@hautpotentieldeconneries : quand j’ai lu ton post, cela m’a tétanisée, et j’ai essayé durant je ne sais combien de temps une façon d’y répondre, et maintenant que je relis ma réponse qui me parait maintenant “décalée” pour ne pas dire “ridicule”, je me dis : “ben heureusement que je ne picole pas”…
Nos mécanismes de défense sont divers et variés. On m’a raconté que lorsque j’étais toute petite je n’arrêtais pas de me cacher et de me sauver, mais je n’en ai aucun souvenir, alors que je me souviens pourtant de bien d’autres choses. Quoi qu’il en soit, quand tu essayes de parler d’évènements traumatisants, même le psy que j’étais retournée voir pour avoir de l’aide après que j’ai fait un bilan wais m’a dit “mais qu’est-ce que vous avez fait pour que cela arrive ?” (et je suis donc refermée et je suis partie, même s’il s’est ensuite repris sur sa formulation), et ici tu vois bien les réactions que cela peut entraîner, et franchement, tu as envie de réduire en cendre un connard décérébré qui se croit intelligent et qui essaye de te faire porter la responsabilité des paroles et actions de connards tout autant décérébrés que lui… Et aucun ne regrette jamais ce qu’il fait et justifie au contraire ses raisonnements, paroles et actions. Comme le type à la fac qui m’avait raconté le viol collectif auquel il avait participé et qu’il avait justifié par le fait qu’une femme ne devait pas sortir seule la nuit, car c’était inconscient. Ou encore l’autre gars chez lequel j’étais sensée aller, avant qu’un groupe de copines à ma soeur débarquent chez moi en catastrophe avant mon départ en me disant que ce jeune homme avait violé l’une d’entre elles (et c’est ensuite que j’ai eu mon premier mec, car je commençais à avoir peur que mon premier rapport sexuel finisse par être un viol, et c’est aussi une des raisons qui ont fait que j’ai changé de fac… Il y avait trop de tarés, et je n’ai pas dû faire face à “ça” en sociologie), et son récit était glaçant. Le mec a essayé ensuite de me faire quand même venir chez lui et il s’est juste énervé que je le rejette en disant simplement “cette histoire me poursuivra donc toute ma vie !”… Et bien oui, nos histoires nous poursuivent, et on n’a donc pas d’autre choix que de se battre ou de continuer à fuir. Le mieux étant de se battre si on en la force comme toi.
En ce qui me concerne, je suis capable à présent de retoucher le bras de mon mari sans avoir la nausée, alors peut-être que je pourrai plus un jour, mais je ne suis pas très optimiste. Et je doute encore plus de m’enfuir reconstruire une nouvelle vie dans les bras d’un autre homme que je pourrais toucher. Cela ne résoudrait de toute façon pas le problème.
Tu es très courageux, mais tout le monde n’a pas le même courage que toi, loin de là… Et/mais… à quoi bon ? Pour que d’autres connards essayent encore de nous détruire ? On nous dit qu’il ne faut pas avoir peur de nos faiblesses, mais quand on les montre, même des gens qui nous aiment peuvent s’en servir contre nous, et encore une fois nous faire porter la responsabilité de ce qu’ils peuvent nous faire subir… Cela ne donne pas envie de se rapprocher de qui que ce soit. Alors on reste parfois longtemps se tordre de douleur sur son lit avant de retrouver le courage de reposer le pied dehors… Et la prochaine fois que quelqu’un nous l’écrase, ce pied, et bien on peut être tenté de lui crever un oeil, surtout s’il ne s’excuse pas de nous faire mal et qu’une fois de plus il nous en fait porter la totale responsabilité. Car du coup, il pourrait donc porter lui aussi la responsabilité de s’être fait crever l’oeil… Mais on s’en abstient, parce qu’on a encore, malgré tout, un cerveau encore en état de fonctionner…