais dĂ©couvrir les pĂ©pites de mon enfance.

    Elle sait que ma maison en bordel est aussi un lieu de libertĂ©, sans ĂȘtre nawak non plus. Je suis parfois irritable Ă©galement, car le “monde professionnel” est une fucking Ă©pine dans la tronche. Mais Louisa (hehehe) est une fine mouche, elle sait comment me prendre pour m’amadouer.

    J’essaie de me dire, bon dĂ©barras, Ă  moi la libertĂ©, Ă  moi d’ĂȘtre moi mĂȘme, sans entraves, sans responsabilitĂ©s… Mais Putain de merde ça ne fonctionne pas. J’espĂšre sincĂšrement que ça ne fonctionne pas… Encore… Que c’est le temps qui me libĂ©rera de ce sentiment de vacuitĂ© qui me saisit le dimanche 1 semaine sur 2.

    Ne sais-je pas prendre soin de moi ? En effet pas vraiment, mĂȘme si je m’y emploie sĂ©rieusement. Mais avec un peu recul, j’ai l’impression d’essayer de cocher des cases, “les bonnes cases”, mais que le stylo n’imprime pas sur le papier glacĂ©.

    En tout cas merci de vos rĂ©ponses, ça me donne Ă  rĂ©flĂ©chir 🙂

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