Quel anarchiste êtes-vous

  • olbius

    Organisateur
    17 février 2018 à 0 h 36 min

    Sur la forme, ce seront toujours les plus débrouillards/intelligents/influents qui sortiront du lot. Et très vite, forcément, ils seront de plus en plus puissants/riches et peu nombreux

    L’idée est justement que le ticket d’entrée reste faible, car tu sans sans cesse de nouveaux venus qui veulent investir un secteur, que ce soit des jeunes, des personnes qui changent de voie au cours de leur vie, d’autres qui se sentent “prêtes” un jour pour telle ou telle raison… Est-ce que quelqu’un qui fait une pâtisserie excellente et originale / unique est forcément “supérieur” à quelqu’un d’autre ? On a tous un ou plusieurs domaines dans lesquels on est débrouillard, intelligent et/ou influent.

    Tant que le ticket d’entrée reste faible, on peut se faire une place au soleil. A l’ombre des colosses, certes. Mais des colosses aux pieds d’argile 😉 C’est à mon sens exactement l’inverse de ce que tu dis : dans un système libéral, les petits nouveaux peuvent arriver et grandir. Ce qui est impossible dans un système collectiviste, centralisé, qu’il s’agisse de capitalisme de connivence ou de socialisme.

    Car les petits nouveaux ne se lancent pas : “sans CDI il est impossible de se loger”, “je n’ai pas les moyens de me payer un comptable et un avocat à temps complet”, “je dois payer des impôts avant même d’avoir mon premier client”, “si j’embauche quelqu’un son coûté de revient réel est le double de ce qu’il va toucher lui”, “si je licencie quelqu’un il y a de fortes chances que je sois attaqué aux Prud’hommes ce qui revient pratiquement à lancer les dés et à devoir sortir une somme énorme, à laquelle il n’est pas dit que je puisse faire face” [bien sûr les étatistes te diront toujours dans un cas comme celui-là que “non car la loi 14123 alinéa 1231 prévoit ce cas précis donc problème résolu”, mais la vraie vie ne se passe pas comme ça malheureusement], “je devrai même payer pour pouvoir fermer ma société si je ne rencontre pas le succès”, “les lois sont trop nombreuses et changent tout le temps, c’est un labyrinthe et du coup je ne pourrai pas me concentrer pleinement sur mon cœur de métier”, “si je veux devenir taxi je dois m’endetter à vie car l’Etat a imposé un numerus clausus qui n’est autre qu’une pénurie organisée, ce qui fait que les acteurs du marché en profitent pour revendre à prix d’or ce qui était à l’origine un simple droit de travailler accordé gratuitement”, etc. (je pourrais continuer pendant des heures 😉 ). Ou alors ils se lancent mais doivent dès leur venue au monde gravir l’Everest.

    Si l’on prend l’exemple de la fin de la neutralité du net aux Etats-Unis, il n’est pas surprenant de voir que ceux qui bénéficient de cette “neutralité” inscrite dans la loi, à commencer par des Google, Amazon and co, sont vent debout contre sa suppression : elle protégeait leur situation de rente, notamment parce qu’elle empêchait de facto un ensemble d’innovations (tout en faisant en sorte de “garantir” que les investissements nécessaires pour supporter les avancées technologiques reposent sur les épaules… d’autres acteurs, à savoir notamment les FAI). Autrement dit, ce retour à la situation qui existait jusqu’en 2015, plus flexible, plus libre, favorise l’arrivée – et le développement – de nouveaux entrants. Ce qui empêche donc les puissants/riches de tranquillement devenir encore plus puissants/riches.

    De façon plus générale, à mon humble avis le salariat est une notion obsolète, tout comme l’est celle de la lutte des classes, qui est une aliénation et non une libération pour l’individu. Le salariat est une forme de servitude volontaire, qui est perçue comme étant une sécurité en raison d’un ticket d’entrée trop élevé.

    Je pense, j’espère, que nous regarderons dans quelques décennies le salariat comme nous regardons aujourd’hui le travail à l’usine d’il y a un siècle.
    Mais, bien entendu, les Etats, les grosses entreprises, et ceux qui bénéficient plus ou moins directement et plus ou moins consciemment de ce mode de fonctionnement (je pense par exemple en France aux journalistes, grassement subventionnés) feront tout pour ralentir cette évolution, afin de protéger leurs situations de rente.

    On voit d’ailleurs particulièrement les effets désastreux de l’étatisme dans le cas des marchés publics : les meilleures entreprises, bien souvent, ne participent pas aux appels d’offres, ou cessent rapidement de le faire, car le formalisme demandé est extrême. Résultat : maîtriser les codes est un vrai métier.

    Sauf que c’est, précisément, un autre métier, pas le cœur de métier de l’entreprise en question. Et que c’est un métier de plus en plus inaccessible aux nouveaux entrants (voir par exemple les problématiques des besoins en fonds de roulement). Ceci favorise des entreprises, peu performantes sur leur cœur de métier et/ou qui proposent des prestations à un tarif élevé, mais qui ont du coup compris que remporter des marchés publics représente la meilleure solution pour elles. Alors qu’il serait dans l’intérêt général que ces canards boiteux disparaissent, au profit de nouveaux entrants.

  • Membre Inconnu

    Membre
    17 février 2018 à 14 h 16 min
  • Membre Inconnu

    Membre
    17 février 2018 à 22 h 07 min

    @olbius, je suis bien sûr entièrement d’accord avec toi sur l’état actuel de notre société.

