L’Ecole de l’homme…qui a renoncé.

  • L’Ecole de l’homme…qui a renoncé.

    Publié par Membre Inconnu le 16 septembre 2022 à 1 h 01 min

    Quand j’ai créé ce compte parodique, je n’aspirais qu’à une chose: renvoyer quelques balles de tennis dans la tronche d’un mec insupportable qui prétend la jouer fair-play alors qu’à la moindre occasion : il ment. A la moindre occasion: il triche. Tricher, ce n’est pas: se tromper. Il y a nécessairement une volonté derrière, car ne peut (bien) tricher que celui qui connait les règles.

    Commettre des erreurs est une option qui demeure de l’ordre du possible pour ne pas dire de l’inévitable, et qui nous concerne tous. Néanmoins, pour avoir côtoyé et observé cet homme un certain temps, ainsi que son environnement, pour ne pas faire non plus l’erreur de sous-estimer sa part d’intelligence, je pense être en mesure d’affirmer sans trop me tromper : qu’effectivement, le plus souvent et en toute conscience: il triche.

     

    Des prétextes, des raisons de me moquer de lui et de dissonances cognitives flagrantes…je pourrais le faire 3 fois par jour et ce pendant des années entières.

    Mais le fait est que je ne suis pas convaincu d’en avoir le temps, que j’en suis moi-même fort pourvu et qu’au bout d’à peine une semaine… j’en suis déjà lassé. Cela sonne comme un bis repetitas, d’une veille partition que je jouerais sans conviction. Peut-être parce que je sais qu’au délassement de l’instant, ne subsistera strictement rien. Quoique si…un sentiment demeure, un seul sentiment persiste: ce n’est pas la colère…c’est celui du chagrin. Un chagrin, un air triste dont il demeure le chef d’orchestre. Bilan: objectif non atteint. Vie qui fuit en avant.

    Un fait incontestable est que j’ai été, il n’y a pas si longtemps que cela, un de ses chatons. Personne ne m’y a contraint, personne ne m’y a forcé. Je suis allé vers ce homme le cœur léger et empli d’espoir. En conscience. Convaincu qu’il aurait des réponses à toutes les questions que je me posais. Elle est là, la réalité : j’avais un besoin monstrueux de réponses. J’avais une soif maladive de progresser, de m’élever. Ces ressources-là, je ne les voyais pas en moi. Elles étaient inatteignables. Lui, il se sentait et il me semblait tout à fait légitime et disposé pour les donner. Autrement dit: quoiqu’en disent ses détracteurs, quelle que soit l’analyse que je pose aujourd’hui sur cette rencontre et la réalité du caractère et des valeurs de cet homme : je fais partie de ceux qui, non pas un jour, mais des jours durant…y ont cru. Je suis de ceux qui lui ont confié les rênes. Non, pire que des rênes, j’ai déposé à ses pieds, sur un plateau d’argent : ma psyché.

    Si j’avais été plus sage, je me serais rappelé que changer les rênes de mains ne fait pas disparaitre l’existence du fossé d’à côté.

    Si j’avais été plus sage, j’aurais anticipé qu’un cadeau ne se reprend pas et que son détenteur en use comme bon lui semble. Le mien ? Il a pris une batte de baseball, il l’a lancé en l’air…puis il a frappé dedans et l’a éclaté contre un mur. De toutes ses forces. Et il a recommencé. Encore et encore. Quotidiennement. Pendant deux ans.

    Amoureux déçu ? Non, je n’étais pas en amour de lui. J’ai été un admirateur. J’accepte l’étiquette d’admirateur déçu et de dépendant. Mais la différence entre amour, admiration et dépendance est trop importante pour être négligée. D’ailleurs, Stéphane ne cherche que la deuxième option, convaincu que le premier n’existe pas. Or, dans l’admiration : il y a nécessairement un rapport de dominant à dominé.

    Quoiqu’il en soit je peux donc déjà lui reconnaitre un certain nombre des qualités: celles du comédien (Merci Laurent…). Celles du communiquant. Celles de celui qui a compris le fonctionnement du doute et d’une part de la nature et de la psychologie humaine.

    Après avoir quitté les ouistitis, je me suis posé plusieurs fois ces questions: Comment avais-je fait ? Comment avais-je fait, pendant si longtemps, pour ne rien voir ? Pour seulement y croire ? Pourquoi je m’étais livré à lui ? Est-ce que ces dissonances cognitives étaient déjà flagrantes? Etais-je si sot et aveugle que cela ? Ou bien le mirage était-il bien plus solide à cette époque ? Donc ce n’était pas qu’un mirage ? Et ces dissonances se seraient finalement aggravées avec le temps par un concours de circonstances, au gré de ses propres malheurs ?

    Ou bien serait-ce maintenant, que je souffre d’aveuglement ?

    Je vais être honnête : cette dernière option ne résiste jamais bien longtemps. Peut-être parce que ce temps-là, j’ai trop tenté, j’ai tout fait pour le connaître. Parce que toutes les excuses du monde entier, j’ai voulu les lui trouver. Mais le temps a passé et j’ai été forcé de constater que non, non non…c’est bien lui. Ce n’est pas un personnage. Ou du moins, dans une (très) grande mesure…c’est lui. C’est ce qu’il est devenu.

     

    Une autre sensation lorsque j’entends ou regarde ses détracteurs, est qu’ils me paraissent tout aussi aveugles, tout autant à côté de la plaque. Ils tapent, certes, mais sur des choses grossières et vues un milliard de fois, qui ne correspondent au final car leurs propres idéologies mortifères et à des répertoires d’action qu’ils utilisent eux-mêmes. Il n’y a pas plus de finesse là, que dans les rangs des suiveurs. Moi-même, en créant ce compte parodique, je ne vole pas plus haut que cela. Je suis même en-deçà.