    Je suis un peu plus sceptique quant au vrai libéralisme ou à l’anarcho-capitalisme mais c’est de toute façon vers cela qu’on se dirige donc wait and see. 🙂

    @saea, excellent choix. Veux-tu dire par là que quel que soit le système en place nous ne sommes et ne resterons toujours qu’une misérable brique ?… 😉

  • olbius

    Organisateur
    17 février 2018 à 23 h 07 min

    c’est de toute façon vers cela qu’on se dirige

    Si seulement ! J’ai plutôt l’impression que la France se soviétise lentement mais sûrement… Si on regarde le programme du PC de 1981, on s’aperçoit que tout a depuis été appliqué 🙁

  • Membre Inconnu

    Membre
    17 février 2018 à 23 h 37 min

    Je vois ce qu’il se passe actuellement (politiquement) comme un dernier sursaut de nos gouvernements moribonds.Tôt ou tard, ils deviendront trop encombrants je pense.

  • tyrell

    Membre
    18 février 2018 à 13 h 22 min

    @Jean : paradoxalement la dite oligarchie m apparaît hélas comme une cible facile à désigner. Car à mon sens le fonctionnement d une société ne sera jamais que l émanation d une conscience collective, souvent fruste et peu élaboré.
    À titre individuel, la plupart des gens avec qui je m entretien au quotidien, que ce soit dans ma vie citoyenne ou professionnelle, j entends toujours le même discours. “Mais où va t on, il n y a plus d humanité, de lien social,etc…”

    La seule image qui serait éclairante serait la télévision et ses programmes debilos. Les gens te diront tous que c est nul, mais chez eux finiront par regarder parce qu “il n y a que ça” et qu accessoirement ils s en serviront de sujet de conversation au taf pour faire partie du groupe.

    La majorité est prête à agir selon des valeurs et goûts qu elle désapprouve individuellement pour exister en tant que groupe.
    Donc adhérer à un système qui déplaît (à l individu lambda) peut quand même tenir puisqu il a un effroyable besoin d exister en tant que groupe.

    L individu est un adulte, en tant qu entité collective c est un gamin apeuré qu on manipule comme on veut.

  • Membre Inconnu

    Membre
    18 février 2018 à 13 h 41 min

    @jean Je vais faire court, car j’ai peur de me disperser et de me monter le bourrichon!

    “Veux-tu dire par là que quel que soit le système en place nous ne sommes et ne resterons toujours qu’une misérable brique ?…”

    Un peu oui;-)…MAIS j’espère que nous ne le resterons pas!!
    Nous en avons les moyens, mais je ne vais pas rentrer dans ce sujet.
    Mon anarchisme se situerait dans “l’éducation” de l’école,(je n’ai pas fait le test, je tombe sur une page où il ne se passe rien), cette mauvaise éducation, et pourtant il me semble que beaucoup de choses du système que nous subissons, prennent racine ici avec nos enfants en proie à tout ceci…quand on est bien malléable..

    Merci pour l’accueil que tu as fait à cette chanson dans ton sujet, j’avoue, j’ai eu peur que cela ne passe pas, (hors sujet)!

  • Membre Inconnu

    Membre
    18 février 2018 à 13 h 54 min

    @jean Je n’avais pas vu les deux derniers posts, ils se sont glissés pendant que j’écrivais le mien!
    @tyrell complètement d’accord avec toi!! Tout est dit!

  • Membre Inconnu

    Membre
    18 février 2018 à 23 h 26 min

    C’est vraiment génial, je pense exactement comme vous. Ça ne m’arrive que par ici. 🙂

    @saea, oui je pense aussi que si on veut reconstruire une société vraiment basée sur d’autres valeurs, il faut tout reprendre depuis le début. Tout se fera(it) par l’éducation des nouvelles générations. C’est un peu l’espoir qui me fait vivre même si je ne suis pas certains que les “valeurs” véhiculées actuellement ne soient pas ancrées dans les gênes humains… Quoi qu’il en soit le chemin sera(it) long.

    @tyrell,

    La majorité est prête à agir selon des valeurs et goûts qu elle désapprouve individuellement pour exister en tant que groupe.

    J’irais même un peu plus loin, cette majorité agit selon des valeurs qu’elle approuve tant qu’elles ne sont pas dirigées contre elle-même. Gros manque d’empathie peut-être ? Pour moi les gens c’est un peu “je suis pour la peine de mort, sauf si c’est moi qui suis condamné” (mais ils ne s’en aperçoivent que lorsqu’ils sont condamnés bien sûr)

    C’est justement cette théorie dont tu/vous parlez qui me permet de prendre la distance nécessaire avec le monde depuis quelques mois/années. Et ça m’a déjà bien aidé, j’éprouve beaucoup moins de colère qu’avant. Vouloir sauver les gens de leur propres valeurs n’a vraiment aucun sens. 🙂

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 février 2018 à 18 h 41 min

    @jean
    Ne t’inquiète pas, il y l’épigénétique qui est là justement pour que nos comportements ne soient pas “ancrés” dans l’espèce humaine!:-) La nature fait bien les choses! Tu peux donc continuer à nourrir ton espoir!! Mais comme tu dis…le chemin sera long.

    Et encore…
    “En matière d’évolution, l’épigénétique permet d’expliquer comment des traits peuvent être acquis, éventuellement transmis d’une génération à l’autre ou encore perdus après avoir été hérités”.
    “C’est un concept qui dément en partie la « fatalité » des gènes”

    Bon, là ça y est, on dérive, on est hors sujet ;-)!

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