     

    Pendant longtemps je ne me suis pas expliqué le maintien de ce vase clos entre lui et moi. Mon besoin d’admirer quelqu’un et son besoin d’être admiré étaient insuffisants pour expliquer cela. Pour expliquer les proportions complètement insensées que cela avait pris. Ca ne collait pas. Il y avait trop de différences. Je ne m’expliquais pas pourquoi lui, pourquoi moi, pourquoi à ce moment précis de ma vie et pourquoi pendant aussi longtemps. J’avais besoin de trouver un sens. Je pensais avoir trouvé une option, une hypothèse : quelques mois auparavant, j’avais fait une demande “spéciale” à la Vie. Bon, des premiers pas avaient été faits dans ce domaine, des balbutiements de prise de conscience…mais à peine plus, et je le savais parfaitement.

    A présent, il me semble que je distingue une plus grande partie du pont, plus probable: Nous avions eu un rêve commun. Ou plutôt, un reflet de rêve. Lui, il l’avait eu 10 ans en arrière. Moi, je l’avais au moment où j’ai croisé son chemin : c’était mon projet de vie. C’était cela, qui gommait nos innombrables différences. Était-cela aussi qui expliquait la façon complètement improbable et irréaliste de notre rencontre ? Pourquoi cette ignoble chaine-là ne se brisait pas ? Pourquoi il m’avait été impossible d’avancer, si longtemps.

    Ça vous semble complètement fumeux et tiré par les cheveux ? Pourquoi chercher automatiquement un sens ? Parce que je suis de ces personnes qui “croient” que la vie leur fait “rencontrer” les personnes dont elles ont besoin pour avancer. Cette croyance est ce qui m’a toujours empêché de souffler la dernière bougie. Sauf que là, c’était devenu très éprouvant de la protéger…ou déprouver de la reconnaissance tant les conséquences sur ma vie et celle de mes proches ont été désastreuses. Tout me poussait vers la thèse du hasard, de la coïncidence et de la faute à pas de chance. Tout me poussait vers le néant.

    Je croyais avoir tout perdu. J’ai trouvé l’essentiel.

    Aujourd’hui : je décide de croire que Stéphane était sur mon chemin, que tous ses mensonges, sa violence, son obsession du contrôle digne de la gestapo, que ma soumission, étaient nécessaires pour que j’apprenne à me protéger, à me défendre sans éprouver de culpabilité. Que j’avais besoin de briser ce schéma – que j’avais “appris” dans ma famille – si je comptais, un jour, réaliser mon rêve.

    Dans la souffrance, la solitude, le fond du gouffre, dans des situations qui me semblaient sans issue de secours, dans ma prison mentale dont j’avais choisi le geôlier, dans l’incapacité de parler à qui que ce soit, j’ai été mis face à moi-même. Par nécessité, j’ai dû me trouver des forces. Nécessairement, j’en avais en moi que je ne connaissais pas. De toute évidence, il a fallu basculer par certains extrêmes pour que, enfin, elles existent. Pour qu’enfin je me batte pour moi.

    Stéphane a finalement accompli son rôle “d’éclaireur”…par contraste. Mon rêve, il a eu le même. Les “bonnes” intentions…aussi. Il a arpenté ses chemins. Il est tombé. Il ne s’est jamais relevé. Il a pris peur. Il se décrit lui-même comme un cadavre.

    Il a abandonné.

     

     

    Le regarder, c’est me rappeler que moi aussi je suis entouré de ravins. Ca me rappelle la corruption du pouvoir et du besoin de validation. Ça m’a appris que la vérité est un combat quotidien, d’abord et surtout envers soi-même.

    Avant de croiser son chemin. Je ne savais pas qui j’étais. Maintenant je le sais : c’est cette part de moi qu’il n’a pas réussi à prendre, à violer, à tabasser et que personne ne prendra jamais. Tout le reste peut disparaitre. Peu importe. Je survivrai. Moi : c’est aussi qui je choisis d’être au quotidien. Parce que maintenant, je peux choisir. Vraiment.

    max a répondu il y a 1 année, 6 mois 2 Membres · 1 Répondre
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  • max

    Modérateur
    16 septembre 2022 à 7 h 02 min

    Je commence à peine à découvrir l’ampleur de ce personnage, véritable star pourtant. Et globalement, le mot qui me vient à l’esprit, c’est “gourou”. Tout dans sa façon de conditionner son auditoire, d’en tirer parti, ressemble au fonctionnement d’une secte.

    Tu y as sombré, comme beaucoup, et tu en es ressorti. C’est là l’important. Comme tu le dis, ce qui compte c’est ce qui reste de toi après qu’on t’ait tout pris…

    Je ne crois pas au discours sur le destin, disant que tu devais passer par là, que ça faisait partie de ton plan de vie etc… Mais tu en as tiré des enseignements qui te permettent maintenant de te voir sous un nouveau jour. Tu as enfin compris que tu n’avais pas besoin de suivre un modèle ou un gourou, maintenant reste à découvrir que le combat n’est qu’anecdotique dans ta vie. Bien sûr que ces pratiques et ces idées doivent être combattues, mais tu as une vie et une personnalité en dehors de ce combat.

    Les gens qui sont dans l’obsession de leur combat passent pour des fous et perdent en crédibilité. Quand ils disent un truc même pertinent, même irréfutable, on va répondre “nan mais venant de lui, c’est normal, il dirait n’importe quoi pour nuire à Stéphane”

    Continue à dénoncer les incohérences, à montrer le fonctionnement, c’est d’utilité publique, mais ne te perds pas dans ce combat comme tu t’es perdu dans cette admiration. Vis ta vie, et vis-la pour toi !

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